Chapitre 66- Provoquer sa chance.
Izuku avait pressé Katsuki sur tout le trajet pour pourvoir entrer dans sa classe sans être vu. Par chance, les élèves ne rejoignaient la 1-C qu'à moins-dix et avant cette heure, il n'y avait que des solitaires qui soit terminaient un devoir, soit leur nuit.
Avec une allure naturelle, le vert fit un détour à la table vide de Saiko-san et déposa discrètement un carnet Campos dans le casier du bureau de devant. Personne ne prit la peine de se soucier de ce qu'il venait de faire, et Izuku en était ravi.
Le premier élève qui prit place à côté de lui était Jasmo Yuta, son étrange voisine de droite. Comme toujours, elle soignait son apparence jusqu'à s'examiner dans un miroir de poche entre chaque cours. Cette fois, elle réajustait le nœud papillon dans ses cheveux d'un rose chewing-gum. Elle était d'ailleurs en train d'en macher un, ce qui d'après le bon sens de l'analyste, ne devait pas être autorisé dans l'établissement. Il préféra ne faire aucune remarque à ce sujet parce qu'il avait observé plus d'une fois que Jasmo n'aimait pas qu'on lui fasse la morale, et encore moins que ça venait de la bouche d'un garçon. Sa superficialité faisait la paire avec celle de Haru, mais aussi surprenant que ça pouvait l'être, les deux filles ne s'entendait pas du tout. Peut-être se ressemblaient-elles trop pour se supporter ? Ou qu'il n'y avait aucune seule place à la tête d'un groupe et que les deux possédaient un fort sens du leadership ? Izuku se laissa bercer par ces hypothèses pour faire passer le temps.
Au bout d'un moment, Jasmo s'aperçu qu'on la fixait et renvoya un regard déprécié à Izuku :
- Qu'est-ce que t'as à me stalker, Midoriya ? Tu veux que je te réchauffe ton bento ?
La fille présenta ses mains dont les paumes rougissaient à vue d'œil. Il était impossible de passé à côté de son ironie, notamment à cause de son expression désabusé.
Son alter, micro-onde, lui permettait de faire chauffer tout ce qui tombait entre ses mains. Cela lui rappelait son ancienne voisine d'Oridera, Moana la pyromane, ce qui lui donna des frissons dans le dos. Pris de panique, le vert tenta d'apaiser sa colère en actionnant sa corde sensible :
- Je suis vraiment désolé si ça te gênes que je te regarde ! De base, je regardais la porte parce que j'attends mes amis, mais tu es si élégante que c'est difficile de ne pas te regarder...
L'adolescente manqua de s'étouffer avec son chewing-gum à ce compliment. Qui était assez fou pour contre-attaquer avec des compliments ? Elle se mit à rougir avec confusion, mais Izuku pouvait sentir que c'était plus par gêne que par appréciation. C'est alors qu'il réalisa qu'il donnait l'air d'être amoureux d'elle. Izuku eut soudain très honte et la rejoignis dans sa gêne.
- J-je ne pensais pas que tu étais ce genre de garçon, Midoriya... Désolé, mais t'es pas du tout mon type.
- Non, non, tu as mal compris ! s'agita-il dans tous les sens. Je n'ai aucune vues sur toi Jasmo-san, c'est juste que t-t-t-tu es très rayonnante...
L'élève reprit une position normal sur son siège, acceptant la justification d'Izuku :
- Ah, tant mieux, tu m'as fais une de ses peurs !
- Encore désolé...
Le lycéen pris soin de cette fois rêvasser de l'autre côté de sa table pour ne plus recroiser le regard de Jasmo-san, mais à peine venait-il de se tourner que cette dernière le retenu :
- Hé, toi qui a l'œil observateur, tu dirais que c'est qui la plus belle fille de la classe ?
Ce n'était pas une question anodine. Sa réponse allait peut-être déterminer la nature de sa relation avec Jasmo pour le reste de l'année. Son instinct lui disait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur, mais la vérité, c'était qu'il n'en avait absolument aucune idée. Il n'était pas du tout comme ces garçons qui passaient leur temps à classer les filles selon leur beauté, leur taille de bonnet ou dieu sait quelle horreur. Izuku détestait les classements parce qu'il s'était toujours retrouvé dernier, alors ce que lui demandait sa voisine lui semblait impossible.
- Euh, vous êtes toutes belles à votre manière, je ne pense pas que ce soit comparable...
- Roh, je sais que tu dis ça pour vexer personne, s'enerva-t-elle. T'inquiète, tu ne peux pas me vexer, et puis ça restera entre nous !
- J'étais sérieux, je ne saurais vraiment pas dire. Par exemple, Otaru-san pétille de milles couleurs, et le style lolita lui va très bien. Quant à Saiko-san, sa beauté réside dans son austérité, et puis, ses ailes sont fascinantes. Ou encore ton amie Ninah, elle assume sans aucune hésitation ses origines insulaires, et ce côté indomptable, ça apporte beaucoup de fraîcheur à la classe...
- Wow, minute Midoriya, tu as vraiment analysé tout le monde dans la classe ?!
Le sans-alter se crispa à cette remarque. Mince, j'en ai peut-être trop dit... Pris la main dans le sac, il espérait que relativiser sa situation le ferait paraître moins coupable :
- On s'observe tous les uns les autres, et puis c'est toi qui me demande de classer les filles, alors ne t'étonnes pas du résultat !
- Ok, ok... Tu marques un point. Donc d'après ton alter, tout le monde est génial dans la classe.
- Oui ?
- Alors il y a un truc qui me dérange : pourquoi t'as si peur de nous ? Tu trouves qu'on est trop géniaux pour toi ?
Durant une seconde, Izuku crut avoir entendu de travers.
- De quoi tu parles ? Je n'ai peur de personne...
Peu convaincue, Jasmo plaqua ses paumes contre les joues du vert. Ce dernier sursauta si fort qu'il manqua de tomber de sa chaise dans un mouvement de recul.
- Je suis si terrifiante que ça ?
Déboussolé, le gringalet remonta sur sa chaise sans oser lever les yeux sur sa camarade. Son silence en disait long.
- Tu sais Midoriya, reprit-elle d'un voix très douce, tu n'as pas besoin de tout savoir sur nous te sentir en sécurité. Tu peux nous faire confiance. Je comprends que ne pas avoir d'alter physique, ça rend vulnérable, mais ici, personne ne va t'attaquer. On est tes camarades, pas tes ennemis.
Izuku lui accorda un regard abattu. Il n'avait pas le cœur à nier ou revêtir son masque de confiance. Tout ce qu'elle avait dit était très juste. Jusque-là il n'avait accordé sa confiance qu'à Shinima et son alter inoffensif y était pour beaucoup.
- L'année dernière, ma voisine de table s'amusait à me brûler les cheveux avec son alter, et c'était loin d'être la dernière. Alors j'ai bien peur que certains camarades soient nos ennemis.
Yuta perdit son sourire face à sa franchise. Izuku ne se confiait jamais à ce sujet, mais il se sentait si déconnecté du monde de Jasmo qu'il ne voyait pas de mal à tout laisser sortir.
- Ca, c'est vraiment pas beau... Mais maintenant, t'es à Yuei, et eux, ils ne laisseront pas passer ce genre de comportements. Alors tu veux bien m'accorder une chance de changer ton opinion sur les voisines de tables ? J'aurais pas dû te traiter de stalker, désolé, mais il fait aussi un peu peur ton alter...
- Je le sais bien, je sais aussi que vous n'êtes pas vilains, mais c'est dur de perdre ses réflexes.
- Pour me rattraper, laisse-moi te donner un conseil.
Izuku était vraiment surpris que Jasmo, cette fille inaccessible qui semblait se ficher de sa présence depuis le début de l'année, veuille gagner sa confiance. En fin de compte, il avait parlé trop vite quand il l'avait catégorisé comme superficielle. Tout le monde avait un cœur, même si parfois, il fallait creuser très profond pour le trouver.
- Euh, si tu veux ?
- Tu es si focalisé sur les autres avec ton alter, que tu t'oublies dans le compte.
Le vert leva un sourcil perplexe :
- Je ne te suis pas, là...
- Je ne dirais pas que t'es moche, même si t'es pas un BG, on ne va pas se mentir... chuchota-t-elle. Bref, tu pourrais être beaucoup plus apprécié si tu avais une meilleur estime de toi-même.
Face à son regard perdu, Yuta souffla d'exapération :
- Pourquoi tu crois que je mets autant d'énergie à me faire belle ?
- Pour séduire les garçons ? tenta-il, incertain.
- Tu n'y es pas du tout ! se claqua-t-elle le front. Désolé de vous l'annoncer comme ça, mais vous êtes carrément trop immatures pour que je m'intéresse à vous ! Si je me fais belle, c'est avant tout pour me plaire et me sentir bien dans ma peau, pas comme cette bimbo de Megami Haru... Ca se voit qu'elle est essaye d'être quelqu'un qu'elle n'est pas et ça donne pas envie d'être son amie ! Enfin, depuis que tu l'as casé avec Daikan, c'est une toute autre histoire.
- Ce n'était pas du tout mon intention au départ, tu sais, je ne faisais que me défendre... Mais... merci du conseil ?
- J'te dis ça parce que tu fais un peu pitié des fois. Tu pourrais au moins essayer de dompter ces bouclettes sauvages ou cacher tes cernes... le montra-t-elle du doigt. Quoi qu'il en soit, tu nous as rendu un grand service parce qu'elle est bien plus vivable depuis qu'elle a obtenu ce qu'elle voulait.
- Ce n'est pas faux... rit-il nerveusement. J'apprécie ton honnêteté.
Izuku pensait que la conversation avait pris fin, mais Jasmo revint à la charge encore une fois :
- Je t'assure que si tu suis mon conseil, tu attireras le regard de toutes les filles ! Il n'y en a pas une qui te fait craquer plus que les autres ? La déléguée peut-être ?
Elle ne perd pas le nord, celle-là ! désespéra le vert. Par le pire des hasards, Hitoshi passa derrière eux à cet instant :
- Je ne pensais pas que tu étais ce genre de garçon, Midotruc'.
Oh non, il ne va pas s'y mettre lui aussi ?!
- Alors Midoriya, tu aimes les lolitas ?
Izuku ne put supporter une seconde de plus leur regards intrusifs :
- Que ce soit très clair : je ne suis amoureux de personne ! N'allez rien croire de stupide vous deux !
En disant cela, Izuku eut l'horrible impression de mentir. Pourtant, il n'avait jamais aimé personne de cette manière, bien que son adoration passé pour All Might n'en était pas loin.
Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi, Izuku ?
Soudainement, l'image de Toga, de son magnifique sourire et de ses yeux de chat lui revint en mémoire. Toga était sa plus précieuse amie. Sans elle, il ne vaudrait probablement pas grand-chose. Plus qu'une amie, c'était une sœur dont il ne pouvait plus se passer. Une sœur d'infortune qui partageait sa faiblesse de sans-alter et qui le comprenait mieux que quiconque. S'il y avait une personne qu'il aimait de tout son cœur, c'était elle, mais il n'irait pas jusqu'à dire qu'il voulait se marier ou quoi que ce soit...
Devant son élan de fougue, ses deux camarades se mirent à rire.
- On te taquine, Midoriya ! En tout cas, tu es très drôle. D'ailleurs, toi aussi, tu devrais prendre plus soin de toi, Hitoshi. Je sais que t'es insomniaque ou un truc du genre, mais là, on dirait un zombie !
- Tu sais quoi ? C'est exactement l'effet recherché pour pas attirer les guêpes comme toi ! se défendit-il.
- Tss ! Tous les mêmes ! Vous me dégoûtez avec votre immaturité. T'as gagné, je te laisse ton Midochou pour toi tout seul !
Izuku équarquilla les yeux. Midochou...?
Sur cette réflexion, Jasmo parti rejoindre son amie Ninah qui s'installait dans le fond de la classe. Le gringalet ne put s'empêcher de sourire en entendant un bout de leur conversation :
- Tu penses que je ressemble à une guêpe, Ninah ? pleurnichait Jasmo au pieds de son amie.
- Qui t'as dis ça que j'aille lui botter l'cul ?!
- Non personne, c'était juste un idiot trop jaloux, il mérite pas que tu te déplaces pour lui...
Revenant à Hitoshi, le vert se gratta la tête en s'excusant pour ce désagrément. Il remarqua par ce même geste que ses cheveux avaient plus que besoin d'un coup de peigne...
- Bah, t'as pas à t'excuser de ce que font les autres. Maintenant, cette guêpe ne t'embêtera plus.
- Elle ne m'embêtait pas, on discutait...
- Discuter avec Jasmo Yuta d'amourettes ? Dans aucune vie tu ne l'aurais de ton plein gré, se moqua-t-il.
- Ce n'est pas une mauvaise chose d'essayer de faire connaissance avec ses camarades, ronchonna Izuku. Toi aussi, tu devrais essayer de parler avec tes voisins au lieu de t'isoler.
- Je suis très bien tout seul, et puis je t'ai déjà comme voisin, ça me suffit amplement, grinça le violet.
- Tu crois pouvoir tromper ma super-déduction ?
Shisou le dévisagea de son regard le plus mortel, mais Izuku riposta avec sa poker face. Leur duel se solda par un match nul.
- Ok, je suis peut-être pas méga heureux tout seul, mais je le suis plus que quand j'essayais d'me faire des amis. Certains n'ont même pas besoin de connaître mon alter pour être de vrais enfoirés.
- ...Et certains t'apprécient peu importe ton alter, le raisonna Izuku en désignant leurs amis qui entraient dans la classe. C'est pour ça qu'il faut toujours tâter le terrain avant de prendre une décision aussi radicale.
La fille-papillon suivit de Daikoto-san, s'arrêtèrent à leur table :
- Salut les gars !
Le boxeur leur proposa de faire un check. Shinsou et Izuku étaient d'abord un peu hésitants, mais lorsqu'ils se prêtèrent au jeu, cela s'avéra amusant. La conversation dériva rapidement sur les insomnies du pauvre Shinsou et le dangers des écrans pour la santé.
Izuku ne les écouta plus que d'une oreille lorsqu'il vit un certain garçon au long cou passer la porte de la classe. Sedjudo Diego, très sensible au stress, studieux et sociable, probablement des parents très exigeants sur le dos, mais l'analyste n'avait pas encore confirmé s'ils étaient haut fonctionnaires ou non. Son alter : détente jump, lui permettait d'étirer ses membres afin par exemple, de sauter plus haut. Otaru lui avait assuré qu'il était la nouvelle star du club de basketball, ce qui semblait plutôt logique. Ainsi, il ne fallut pas plus de deux minutes à Sedjudo pour découvrir le carnet qui dépassait du casier sous son bureau.
- Quelqu'un à oublié son cahier ? C'est à toi, Shun ? sollicita-t-il autour de lui.
- Non, jamais vu ce truc répondit son voisin d'un air désintéressé.
Embêté, Sedjudo se résolut à ouvrir le livre dans l'espoir d'y trouver un indice sur l'identité de son propriétaire. Un origami en forme de libellule coincé entre deux pages tomba sur son bureau. Sedjudo saisi le papier et tous les témoins à ses côtés l'observèrent avec une curiosité avide.
Réalisant son erreur, Izuku devint tout blême et se dissimula derrière son groupe d'amis qui étaient trop loin pour se préoccuper des aventures de Sedjudo.
Mince, comment il a atterrit dedans ? J'aurais dû faire plus attention en rangeant mon bureau...!
- Il y a écrit quoi à l'intérieur ? questionna Katuna-san par-dessus l'épaule du garçon de deux mètres.
Cette dernière n'oubliait jamais rien de ce qu'elle voyait, et Izuku avait dû attendre qu'elle ne soit pas là pour agir où il aurait immédiatement été découvert.
- Euh, « Pour Diego, de quoi réussir ton évaluation d'histoire. »
Etonné, ce dernier feuilleta le contenu du carnet en réalisant que ces notes sur le chapitre d'histoire étaient bien plus claires que les siennes. Un sourire radieux s'empara de ses lèvres sèches. Izuku savait qu'il avait bien fait, ce carnet lui serait bien plus utile qu'à lui. Cependant, il ne savait pas trop comment lui expliqué qu'il avait deviné pour ses lacunes dans cette matière et tout le stress que ça lui avait procuré. Vu qu'ils ne se connaissaient pas du tout, son geste aurait été perçu comme un acte de « stalker » et il voulait à tout prix éviter d'aggraver sa réputation dans la classe, d'où son anonymat.
- Oh, c'est vrai que tu flippais parce que tu étais à la ramasse et que la Faye-sensei a annoncé une éval mardi prochain. Avec ça, tu es sauvé !
- Ouah, c'est super détaillé ! J'en aurais bien besoin moi aussi ! s'immisça Sayu, reconnaissable à sa courte queue de cheval noire.
- Il faudrait que tu sois plus gentille avec lui pour qu'il accepte de te le partager, railla Katuna.
- Case fait pas, toi tu as toujours 100/100 à toutes tes évals avec ton alter !
- C'est pas toi qui as écris tout ça, Katuna ?
La fille à la peau plus blanche que neige secoua la tête négativement.
- C'est sûrement un admirateur secret ? tenta Shun-san d'une voix malicieuse.
- Une admiratrice, tu veux dire ! la reprit Sayu. Quel dommage que ton amoureuse soit une timide~ !
Sedjudo se passa une main dans ses cheveux si peignés, qu'ils étaient complètement plaqués contre son crâne. La nervosité le dévorait encore plus qu'à son arrivée, ce qui encouragea ses camarades à le titiller sur ce point sensible.
A les voir tous aussi enjoués à l'idée d'un amour secret, Izuku se senti mal : Oh, non... Ca va répandre plein de fausses rumeurs... Je suis pas amoureux de Sedjudo, d'abord !!
- Midoriya ? Pourquoi tu grimaces ? T'es pas d'accord avec nous ? s'interrogea Otaru-san d'un air innocent.
Izuku eut comme un choc électrique en réalisant qu'il avait perdu le fil de la conversation à force d'épier Sedjudo. Mince, j'ai rien suivi, ils vont se vexer...
- Si, si, désolé, j'avais la tête ailleurs...
- Ah ! Tu vois, si même lui approuve, c'est qu'ils le font exprès ! C'est impossible de communiquer avec la 1-A, ils sont trop dans leur monde, bien au-dessus de nous.
Hitoshi-san semblait si sûr de lui et la rancune qui habitait ses traits alarma l'analyste qui regretta d'avoir raté le début du débat. Que lui avait fait la 1-A pour qu'il les déteste à ce point ? Était-ce de la pure jalousie parce qu'il n'avait pas pu intégrer leur classe ? Bien qu'Izuku voulait le faire changer d'avis, il n'arriva pas à le contredire : la 1-A avait son propre écosystème loin du reste des secondes, mais de là sous-entendre qu'ils étaient prétentieux...? Le vert songea à Katsuki et Todoroki, qui devaient probablement être à l'origine de cette réputation infame.
- Il faut dire qu'ils sont rarement mélangés aux Générals, et l'attaque du USJ a dû les isoler encore plus... On devrait essayer de comprendre comment ils le vivent plutôt que de les blâmer.
Saiko-san faisait toujours preuve d'une grande compassion envers les autres. Elle avait la même tendance que Toga à se concentrer sur le positif avant de songer aux points négatifs, ce qui donnait un certain sentiment de sécurité au vert.
- Leur cherche pas des excuses, Saiko. C'est pareil pour la 1-B, et pourtant, eux, ils ne nous snobent pas !
- Ecoutez, on a qu'à demander à Izuku ce qu'il a observé durant son stage chez eux. Il vous départagera !
Izuku lança un regard de détresse à la fille aux étoiles dans les yeux. C'était une très mauvaise idée qu'elle venait d'avoir, mais il était trop tard pour faire demi-tour. Le stagiaire essaya d'être le plus honnête possible :
- Ils sont très persévérants, plein de bonne volonté et de potentiel... Il n'y a aucun doute qu'ils feront de bon héros.
- C'est pas ça qu'on te demande, Midoriya-san. Nous on veut savoir comment ils se comportaient avec quelqu'un venu de l'extérieur ! insista Gouzou avec impatience.
Izuku vit très bien où ses amis voulaient en venir. Il était un peu déçu de leur comportement inquisiteur qui ne laissait aucune chance aux héroïques. Izuku les connaissaient, lui, et il avait le triste sensation que quoi qu'il réponde, leurs esprits resteraient toujours aussi fermés.
- Ils ont été accueillants avec moi, et ils ont tout de suite reconnu la valeur de mes conseils. Il y avait une très bonne ambiance... Ils ne sont pas du tout différents de nous... bredouilla timidement le vert.
Shinsou rétorqua avec une pointe d'agacement :
- Pfff... T'es trop gentil Midotruc ! Réfléchit un peu : tout ce qu'ils voulaient c'étaient tes conseils. Je pari que si tu essayes de leur reparler en dehors des cours, ils te regarderont de haut. Moi, j'ai bien vu comment ils nous traitent comme des vielles chaussettes ! Attendez un peu de les voir au festival sportif !
Izuku s'apprêtait à lui demander qu'est-ce qu'ils avaient bien pu lui faire pour qu'ils les haïssent à ce point quand l'arrivée de Molear-sensei le découragea de s'engager sur ce terrain de tensions.
- Tu ne les aimes vraiment pas, Hisoshi... fit remarquer Otaru-san en repartant à sa place.
Ces quelques mots emprunts de défaitisme travaillèrent le sans-alter sur toute l'heure.
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Izuku attendait la fin du cours de Philosophie avec désespoir. Ces deux heures consécutives étaient comme un coup de massue qui avait finit par l'achevé au point où il n'avait plus la force de se tenir droit sur son siège. Alors qu'il observait l'état similaire de ses camarades sur fond d'énumération des principes du Shintoïsme, l'analyste ne songeait plus qu'à manger et à la chaleur étouffante.
Alors qu'il n'y croyait plus, la sonnerie de fin d'heure le tira de cet enfer. Tout le monde semblait avoir retrouvé à ce simple son leur énergie et leur entrain. Et il semblait que ce phénomène se répétait toutes les semaines à la même heure. Les chaises crissaient, les fermetures éclaires se fermaient et la remplaçante de numéro treize tentait désespérément de se faire écouter.
- Votre professeure m'a dit que vous étiez sensé finir la séquence des religions dans trois semaines, alors révisez dès maintenant car vous aurez sûrement une évaluation à cette date.
- Mais Bonefire sensei, intervint Katuna, le vendredi de cette semaine-là sera banalisé à cause du festival sportif.
Comme par magie, un grand silence se répandit dans la salle. La professeur ne cacha pas son amusement :
- Oh oui, c'est vrai, ta mémoire est vraiment infaillible Katnua. Bon, nous reporterons ça à la semaine suivante si Numéro Treize est toujours en congé maladie. D'ailleurs, qui veut participer au festival parmi vous les enfants ?
Beaucoup de mains se levèrent et le volume sonore devint aussitôt incontrôlable. Bonefire-sensei libéra tout le monde pour ne pas avoir à se confronter à ce chaos d'élèves excités comme des puces. Mais étrangement, au lieu de se diriger vers la cantine, tout le monde s'engouffra dans l'entrée de la 1-A, poussée par la stupide idée de récolter des informations sur leur rivaux au festival sportif. Leur classe fut rejoint par d'autres, au point où on ne pouvait plus circuler dans la grande allée.
- Hotshi, qu'est-ce que tu fais ?! cria Izuku en attrapant la manche de son camarade.
- C'est l'occas' parfaite pour leur rappeler qu'ils sont pas seuls au monde !
Le violet était animé d'une joie malsaine qu'Izuku ne parvenait pas à comprendre. Comment pouvait-on prendre plaisir à écraser la concurrence ? Les héroïques aussi dur qu'eux, parfois plus, pour en arriver là où ils étaient, ce n'était pas une raison pour les jalouser. Certes, Hitoshi n'avait pas eu de chance à l'examen, mais ça ne justifiait pas de s'en prendre à des innocents.
- C'est pas la peine d'aller les intimider ! Tu vas juste t'attirer des ennuis...!
- T'as pas compris Midoriya ? La compétition a déjà commencée et tous les coups sont permis. Si je ne provoque pas ma propre chance, c'est pas mon alter qui me fera gagner. Je ne te force pas à rester si t'es pas d'accord.
Le violet le repoussa plus violemment qu'il ne l'aurait voulu à cause de la cohue autour d'eux.
- Je vais t'aider à te préparer, s'époumona Izuku, tout désemparé. Tu n'as pas besoin de te rabaisser à de telles pratiques !
Shinsou se retourna une dernière fois avant de disparaître de sa vision :
- C'est pourtant toi qui m'a dit qu'il fallait toujours « tâter le terrain » non ?
Bouche bée, le sans-alter ne sut quoi répondre à sa propre argumentation renvoyée en pleine face. Il ne pensait pas qu'Hitoshi le prendrait autant au pied de la lettre. Izuku était trop blessé et avait trop faim pour se mêler de ce qui ne le regardait plus, mais à la dernière seconde, ses pieds prirent la direction opposée du réfectoire.
Pourquoi il faut toujours que je me sente responsable de tout ! se maudit-il à poings serrés. Le gringalet se fraya un chemin à travers la foule jusqu'à atterrir aux premières loges de l'événement où se tenait son ami :
- Que voulez-vous à la seconde A ?! s'insurgea Ilda, droit comme un pic.
Mineta le rejoint dans sa protestation alors qu'Uraraka-san restait pétrifiée par la surprise.
Les réponses désorganisées des Générals se transformèrent en un brouhaha incompréhensible. Sans prévenir, Katsuki apparut face à eux et sa seule présence suffit à obtenir le silence :
- Ces figurants sont v'nus pour nous étudier, c'est évident. On a vaincu des vilains après tout, ils veulent voir combien on est extraordinaires ! Mais vous savez quoi ? Vot'e p'tit numéro d'intimidation, ça change rien du tout, j'dirais même qu'ça vous rend complètement pathétiques ! ricana-t-il armé d'une arrogance provocatrice.
Le mécontentement général monta en flèche dans le couloir alors que la 1-A se paralysait d'effroi.
- Rhalala, c'est tout Katsuki, ça... souffla la brune.
- Arrête d'insulter des gens que tu ne connait même pas ! ordonna Ilda, plus courageux que ses camarades qui se terraient dans le silence.
Malheureusement, quand l'explosif avait un objectif en tête, rien n'était en mesure de l'arrêter :
- Bougez d'là, les figurants. J'ai pas qu'ça à faire, grogna-t-il de mauvais poil.
Bon sang Kacchan, tu n'arranges pas ton cas ! Tu vas juste reproduire en mille fois pire que qu'il s'est passé avec Mazuki ! s'inquiéta Izuku.
- Tiens tiens, la fameuse seconde A... On ne fait pas un mètre qu'on tombe déjà sur un prétentieux qui monte sur ses grand chevaux. Comment c'est la vue, de là-haut ?
Izuku ne pouvait pas très bien voir ce qu'il se passait, mais il reconnu sans aucun mal la voix grave d'Hitoshi. Lui aussi semblait inarrêtable quand il avait une mauvaise idée en tête...
- Tch ! J't'le dis parce que j'devine que t'y a jamais été, mais quand on est au sommet, pas b'soin de se soucier des autres.
Hitoshi le cerna de son plus noir regard quelques seconde sans obtenir aucune réaction.
- C'est dingue, tu ne me reconnais même pas. C'est dire combien vous êtes méprisables...
- D'où on s'connait ? J'tai jamais vu, la tronche de myrtilles !
Hitoshi se passa une main dans ses cheveux soulevés par le gel, son égo particulièrement froissé pour une raison inconnue.
- Tu le fais exprès ou t'es juste stupide ? On s'est vu à l'examen d'entrée, et je t'ai déjà dis de ne plus m'appeler comme ça ! Moi c'est Hitoshi Shinsou, et je suis juste venu vous prévenir par pure politesse : comme beaucoup de gens ici, j'ai raté l'examen d'héroïque. Mais saviez-vous qu'ils nous laissent une seconde chance, à Yuei ?
Toute la 1-A s'étonna, et Izuku pouvait lire le doute qui s'installait dans le regard de son ami d'enfance, peu importe combien il tentait de le cacher.
- Selon nos résultats au festival sportif, on pourrait intégrer votre filière. Ce qui veut dire que si ça arrive, l'un d'entre vous sera rétrogradé, comme ce pauvre Mazutruc y'a pas longtemps.
Sa référence à cet incident sinistre glaça le sang de tous ces rivaux.
Il va vraiment trop loin ! voulu-t-il intervenir. Izuku craignait vraiment que Katsuki finissent par lui mettre un poing dans la face, surtout que le violet ne se gênait pas pour prendre cet air arrogant qui irritait plus que tout l'explosif. Malgré la bonne volonté du pacifiste, des gens bien plus grands que lui lui bloquaient le passage.
- Alors allez-y. Continuez de faire les malins tant que vous le pouvez encore. Mais croyez pas qu'on va rester en tout bas à vous regarder sans rien faire. La chute sera haute, très haute, quand vous tomberez...
A peine eut-il finit de prononcer sa mise en garde qu'un autre élève, beaucoup moins calme, sortit du lot :
- Hé, la 1-A ! J'suis Tetsutetsu, votre voisin de la 1-B ! J'suis venu voir votre classe parce qu'on m'a dit que vous aviez battus une centaine de vilains. C'est bien beau comme exploit, mais c'est pas une raison suffisante pour vous la péter ! L'autre gars de Général, il a totalement raison ! A trop vous la ramener, vous allez vous planter en beauté, et à ce moment-là c'est nous qu'on regardera !
Il bouillait tant de rage que le garçon aux cheveux de fer était parvenu à monopoliser toute l'attention. Izuku profita de cette distraction pour saisir le bras d'Hitoshi et le faire disparaître avant qu'il ne soit trop tard. Lorsqu'il lui mit la main dessus, il se retrouva nez à nez avec Katsuki qui n'avait pas attendu la fin du discours de Tetsu pour essayer de s'en aller.
Le regard d'Hitoshi et du blond se braquèrent sur lui avec une irritation commune. Izuku bafouilla quelques sons confus puis Mineta en rajouta une couche :
- Hé, mais c'est le stagiaire ! cria-t-il à tue-tête.
Dès lors, c'était le regard de centaines d'inconnus qui le retenait en otage, lui et son ami d'enfance. Il put entendre Katsuki prendre une grande respiration, signe qu'il était à deux doigts de perdre son sang-froid.
- T'es venu monter tous les Générals contre nous pour le festival sportif ? C'est pour ça que t'es allé nous observer à notre cours d'héroïque?
Oh non, pitié ! Ils ne vont pas non plus se mettre à me traiter de traitre en 1-A ! râla-t-il intérieurement. S'il espérait ne pas trop ébruiter son statut privilégier de stagiaire, c'était désormais fichu à tous les niveaux.
Des murmures indiscrets lui chatouillaient les oreilles. Une fois qu'on semait le doute dans les esprit, plus aucune argumentation ne pouvait les dissuader. Le vert voulait qu'on lui dise que tout ça n'était qu'un rêve, mais la vie n'était pas aussi simple, et il allait devoir se sortir de cette mauvaise passe par ses propres moyens.
Les larmes au bord des yeux, Izuku était sur le point de s'enfuir quand ce fut Bakugo, à la surprise de tout le monde, qui se retourna contre ses camarades :
- Oi ! Le minus ! Arrête de raconter des conneries ! Midoriya, il a rien à voir là-dedans : il compte mêm'pas participer à la compét' !
Beaucoup de sourcils se froncèrent. L'analyste ne sut dire s'ils se demandaient comment Katsuki pouvait savoir cela alors qu'il n'était pas sensé le connaître, ou si c'était un signe de déception parce qu'ils croyaient aux accusations de Mineta.
Tout le monde attendait un dénouement de la part de l'accusé, mais par chance, ou par pitié, l'explosif ne leur fit pas ce plaisir :
- Bon allez, c'est pas un putain de champ de bataille ici ! A c'que j'sache, c'est pas le slogan d'cette école de s'tirer entre les pattes comme des gamins. Midoriya, il a aidé tout l'monde, qu'importe leur camp, alors la moindre des choses, c'est d'pas lui cracher dessus. Si vous êtes assez entraînés, c'est pas trois fuites d'infos qui vont changer quoi qu'ce soit, alors arrêtez d'faire vos chochottes. Celui qui a un truc à régler avec moi, qu'il le fasse dans l'arène. Maintenant, dégagez d'mon chemin, c'est l'heur d'bouffer, bordel !
Frustré, l'adolescent se mit à pousser les personnes qui lui bouchaient le passage, Izuku et Shinsou compris. Après quelques bousculades, le reste des élèves se décalèrent sans qu'il n'ait à jouer des coudes ou à lancer des regards meurtriers. Son départ dispersa la foule et Izuku fut emporté par le courant général vers l'escalier principal.
- Tu vois, je t'avais dit que c'était une mauvaise idée, Histoshi-san, rumina le vert.
- C'était une très bonne idée, jusqu'à ce que tu pointes le bout de ton nez ! T'as vu comment ils ont flippé ?
- J'ai pas trouvé ça drôle du tout, moi. Ils méritaient pas de se faire rabaisser publiquement. Holala, ils vont me détester maintenant... Comment je vais pouvoir revenir observer leur cours après ça ?
Malgré-lui le lycéen commença à murmurer tous les pires scénarios de rejet possible entre lui et la classe 1-A. Hitoshi tenta comme il pouvait d'arrêter ce massacre :
- Quand j'aurais intégré leur classe, ce sera de l'histoire ancienne. Ils comprendront que j'ai agit pour ma propre survie, j'y peux rien, c'est la vie après tout.
- T'as de la chance que je tiennes toujours mes engagements. Recommences tes bêtises et je ne t'aiderais plus pour la compétition... D'ailleurs, c'est vrai que si tu intègres la 1-A, ça veut dire que quelqu'un va se faire exclure du cursus ?!
Hitoshi lui rendit un sourire mesquin :
- Il fallait être là quand j'ai demandé à Midnight-sensei au lieu de faire joujou dans les toilettes. En fait, la seule raison pour laquelle ils peuvent être viré, c'est pour mise en danger d'autrui durant le festival. Mais c'est déjà le cas tout le reste du temps...
- Alors t'as osé leur mentir ? Izuku tapa l'épaule de son camarade en guise de punition.
- C'est pas un crime de déformer la vérité, grogna-t-il avec mauvaise foi.
Le sans-alter mentait lui-même en permanence, alors il était vraiment mal placé pour lui faire la morale, mais cette attitude ne lui plaisait pas du tout. Un futur héros ne pouvait pas se montrer si égoïste, enfin, tant que ce n'était pas pire que Katsuki, ça restait rattrapable...
Il a vraiment sale caractère ! J'espère que ça lui passera avec le temps...
- Alors c'est pas non plus un crime si je t'appelle « tronche de myrtilles » ?
- Hé ! C'est pas juste, je t'ai rien fais à toi !
- Si, justement, bouda Izuku d'une voix si faible, que personne n'entendit ce qu'il venait de dire dans le vacarme ambiant des escaliers.
~~~
Pendant ce temps, dans la classe 1-A, les élèves restaient encore sous le choc après ce qu'ils venaient de voir.
- Wow, il est vraiment trop, trop viril Baku-bro !
- Mais qu'est-ce qui lui a pris d'aider un casi-inconnu ? Ils ne les insultaient pas y'a deux secondes ? renchérit Kaminari.
- Oh, tu sais, commença Jirou la moue blasée, depuis qu'il s'est excusé auprès de Tsuyu, il fait des trucs carrément improbables, alors moi, je suis pas trop étonnée qu'il défende le stagiaire.
- Ne vous torturez pas l'esprit, c'était juste la façon la plus rapide pour aller manger, se manifesta le garçon mi-feu mi-glace sans prévenir.
Todoroki leur passa devant, les laissant en plan comme des idiots. Ce dernier était toujours entouré d'une aura solitaire, aussi froide qu'un mur de glace. Et rien ne semblait pouvoir le perturber, pas même le vide qui entourait sa table à la cantine. Qui sait ce qui passait par la tête des plus forts ?
--> Sedjudo Diego
--> Katuna Kanade
--> Sayu Chiemi
--> Shun Kaito
--> Jasmo Yuta
--> Airi Ninah
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