Il ne se passait pas grand-chose dans la vie des Midoria depuis qu'Izuku avait été victime d'un vilain. Sa mère, protectrice, lui avait donné un couvre-feu pour qu'il évite la nuit et ses dangers. Elle avait vraiment eu très peur quand on l'avait appelé pour venir récupérer son fils dans le centre-ville. 

Élever son fils sans-alter était une immense peine pour la mère, qui ne pouvait l'aider à affronter la dure réalité en dehors du foyer. Parfois, elle pleurait dans son coin en se sentant coupable de ne pas avoir pu offrir un alter à la naissance de son enfant. C'est comme si elle elle avait raté sa plus belle création...

Toutefois, Inko commençait à penser que l'absence d'alter était ce qui sauverait son fils d'une vie pleine de risques et de dangers. Elle ne voulait pas le voir mettre sa santé en jeu pour sauver des inconnus. Ces mêmes gens qui discréminaient les sans-alters.

Elle priait intérieurement pour que le vilain de boue dans le centre-ville fut la dernière affaire dangereuse que rencontrerait son Izuku chéri. Elle crus que le garçon avait choisi de consulter une spychologue pour parler de l'attaque de ce vilain, mais elle ignorait que ce n'était qu'un problème de surface qui rongeait son fils. Inko se réjouis pour son grand garçon, sur le chemin de la guérison.

La mère observait son fils utiliser le matériel de musculation avec percévérence. Il sortait même faire des footings de bonne heur. Lors de sa troisième sortie, Inko l'avait rejoins dans sa course. Ça lui avait donné envie de retrouver son physique de jeunesse ! Ils effectuaient donc ce petit rituel matinal ensemble dans la bonne humeur !

- J'ai ressenti un grand besoin de faire du sport. Je me suis mis à la musculation, mais je n'arrive toujours pas à évacuer ma frustration...

- Les activités physiques sont en effet un très bon moyen de défouler nos sentiments. Mais ça ne marche pas pour tour le monde, certains s'expriment dans l'écriture, et ça fonctionne tout aussi bien. Pourquoi tu voulais absolument faire de la musculation ? Ça demande beaucoup de mental et de patience, si tu ressens de la frustration, cela ne va que te frustrer d'avantage. Mais continues, si tu es motivé !

- Je veux devenir plus fort. Pouvoir me défendre contre les brutes qui me prennent pour une cible facile. Vous voyez, je suis comme un lapin estropié dans un élevage de loups. Je le sens en permanence menacé, et c'est bien le cas.

La femme prenait des notes très rapidement, s'arrêtant pour répondre :

- Évidemment, je comprends. Il est marqué sur ton dossier que tu as fais plusieurs malaises à l'école. Je suppose que c'était dû aux coups que tu recevais. As-tu envie de m'en parler ?

Le nom de son harceleur principal ne pouvait s'extérioriser. Il était incapable de le citer directement. Ni aux adultes, ni à sa famille. Son regard se baissa par réflexe, submergé d'une vague d'impuissance :

- Quand ils s'en prennent à moi, il font en sorte de ne jamais me blesser gravement. Je n'en tire que des bleus et des brûlures. Enfaîte, je dirais que la douleur est plus mentale. Je suis un bon à rien, Deku, comme ils me surnomment. Mais là où c'est très blessant, c'est que quand je revois mon parcours de vie, à chaque fois que j'entreprenais une activité, j'étais le plus nul de tous. Alors, ils m'insultent peut-être, mais c'est la vérité.

- Ne laisse pas le passé te définir Midoria. Nous sommes des êtres libres et il est écrit nulle part que tu seras nul toute ta vie. À partir du moment où tu le décides, tu peux devenir la personne que tu veux par tes choix et tes actes, dans ton champs du possible. Tu n'es pas qu'un nul, moi je vois un garçon plein de sensibilité qui persiste à essayer de se sortir de sa condition. Tant que tu essayes, tu avanceras. Seul le jour ou tu n'essayeras plus, tu pourras dire qu'il n'y a plus d'espoir.

- Je prends des notes sur les héros, et sur certains vilains aussi. Je dresse leur profils avec recul, j'étudie leur style de combat... et je pensais que ça pourrais aider des apprentis héros à s'adapter à leurs adversaires. Enfin, si ça se publie... Vous croyez que j'ai une chance ?

- C'est une très bonne idée ! Tu devrais commencer par publier ton travail sur un blog, et tu pourras directement voir si ça intéresse. L'avantage du numérique, c'est que l'anonymat te protège. Personne ne pourras juger ton travail sur le simple critère que tu n'as pas d'alter. Ils n'auront que ce que tu leur montreras et tu pourras constater que tu n'as rien d'un nul : Tu me sembles très doué pour observer. Ce que d'autres n'ont pas. Tu vas me faire un petit devoir pour notre prochaine séance Izuku : Dresse-moi une liste de tes qualités et de tes points forts. J'en veux au moins dix !

- D'accord madame. J'avais déjà pensé à tenir un blog mais j'avais peur qu'on s'approprie mon travail.

- Tu n'es pas obligé de tout leur montrer, tu commences par les héros les plus connus, et tu gardes les notes les plus personnelles pour toi. On ne peut empêcher le plagiat, malheureusement. Mais un auteur à toujours un style bien a lui, une sorte d'empreinte qui prouveras que tu en es l'auteur. OK ?

- Oui madame. Merci pour tous ces conseils !

- Effectivement, je vois que notre rendez-vous arrive à son terme. C'est un bon début tout ce que tu m'as dit Midoria ! La professionnelle se leva avec le sourire, ouvrant la porte au garçon qui remballait ses affaires pour retourner en classe. A la semaine prochaine. Et n'oublie pas la liste de tes dix qualités ! 

L'adolescent fut le centre de l'attention quand il ouvrit la porte de sa classe après avoir toqué timidement. Les derniers année s'ennuyaient tellement durant l'avant-dernier cours du vendredi qu'ils sautaient sur tout ce qui pouvait les tirer de leur état morose. Prit en otage par des dizaines de regards avides, Izuku se senti obligé de fournir une justification à son absence :

- Bonjour, excusez-moi, j'avais un rendez-vous...

Le professeur de géographie lui demanda son justificatif sur son bureau puis repris son cours comme si de rien n'était. Le vert devrait rattraper tous les débuts de cette heure jusqu'à ce qu'il ne prenne plus rendez-vous avec la psychologue scolaire. Il pouvait être certain qu'un moment où un autre, ses camarades cruels se raconteraient des rumeurs sur ses absences régulières du vendredi soir.  

Le garçon en uniforme noir se passa une main sur le visage. S'il voulait que les choses évoluent, il devaient commencer par arrêter de penser comme une victime : Ignore-les, ils ne feront pas parti de l'avenir que tu vas te construire !

Ses yeux ne purent s'empêcher de se diriger vers la table de Katchan, le seul qui ne s'était pas retourné quand il avait interrompu le cours. Bakugo s'efforçait de rester indifférant envers tout ce qui était lié à son ami d'enfance, sûrement par fierté. En retrait, Izuku ne pouvait pas ignorer le blond, parce que lui, il ferait parti de son avenir : Yuei. Deku imaginait bien que séparés dans deux filières différentes, ils n'auraient plus aucun contact. Malgré tout, Bakugo ferait parler de lui dans tout l'établissement, ça, le sans-alter en était persuadé !

Une heur et demi plus tard, la sonnerie stridente annonçait la fin de la semaine pour les collégiens. Comme à son habitude, Midoria restait un peu plus longtemps dans sa classe, terminant ses devoirs les plus faciles. Ensuite, il s'informait des actualités de la journées sur son portable et ni vit rien de percutant. Depuis les escaliers, on pouvait entendre les détonations qu'Izuku reconnaissait mieux que quiconque. Il aperçut sans surprise le roi du collège au centre de la cour bétonnée. Heureusement qu'ils n'ont pas planté d'arbres ! Songea le vert qui marchait tout doucement pour ne pas se faire remarquer. 

Le blond colérique jurait de tous les noms en faisant des démonstrations impressionnantes de son alter. En soit, le pouvoir de faire des explosions n'était pas supérieur à la normal. C'était Katstuki qui le rendait incroyable et terrifiant : Son corps musclé résistait à la violence des explosions et ainsi, il pouvait voler à quelques mètres du sol. On pouvait se rendre compte durant les séances de sport que Bakugo était le plus musclé de tous. Il ne pratiquait pas particulièrement la musculation, c'était presque naturel chez lui, surtout avec un alter aussi physique. A côté d'un tel prodige, le gringalet à la tintasse en bataille devait travailler dix fois plus dur que la normal pour arriver au même résultat !

Izuku connaissait déjà la plupart des enchaînement naturels de son harceleur pour avoir été le punchingball sur lequel il se perfectionnait. Par exemple, il commençait toujours par un crochet du droit. Ses réflexes le rendait prévisible pour quiconque ayant un sens de l'observation... Cela faisait deux jours que l'administration lui laissait le droit de s'entraîner dans l'école, parce qu'il représentait leur fierté, le premier élève de Oridera à entrer dans l'inatteignable filière héroïque de Yuei ! Deux soirs que Midoria pouvait le voir de loin en quittant le bâtiment. Il était forcé de constater que son camarade de classe se donnait vraiment du mal pour réussir. Il s'y prenait même des mois à l'avance, ne s'estimant jamais assez fort. Parce que Bakugo ne voulait pas seulement être un héros, il voulait être le plus fort de tous, encore plus qu'All Might. Le vert avait envie de le suivre, car sa détermination était contagieuse, même si Izuku était le seul à penser cela. En général, les idéaux du prétentieux décourageaient les autres élèves. Mais pas Izuku. Il avait certes bien faillit abandonner, mais en se trouvant un nouvel objectif à sa hauteur, il était de nouveau prêt à se battre. 

 Le jeune plein de rêves continua sa route sans s'arrêter. Il canalisa sa fougue dans la rédaction de ses observations sur les héros. Comme lui avait recommandé la psychologue, Midoria préparait son nouveau blog. Mais avant d'en arriver-là, il devait déjà numériser ses notes. Celle-cis étaient un peu en vrac, une organisation singulière que seul l'auteur pouvait déchiffrer. En deux heures, il était parvenu à sauvegarder le contenu de ses cinq premiers cahiers. Izuku y avait commencé à décrire son propre costume de super-héros, qu'il ne pourrait malheureusement jamais porter... Il était fortement inspiré d'All Might, rien de nouveau pour un fanboy aussi engagé que lui ! 

Revoir ses ébauches de costumes lui rapella son jour de rentrée, et ce que lui avait dit Katchan, d'aller sauter du toit pour se réincarner avec un alter... C'était si cruel ! Il ne pouvait en penser autre chose. Le vert ne pouvait supporter l'idée du désastre que serait Bakugo en tant que héros pro. Il ressemblerait plus à un vilain qu'autre chose ! Il s'attendait à quoi, à hurler "crève" ou "sale nerd" quand il utilisait ses pouvoirs ?! Tous les héros avaient leurs noms d'attaques pour se donner la classe, mais celles de Katsuki donnaient plutôt la chair de poule... 

Dans un élan de bonté, mais aussi parce que son ami d'enfance était son meilleur sujet d'observation, Izuku rédigea tout ce qu'il avait apprit de lui dans son carnet numéro quatorze. Katchan avait plus que jamais besoin de recul, car il avait atteint un stade où seul, il allait stagner. Avec ardeur, il retapa ensuite sur son clavier ses observations qui pour la première fois, n'étaient pas destinées à un héros. Il en imprima une copie qu'il glissa dans son sac à dos citron. 

Katchan pourra brûler mes carnets autant de fois qu'il le voudra, maintenant, j'en aurai une copie sur mon ordinateur !

Le jeune avait l'impression d'être le plus malin des deux pour une fois, content de son travail. Ceci terminé, il savait ce qui lui restait à faire.

- Arrête de me suivre, le nerd ! Bakugo s'arrêta près du bassin aux carpes, visiblement agacé par le vert. 

- Katchan... J'ai vu que tu t'entraînais seul après les cours, alors j'ai écris une liste de conseils pour t'améliorer... Izuku prit son courage à deux mains, il devait se montrer ferme et confiant, comme lorsqu'il l'avait envoyé balader le soir de l'incident du gluant. C'est à prendre ou à laisser ! Il tendit les bras, légèrement tremblants, lui présentant une feuille volante. 

Il y avait beaucoup de chance que ce dernier finisse en tas de cendre, connaissant le tempérament du blond. Ca ne lui ferait plus rien désormais !

Le concerné ne cacha pas sa réaction de surprise, intrigué par l'initiative de son souffre-douleur :

- Je vois... C'est pour ça que tu m'observais dans la cour... T'es complètement obsédé par les héros, je ne veux même pas savoir ce qui t'es passé par la tête en rédigeant ça. Tu te crois supérieur à moi pour me donner des leçons ?! Je rêve ! Le bond fut prit d'un terrible fou-rire qui n'annonçait rien de bon. Lâche-moi la grappe, merdeux ! J'veux pas rater l'examen à cause de toi ! D'un geste violent, le papier que tenait Izuku s'envola, droit dans l'eau du bassin verdâtre à côté d'eux. 

Midoria ne dit rien, vexé que son travail se retrouve encore à nourrir les poissons. 

- T'as pas besoin de moi pour rater ton examen, tu vas le rater tout seul, parce que t'as rien d'un héros ! S'enflamma soudainement le sans-alter. Il savait parfaitement ce qu'il encourait à provoquer le lion de la jungle qu'était son école. Il avait l'habitude maintenant... 

Si tout le monde à trop peur de lui pour lui dire ces quatre vérités, moi je le ferais ! Se donnait-il raison. Il s'enfuit si vite que son harceleur ne prit pas la peine d'aller le chercher pour se venger. 

Encore une fois laissé-pour-compte, Katstuki souffla de ras-le-bol. Etonnement silencieux, il fit marche arrière et s'abaissa pour récupérer le papier trempé d'entre les carpes. Malgré que l'encre ait bavée, on pouvait toujours y lire ce qui y était écrit. C'est ce que Bakugo fit, avec autant de désinvolture qui si on l'avait forcé. La faute à sa curiosité insatiable... 

- Il a raison sur toute la ligne... Ca m'fou en rogne de voir qu'il est tellement meilleur que moi le nerd ! S'il avait un alter... J'me serais fait fumé en moins de deux.... Enragé par une sorte d'impuissance, il dona un coup de pied dans le grava. Le caillou disparut dans un buisson au loin. C'est exactement pour ça que je dois être le plus fort des héros, bien loin devant All Might ! 

Il trouva cela idiot de parler tout seul, allant déposer ses affaires dans son casier pour repartir sur son terrain d'entraînement, en tenue de sport. Ce soir-là, il fit quelques progrès, suivant les conseils de son ami d'enfance.