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5. Tenya x Reader


Commande de @mhs_marine, un grand merci ! 💙

(Et surtout, désolée pour ce long retard)

In Silence

Environ 7900 mots

Trigger Warning :

- SPOILS de la saison 2 et de la saison 3, au cas où si certains d'entre vous n'y seraient pas arrivés ;

- Mention de situation de handicap / paraplégie ;

- Hôpital ;

- Coma ;

- Sang ;

- (Mention de) décès ;

- Sad Ending.


Rappel :

(N/H) : Nom d'héroïne

(C/C) : Couleur de cheveux

(C/F) : Couleur fav.

(L/S) : Longueur souhaitée (vous comprendrez au moment venu :) )


Bonne lecture !

~~~~


  La rentrée scolaire. Ce jour qui est à la fois stressant et excitant pour tous les étudiants. Une nouvelle année, de nouvelles amitiés, de nouvelles rivalités. Ou parfois même une toute nouvelle vie. C'était le cas de (T/P) (T/N), qui allait faire sa première rentrée à Yuei, pour la Terminale. Bien que la dernière année ne soit pas la meilleure pour intégrer un établissement, la jeune femme n'en avait pas vraiment le choix : sa mère avait été mutée à l'autre bout du pays, et refusait catégoriquement de laisser sa petite fille chérie seule, même si elle en avait l'âge et la maturité.

  Étant particulièrement ponctuelle, elle était partie de bonne heure ce matin-là. Peut-être même un peu trop tôt, parce qu'il n'y avait que très peu d'étudiants présents.


" - Il n'est que 7:30. Les cours commencent dans trente minutes, alors j'ai le temps d'aller faire un tour à la bibliothèque."


  Bien décidée à suivre son plan, la (C/C) se dirigea vers la salle dont elle était la plus curieuse. Les bibliothèques sont des endroits calmes et apaisants, remplis de ressources et de savoir, parfaites pour savoir se faire oublier par le monde qui l'entoure. Cependant, quelqu'un, très à cheval sur les horaires, ne fut pas du même avis.


" - Je peux comprendre ta hâte de vouloir t'y rendre, mais il est plus sage de te diriger vers ta salle de classe. Il y aura du monde à partir de 7:55, donc tu auras plus de risques d'arriver en retard. De plus, si je ne me trompe pas, tu es nouvelle ici, alors ce serait mieux d'éviter ce genre de bavure dès ton premier jour."


  L'inconnu aux cheveux bleus se fit ignorer par (T/P), qui atteignit rapidement sa destination. En poussant l'une des portes de bois, aussi lourdes qu'anciennes, elle tomba sur le plus beau décor qu'elle avait jamais vu : Une immense pièce, où se trouvaient en premier plan le bureau d'une femme assez âgée, qui semblait plongée dans un ouvrage, de nombreuses tables boisées sous lesquelles sont soigneusement rangées des chaises du même style. Le mobilier avait l'air d'avoir autant de vécu que l'endroit lui-même, ajoutant côté vieillot, mais plutôt charmant. Au second plan, des escaliers menant aux innombrables livres, classés selon leur genre, leur auteur, leur date de publication... Cela avait dû demander beaucoup de travail, puisque c'était la première fois que la jeune femme voyait une telle organisation, ce qui la fascinait plus que tout.


" - Bonjour, puis-je vous aider ?"


  La dame avait finalement remarqué la présence silencieuse de l'étudiante, lui portant toute son attention plutôt qu'à sa lecture.


" - Bonjour, désolée j'étais tellement émerveillée que j'en ai oublié la politesse... Je ne fais que jeter un coup d'œil pour le moment, mais merci pour votre proposition. 

- Vous êtes nouvelle ici, pas vrai ? En général, les Terminales qui viennent pour la première fois ici sont soit les nouveaux transferts, soit les étudiants qui n'ont pas travaillé durant toute leur scolarité et qui espèrent qu'un miracle leur tombe dessus juste avant les examens.

- Vous avez raison, je viens tout juste d'arriver.

- Mes nombreuses années d'expériences ne se trompent jamais. Si vous avez une quelconque question, ou si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à venir me voir. C'est toujours un plaisir d'être présente pour les jeunes gens qui en ont besoin, même s'ils se font de plus en plus rares..."


  La (C/C) ne répondit pas de suite, étant trop perturbée par l'étrange ressemblance entre la bibliothécaire et sa défunte grand-mère qui avait quitté ce monde quelques années auparavant, mais avec qui elle partageait sa grande passion pour la littérature.


" - Je vous remercie, c'est vraiment gentil de votre part. Je devrais y aller maintenant, pour ne pas arriver en retard dès le premier jour.

- Qui avez-vous en professeur principal ?

- Son nom doit être... Monsieur Aizawa... ?

- Tu ferais mieux de ne pas tarder, alors. Tu verras, il peut paraître bizarre la première fois, et il n'aime pas perdre son temps inutilement alors il risque d'être rabat-joie si quelqu'un est en retard, ou si sa classe se dissipe ne serait-ce qu'un peu, mais en réalité, c'est un homme bienveillant, prêt à tout pour ses enfants. À sa manière.

- Drôle de personnage, mais si vous le complimentez, c'est qu'il n'est pas si mauvais. Bien, merci encore pour tout, à bientôt.

- Bonne journée !"


  Deux semaines s'étaient passées depuis la rentrée. Les cours s'enchaînèrent, ainsi que les entraînements, les demandes de recrutements dans les agences de professionnels. Malgré ces plusieurs jours écoulés, (T/P) ne s'était pas encore liée d'amitié avec qui que ce soit à Yuei, mis à part la femme de la bibliothèque, étant donné qu'elle y passait la plupart de son temps, pour lire, étudier, ou même juste se détendre loin de tout et de tout le monde. Mais ce manque de participation à la vie sociale déplaisait au délégué de classe, qui cherchait à faire en sorte que personne ne soit à l'écart. C'est donc pour cette raison qu'il en avait profité de la pause déjeuner pour en discuter avec sa camarade, qui mangeait, comme à son habitude, seule dans la salle de cours.


" - Bonjour (T/P), je suis Tenya Iida, mais tu peux m'appeler Tenya. Tu es tout le temps seule, et lorsque quelqu'un essaie d'initier une conversation avec toi, tu ne réponds que brièvement, quand tu ne l'ignores pas. Je ne te force pas à en parler, mais si tu as un problème personnel, tu peux tout me confier.

- Je n'ai aucun problème.

- Alors pourquoi nous évites-tu tous ? Ne penses-tu pas que ce serait plus agréable pour tout le monde, à commencer par toi, de t'ouvrir un peu plus à nous ?

- Je n'ai pas besoin d'un psy, tout va parfaitement bien. Maintenant tu peux aller déjeuner avec tes amis, sinon tu n'auras plus le temps de manger."


  Tenya allait contester, mais il fut trop blessé pour prononcer quelque chose. Au lieu de cela, il sortit simplement de la salle, la tête baissée, les sourcils froncés. Il savait qu'il ne pouvait aider tout le monde, mais prendre soin des personnes avec qui ils travaillaient était un devoir qu'il se devait de remplir. Et personne n'avait jamais réagi de la sorte avec lui, sauf Katsuki Bakugo, qui était un cas très à part. Peut-être que certaines personnes n'ont pas besoin de cette entraide, bien que ce fût difficile pour lui de se l'avouer.

  La jeune femme, désormais seule, poussa sa nourriture avec ses baguettes, sans avoir l'intention d'avaler un seul aliment. Elle se sentait terriblement coupable d'avoir été si froide, d'autant plus qu'elle ne le voulait absolument pas. C'était juste dans son caractère, depuis toute petite, elle avait du mal à créer des liens avec d'autres personnes que sa mère et sa grand-mère. Mais en réalité, elle n'était pas asociale, c'était tout simplement un manque de confiance en soi en ce qui concerne la communication, qui l'avait toujours bloquée dans ses relations avec autrui. Dès qu'un individu essayait de parler avec elle, la (C/C) perdait tous ses moyens, et ne savait même plus quoi dire. C'est pourquoi elle avait renoncé aux amitiés et à l'amour.

  Au bout de quelques minutes, un homme dans sa trentaine, traînant un vieux sac de couchage jaune moutarde, arriva. Il remarqua sa seule étudiante présente, assise en silence, avec un air dépité. Il soupira, sachant déjà ce qu'il s'agissait, et se dirigea vers elle.


" - Tu sais, il n'est pas toujours facile de sympathiser avec les autres, de se faire des amis et tous ces trucs épuisants. Ça peut paraître inutile, mais parfois, c'est bien d'avoir quelqu'un sur qui on peut compter, pour ne pas se sentir seul. On peut penser qu'on est différents, que l'on n'a pas besoin de tout ça, mais c'est faux. Ta mère a appelé pour demander comment tu t'en sortais. Elle a remarqué que tu l'appelles toujours au dîner, que tu dis que c'est parce que tu veux partager ce moment avec elle, mais en réalité, c'est parce que tu ne veux pas manger avec tes camarades, n'est-ce pas ?

- Je lui avais dit de ne pas vous déranger avec ses appels, elle ne peut vraiment pas s'en empêcher...

- Ne le prends pas mal. Elle s'inquiète pour toi, c'est ta mère après tout. Elle nous a aussi expliqué que tu n'as jamais eu personne à part elle, et ta grand-mère. Je sais que tu es devenue amie avec Madame Kai, mais tu ne parles avec personne dans la classe, bien que certains aient tenté. Si tu as des craintes, je te conseille de te rapprocher d'Uraraka, Asui et Yaoyorozu pour les filles. Pour les garçons, Midoriya et Iida. Uraraka est douce avec tout le monde et est très à l'écoute, Asui est attentive à tout et sait s'adapter à la personne face à elle, quant à Yaoyorozu, elle est sérieuse et amicale. Midoriya peut te sembler spécial, mais c'est le garçon qui ne recule jamais devant les épreuves, même les plus compliquées, et pour finir Iida, tu as sûrement remarqué comme il s'efforce de régler chaque problème que son entourage peut rencontrer. Certains le trouvent lourd à cause de son tempérament, pensent qu'il est trop sérieux et ne sait pas s'amuser, mais il a un grand cœur.

- Pourquoi est-ce que vous tenez vraiment à ce que je me fasse des amis ? J'ai toujours été seule, comme vous le savez, et ça n'a jamais été un souci.

- Tu sais, j'ai déjà eu un élève comme toi. Enfin, il était bien pire : Il repoussait tout le monde, n'avait aucune ambition, il vivait juste, dans une profonde solitude. Jusqu'au jour où un étudiant est venu se présenter à lui. Au début, c'était tendu entre eux, le solitaire faisait tout pour l'éviter, jusqu'au jour où il a compris que c'était inutile de fuir. Ils ont ensuite formé un groupe de meilleurs amis avec un autre garçon, ils avaient un rêve commun. Ces deux amis lui ont changé la vie.

- Et que sont-ils devenus ?"


  Le professeur resta silencieux un moment, ce qui rendit (T/P) mal à l'aise, en pensant que pour une fois qu'elle s'intéressait à une histoire, elle avait fait une erreur.


" - Le premier ami est décédé. Les deux restants ont eu beaucoup de mal à s'en remettre, mais c'est la vie. Ça ne sert à rien de ressasser le passé, l'un a accepté, le second n'a jamais su remonter la pente.

- Navrée pour vos anciens élèves, mais en quoi cette histoire m'aiderait ?

- Tu as raison, la fin était inutile. Fais-toi quand même un minimum de contacts pour quand tu seras pro, ça aide toujours.

- Bien, merci."


  Aizawa fit un simple hochement de tête, prit son sac de couchage et partit pour ne pas déranger son étudiante. Cette dernière pensa à une façon de s'excuser auprès du délégué. Faire le premier pas pourrait être un bon début pour la sociabilité professionnelle, pas vrai ?

  Cependant, elle n'avait jamais trouvé le courage de le faire, de peur de se faire rejeter. Il n'y avait donc eu aucun changement depuis ce jour...

  Le printemps tirait finalement sa révérence, laissant place à l'été, le soleil, le bon temps, les sorties entre amis. Yuei avait laissé à tous ses étudiants une semaine complète de vacances, alors la plupart étaient repartis en famille, ou partis entre amis. Ceux qui ne le souhaitaient pas étaient restés à l'internat, ce qui était le cas de la (C/C). Pas qu'elle ne voulait pas passer de temps avec sa mère, mais elle savait qu'un interrogatoire complet l'attendait si elle rentrait à la maison.


" - Tu n'es pas retournée chez toi ?"


  Madame Kai passait plus de temps à la bibliothèque que dans sa propre maison, et ce, même pendant cette semaine de congés.


" - Non, je n'en avais pas vraiment envie. Et vous, vous ne rentrez pas ?

- Tu sais, quand on est une vieille femme, on voit bien plus de monde ici que chez soi. Et avant que tu ne présentes tes condoléances, j'ai divorcé de mon mari il y a quelques années maintenant. Quant à mes enfants, ils ont eux-mêmes leur vie de famille, alors je leur ai demandé de se consacrer à leur conjoint et enfants.

- Oh je vois, vous êtes une femme indépendante. Ce n'est pas étonnant de vous, vous êtes une superhéroïne aussi.

- Ça suffit, les flatteries !"


  Les deux amies plaisantèrent ensemble, puis la plus jeune s'excusa avant de partir errer à l'étage, à la recherche d'un roman qui pourrait la faire rêver toute la semaine. En marchant, elle remarqua qu'une personne était assise au sol, la tête enfouie entre ses bras croisés. (T/P) s'apprêtait à faire demi-tour comme si elle n'avait jamais vu cette scène, mais se rendit compte que ce serait irrespectueux. Elle s'assit donc ni trop près, ni trop loin de son camarade, qui avait remarqué sa présence à ses bruits de pas. Aucun n'osait prononcer un mot, de peur de dire quelque chose qu'il ne fallait pas. Pourquoi est-ce si difficile de communiquer ? Ils se le demandaient.

    Alors qu'elle allait prendre la parole, il la devança.


" - Je sais que tu n'aimes pas échanger, et je m'excuse d'avance d'avoir à te faire supporter cela. Si tu veux t'en aller pendant que je parle, ne te retiens pas. Mais j'ai simplement besoin de me confier. Tu n'étais pas là quand c'est arrivé, donc tu n'es peut-être pas au courant de cette histoire. Il y a deux ans, mon grand frère, qui était un héros pro, s'est fait attaquer par Stain, un tueur de héros. Heureusement, et c'est un miracle, il a survécu. Mais il est resté paralysé des jambes. Comme tu t'en doutes, son alter était basé sur la vitesse. Il a donc abandonné sa carrière. Récemment, des médecins lui ont proposé d'expérimenter une toute nouvelle opération qui permettrait aux personnes paraplégiques de retrouver une autonomie des membres inférieurs. Notre famille était contre, mais quand Tensei a vu l'espoir sur mon visage, il a accepté sans hésiter. Et maintenant, de ma faute, il est dans le coma. Personne ne sait s'il se réveillera un jour."


  Après les explications de Tenya, c'était le calme complet. Mais son auditrice n'avait pas bougé, et l'avait simplement écouté en silence.


" - Pardon, je ne devrais pas t'embêter avec ces histoires..."


  Avant qu'il ne puisse se lever, la (C/C) attrapa la main du délégué, sans prononcer un seul mot. Après tout, qui a dit que le réconfort était uniquement par la parole ? Un geste si simple pour certains, mais significatif pour d'autres. En sentant ce contact soudain, mais apaisant, le bleuet laissa échapper toutes les émotions en lui, fondant en larmes. (T/P) ne dit rien, puisqu'elle ne savait même pas quoi dire, de toute façon, mais serra doucement la main de celui qui en avait le plus besoin.

  Aussi étrange soit-il, c'est ainsi qu'une amitié atypique s'était formée entre eux. Une amitié où ils n'avaient pas besoin de s'exprimer avec des mots, puisqu'ils aimaient le silence que l'autre apportait. Tenya aidait (T/P) à s'habituer à communiquer, mais ne la forçait pas à aller plus rapidement qu'à son rythme, pour ne pas la brusquer et perdre tous les efforts déjà accomplis. Autant dire qu'ils sont devenus très proches en l'espace de seulement deux mois.

  C'est pour cette raison que le plus grand avait décidé de rendre visite à son frère, avec sa nouvelle amie. Ce qui était une première, car il n'avait jamais voulu que quelqu'un l'accompagne à l'hôpital, probablement pour maintenir une image sérieuse et forte de lui. Mais il savait que la jeune femme ne le jugerait pas s'il lui montrait un côté plus vulnérable.


" - Si tu ne te sens pas bien, tu peux sortir de la chambre. Les médecins disent que Tensei est dans le coma, mais qu'il peut tout de même entendre ce qu'on lui dit.

- Ça ira pour moi. Mais toi, comment te sens-tu ? Tu viens tous les jours, mais tu es toujours seul, normalement. Si ma présence te dérange, je peux m'en aller.

- Non, reste, s'il te plaît."


  Par instinct, le frère du patient avait attrapé la main de la (C/C), ne voulant pas qu'elle parte. Au fond de lui, il espérait vraiment qu'elle reste, car sa présence avait un effet apaisant qu'il ne pouvait comprendre.


" - D'accord, ne t'en fais pas. Je ne vais nulle part."


  Les deux amis entrèrent alors dans la chambre de l'aîné de la famille Iida, qui était allongé sur son lit, un appareil à côté de lui qui bipait à un rythme régulier. Quelqu'un qui ne connaît pas la situation pourrait penser qu'il est juste en train de dormir, et que tout va bien, alors qu'en réalité, personne ne savait s'il allait un jour se réveiller de son long sommeil. La (C/C) serra la main de son camarade, sans dire un mot, comme lorsqu'il s'est confié à elle. En vérité, elle avait peur de dire quelque chose qui serait mal interprété, sachant bien que ce n'était pas le moment d'engendrer un conflit. Tenya était son premier véritable ami, qui avait une totale confiance en elle, alors il avait une une place spéciale dans son cœur.


" - Tensei, comment vas-tu ? Aujourd'hui, je ne suis pas venu seul, mais avec (T/P), mon amie. Une vraie amie. Tu t'inquiétais souvent pour moi à l'époque, car tout le monde me jugeait, tu pensais que j'allais souffrir de la solitude. Tu avais raison, c'était le cas. Mais tout a changé à Yuei. Certes, il y en a qui se moque toujours, mais j'ai réussi à me faire un groupe d'amis. Mais cette fille qui est ici est... Différente. C'est une amie si précieuse, même si je n'ai pas toujours été très compréhensif envers elle. Mais elle était là après que tu sois tombé dans le coma et a été d'un soutien indescriptible. Je tenais à ce que tu la rencontres, au moins une fois dans ta vie."


  Le jeune homme se tourna vers celle dont il venait de parler librement. C'était assez troublant pour elle, n'ayant pas l'habitude de telles paroles.


" - Bonjour Tensei, euh...

- Ne te force pas, si tu ne souhaites pas lui parler.

- Je veux lui dire quelques mots."


  (T/P) lâcha la main de Tenya pour s'avancer un peu. Il lui fallait beaucoup d'efforts pour s'ouvrir, mais elle aurait de profonds regrets à ne pas le faire.


" - Vous savez, votre frère est véritablement fan de vous. Vous êtes son modèle, dès qu'il parle de vous, il a des étoiles dans les yeux. Étoiles qui disparaissent quand il se rappelle de votre situation actuelle. Pour couronner le tout, il se sent coupable. S'il vous plaît, battez-vous de toutes vos forces, prouvez-lui que vous serez toujours un héros, malgré ce qu'en pense la société. Et surtout, battez-lui, pour qu'à votre réveil, vous pourrez lui dire qu'il n'est en aucun cas responsable de ce qu'il vous ait arrivé. Tenya est quelqu'un qui se rejette constamment la faute dessus, même quand il n'y a personne à blâmer. Derrière son sérieux sa cache une personne sensible, qui ne demande qu'à être apprécié pour qui il est vraiment. Je ne sais pas si c'est suffisant, mais je veux l'aider à se sentir aimé comme il m'a aidé à m'ouvrir à lui. Je vous promets de prendre soin de lui, pour qu'il puisse enfin avoir une amie sur qui compter."


  Une infirmière, qui était arrivée depuis un petit moment, frappa à la porte, sortant les jeunes gens de leur petite bulle. Ils se séparèrent de quelques pas, pour que la situation ne semble pas ambiguë. Après tout, ce n'est pas tous les jours que des proches d'un patient se confessent presque l'un à l'autre si indirectement.


" - Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger. Il est temps de faire les pansements de Monsieur Iida.

- Pardon, j'avais complètement oublié ! Nous sortons pour vous laisser travailler."


  En sortant de la chambre, la (C/C) fit une accolade rapide à son ami, soudainement.


" - Je suis en retard, ma mère doit m'attendre à l'extérieur. Veux-tu venir avec nous, pour qu'on te ramène ? Ou qu'on t'attende ?

- Non, vous pouvez y aller. C'est votre week-end entre mère et fille depuis un moment, alors ne gâchez pas votre temps inutilement.

- Tu es certain ? Ça ne nous dérangera pas.

- Ne t'inquiète pas pour moi, tout ira bien. Je vais rester jusqu'à l'heure de fin des visites, de toute manière.

- D'accord, mais n'oublie pas de m'envoyer un message. À lundi !"


  Elle se mit sur la pointe des pieds pour laisser un petit bisou sur la joue du plus grand, puis partit en direction de la sortie. Tenya était, quant à lui, resté immobile dans le couloir. Ce n'était pas rare pour eux d'avoir des contacts physiques comme se tenir par la main ou des câlins d'au revoir. Mais un bisou sur la joue ? C'était du jamais vu, bien que ça ne lui déplaisait pas. Il posa délicatement le bout de ses doigts à l'endroit où son amie avait posé ses lèvres, comme s'il avait peur que la sensation disparaisse s'il devenait trop brusque. Jamais aucune fille n'avait eu un geste aussi doux envers lui. Il était sûr que ses joues avaient pris une couleur écarlate, mais avant de pouvoir le cacher, la femme qui s'occupait de son frère ouvrit la porte.


" - Votre petite amie est partie ? J'espère que ce n'est pas de ma faute ?"


  Petite amie ? Le bleuet pensait que ce genre de moments n'arrivaient que dans les œuvres les plus clichées. Peut-être bien que non, finalement.


" - Nous ne sommes qu'amis. Et elle devait se dépêcher.

- Il n'y a rien entre vous ?

- Non, pourquoi ?

- Quand on travaille en hôpital, on apprend à analyser le comportement des gens qui viennent ici, patients comme visiteurs. C'était accidentel, mais j'ai entendu les paroles de votre amie, et j'ai vu la façon dont vous la regardiez.

- Je la regardais comme je regarde tout le monde, il n'y a vraiment rien entre nous.

- Vous n'en aviez pas conscience, mais votre regard était rempli d'affection. Ce qui ne signifie pas forcément que vous êtes amoureux d'elle, mais vous éprouvez certainement quelque chose de fort. Enfin, si je peux vous donner un conseil : Choyez-la, car vous ne trouverez jamais une meilleure relation."


  Après cette petite discussion, Tenya était retourné auprès de son héros. Les paroles de l'infirmière rejouaient constamment dans sa tête. Il était proche d'Ochaco et de Tsuyu, mais la relation qu'ils entretenaient était différente de celle qui le liait à (T/P). Mais chaque relation est unique, pas vrai ? Et qu'était ce regard d'affection avec lequel il la regardait ? Avoir de l'affection ne signifie pas que l'on aime la personne, si ? Mais quelle est la définition exacte d'amour, puisque qu'on peut aimer sa famille, on peut aimer ses amis sans pour autant souhaiter une relation amoureuse avec eux. En vérité, c'était un mystère pour le jeune homme qui n'avait jamais expérimenté ce genre de connexion auparavant. Il n'avait jamais eu d'intérêt amoureux, et n'avait jamais été en couple. Comment pouvait-il donc savoir si ce qu'il ressentait était plus profond qu'il ne l'imaginait ?


" - Grand frère, je crois que j'ai un souci..."


  Le week-end était terminé. Un week-end parfait pour (T/P), mais bien trop court à son goût. Maintenant, il fallait retourner en cours, mais surtout travailler le plus possible avant les premiers examens de l'année. Son acolyte était malheureusement tombé malade, alors il était resté chez lui, ce qui la rendait assez triste. Que faire sans son seul ami ? Retourner à ses bonnes vieilles habitudes : Se rendre à la bibliothèque. Une fois là-bas, elle salua la bibliothécaire, toujours fidèle à son poste.


" - Bonjour Madame Kai.

- Bonjour. Eh bien, tu es seule aujourd'hui ?

- Oui, Tenya ne se sentait pas bien, alors il a préféré se reposer.

- Parfait, je peux enfin en profiter pour te poser la question : Que se passe-t-il entre vous ?

- Comment ça ? Il ne se passe rien. Il n'est pas venu seul sans moi, quand même ?

- De quoi parles-tu ? Je parle de votre amitié qui cache forcément quelque chose.

- On ne cache absolument rien.

- Tu ne me fais pas assez confiance pour ne pas me dire que vous sortez ensemble ?"


  La jeune femme prit un moment avant de répondre, abasourdie. Elle appréciait Tenya, mais de là à ce qu'on pense qu'ils soient ensemble ? Est-ce que tout le monde pensait ainsi ?


" - Désolée de vous décevoir, mais je vous fais bien trop confiance pour vous mentir. Par contre, qu'est-ce qui vous fait dire cela ?

- Quand tu es arrivée, tu n'avais aucun ami, ce qui était totalement normal. Mais tu restais tout le temps ici, et tu n'étais jamais accompagnée. Jusqu'au jour où ce prince charmant est apparu dans ta vie, alors j'ai pensé qu'il y avait une bonne raison pour que vous soyez aussi proches du jour au lendemain.

- Pas vraiment, on s'est juste rendus compte que nous étions partis du mauvais pied tous les deux."


  La (C/C) monta les escaliers, laissant la vieille dame perplexe. À la recherche d'un nouveau roman à lire, elle passa en revue le thème qui pourrait l'intéresser. Jusqu'à ce qu'elle tombe sur un mot qui la troubla au point de redescendre les marches à une vitesse folle.


" - Madame Kai, vous vous y connaissez en romance ?

- En romance ? Je préfère le fantastique, mais je peux te donner des recommandations, oui. Que cherches-tu exactement ?

- Non, pas en livre. En véritable romance. Je... Je crois que je suis amoureuse.

- Assieds-toi, ça risque de prendre du temps."


  (T/P) fit ce que son amie lui avait dit, s'installant face à elle au bureau.


" - Commence par m'expliquer la situation.

- D'accord, donc vous voyez ce garçon avec qui je suis tout le temps ? Au début, il a tenté de m'intégrer à la classe, mais je l'ai rejeté. C'était encore plus froid entre nous qu'avec n'importe qui d'autre. Et un jour, lorsqu'il avait besoin de réconfort, je lui en ai donné. Depuis ce jour, on s'entraide mutuellement sur nos soucis, on est devenus amis. Et c'est là que tout se gâte : J'ai l'impression de ressentir plus que de l'amitié, mais je ne sais même pas différencier ces sentiments. Peut-être qu'il a été si gentil avec moi que je me suis attachée à lui, mais que ce n'est pas de l'amour ?

- Une chose à la fois, tu es toute perturbée alors tes paroles vont dans tous les sens. Tu es confuse sur ce que tu ressens, c'est bien ça ?

- Oui...

- Que ressens-tu en sa présence ?

- Tout d'abord, le sentiment d'être comprise. Il a compris que j'étais distante avec tout le monde, car je ne sais pas comment exprimer ce que je ressens, et il n'a eu aucun jugement. Il était si bienveillant. Le sentiment d'être acceptée, il m'a confié ses secrets, ses incertitudes, il me montre ses côtés qu'il ne montre habituellement pas, me demande de l'accompagner voir quelqu'un à qui il tient vraiment et qui est malade. Quand on est ensemble, je me sens... Bien, en sécurité. Et j'aime quand on se tient la main. Ses mains sont grandes, mais si douces.

- Je vois. Et quand il n'est pas avec toi, comme maintenant ?

- Je ressens... Un sentiment de vide, comme s'il me manquait quelque chose d'important. Je pense beaucoup à lui, je me demande où il est, s'il va bien, s'il prend bien soin de lui. Il me manque.

- Au niveau des contacts physiques, êtes-vous tactiles ?

- Pas vraiment. On s'enlace parfois, mais ça ne dure généralement pas longtemps. Ah, et je l'ai embrassé sur la joue vendredi, je lui ai menti en disant que ma mère m'attendait pour pouvoir m'enfuir.

- Comment t'es-tu sentie après ça ?

- Étrangement bien. Mon cœur battait un peu plus fort, mais je suppose que c'était juste le stress et la précipitation.

- Invite-le au bal de fin d'été de la semaine prochaine. Dis-lui tout ce que tu viens de me dire. Tu comprendras la nature de tes sentiments à mesure que vous passerez du temps ensemble."


  Ce jour-là, (T/P) avait suivi les conseils de Madame Kai. Et heureusement, la réponse de Tenya était positive. D'après eux, des cavaliers peuvent tout aussi bien n'être qu'amis. Du moins, c'est ce qu'ils avaient conclu pour cacher leur manque de compréhension concernant leurs sentiments l'un envers l'autre.

  La jeune femme avait pris l'initiative d'aller voir Ochaco et Tsuyu le jour-j, car elle avait bien trop de questions auxquelles elle n'avait pas les réponses : Que devait-elle porter, comment devait-elle se coiffer, avait-elle besoin de se faire un maquillage léger ? Le duo, bien que surpris par la demande soudaine, avait tout de suite accepté. Elles étaient d'ailleurs réjouies que leur camarade, autrefois distante, semble plus à l'aise. Prenant cette mission très à cœur, la brune lui avait prêté une robe (C/F), de (L/S), qui la faisait ressembler à une princesse, avec des chaussures blanches à/sans talons. La grenouille, quant à elle, s'était occupée de faire une simple, mais jolie coiffure, mettant son visage en valeur et avait opté pour une petite touche de maquillage, tout en laissant un effet naturel.


" - Si tu ne deviens pas la reine du bal, je ne sais pas ce qu'il faut ! S'exclama Uraraka.

- Elle a raison, tu es superbe. Ajouta Asui.

- Merci pour tout, les filles, vous avez fait un travail incroyable. Je ne sais même pas comment vous remercier, vous avez tant fait, alors que j'ai toujours été désagréable avec vous...

- Ne dis pas de bêtises, nous savons bien que tu es anxieuse. Nous te comprenons parfaitement, fais les choses à ton rythme. Et nous voyons qu'avec Tenya, vous vous êtes beaucoup rapprochés, ces derniers temps, c'est une raison suffisante pour savoir que tu es une bonne personne."


  La (C/C) continua de remercier les deux filles, qui insistaient sur le fait qu'elle ne devrait pas, que ça leur a fait plaisir, avant de les quitter pour se rendre dans sa chambre d'internat. La soirée allait commencer dans à peine un quart d'heure, alors il restait un peu de temps pour se détendre un peu et pour s'organiser. C'était le jour fatidique, le jour où elle allait se confier sur ses sentiments, toujours confus à l'heure actuelle. Mais comment faire ? C'était la première fois qu'elle était confrontée à ce genre de situation dans la vie réelle. Dans les livres, tout paraissait si simple : Un des deux amants prenait les devants, et se confessait à l'être aimé sans crainte, sans se faire rejeter, puis s'ensuivit un tendre premier baiser, puis ils finirent heureux jusqu'à la fin des temps, sans mentionner le "et ils eurent beaucoup d'enfants". (T/P) se sentit angoissée. Et si Tenya la rejetait ? S'il décidait finalement d'être le cavalier de quelqu'un d'autre ? Puis elle se souvint d'un détail : Le baiser. S'il acceptait ses sentiments, et qu'il l'embrassait, elle qui n'a jamais embrassé personne de sa vie et qui ne savait donc même pas comment s'y prendre avec ce genre de gestes ? Beaucoup de choses la tourmentaient, la rendant presque folle.

  Mais il était trop tard pour réfléchir à tout cela, car l'heure était finalement venue de partir à la rencontre de son ami, qui l'attendait déjà à leur point de rendez-vous. En le voyant, elle n'eut qu'une seule pensée : Il était tout simplement élégant dans son costume blanc, tel un prince. Est-elle assez jolie pour lui, ou devait-elle faire demi-tour, car il méritait une cavalière aussi impressionnante que lui ?


" - (T/P), tu es vraiment sublime."


  Trop tard.


" - Merci Tenya, tu es... Beau aussi..."


  Le bleuet sourit simplement en guise de remerciement, puis lui tendit un bouquet de six roses blanches.


" - Elles sont magnifiques, tu n'aurais pas dû. Merci beaucoup !"


  La jeune femme sauta dans les bras du plus grand, remarquant après tout ce temps à quel point il était immense à côté d'elle.


" - Un cavalier se doit de prendre soin de sa princesse, toute la soirée.

- Sa princesse ? Alors tu me vois comme ta princesse ?

- Euh... Ce n'est qu'une façon de parler, c'est vrai que ça paraît très bizarre, dit d'un coup...

Ne t'inquiète pas, je plaisantais juste. À vrai dire, j'ai toujours rêvé que quelqu'un me considère ainsi, mais jamais personne ne s'est intéressé à moi. Ma vie était triste, mais tout a changé depuis que tu y es entré. Tenya, je..."


  Avant que (T/P) ne puisse aller au bout de sa phrase, un bruit sourd la coupa. Un bruit, ce n'est pas si affolant, sauf lorsque le gymnase à une centaine de mètres d'eux était en train de brûler par des flammes d'un bleu hypnotisant.


" - La ligue des vilains... Tu es rapide, rends-toi à la résidence des professeurs, certains doivent encore y être. De mon côté, je vais au gymnase, il faut le plus de personnes possible là-bas.

- Je reviens vite, fais attention à toi."


  Tenya fit un petit bisou sur le front de sa cavalière, avant de courir à l'endroit où les adultes vivaient. La (C/C) ne perdit pas de temps, et se dirigea vers l'immense bâtiment, dans lequel le chaos régnait. C'était bien eux, les vilains qui continuaient de les traquer et de les attaquer dans les pires moments. Sauf que cette fois-ci, le boss ultime était avec eux : All For One.


" - Ils ont vraiment envoyé leurs meilleurs éléments, à commencer par le cerveau, All For One. Évidemment, Shigaraki n'est jamais loin de son mentor. Sans compter Dabi, Twice, Toga, Spinner, Mr. Compress, et Kurogiri. Ils ont même pensé à amener un Nomu High-End. Ils ne nous ont vraiment pas sous-estimés. Mais heureusement, nous avons des héros pros et les étudiants de deux classes qui ne reculeront devant rien. Ils n'ont aucune chance.

- Attention !"


  Avant de pouvoir réagir, elle fut poussée sur le côté, la faisant tomber au sol. En relevant la tête, la jeune héroïne vit son amie, Madame Kai, être plantée par Toga.


" - Oh, elle n'est pas drôle, cette vieille. Je ne voulais pas de son sang, elle n'a même pas d'alter. Trop nulle ! Ochaco, jouons ensemble. Je veux goûter ton sang, maintenant !"


  La blonde partit sans se retourner, étant déjà trop distraite pour prêter attention à la femme qu'elle venait de poignarder, qui était maintenant au sol.


" - Madame Kai, tenez bon ! Je vais vous emmener voir Recovery Girl, elle vous soignera. Vous perdez déjà trop de sang...

- Ne gaspille pas de temps avec quelqu'un qui est faible et qui n'a que très peu de chances de s'en sortir. Tes amis, eux, ont besoin de ton aide. Ils luttent tous, et une personne de plus sera d'une grande aide.

- Mais je ne peux pas vous abandonner, vous êtes blessée, il faut arrêter le saignement.

- Les étudiants des autres filières pourront le faire, toi, tu dois te battre. Ça va aller pour moi.

- Vous promettez de rester en vie ? Et qu'on pourra continuer de parler comme avant ?

- Oui. Maintenant, vas-y."


  Le cœur lourd, (T/P) se leva, invoqua son armure résistante au feu pour ne pas être affectée par les flammes qui continuaient de se propager, et se lança dans la bataille aux côtés d'Ochaco et Tsuyu, qui combattaient Toga. Elle savait que les héros ne devraient pas être aveuglés par la vengeance, mais elle ne pouvait pas laisser passer ce qu'il venait de se passer.


" - Trop bien, une nouvelle amie avec qui jouer ! J'aurais aimé que ce soit Izuku qui viennent, mais il est trop occupé avec Tomura... Mais ce n'est pas grave, parce que je vous aime bien, toutes les trois !

- Fais attention à elle. On ne dirait pas comme ça, mais elle est très rusée.

- Merci Tsuyu. Si on s'unit, on peut venir à bout d'elle rapidement. On ne doit juste pas le perdre de vue."


  Heureusement, Tenya avait déjà averti la (C/C) que des attaques de vilains étaient fréquentes contre Yuei, et plus particulièrement contre leur classe, pour une raison qu'il ignorait. Il lui avait parlé de tous les membres, de leur alter, de leur comportement, de leurs points forts et leurs points faibles... En bref, tout ce qu'il y avait à savoir si ce jour arrivait.

  En parlant d'Ingenium, il était finalement arrivé après avoir informé tous les adultes qu'il pouvait, qui n'avaient pas perdu de temps. Ils s'occupaient d'All For One, connaissant le danger qu'il représentait. Le bleuet, lui, avait été entraîné par Spinner dans le combat qui l'opposait à Kyoka, Denki et Eijiro. Pourquoi étaient-ils autant ? Parce que le vilain devenait plus redoutable à chaque rencontre.


" - Je t'attendais, toi ! Ça devenait ennuyeux, avec ces trois imbéciles.

- Imbécile toi-même, d'abord.

- Tu sais Denki, il a tort quand il parle d'Eijiro et moi... Mais pas quand il parle de toi.

- Eh, mais c'est pas cool, ça !"


  Le lézard lança un regard dubitatif au duo, tandis que Red Riot lâcha juste un soupir désespéré.


" - Je suis passé à autre chose, avec l'histoire de Stain. Tu devrais en faire de même. Il est en prison, maintenant.

- Tu restes la personne à cause de qui il a été arrêté. Ton frère a été son plus grand rival, alors tu seras le mien, jusqu'à la mort d'un de nous.

- Je ne compte ni mourir, ni te tuer.

- Dommage, on connaît déjà l'issue du combat, dans ce cas."


  Les trois étudiants mis de côté assista juste à cette conversation sans interférer. Mais le blond ne manqua pas l'occasion de s'en plaindre.


" - Non mais c'est qu'ils nous ignorent carrément, en plus !

- Tu passes ta vie à être ignoré, en quoi ça te dérange ?

- Arrêtez vos chamailleries, tous les deux, Iida a besoin de notre aide. On ne peut pas laisser tomber un ami, ce n'est pas viril."


  Les combats faisaient rage. Héros comme vilains, aucun ne voulait évidemment perdre. Les enjeux pour les héros étaient bien trop importants : S'ils perdaient, ils risquaient des blessures graves, ou de mourir, mais ils risquaient surtout de mettre en danger les civils dans la ville. Un samedi soir, nombreux sont ceux qui passaient la soirée à l'extérieur. Ce serait une véritable catastrophe si les vilains arrivaient à s'échapper.


  Heureusement, les étudiants ayant le pouvoir adéquat avaient réussi à éteindre le feu. Pour ceux qui se battaient, étant en majorité numérique, les petits groupes qui s'étaient formés en fonction des affinités des alters avaient réussi à venir à bout de plusieurs vilains. Il ne restait plus que Shigaraki et All For One qui tenaient encore debout. Les autres avaient été évacués par Kurogiri, qui avait disparu depuis.


" - Ils m'énervent à tous continuer de se battre. Je me fiche de tout le monde ici, à part Deku, Bakugo, les vrais pros et All Might. Bien que la petite (T/P) ait un alter plutôt intéressant et possède un grand potentiel. Il suffit juste de la pousser à bout pour qu'elle exploite tout son pouvoir.

- Tomura, tu deviens trop avide de pouvoir, quand il s'agit d'alter. Nous avons convenu que la ligue s'occuperait de tout le reste, tandis que nous, nous attaquons Deku et All Might. Notre objectif est One For All, ne l'oublie pas.

- Ouais, ouais... Mais où est ce fichu héros ? Il était toujours prêt à sauter à la gorge des vilains qui étaient contre son petit protégé. Oh, peut-être l'a-t-il abandonné, car il sait qu'il ne peut rien contre nous ?"


  Midoriya répondit à la provocation envoyée par son ennemi, sans même y réfléchir.


" - Je n'ai besoin de personne pour me protéger. All Might m'entraî... Ne faisait que son travail !"


  (T/P) s'avança, ne laissant personne d'autre parler. Elle avait entendu ce que le vilain aux mains avait dit d'elle, et ne pouvait pas laisser cette information passer. S'il s'intéressait à elle, alors elle devait se défendre.


" - Je n'ai pas l'intention de te donner mon alter. Même si je dois en mourir, il ne sera jamais à toi.

- Je n'avais pas imaginé que la jeune fille solitaire et toujours à l'écart des autres avait si mauvais caractère. Eh oui, je t'ai observé depuis la rentrée, ma grande.

- Tu serais un très mauvais détective, car ça fait un moment que j'ai abandonné la solitude.

-C'est qu'elle ose me manquer de respect, cette petite peste !"


  Tomura chargea vers la (C/C), qui l'esquiva et l'attaqua en retour. Le trio de Yuei s'était joint à elle. Les filières non héroïques avaient quitté les lieux sous les ordres des professeurs, pour qu'ils aillent se mettre en sécurité, après que les Terminales A et B aient vérifié leurs blessures.

  Tenya, qui était resté auprès de la bibliothécaire qui attendait que les secours arrivent pour l'emmener à l'hôpital, observa son amie, inquiet. Il savait qu'elle était forte, mais il ne pouvait s'empêcher de s'imaginer les pires scénarios dans sa tête.


" - Vous savez, c'est une jeune femme très courageuse, elle s'en sortira. Prenez bien soin d'elle, elle en aura besoin. Et dites-lui que j'étais ravie d'avoir fait la connaissance d'une personne si attentionnée.

- De quoi parlez-vous ? Vous allez vous en sortir, les urgences arrivent.

- J'ai bien peur qu'il soit déjà trop tard. Le jeune Shoto a réussi à geler mes blessures pour stopper le saignement, mais ce n'est pas suffisant. J'ai essayé de me battre jusqu'au bout, pour dire au revoir à (T/P), mais..."


  La vieille dame lâcha un dernier soupir, à bout de force. Ingenium savait qu'elle venait de s'en aller pour un monde meilleur, mais ne voulait pas l'accepter, pas ainsi. Trop occupé à se demander comment il allait annoncer cette triste nouvelle à (N/H), il ne la remarqua même pas arriver en chancelant.


" - Tenya, on a..."


Le bleuet releva la tête, et se précipita pour rattraper sa cavalière, qui s'était évanouie. En l'allongeant au sol, il sentit une matière visqueuse sur la main qui retenait sa tête pour ne pas la laisser heurter le sol. Il vit alors un liquide rouge, sachant très bien quoi il s'agissait.


" - Que quelqu'un rappelle les secours, (T/P) est gravement blessée à la tête !"


  Cela faisait plus d'une semaine que la ligue des vilains avait frappé. La majorité n'avait été blessée que légèrement et avait pu bénéficier des premiers soins. Pour ceux qui avaient des blessures plus graves, ils avaient été admis à l'hôpital de Musutafu. Quelques décès avaient pu être recensés, en commençant par Madame Kai, ce qui était un choc pour ceux qui la connaissaient plus ou moins. Une femme qui était si joyeuse, pleine d'entraide... Mais le décès qui avait marqué le plus de monde était celui d'un professeur. Il y avait d'ailleurs une personne qui venait lui rendre visite à la morgue tous les jours depuis son départ.


" - Excusez-moi, Monsieur, mais il est temps d'y aller, nous allons clôturer les visites.

- Je comprends, merci."


  L'homme quitta simplement la salle, sans un mot de plus. Mais il fut arrêté par l'infirmière dans les couloirs avant qu'il ne puisse s'éloigner encore plus.


" - Vous venez le voir tous les jours. Si ce n'est pas indiscret, puis-je vous demander quel genre de relation vous entreteniez avec lui ?

- Nous étions amis.

- Je vois... Si ça ne vous dérange pas, j'aimerais vous confier ceci. Vous êtes le mieux placé pour savoir à qui la retourner."


  La petite femme plaça une bague dans la main d'Eraserhead, avant de lui présenter ses condoléances et de lui dire au revoir, le laissant ensuite seul dans le long et froid couloir. Il baissa la tête, fermant le poing dans lequel avait été déposé l'objet.


" - Hizashi, espèce d'abruti, je t'avais dit que ce n'était pas la peine de me faire ta demande parce qu'un de nous aurait souffert un jour ou l'autre..."


  Une seule personne était dans un état incertain. (T/P) (T/N), dans le coma depuis neuf jours. Beaucoup de ses camarades de classe étaient venus la voir, car elle avait été remarquable, le jour de l'attaque. Ils espéraient qu'elle se réveille, pour qu'ils puissent apprendre à se connaître et devenir amis. Seulement, une personne en particulier n'était jamais passée en ces neuf jours. Il demandait des nouvelles à son groupe, mais n'avait pas encore trouvé le courage d'y aller de lui-même. Jusqu'à aujourd'hui.

  Tenya entra silencieusement dans la chambre, ses pas hésitants et lourds. Il vit celle qu'il aimait, dans une situation qu'il ne connaissait que trop bien, et il sentit sa respiration se couper. Il savait bien que cela allait être pénible à supporter. Le jeune homme s'approcha lentement avant d'arriver à dire quelque chose.


" - Ce n'est peut-être pas le moment de dire ceci, mais... Tu es si belle. Pardonne-moi de ne pas t'avoir rendu visite plus tôt, c'était... Trop à gérer. Toi qui es dans le coma, le décès de Madame Kai, celui de Present Mic, l'attaque des vilains qui a eu de nombreuses conséquences sur les étudiants. Et comme si ce n'était pas assez, il y a quatre jours, les médecins ont déclaré le décès de Tensei. Ils ont tout fait pour lui, mais il n'a pas réussi à s'en sortir. Il me manque atrocement depuis ce jour, mais personne ne le sait. Personne n'est au courant qu'il n'est plus de ce monde. Mais ils sont tous partis dans un endroit meilleur et veillent désormais sur nous. Ça prendra du temps pour tout accepter, mais il le faudra bien pour avancer. Ils ont tous été des modèles, des amis, des personnes importantes à nos yeux, alors il faut leur rendre hommage comme il se doit. Mais... Celle que je ne peux pas laisser, c'est toi. Tout d'abord, parce que tu es bien trop jeune, tu as tant de choses à vivre, à découvrir, tant d'amis et de souvenirs à te faire. Et tu n'as pas encore eu l'occasion d'entendre ces mots : Je t'aime (T/P). Pourquoi n'ai-je pas eu le courage de te le dire quand l'occasion se présentait ? Toutes les fois où nous étions rien que tous les deux. La fois où tu m'as embrassé la joue. En réalité, je comptais tout te dire juste avant le bal, d'où la signification du bouquet : Six roses qui signifient la volonté de passer à l'étape supérieure d'une relation, dans notre cas de sortir ensemble, ne plus être amis, et la couleur blanche qui représente la pureté des sentiments. Incapable d'exprimer avec des mots, je pensais que t'offrir un tel bouquet aurait plus de sens. Mais voilà où tout ça nous a mené... C'est idiot, car on ne peut pas remonter le temps, mais si seulement c'était possible, je l'aurais fait sans hésiter une seule seconde. J'ai peur de te perdre aussi. Tu as changé ma vie, tu as fait de moi un homme heureux, amoureux, qui s'ouvrait enfin à un aspect de la vie qu'il n'avait jamais connu. Et il en était de même pour toi, tu allais découvrir le bonheur après tant d'années. Pourquoi le destin est-il si cruel avec ceux qui le méritent le moins ? Pourquoi est-ce toi qui dois souffrir, te battre pour ta vie, alors que tu n'as jamais rien fait de mal dans ta vie, que tu n'as jamais rien demandé. Bon sang, (T/P), je ne peux pas vivre sans toi. Je t'en supplie, ne me laisse pas seul. Le monde serait bien trop insignifiant. J'ai besoin de toi... !"


  Il prit délicatement la main froide de la (C/C) dans la sienne, en trouvant enfin le courage de l'observer sans détourner le regard au bout de quelques secondes. Il ne prêtait pas attention aux appareils médicaux tout autour, oubliant le contexte hospitalier pendant un moment, pour ne pas se faire encore plus de mal. Son joli visage était calme et détendu, comme s'il n'y avait jamais eu de tragédies. Le jeune homme caressa la joue de (T/P), comme il en avait toujours eu l'envie. On dit qu'il ne faut pas vivre avec des regrets, mais comment était-ce possible quand vous n'avez jamais fait part de vos sentiments à celle que vous aimez, et que vous n'êtes même pas certain qu'elle pourra entendre tout ce que vous avez à lui dire en étant pleinement consciente ? Il rêvait d'avoir une réponse à cette question, mais il n'en existait aucune. La seule chose qui lui restait était l'espoir de revoir les yeux de sa belle s'ouvrir, d'entendre sa voix, de pouvoir partager plus de moments avec elle. Mais seul le temps pourra dire si cela arrivera un jour... 


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Merci de votre lecture ! Quels sont vos ressentis sur cet OS ?


Il y a plusieurs points que je voulais aborder :

- Non, il n'existe malheureusement aucune opération, du moins à ma connaissance, qui permette aux personnes paraplégiques de retrouver l'autonomie des membres inférieurs ;

- L'alter de (T/P) est littéralement basé sur le pouvoir d'Erza dans Fairy Tail, parce que je suis nulle en scène de combat et pour la création d'alter ;

- Le terme "bleuet" est très mal utilisé encore une fois, mais existe-t-il une expression pour désigner quelqu'un ayant les cheveux bleus ? Parce que "le bleu" paraît insultant. Mieux vaut être comparé à une fleur ou une baie plutôt qu'à un novice.


Cet OS est le plus long de ce livre, et ça sera difficile de battre un tel record. Les prochains seront sûrement plus courts, plus légers et joyeux, car entre celui-ci, celui de Shoto et celui d'Oboro, ça fait beaucoup d'histoires sombres et tristes (pas que ce soit déplaisant à écrire, au contraire).


Pour finir, vous avez peut-être pu remarquer qu'au début de chaque chapitre, il y a un titre en gras (peut-être même que vous avez remarqué qu'il s'agit de chansons). La petite anecdote est que je m'inspire de chansons, ou parfois juste de leur titre, pour écrire. Sauf pour ce chapitre, le thème a été un peu trop oublié. C'est pourquoi il y aura (prochainement) une partie 2 !


Sur ce petit spoil, je vous dis à bientôt ! ❤

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