Chapitre 67- Retrouvailles.
C'était une action anodine, mais voir sa mère passer le rouge sur ses lèvres et se pouponner les joues lui fit l'effet d'une claque. Depuis quand Inko ne s'était-elle pas maquillée ? La première réponse qui lui vint fut proche de « une éternité ». Ce changement d'apparence était si évident que l'adolescent eut la drôle d'impression que sa mère était à nouveau célibataire et qu'elle se préparait pour un rencard. Jeune, Inko avait été une magnifique personne. C'était toujours le cas aujourd'hui, mais la fatigue et le stress l'avait ravagée au point qu'il était difficile de l'associer à sa silhouette d'antan sur les photos.
La petite femme détourna le regard du miroir :
- Tu veux utiliser l'évier ?
- Oh non, pas du tout ! paniqua-t-il en agitant ses mains dans tous les sens.
- Tu as vu ? J'ai mis ton collier. Il est vraiment parfait : il va avec toutes les couleurs !
L'opale violette émettait quelques reflets qui se répercutaient dans sa rétine quand elle inclinait son buste. La pierre était si grosse qu'elle capturait l'attention en une fraction de seconde.
- Content qu'elle te plaise, maman. Tu vas faire fureur !
Les deux s'échangèrent un sourire bienveillant puis Izuku s'éclipsa dans sa chambre pour enfiler sa tenue de sport. Il fit une pirouette sur lui-même et repartit aussitôt dans la cuisine pour aspirer tous ses yakisobas d'une traite. Il était impatient de retrouver Toga sur les berges de la rivière, notamment car il avait plein de choses à lui dire et qu'il avait l'impression de ne pas l'avoir vu depuis des mois.
Sa mère traversa la pièce en zyeutant sa montre comme si sa vie en dépendait. Le vert lu l'heure sur le four à micro-onde et tenta de la rassurer :
- Ne t'inquiète pas maman, tu auras au moins vingt minutes d'avance, et puis tu y vas pour prendre du bon temps, alors oublie les formalités.
Inko se pencha pour lui embrasser le cou :
- Je sais mon chéri, mais ta mère est toujours stressée, c'est plus fort qu'elle !
- Comment tu faisais quand tu avais rendez-vous avec papa ?
- A l'instant où je l'écoutais parler, j'oubliais tout le reste. Ton père a toujours eu une grande éloquence, je dirais même qu'il a un don pour mettre les autres à l'aise...
Sa voix rauque semblait avoir perdu de sa chaleur depuis qu'Hizashi avait envahi ses pensées. Peu importe sa prestance, ça ne valait rien si l'homme n'était pas là en personne. Aujourd'hui, Hizashi penchait plus du côté des fantômes que de celui des célébrités. Izuku regretta immédiatement d'avoir évoqué son père, comme chaque fois qu'il l'avait fait depuis ces dix dernières années. Entre eux, c'était une sorte de tabou. Si son intention première avait été de la calmer, Inko était devenu on ne peut plus morose, bien qu'elle essayait de le cacher.
- Ecoute maman, soit juste toi-même et tout ira bien. D'accord ?
Ses mains se posèrent sur les épaules de la femme. Izuku semblait de pas lui laisser le choix.
- Tu y vas toi aussi, mon chéri ?
- Oui, je dois encore me brosser les cheveux et me laver les dents...
- Depuis quand tu te brosses les cheveux ? Tu as besoin d'aller chez le coiffeur ?
Le vert se crispa. Depuis que Jasmo-san lui avait conseillé de soigner son apparence, cette idée qu'il était ridicule avec cheveux en bataille ne le lâchait plus.
- Pas pour le moment, je... j'essaye juste de nouvelles coiffures ! se rattrapa-t-il piètrement.
Pour ne plus avoir à se justifier, le garçon poussa sa mère sur le palier de la porte :
- Allez, c'est plus le moment de discuter ou tu vas perdre ton avance. Amuse-toi bien !
Inko lui rendit le compliment, mais Izuku avait déjà fermé la porte comme s'il la jetait à la rue. Il s'en voulu les minutes qui suivirent, puis ce sentiment s'estompa pour laisser place à de l'excitation. Cet après-midi, tout le monde s'amuserait.
~~~
- Izu-kun~ ! Me voilààà ! cria une voix depuis l'escalier qui donnait sur la berge.
Le vert remarqua que son amie tenait quelque chose dans ses mains, ça ressemblait à des cafés express. Toga s'était coiffé d'une queue de cheval, et avait choisit très judicieusement un chouchou rouge. Izuku se disait que c'était sa couleur porte-bonheur, comme dans la culture chinoise. Le rouge lui allait comme un gant.
- Salut Toga ! Tu as apporté des glaces ?
La concernée leva le porte-gobelet en carton comme un trophée.
- Pas n'importe lesquelles Izu-kun : tes préférées ! Il fait une chaleur à mourir et je me suis dis « pourquoi ne pas faire un détour au Wcdo ? ». J'espère que tu as faim parce que si on attend plus longtemps, elles vont fondre...
- Oh, Merci, répondit-il en attrapant le gobelet déjà humide.
Toga lui remit le petit sachet de cacahouètes et ils s'installèrent sur un rebord assez élevé pour que leurs pieds ne touchent pas l'eau de la rivière. La blonde n'avait pas attendu une seconde de plus pour dévorer son Sundae à la vanille. Izuku l'observa agiter frénétiquement ses jambes dans le vide en signe de joie.
- Hum, c'est vraiment trop bon ! Comme ça m'avait manqué de partager une glace avec toi, Izu-kun !
Ce n'était pas Izuku qui allait dire le contraire.
- On avait pas fait ça depuis l'été dernier...
- En même temps, on est beaucoup plus occupés que l'année dernière. Toi avec Yuei et moi...
Toga ne termina pas sa phrase, mais ce qui intrigua le plus l'analyste, c'était de la voir se mordiller la lèvre inférieure. Que n'osait-elle pas lui dire ? Qu'elle regrettait qu'il soit entrer à Yuei car maintenant il lui manquait affreusement ?
Izuku partageait ce sentiment de frustration, bien qu'il était trop souvent distrait pour y penser. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés, Toga avait passé son temps à l'aider, et lui, s'était contenté de profiter de la situation. Cette relation n'avait pas vraiment bénéficiée à son amie, mais d'un autre côté : que pouvait-il lui offrir ? Il ne possédait rien d'intéressant, pas même un alter...
Ou peut-être que... Sa discussion avec le héros Vlad King lui revint en mémoire. Aujourd'hui, il disposait d'une information qui pourrait l'aider.
- Ecoute Toga, moi aussi, je suis très triste qu'on ne puisse pas se voir plus souvent, comme avant... Je... Je te promet que maintenant, tu seras ma priorité numéro une ! Et d'ailleurs, j'ai quelque chose pour toi et-
L'adolescente lui sauta soudainement au cou, l'étreignant si fort que son cœur se serra.
- Tu me manques tellement Izu...
Sa voix était emprunte d'un tel désespoir qu'Izuku n'était plus sûr de comprendre. Toga semblait avoir tant souffert de cette distance qui s'était creusée entre eux, comme s'il était le contre de son univers. Etait-il son seul ami ? Se faisait-elle malmener dans son lycée ? Etait-il la seule personne qui ne l'avait pas rejetée ?
Izuku avait trop peur de lui demander. Si Toga avait des problèmes, elle lui en aurait forcément parlé, ils étaient meilleurs amis après tout ! Et bien que tout avait l'air d'aller de la vie de Toga, le sans-alter savait également reconnaître les signes de détresse.
- Hey, tout doux, je suis là tu sais ? tenta-t-il de dédramatiser. Tu sais que tu peux tout me dire, hein ? Si quelque chose ne va pas...
Toga ne se retira pas de son épaule, comme si elle craignait de le regarder dans les yeux :
- Les gens sont odieux et stupides ! Si seulement ils pouvaient tous être comme toi...
- Qui ça ? Tes d'amis au lycée ? Tu ne peux pas demander à tes parents de te changer d'école ?
La blonde se rassit à côté de lui et fixa le cours d'eau avec un regard vide.
- Non, mes amies sont gentilles, mais j'ai toujours cette sensation que nous ne sommes pas du même monde. Il n'y a qu'avec toi que je me sens libre... et comprise... Je ne m'en rendais pas compte avant, mais depuis que tu es de moins en moins là... Tu as changé tellement de choses dans ma vie...
Izuku n'hésita pas à poser lui frotter le dos après avoir mit de côté son gobelet vide.
- Toi aussi Toga, je n'aurais jamais trouvé le courage de changer sans tes encouragements. Ca craint d'être la seule personne anormale de son école, de se faire catégoriser et d'être prisonnier de sa réputation... mais je suis prêt à parier que d'autres gens ont vécu la même situation que nous. Si on les trouve, on pourrait se faire d'autres amis ? Peut-être sur des forum en ligne... ?
- C'est impossible ! serra-t-elle les poings en se reculant.
- Pourquoi ? Tu m'as bien trouvé de cette manière.
- Les gens comme nous deviennent des vilains ! Toi, c'était une exception...
Qu'est-ce qui lui fait penser ça ? A-t-elle déjà rencontré des vilains en ligne ?
Izuku compris immédiatement le sous-entendu. Il ne pouvait pas être un vilain car il n'avait pas d'alter. Ca sonnait comme une insulte à ses oreilles, aussi étrange que ça pouvait l'être. Son regard se voila, et alors que les pensées pessimistes pointaient le bout de leur nez, l'adolescent les rejeta violemment :
- C'est pas parce que la Société veut que l'on soit des vilains que c'est une fatalité ! Pour preuve, j'ai rencontré un héros avec un alter de sang !
- Ce n'est pas la peine de mentir Izuku...
- Non, je te jure que c'est vrai ! Même que je lui ai parlé de toi !
La blonde s'arrêta soudainement pour écouter ce qu'il avait à dire. Ses yeux de chat tentaient de sonder l'intérieur de son âme, sans succès :
- Tu lui as dis quoi ?
- Je lui ai dit que les préjugés sur ton alter te gâchaient la vie. Il m'a répondu que tu devais être fière de toi parce qu'il était la preuve vivante qu'on peut faire le bien avec un alter de sang. Et je suis d'accord avec lui : dans le médical ou le judiciaire, ton alter serait reconnu à sa juste valeur.
Toga lui offrit un sourire discret, remplit de douceur, d'un calme plutôt étonnant venant d'une personne aussi enflammée qu'elle. Son esprit d'analyse y lisait un « merci » silencieux, mais également de la tristesse. C'est alors qu'il réalisa que Toga avait toujours été rongée par la tristesse. Toutefois, elle cachait ce sentiment sous une joie débordante, de grands gestes exagérés et des idées folles qui accaparaient trop l'attention pour se douter de la supercherie.
Essayer de garder le sourire malgré sa souffrance, c'était un choix courageux. All Might avait choisi ce même sourire pour rassurer la population. Et c'était exactement ce sourire qui l'avait séduit la première fois qu'il avait vu le héros.
- Tu as un si beau sourire Toga...
Sans même s'il ne s'en aperçoive, les mots étaient sortis tout seuls de sa bouche. Des ongles vernis de bleu palpèrent ses lèvres, puis lorsqu'elle réalisa qu'elles étaient en train de sourire, toute la magie du moment s'évanouit. Toga tourna la tête à l'opposé d'Izuku, poussée par la honte.
Elle prétend ne pas m'avoir entendu ?
- T'es le meilleur des meilleurs amis, ne l'oublie jamais, Izu-kun. Ca me touche beaucoup que tu fasses tout ça pour défendre les alters de sang.
Toga retrouva le courage de le regarder en face. Ses mains jouaient avec son gobelet vide, et son visage semblait être redevenu insouciant :
- Comment il s'appelle, ce héros ?
- Vlad King, il est professeur à Yuei.
- Je regarderai sa page sur ton blog, alors. Ce doit être un bon héros.
- Oui, il tient à ses élèves plus que quiconque !
La lycéenne se leva et se dépoussiéra les vêtements.
- Si tu as fini ton Sundae, que dis-tu de commencer l'échauffement ?
Izuku acquiesça. Il parti jeter les gobelets dans la poubelle la plus proche et quand il revint, ils s'étirèrent les membres ou faisaient de petits moulinets.
- Que veux-tu faire aujourd'hui ? demanda-t-il.
La fille à la queue de cheval réfléchit un instant, mais il semblait qu'elle avait déjà tout prévu de leur programme :
- Je vais t'apprendre de nouvelles techniques de blocage. La clef de bras, le balancier et le placage.
- Ce ne sont pas des prises de catch ?
- Peut-être bien, les prises ne sont pas limitées qu'à une sorte de sport.
- D'accord, mais nous ne sommes plus sur la plage, on risque de se faire mal si tu me plaque au sol...
- Pas besoin d'aller jusque-là, on s'arrêtera juste avant le reversement. Ou alors, je te reverse dans l'eau !
Leurs yeux se tournèrent vers la rivière quelques secondes, puis ils explosèrent de rire.
- Je sais qu'il fait chaud, mais je vais passer mon tour !
- D'ailleurs, si tu as trop chaud pour continuer, on raccourcira la séance. Tu sais presque tout ce qu'il y a à savoir, alors c'est pas comme si on avait vraiment besoin de pratiquer... Comme ça, on pourra faire autre chose ! Pourquoi ne pas juste discuter et faire du shopping, comme avant ?
Izuku ne partageait pas son avis. Il avait l'impression de ne rien savoir du self-défense, de n'être encore qu'un débutant ! Le sans-alter s'était préparé à cette éventualité. Ce n'était pas étonnant que sa partenaire finisse par se lasser de leurs entraînements. Izuku était surpris qu'elle ne l'ait pas été plus tôt.
- Oui, on peut faire des sorties, mais d'un autre côté, je ne veux pas perdre la main en combat. Je ne sais même pas si je suis capable de survivre face à un vrai vilain. J'ai aucun alter, tu te souviens ?
- Je t'assure que tu en es capable. C'est pas de la force qu'il te faut, Izu-kun, c'est plutôt de la confiance en toi.
On croirait entendre ma psy ! râla-t-il intérieurement.
- Je n'aurais confiance en moi que le jour où je gagnerai contre un vilain.
- Je pourrais être une vilaine, tu sais. Je t'ai toujours attaqué de tout mon cœur !
Dans l'exagération, Toga s'amusa à imiter les serveuses dans les maid cafés qui bénissaient les plats en formant des cœurs avec leurs mains. Ce fut une victoire quand elle décrocha un rictus sur les lèvres de son ami grognon.
- Sans vouloir te vexer, la seule personne qui pourrait être qualifiée de vilain quand il se bat, c'est Katsuki.
- C'est vrai qu'il était enragé comme un vilain le jour de l'opération « dédoublement », marmonna-t-elle. Pour être fixé, tu n'as qu'à le provoquer en duel et voir si tu peux le battre, non ?
Izuku écarquilla les yeux et Toga changea sa position d'étirement comme si de rien était. D'où lui venait une telle idée ? Son raisonnement était plutôt logique, mais essayer de le mettre en pratique lui paraissait insensé. On ne gagnait jamais rien de bon à se battre avec Kacchan.
- Nous ne sommes pas sensés utiliser nos alters à l'école...
- Tu n'as pas d'alter et il est en héroïque, où est le problème ? Vous ne pouvez pas utiliser une salle d'entraînement ?
- Si, on peut en réserver pour s'entraîner dans le cadre du festival sportif...
- Tu ne m'as pas dit par SMS l'autre jours que Baka-go insistait pour que tu l'entraînes ?
Izuku hocha la tête avec une expression inquiète. Il n'avait aucune raison de refuser, si ce n'était son instinct de survie qui tirait la sonnette d'alarme.
Je ne veux plus me mêler de ses affaires. Il doit apprendre à se débrouiller tout seul...
- Alors c'est l'occasion parfaite !
L'excitation dans sa voix lui donnait presque envie d'accepter, mais il résista de toutes ses forces.
- Je n'ai pas trop le temps pour ça en ce moment, mais... J'y réfléchirai...
Toga lui donna un petit coup de coude pour débloquer sa timidité.
- C'est toi qui voit. Allez, commençons l'entraînement avant que le soleil ne nous aspire toute notre énergie !
Les bras de son amie l'attrapèrent et l'emportèrent dans une danse euphorique. Izuku aimait bien se laisser guider par la sauvagerie de Toga, oublier de regarder devant lui et s'en remettre au hasard. Ce lâcher-prise l'avait manqué depuis leur dernier entraînement. C'est pourquoi il savourait cette sensation de légèreté comme si ce serait la dernière fois.
La blonde l'articulait comme une marionnette pour décortiquer les mouvements de la première prise : la clef de bras. Le principe était que lorsque l'adversaire tendait le bras pour donner un coup de poing, il fallait esquiver et utiliser son épaule pour forcer l'autre à se baisser tout en gardant son bras levé.
- Comme dans toutes les figures de mise hors d'état de nuire, on coupe la visibilité de l'ennemi et là, il est complètement à ta merci !
- Ouais- ouais, je vois ça ! Ahh ! grinçait le vert des dents. Je déclare forfait ! Tu peux me lâcher, par pitié ?
- C'est vrai que cette prise est l'une des plus dissuasives, désolée...
Izuku s'écroula au sol, tout essoufflé :
- Katsuki deviendrait fou si je lui tordait le bras comme ça.
- Attends de voir le balancier, ça, ça va vraiment le rendre fou !
La curiosité l'emporta sur le sans-alter. Toga lui fit expérimenter la figure, lui expliquant qu'il fallait que l'adversaire soit positionné dans son dos, comme lorsqu'une personne nous mettait un couteau sous la gorge.
- Tu cales ton point de gravité sur le sien, au niveau du bassin, monta-t-elle. Tu te plies en deux, et il est sensé venir tout seul à l'avant. C'est là que tu utilises son élan pour le retourner au sol. Littéralement n'importe qui peut le faire, à condition de savoir comment exploiter la force de son agresseur...
Toga arrêta de se pencher au moment où elle sentit qu'Izuku, plus petit qu'elle, n'avait plus pied. Il était si léger qu'elle aurait pu le déplacer sur des kilomètres comme un sac à patate !
Elle le fit gentiment redescendre de son dos et ils échangèrent les rôles. Izuku se montrait hésitant et maladroit, ce qui était très adorable à regarder. Au bout de quelques essais, quand il commençait à saisir le truc, la professeure reprit les commandes :
- Si tu veux être moins brutal, parce que je te l'accorde : la chute est un peu violente, tu peux faire basculer ton adversaire par l'intérieur en lui tirant sur l'avant-bras. Après, il n'y a plus qu'à lui faire un gros câlin, et bam ! Tu l'entraines droit sur le sol, plaquage du dos !
Il n'y avait aucun moyen de décrocher Toga de son ami qu'elle serrait comme une peluche. Il n'avait pas besoin d'essayer de s'échapper pour le savoir.
- Tu adores vraiment les câlins !
- Oui ! Tout prétexte est bon pour faire des câlins ! C'est notre seul moyen de sauver le monde !! plaisanta-t-elle.
Les mains espiègles de Toga commencèrent à lui pincer les flancs puis à le chatouiller. Le vert s'extirpa le plus vite possible et dès qu'elle tentait de le toucher, il se défendait avec du self-défense.
- Alors comme ça, on passe à l'improvisation ?
- Exactement ! Cois pas que je vais me laisser chatouiller si facilement !
Toga se laissa aller à des enchaînements assez créatifs pour passer à travers la défense de son ami. Izuku ignorait si c'était à cause de la chaleur, mais ils n'arrêtaient pas de glousser, notamment quand ils se découvraient un point sensible au giglis. Les enjeux de ce combat étaient assez ridicules, mais ils pratiquaient plus sérieusement que jamais , et le sans-alter puisait dans tout ce qu'il avait appris du self-défense.
Au bout d'un moment, son cerveau était en compote. L'analyste n'arrivait plus à réfléchir posément et il surprit son corps à réagir instinctivement. Sans surprise, la blond finit par le faire tomber dans l'herbe et bloquant une de ses jambes, elle retira ses chaussures.
- Non, je t'en supplie ! Pas les pieds ! Je te laisse gagner, mais pas les pieds !
- Héhéhé, Izu-kun est un petit sensible !
Toga avait beau l'avoir libéré, le vert n'avait plus la force de se relever.
- T'es tout rouge, et tout mouillé.
- Je te retourne le compliment, ma chère !
- On s'arrête là ? lui lança-t-elle une serviette sortie de son sac à dos.
Izuku hocha la tête après s'être débarrasser du plus gros de sa sueur. Heureusement que Toga avait pensé à tout !
Son amie lui colla sa bouteille d'eau sur le front avant de s'allonger à sa droite. Ils regardèrent les rares nuages défiler dans le ciel depuis la pente de la berge.
- Toga ?
- Je suis juste là, répondit-elle de sa voix ronronnante.
- Je voulais avoir ton avis sur un truc...
- Vas-y, raconte.
- La semaine dernière, je suis tombé sur une fille à l'école qui semblait beaucoup souffrir de son alter, une invisibilité qu'elle ne peut pas désactiver.
- Genre, elle est tout le temps transparente ?
- Hum, c'est ça.
- Wow. Pas étonnant qu'elle déprime si personne ne la voit...
- Je ne pense pas que ça soit ce qui la déprimait le plus. Toru n'a jamais pu voir à quoi elle ressemblait sous son alter, ça a dû détruire son estime d'elle-même.
Izuku sentit des yeux se poser sur lui :
- Oh... toi, tu as un plan en tête, mon petit mastermind ! Alors notre super duo de botteurs de fesses reprend du service ?
Izuku ne put cacher le sourire nerveux qui naquit sur ses lèvres au nom de « mastermind ».
- Je regrette, mais on aura pas besoin de botter des fesses, je me disais juste qu'avec ton alter... Si tu prends son apparence alors que tu ne peux pas copier son pouvoir... On prendra une photo quand tu sera transformée et je lui glisserai dans son casier.
- Hum, pas bête du tout, en effet. Maintenant que tu en parles, je suis très curieuse de connaître sa véritable apparence ! Mais comment tu comptes récolter son sang ?
- Je ne sais pas trop encore, mais je le ferai durant mon stage dans leur classe, mercredi prochain. Elle est en héroïque.
- Tu veux attendre qu'elle se blesse ? Ca n'arrivera peut-être jamais...
- Il suffirait d'une petite égratignure, mais ça ne va pas être facile de savoir où es sa peau quand elle sera en costume. Je dois aussi trouver un moyen sûr de faire couler son sang, mais je ne veux surtout pas lui faire de mal...
Si Toga ne lui avait pas répondu immédiatement, il se serait perdu dans ses murmures effrayants de théoricien :
- Oui, bien sûr, ce n'est pas le but. Mais attend, si elle est invisible, elle doit avoir l'habitude de se faire griffer, ou bousculer ? Un petit accident ne choquera personne, alors tu peux lui rentrer dedans, puis t'excuser.
- Et avec quoi je pourrai la griffer ? Je n'ai pas de longs ongles comme toi...
Toga admira son vernis en écartant les doigts à cette remarque.
- Oh il y a plein d'autre choses qui griffent. Perso, j'utilise une petite aiguille, mais fais avec ce que tu auras sous la main. Et pour la goutte de sang, hum... ramène un mouchoir en tissu !
- Mais le sang aura séché... ?
- T'en fais pas : on le mouille, et en l'essorant, on récupèrera l'échantillon dans un verre d'eau. J'aurais plus qu'à le boire et on aura la réponse tant attendue !
Le vert cacha son visage dans ses mains. Il était si gêné de demander à son amie d'avaler des choses qu'il n'aurait jamais eu le courage d'avaler lui-même. Et puis utiliser une aiguille ? Et si on le surprenait, que penserait-on ?!
- Bon sang... Qu'est-ce qu'on est en train de faire ? C'est un plan de vilains, ça !
- Non ! Pas du tout ! On aide une fille à surmonter ses complexes. C'est un tout petit mal pour un grand bien, tu le sais aussi bien que moi : aucun héros n'irai aider cette Toru.
- Elle va me prendre pour un stalker quand elle trouvera la photo dans son casier. Et puis comment être sûre que c'est son image sur la photo ?
La blonde au chouchou rouge lui jeta un regard blasé :
- A la forme de ses cheveux, ou à la ressemblance avec ses parents ? Rho, Izu-kun ! Tu ne vas pas te laisser décourager par quelques doutes ? Le Izu-kun que je connais, il ferait n'importe quoi pour aider quelqu'un dans le besoin !
Izuku n'était pas très convaincu, mais il savait que Toga avait toujours raison à son sujet. Elle portait une foi si aveugle en lui qu'il n'avait pas l'impression d'avoir le même reflet dans son miroir que celui que le reste du monde percevait.
- J'espère que ça suffira, oui...
- Oh pire, on aura essayé, et pas de regrets ! Avec ou sans alter...
- ... On gère, termina le vert d'une voix nostalgique.
Ce dernier observa la blonde se remettre sur pied avec une énergie fourmillante. Elle est si insouciante, je l'envie presque... songea-t-il d'un soupire fatigué.
- Et si on allait dans un bain publique avant de rentrer à la gare ? Comme ça, nos vêtement auront le temps de sécher.
- Euh... hésita le garçon dont le buste venait de se redresser instantanément sous le choc.
Izuku n'était jamais allé dans ce genre d'établissement depuis que son père avait commencé à partir en voyages d'affaires. Il avait certes besoin d'un bon rafraichissement, mais de là se dénuder, c'était très osé...
- Quel timide, celui-là ! Fait pas cette tête, on aura des serviettes, évidemment !
Toga se jeta sur lui pour étirer ses joues dans tous les sens comme s'ils s'agissait de slime. Vaincu, le lycéen accepta sa proposition en se relevant difficilement. Ils remballèrent leurs sacs, Toga lui préleva une goutte de sang, et ils s'enfoncèrent dans le centre-ville aride de Tatouin.
~~~
Le chat sous la main d'Inko se crispa en sentant son poil être un peu trop tiré. C'était la première fois qu'Inko s'aventurait dans ce café, et elle se demandait encore pourquoi avait-elle recommandé au secrétaire héroïque cette enseigne sur un coup de tête. Sur la route du travail, elle l'avait souvent observé d'un œil envieux, mais elle n'avait jamais eu personne pour l'y accompagné, alors quand l'occasion s'était présentée, une partie d'elle s'était dit « pourquoi pas ? ». Une partie d'elle qu'elle avait cru morte et enterrée depuis une éternité.
La Inko créative du club d'art, la Inko qui n'avait peur de rien, qui riait de tout et que tout le monde appréciait...
En attendant son invité, le doute commençait à la tourmenter, mais maintenant qu'elle avait passé le pas, il n'était pas question de se dégonfler.
Izuku compte sur toi pour t'amuser ! s'encouragea-t-elle.
Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas pris du temps pour sortir en ville, qu'elle était persuadée d'avoir oublié comment s'amuser. Entre peur et angoisse, Inko se laissa entraîner par un élan de folie : qu'avait-elle à y perdre après tout ?
Même maintenant que la triste réalité lui faisait face, elle se demandait d'où lui venait toute cette témérité. Elle craignait toujours qu'il arrive quoi que ce soit à son Izuku chéri, mais quand il s'agissait d'elle-même, ça n'avait pas d'importance.
Il était effrayant de constater combien sa vie était passé au second plan. La rencontre avec un inconnu pourrait-elle vraiment y changer quelque chose ? N'était-il pas trop tard ?
« On a tous le pouvoir de changer de direction. Il faut juste prendre le volant et tourner un grand coup » avait-elle dit à son fils. Ce rendez-vous était son premier grand coup de volant, et elle n'osait même pas imaginer les futures conséquences de cette impulsion.
Inko tendit un bâtonnet de friandise au chat grisé qui lui pardonna ses précédents affronts. Aussitôt, une foule de matous l'avait rejoint, ce qui fit sourire Inko.
Les chats aident vraiment à se détendre, la publicité disait vrai !
- Vous savez y faire avec les animaux ! retentit une voix masculine au-dessus d'elle.
Dans la surprise, Inko releva violemment la tête et cogna le menton du visiteur.
- Outch !
Il se recula, sonné et la petite femme le dévisagea avec une expression horrifiée :
- Oh ! Mon dieu ! Je suis terriblement désolée, je ne voulais pas du tout... !
Elle se mit à tâter ses épaules, ne sachant comment apaiser sa douleur. La serveuse au comptoir qui les avait vu leur proposa une serviette mouillée d'eau froide.
Quand ils se rassirent, tous les chats avaient décampés à cause de leur raffut. L'attention d'Inko ne pouvait plus que se diriger sur une seule chose : le grand homme rachitique qui lui faisait fasse.
- Laissez-moi vous offrir un verre pour ce désagrément, monsieur... ?
- Toshinori, mais vous pouvez m'appeler Yagi ! compléta l'homme devant son hésitation.
Il faisait bien le double de sa taille, ce qui était plus qu'intimidant. Il portait un simple tee-shirt bleu clair surplombé d'une veste verte. Malgré sa banalité, il évoquait la dégaine d'un mannequin américain. Peut-être était-ce son air nonchalant ? Ou plutôt décontracté ?
- Que prendrez-vous donc, Yagi ? Mince, vous aimez le café, j'espère ? s'inquiéta-t-elle soudainement, comme si elle venait de commettre une erreur.
Son regard d'un bleu océan qui avait semblé jusque-là plutôt crispé, s'adoucit en un sourire réconfortant :
- Don't worry, vous ne pouvez pas vous tromper : je ne carbure qu'à cette boisson, ahah !
- Oh oui, vous êtes aussi un homme du bureau, je sais ce que c'est !
Monsieur Toshinnori étudia quelques secondes de plus le menu sous les yeux attentifs d'Inko.
- Vous savez c'est quoi le plus fou ?
Inko secoua ses cheveux verts.
- C'est que je n'ai jamais eu le temps de tester un de ces amazing frapuccino, alors que je commande du café tous les jours !
Inko ne put s'empêcher d'éclater de rire face à sa grimace tant elle était sincère.
- Devinez quoi ? Je vais le tester avec vous, Yagi !
- Il y a un début à tout, il semblerait...
- Si les plaisirs de la vie s'arrêtaient à notre âge, qu'est-ce que ce serait des cinquante ans qui nous reste à suivre !
- Hum hum, vous avez on ne peut plus raison, approuva-t-il, toujours la serviette sur son menton. D'ailleurs, ce n'est pas juste, vous êtes the only one à connaître le nom de l'autre.
- Je suis Inko, j'allais en oublier les bonnes manières !
- Inko... Ce n'est pas un very common prénom. Très joli ! Et donc, si j'en crois vos dires, vous travaillez dans un bureau et faites du bénévolat à vos heures perdues ?
Comme s'il pouvait sentir sa gentillesse, un chat roux s'installa sur les genoux de la femme en jetant un mauvais regard à Toshinori.
- C'était la première fois que je participais à ce genre d'événement, vous savez. Mon fils y participait, et toute aide était la bienvenue, alors je me suis naturellement proposée. Sinon, dans la vie de tous les jours, je suis graphiste.
- Oh, une artiste ? Quel beau métier !
Un serveur se présenta à leur table et prit leur commande. Pour la blague, ils demandèrent des biscuits nature parce qu'ils ressemblaient à ceux du buffet de Dagoba Beach.
- En tout cas, je suis contente que vous ayez pu vous libérer pour me rencontrer aujourd'hui, vous avez l'air très occupé...
Yagi se passa une main nerveuse dans les cheveux. Ils manquaient affreusement de volume, mais on pouvait deviné qu'il avait peigné avec soin les deux longues mèches qui encadrait son maigre visage.
- Ce n'est pas que je suis busy, c'est plutôt que l'on me sollicite toujours à des moments imprévisibles. Vous voyez, je gère les urgences, alors ça peut arriver n'importe quand et je dois absolutely décrocher.
- Oh ! C'est vous qui faites le lien entre les appels de détresse et les héros ?Je pensais que c'était la police...
- You're right, c'est la police qui reçoit les appels en premiers, ensuite, elle nous contacte si le cas nécessite l'intervention de héros.
- Vous m'apprenez quelque chose, tiens ! D'ailleurs, mon fils est un grand fan de héros, et il m'a demandé dans quelle agence vous travaillez, si ce n'est pas indiscret.
Le blond parut soudainement très gêné de répondre.
- Je... L'agence All Might. Les bureaux sont sur Tokyo, mais je fais partie de l'équipe à suivit All Might depuis qu'il enseigne au lycée Yuei. Prendre les appels de détresse n'est qu'une infime partie de mon job, j'organise aussi les emplois du temps et il m'arrive de bouger dans tous les sens. C'est plus sportif qu'on ne le croit...
- All Might... vous avez une place de choix ! Après réflexion, je ne devrais peut-être pas révéler cette information à mon fils ou il risquerait de vous harceler de questions. Il ne jure que par ce héros ! Il m'a interdit d'en parlé, mais quand il était petit, il se déguisait en mini All Might et me demandait de jouer les demoiselles en détresse. Quel dommage que je n'ai pas les photos sur moi !
- Votre fils a dû vous mener la vie dure ! Il a quel âge ?
- Bientôt quinze ans, c'est qu'ils grandissent si vite ! Il vient justement d'entrer à Yuei, et je ne vous raconte pas comment j'ai eu une frayeur en apprenant pour l'attaque de vilain. Sans les secrétaires comme vous, ces enfants auraient pu être gravement blessés...
- Vôtre fils n'est pas en filière héroïque malgré sa passion pour les héros ?
Inko serra l'opale de son collier en baissant les yeux. Au même instant, leurs boissons arrivèrent sur la table.
- Enjoy your meal, Inko !
- Merci, vous aussi. Mon fils, reprit-elle, c'est une grande histoire. Il désirait plus que tout devenir un héros, mais sa constitution fragile ne le lui a pas permis. Malgré tout, je sais qu'il a le cœur d'un vrai héros, il n'y a qu'à voir comment il était déterminé à nettoyer cette plage que personne n'a osé touché en cinq ans !
Après cette révélation embarrassante, la femme s'offrit quelques gorgées de café en collant ses lèvres sur la paille en carton. Si elle avait eu plus de courage, comme son Izuku, elle lui aurait avoué que sa « faible constitution » impliquait une cruelle absence d'alter. Mais cette seule idée lui serrait le cœur à en avoir la nausée. Elle avait perdu tant d'amis à cause de cela, tant de regards dédaigneux et accusateurs... Le chat roux grogna quand il sentit trop serré entre les mains de la mère.
- Oh, j'en suis vraiment navré. Je suppose qu'il doit quand-même être très heureux à Yuei ? C'est le rêve de beaucoup d'enfants. J'y suis moi-même allé, avant de partir finir ma formation en Amérique.
- Je me disais que vous aviez un accent de là-bas ! Mon mari a le même, alors je le reconnaîtrai d'entre tous !
- Oui, je suis resté si longtemps là-bas que je ne peux plus me retenir de penser dans cette langue, et parfois, les mots sortent sans que je m'en aperçoivent ! Vous direz à votre mari qu'il est très chanceux d'avoir une femme aussi charmante que vous.
- Est-ce un compliment que j'entends-là ?
- Contentez-vous de manger un de ces tasty biscuits !
L'amusement sur son visage contamina celui d'Inko qui gloussa timidement. En temps normal, repenser à la situation d'Hizashi aurait dû la déprimer, mais l'aura positive de Yagi l'en empêcha.
Quand ils débattirent sur les films de série B Américain, Yagi avait arrêté de soulager son menton qui avait malheureusement gardé un petit bleu. Il vérifiait de temps à autre les messages sur son portable, mais il lui promis qu'il resterait jusqu'au bout, à moins que ce soit une question de vie ou de mort. Au moment où le premier chat osa aborder Yagi, ils avaient fini leurs boissons. Aucun des deux n'étaient jamais allé dans un cofeecat, mais il semblait que c'était une très bonne expérience, et ils étaient d'accord pour que leur prochaine sortie soient tout aussi aventureuse.
- J'ai pour habitude d'aller faire de la randonnée avec mon fils pendant les vacances, dans les montagnes de la région. C'est un peu un tradition parce qu'on ne peut pas s'offrir de grands voyages à l'étranger, enfin bref, ça vient de me traverser l'esprit à l'instant, allez savoir pourquoi, mais j'aurais bien envie de vous faire découvrir !
- C'est une nice idea que vous avez-là, Inko. Je n'ai jamais pris le temps d'en faire. Il faudrait voir le when et le where, mais ça devrait être faisable.
- Oh, et ça peut avoir l'air très éprouvant, mais si je peux le faire, alors tout le monde le peut ! Nos sacs à dos sont remplis à ras bord, mais on ira à notre rythme, c'est toujours super sympa, surtout la vue de tout en haut...
- J'imagine très bien, ce doit être wonderful.
Toshinori savait de quoi il parlait. La vue à vol d'oiseau était incomparable, surtout quand aucune vitre ne le séparait de l'air frais ! C'est pour cela qu'il aimait tant sauter d'immeuble en immeuble à travers la métropole... Ca lui évitait également beaucoup de paparazzis, mais ça, c'était un détail.
- Vous me présenterez votre fils lors de cette sortie ? reprit-il après s'être perdu dans ses pensées.
- J'aime beaucoup mon fils, ce serait aussi très bien que vous le rencontriez, mais... il est très occupé ces derniers temps, et je ne voudrais pas que ses notes en pâtissent. Et puis ce n'est pas si mal de sortir sans les enfants de temps à autre, de retrouver sa jeunesse, vous ne pensez pas ?
A cet instant, Yagi ne se trouvait plus sur la même onde que sa nouvelle amie.
- A vrai dire, je n'ai pas d'enfant, alors je ne pourrais pas dire, bien que j'ai entendu beaucoup de parents regretter leur past freedom.
- C'est un équilibre à trouver entre vie personnelle et vie de famille. J'essaye justement de prendre plus de temps pour moi, car j'ai au peu trop consacré à ma famille, bien que je l'aime de tout mon cœur... !
- C'est une bonne résolution, Inko. Je devrais prendre exemple sur vous, par rapport à ma vie professionnelle, je veux dire.
- Alors la prochaine fois, ça sera pique-nique au sommet de la montagne !
- Vous me vendez du rêve ! plaisanta-t-il.
C'était fou comment toutes les angoisses s'étaient évaporées depuis que la discussion avait débuté. Ils pouvaient parler de tout, même de sujets sensibles, ça sonnait comme un paisible songe sans importance.
Yagi ignorait s'ils avaient des personnalités compatibles ou si c'était la caféine, mais il ne s'était jamais sentit aussi à l'aise avec une autre personne depuis des années. La coiffure d'Inko n'arrêtait pas de lui faire penser à celle de sa précédente mentore, Nana Shimoura, et il se demanda plus d'une fois si cette familiarité n'était la source de cette ambiance décomplexée.
D'ailleurs, depuis quand s'essayait-il aux plaisanteries ? D'aussi loin qu'il se souvienne, l'humour n'avait jamais été son fort, et pourtant, avec Inko, ça lui venait tout seul. Plus il la voyait dévoiler ses dents, plus il avait envie de continuer...
[note de l'auteure 07/2024:
Bonjour, j'avais pris une grosse pause qui s'est transformé en années... Bref, c'était pas glorieux, mais quand vous êtes crevée et surbookés, les fanfics, ça ne reste pas sur la liste des priorité malheureusement...
Quoi qu'il en soit j'ai vaincu le monstre communément appelé "études sup" et cette année, je me concentre sur mes passes-temps dont l'écriture !
Je ne promets rien car on ne contrôle pas son inspiration, mais je compte reprendre cette fanfiction du mieux que je peux. Je vais tout relire ces 200k mots, reprendre mon bazar de notes et de plans de chapitres, et on va essayer de retrouver un rythme hebdomadaire, peut-être bien poster de plus petits chapitres (1 scène par chapitre au lieu de 2-3) comme ça je m'écris du 7k mot par chapitre et par deux semaines et je vous les poste en petit bouts et 2-4k plus régulièrement afin de ne pas vous faire trop attendre. (je ne sais pas si c'est compréhensible, mais en gros vous ne mourrez pas de faim si j'arrive à me débrouiller)
Le truc qui me fait peur, c'est de ne plus réussir à garder le même style d'écriture qu'avant ou d'oublier des infos et de créer des incohérences entre ce que j'ai écris avant le chapitre 67 et après ma reprise. Je vous prierai donc d'être indulgeants, et de m'encourager de tout votre coeur car je vais en avoir besoin (je suis un zombie en ce moment niveau motivation ^^')
Vive MHA, même si le manga se fnit bientôt cette fanfic a encore beaucoup à raconter alors gardez un oeil ouvert et bon Eté à vous !]
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