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Chapitre 61: Suspect


Bakugo descendit d'un pied lourd les escaliers pour rejoindre son salon. La nuit n'avait pas été de tout repos.

Il y avait cet horrible sentiment qui le tourmentait au sujet de l'obsédé de héros. Il semblait étrangement distant avec lui depuis ces derniers jours. Le minus agissait toujours comme ça quand il se sentait coupable. Midoriya ne lui disait pas tout. Ça avait commencé quand ils avaient parlé du fait qu'All Might se préparait à prendre sa retraite. Ou non, peut-être après leur grosse discussion quand le garçon était venu lui remonter le moral vendredi dernier... Allaient-ils vraiment continuer de s'éloigner l'un de l'autre ? Serait-ce vraiment irréversible ?

La solution miracle à tous ses problèmes semblait être le festival sportif. C'était un parfait prétexte pour côtoyer plus souvent celui sans qui il n'aurait jamais pu s'améliorer. Leurs séances d'entraînement pour préparer l'examen d'entrée de Yuei avait eu un effet très positif sur leur relation. Cette fois serait pareille.

S'il se démenait lors de ce festival sportif, il attirerait l'attention du numéro un.

En gagnant, il prouverait une bonne fois pour toute sa valeur et gagnerait le respect de ses abrutis de camarades de classe qui s'étaient tous ligués contre lui.

En rayonnant, Midoriya retrouverait son admiration pour lui et le goût de le soutenir. Il verrait combien il avait changé et qu'il ne possédait plus que des bonnes qualités, qu'ils pouvaient redevenir comme avant sans plus de dispute ou de souffrance.

Même ses irrécupérables vilains qui les avaient pris pour cible au USJ pourraient mesurer sa force depuis leur écrans de télé.

La victoire n'était pas un choix : c'était une obligation pour Bakugo. Son unique moyen de rétablir l'ordre des choses et de protéger ce qu'il chérissait dans sa vie.

Le festival sportif. Ce mot remplissait sa tête du matin au soir, exactement comme pour l'examen d'admission de Yuei.

Entre découragement et détermination, l'explosif se demandait comment il pourrait parvenir à dormir des nuits complètes jusqu'à la compétition avec une telle pression sur ses épaules. Il était habitué à ce genre de pression, mais son seuil de tolérance se faisait de plus en plus sensible ces dernières années. Il sentait qu'il ne tiendrait pas éternellement. Pour le moment, il devait juste se concentrer sur son entraînement héroïque qu'il aurait cet après-midi. Il pourrait discuter avec Deku de comment gagner en vitesse une fois en l'air. Il devait dépasser ce prétentieux Double-face et les piliers de glaces qu'il pouvait élever dans les airs à une vitesse insoupçonnée. Katsuki refusait de penser à l'idée que s'il se faisait toucher rien qu'une fois par cette fichue glace, ce serait sa fin.

Gagner en vitesse, Deku. Il devait se dépêcher d'aller le cueillir devant sa rue ou il le raterait d'un train. Katsuki était déjà habillé et prêt à sortir. Il ne lui restait plus qu'à manger un bout et se laver les dents.

Rien de plus simple, songea-t-il en entrant dans la cuisine.

- Bordel de gamin, qu'est-ce que je t'ai déjà dis mille fois ?! Vire-moi se sac de ton épaule, tu vas te déformer le dos !

- Bonjour vielle branche... Vous êtes pas sensés être déjà partis au travail ? s'interrogea le blond sans même accorder un regard à sa mère enflammée.

- Mitsuki, pas besoin d'être si dure avec lui de bon matin... Mon garçon... tenta maladroitement son père.

La gêne évidente de son père le poussa à se détourner du frigo pour observer plus attentivement ce qu'il se tramait dans cette cuisine à l'air froid. Ses parents ne semblaient pas préparés pour sortir. Ils étaient juste assits là, à cette table où pas nu bol n'était posé. La vielle branche avait les coudes posés sur la nappe et serraient ses mains entre elles, comme le faisaient les politiciens avant un discours. Son père, quant à lui, essayait de fuir ses responsabilités du regard.

Katsuki cerna la scène d'un œil plus suspicieux. Il piocha le reste de ses couverts et prit lentement place à table, veillant à être le plus loin possible des adultes. Ses parents n'avaient jamais été aussi étranges. Il se tramait un truc plus que louche...

- C'est quoi vot'e problème ?! Crachez l'morceau, j'ai pas qu'ça à faire ! aboya le blond.

- Nous avons réfléchis ta mère et moi, et nous voulons que tu ailles consulter un psy.

Le fils manqua de lâcher la bouteille de lait qu'il versait dans son bol :

- Quoi ?! Je rêve ! Vous aussi vous pensez que-

Mitsuki sévit en frappant du poing sur la table. Elle était si terrifiante que Katsuki ne trouva pas les mots pour finir ses protestations. Pourquoi tout le monde lui tournait le dos, se liguait contre lui comme des traîtres ? Avait-il l'air si faible que ça ?

- Ecoute ce que ton père a à dire jusqu'à la fin. Nous sommes très sérieux.

- Nous voyons combien cet incident avec les vilains t'a perturbé. ça a dû être très dur pour toi et tes camarades. Nous ne pouvons pas te laisser dans cet état. Tu es plus sensible que les autres et nous sommes les mieux placés pour savoir que ton comportement va se dégrader jusqu'à ce que tu aies vidé ton sac. Tu n'es pas seul, Katsuki, tu n'as pas à tout gérer seul. C'est un poids trop lourd pour un jeune de ton âge. Laisse-nous t'aider, voir un professionnel ne pourra que te faire du bien, tu comprends ?

Masaru se frotta la moustache comme si cela pouvait mieux faire passer la pillule.

- Le principal de Yuei a mis en place un bureau de psychologue pour que ceux qui le veulent puissent se confier au sujet de l'attaque. Tu devrais y aller au moins une fois, ajouta la femme au gilet violet.

- Ton ami Izuku voit lui aussi un médecin et Inko nous a dit combien ça avait améliorés leur qualité de vie. Il n'y a aucune honte à se faire aider, qu'en dis-tu ?

Katuski gardait les yeux écarquillés. C'est quoi ce bordel ? Quand ont-ils fomentés ça dans mon dos ?! Je, j-...

Il se mit à trembler de frustration, n'ayant plus aucun appétit pour ses céréales :

- Vous ne savez rien ! Vous ne comprenez rien ! J'ai pas besoin de vôtre pitié !

Le garçon se leva, bouillonnant de colère. Il n'avait rien trouvé à dire face à ses idiots de darons. Les contredire serait revenu à critiquer le sans-alter et ce qu'il avait traversé pour s'en remettre. Du harcèlement dont il était responsable.. La thérapie c'est pas pour les faibles, mais, mais... L'adolescent préféra se concentrer sur la réaction de ses parents qui l'avait profondément vexé plutôt que de tirer sur cette corde sensible alors qu'il était juste en face de ses parents.

- Justement, sale gosse ! On ne sait rien du tout : tu ne nous parles pas ! Alors si ce n'est pas à nous, tu en parleras à un professionnel. Je ne voulais pas en arriver-là, mais on peut aussi te forcer à y aller, grinça sa mère, que Masaru essayait de calmer en lui accrochant le bras pour pas qu'elle se jette sur le rebel.

Les cris de sa mère lui firent l'effet d'une douche froide. Ses parents étaient-ils à ce point frustrés d'être impuissants ? Comment avait-il pu ne pas le voir ? Se réoccupaient-ils de lui ? Etaient-ils sincères quand ils disaient vouloir l'aider ?

Le blond baissa le regard, presque ennuyé par ce qu'il se passait.

Ses parents n'avaient jamais rien su de toutes les horreurs qu'il avait fait subir à Izuku et plein d'autres miséreux qui avaient croisés son chemin à l'école. Les victimes n'avaient jamais pipé un seul mot. Deku n'avait jamais cherché à le dénoncer. Voulait-il le protéger, ou protégeait-il ses intérêts personnels en gardant le silence...?

Troublé, l'adolescent ne put faire sortir les mots coinsés au fond de sa gorge. C'était encore ce goût amer auquel Deku l'avait habitué depuis sa révolte.

Merde...! J'ai pas l'temps de gérer ça, j'dois aller en cours. Ils font chier ces darons ! Katsuki se mordit nerveusement la lèvre.

J'ai changé. On peut changer. T'as juste trop peur de changer. La bonne conscience du vert revint sèchement le fouetter.

Oui, j'ai peur ! J'ai flippé grave devant ces vilains ! On a tous faillit crever, j'ai faillis tuer quelqu'un ! J'ai peur de devenir comme ça, d'avoir été comme ces vilains quand je m'acharnais sur toi! J'ai tellement peur ! Je ne sais pas comment changer, je ne sais même pas si j'en suis capable ou si je le mérite !

Laisse tomber tes foutus principes et ouvre les yeux pour une fois, Katsuki ! Tu souffres et tu as besoin de te confier à quelqu'un, sinon, les choses ne feront qu'empirer.

Deku avait souvent raison quand il faisait des déductions. C'était l'une des choses qui insupportait le plus Katsuki. Il avait terriblement raison. Et c'était certainement ça le plus effrayant.

Il était temps de changer. Changer, ça ne se choisissait pas, car résister était trop douloureux. Changer, ça se subissait. Qu'on le veuille ou non, il fallait faire avec et s'adapter à ce que tout autour de nous ait évolué.

Sa fierté mal placée n'avait plus de raison d'être. Il n'avait plus rien à protéger, plus rien à craindre du regard extérieur. Ça ne le tuerait pas de faire plaisir à ses parents pour une fois. La psy d'Oridera avait été bienveillante. Connaissant Yuei, ils avaient dû embaucher une personne toute aussi qualifiée.

Et puis, il n'avait pas vraiment d'autres options que de céder ou il finirait par se battre contre ses parents tout aussi têtus que lui...

- Katsuki ? Katsuki...?

La voix de sa mère le ramena à la réalité, puis ce fut au tour de celle de son père :

- Je crois que tu y es allé un peu fort, chérie... Laissons-lui un peu d'air, on en reparlera ce soir.

L'explosif fronça les sourcils avec contrariété avant de tourner le dos à sa famille qui attendait une réaction de sa part.

- D'accord.

Il s'empressa de s'éloigner en récupérant son sac au passage.

- D'accord quoi...?

- D'ACCORD, j'vais y aller, voir votre foutu psy de mes deux ! Je sors, termina-t-il froidement juste avant que la porte d'entrée ne claque.

- Katsuki ! Ton petit déjeuner !

- Ne t'en fais pas ma puce, il s'achètera un en-cas à la cantine. Il a toujours su s'adapter quand il devait faire face à des problèmes...

~~~

Après avoir finit de manger, Izuku se sépara de son groupe d'amis qui maintenant accueillait fièrement à sa table « l'espoir de la filière générale ». Hitoshi-san expliqua qu'il allait passer son mercredi après-midi à la salle de sport pour s'assurer une bonne forme physique avant la compétition. Il avait prit un abonnement pour le mois et devait impérativement le rentabiliser.

Daikoto-san embarqua quant à lui le timide Shinima direction le club de boxe pour lui faire faire une séance d'essai. Il était évident que le garçon à la timidité maladive n'aurait jamais osé s'inscrire à un club sans y avoir déjà des amis. Saiko-san se rendit à son club de cérémonie du thé, qu'elle reprochait de n'accueillir que des filles car les gens entretenait de nombreux préjugés sur cette pratique.

De tout le groupe, la fille aux étoiles fut la seule qui n'avait rien de prévu durant cette après-midi entièrement réservée aux activités de clubs. Elle avait longuement réfléchi à intégrer différents clubs comme celui de chant ou d'audio-visuel tenu par la filière Gestion, mais July ne trouvait pas de chaussure à son pied. Ses passions étaient trop variées et cela lui faisait cruellement défaut.

Elle se contenta d'aller faire un tour au CDI pour jeter un œil aux listes complètes des clubs qui avaient existés à Yuei. "Cela ferait passer le temps", leur dit-elle. En effet, toute personne qui n'avait pas de club se retrouvait simplement avec plus de temps libre et malgré que July soit la personne qui possèdait le plus d'amis de toute l'école, ses amis avaient eux aussi des clubs à faire tourner...

Izuku n'avait certes pas non plus de club, mais ce qu'il faisait lui prenait bien plus d'énergie et de temps qu'un club. Il s'avérait que le mercredi après-midi, les filières héroïque se consacraient aux entraînements de leurs alters, comme presque tous les après-midis de leur semaine. Ces élèves n'avaient pas la possibilité de s'inscrire dans des clubs, ce qui leur valait de ne pas être appréciés par les distributeurs de flyers lors des premiers jours d'école, comme il avait pu l'observer un matin avec Bakugo.

C'est avec un aurevoir bienveillant que chacun de ses amis partit de son côté en sortant du réfectoire. Izuku se dirigea d'un pas régulier vers les salles de classe, la classe 1-B plus précisément. Elle était presque en face de la 1-A, il ne fut donc pas très difficile de la trouver. Toujours aussi grande et imposante, le gringalet ouvrit lentement la grande porte coulissante de la classe. Etant donné qu'il était arrivé un peu en avance et que l'heur d'enseignement n'avait pas encore débuté, il ne trouva que quelques élèves distraient qui étaient assit à des places aléatoire. Son entrée discrète ne passa pas inaperçue aux yeux d'un garçon de petite taille aux joues bouffies. Ce dernier s'exclama à tue-tête :

- Salut toi, tu t'es perdu ? C'est pas ta classe ici, tu sais ?

Gêné, le vert se fondit en explications. Comme il s'était réparé à le faire des dizaines de fois devant le miroir de sa salle de bain, il récita son discours de présentation à la classe qui s'était arrêté de parler pour l'écouter avec curiosité.

- Alors comme ça, c'est toi le fameux « stagiaire » qui est allé à l'entraînement de l'ennemi la semaine dernière ?

Un garçon aux cheveux blond s'avança vers lui, le buste haut et le regard suffisant. Il émanait un brin de folie de son visage fermé qui en présageait rien de bon au sans-alter.

- Oui...? tenta maladroitement Izuku.

- Tu en as du cran pour te pointer ici comme si de rien n'était alors qu'ils t'ont envoyé nous espionner. Ils ont peur de nous parce qu'ils savent au fond d'eux qu'on est les plus forts, mais ne crois pas qu'on va te laisser faire bien gentiment !

Le mot « espion » réveilla une multitude de chuchotements dans la salle à moitié vide.

Alors qu'Izuku se demandait comment le garçon en avait pu arriver à cette conclusion complètement erronée, il se fit coincer contre la porte d'entrée. Le blond était bien plus grand que lui et s'approcher à quelques millimètres de lui sans la moindre hésitation lui fit regretter d'être entré avant que l'heur ne sonne.

- T-tu te trompes, j- je suis neutre, je veux tous vous aider à améliorer la maîtrise de vos alters grâce à mes talents d'observation... J'ai l'aval des professeurs, vous savez...

Son interlocuteur le cerna du regard avec suspicion, puis après quelques secondes qui semblèrent insoutenables, il reprit de la distance. Un rire noir, digne d'un méchant de film s'échappa d'entre ses dents serrées :

- Qu'importe, maintenant, tu travailleras pour notre classe. Donne-moi des informations compromettantes sur ces minables de 1-A et je te laisse entrer dans notre clan réservé à l'élite.

Perdu, Izuku fronça les sourcils. Le comportement de cet élève lui était incompréhensible. Il pouvait néanmoins deviner la rancœur qu'il nourrissait pour la 1-A.

Tous les 1-B détestaient-ils la 1-A ? Pourquoi ?

N'ayant aucune envie d'obéir aux ordres présomptueux de cet inconnu, Izuku décida soudainement de reprendre le contrôle de la conversassion. Si c'était un jeu d'intimidation, il ne se laisserait pas faire. Il n'était plus Deku qui s'écrasait devant plus imposant que lui. Il était libre et assez malin pour renverser leur rapport de force à son avantage :

- Non, déclara le vert sans broncher. Vous n'avez rien fait pour gagner mes faveurs. Les 1-A ont été bien plus accueillants que vous, pour commencer.

La soudaine détermination du gringalet déstabilisa celui qui semblait être devenu le porte parole de la classe. Ce dernier fit une sinistre grimace, outré de rencontrer une personne qui osait lui résister :

- Humph ! Tu te permets de nous comparer à eux ? Je dois te l'accorder, tu n'es pas aussi stupide que je l'aurais cru. Tu veux qu'on t'accueille comme l'un des nôtres ? D'accord, mais pour cela, tu devras prouver ta loyauté aujourd'hui.

L'adolescent au gros sac jaune fluo lui coupa presque la parole, armé d'une confiance insoupçonnée :

- Je veux surtout savoir à qui je parle avant tout.

Sans prévenir, la porte dans le dos d'Izuku s'ouvrit d'une traite.

- MONOMA !! surgit une voix autoritaire. Tu croyais pouvoir te débarrasser de moi en barricadant ma porte de toilette ?!

Le désigné sursauta violement à la vue de son bourreau. Izuku put filtrer un petit cri de chat étranglé venant du blond au regard horrifié. Le comploteur en oublia instantanément ce qu'il faisait pour se mettre à détaler à l'autre bout de la classe. Une fille munie d'une longue queue de cheval rousse bouscula le sans-alter pour aller attraper Monoma.

Izuku observa avec amusement leur course-poursuite ridicule entre les tables. En deux-trois mouvements, la fille emprisonna Monoma entre ses mains qui étaient devenues géantes. Soulevé dans les airs, ce dernier gesticulait grossièrement en vociférant des ordres que personne n'écoutait.

- Hé ! N'allez pas retourner des tables comme la dernière fois, vous deux ! se plaignit une fille aux cheveux verts assez ébouriffés depuis le fond de la classe.

Pourquoi personne ne semble pas plus choqué que ça ? s'inquiéta le stagiaire.

- Désolé mon gars, lui addressa une voix grave à côté de lui. On n'a pas eu le cœur à intervenir, c'était vraiment trop drôle de le voir essayer asseoir sa domination sur les petits nouveaux. Il a fait ça avec chacun d'entre nous ici, mais il n'a toujours pas compris la leçon... Malheureusement, on est pas dupe, et en plus, il a fini par tomber sur plus effrayant que lui !

- T'en fais pas, on est pas aussi barge que Neito-kun, t'es le bienvenu ici ! Moi c'est Shihai Kuroiro et lui, c'est mon pote, Yosetsu Awase.

Izuku fut invité à s'assoir sur une chaise libre par le garçon dont le corps était entièrement noir à l'exception de ses yeux et de ses cheveux argentés. Cette absence de couleur aspirait le regard comme dans un abyme.

Son camarade avait un visage aux traits sérieux couvert d'un bandeaux blanc à rayures bleues sur la tête. Izuku fut réjouit que ce test de valeur soit terminé. Il était éprouvant de se dire qu'il n'avait pas le droit au moindre faux pas quand il pénétrait un terrain miné comme le sol de cette classe.

- Je suis Midoyia Izuku, c'est un plaisir de pouvoir vous aider à devenir des héros !

- Euh, dis-moi, tu n'étais pas sérieux quand tu parlais de « gagner tes faveurs » ? s'immisça le premier garçon qui l'avait abordé juste avant Monoma. Je suis désolé pour tout à l'heur, je t'ai pris pour un élève perdu. Je n'avais pas imaginé que celui dont nous a parlé Vlad King sensei soit si... banal.

- Quoi ? Tu pensais qu'il avait forcément des lunettes parce qu'il fait des trucs intellectuels ? Va dire ça à Jurota ! rebondit Shinhai-san.

- Non, ce n'est pas ça-

- Laissez-le répondre à ma question enfin ! Vous, on a l'occasion de vous entendre toute la journée, lui, il est là que pour deux heures !

Izuku observait les trois garçons se bagarrer pour avoir son attention sans qu'il ne puisse placer le moindre mot. Pour enterrer encore plus ses espoirs de dissiper ce malentendu, la rousse à la débauche d'un garçon-manqué s'invita dans le débat en lui présentant ce Monoma qui cette fois, avait déclaré forfait et se laissait traîner par le col.

De sa voix portante elle interrompit le brouhaha de la classe amplifié par les nouveaux arrivants :

- Allez ! C'est trop tard pour faire le timide, monsieur grande gueule ! Excuse-toi, c'est pas correct d'agresser verbalement les gens qui te proposent leur aide.

- C'est même pas ce qu'il s'est passé, Kendo, espèce de gorille ! C'est un espion de la 1-A ! On peut pas le laisser entrer comme ça !

- Mais oui, mais oui, arrête de te monter la tête avec tes faux complots. Ne fait pas attendre notre invité.

Après un grognement de frustration sorti du plus profond de son cœur, le garçon à l'allure d'employé de bureau baragouina quelques mots :

- Excuse-moi de t'avoir pris pour un espion...

La fille à la queue de cheval sur le côté utilisa ses grandes mains pour forcer Momoa à s'incliner.

- C'est pas des vraies excuses ça ! Il faut s'incliner et parler plus fort espèce de mal élevé !

- Ne t'en fais pas, j'accepte ses excuses, ce n'est pas la peine de...

Face à ce spectacle qui attirait l'attention de tout le monde, le vert ne savait plus où ce placer et désirait mettre fin à ce bazar au plus vite.

- Urmh urmh, je suis SINCEREMENT désolé d'avoir tenu des propos déplacés et de t'avoir accusé à tort. Je suis Neito Momoa, élu chef de la 1-B car je suis incontestablement le plus intelligeant de cette classe et que cela fait de moi le plus qualifié pour nous redorer le blason de la 1-B et nous mener vers la gloire !

- Pff, t'es même pas délégué ! intervint une fille aux cheveux vert délavés à travers la classe.

- Mais tais-toi Tokage ! Il en savait rien !

- Momoa Neito, quand est-ce que tu retiendras que tu ne peux pas mentir à tous vas ? Bon sang, je suis désolée que tu sois témoin de ça... Il se prend parfois pour le roi du monde, il ne faut pas lui en tenir rigueur, avec le temps, on s'y habitue. Au fait, moi c'est Kendo, je suis un peu comme la grand sœur de cette classe !

- Merci de m'accueillir pour cette séance d'entraînement ! Je suis Izuku Midoriya !

- Tu vois, Momoa, tu devrais prendre exemple sur lui ! Et si je te revois en train de l'embêter...

- C'est bon, j'ai compris... grogna le concerné. Il se releva et prit Izuku entre quatre yeux. Toi, le stagiaire, on va t'en mettre plein la vue, à tel point, que tu n'auras rien trouver à corriger dans nos techniques...

De mauvais poil, il tourna les talons et se mit à ignorer Izuku tel un Bakugo.

Le professeur arriva accompagné de son collègue Ectoplasme quelques minutes après cette scène. Cela lui laissa à peine le temps d'expliquer à la classe qui se remplissait qu'il n'était ni un espion, ni quoi que ce soit de malintentionné.

Les élèves de la 1-B étaient très différents de la 1-A, et même s'il avait voulu, il n'aurait pu les comparer. Ils semblaient avoir des à-priori sur lui comme le fait que l'on doutait de sa légitimité à conseiller des Héroïques alors qu'il était en Général. C'était prévisible. Le sans-alter espérait vraiment pouvoir les convaincre du contraire durant cette heure d'entraînement, comme il l'avait fait avec la 1-A.

Vlad Kind futravi de le voir déjà sociabiliser avec la classe, prônant une bonne entant commune. L'adolescent fut amusé de constater qu'il avait lui aussi une sorte de complexe d'infériorité envers la 1-A. C'était de là que devait venir cette insistance de Momoa... songeait-il en balayant la classe du regard depuis l'estrade.

Après qu'il fut présenté par le professeur principal, Izuku pu observer les élèves s'emparer de mallettes numérotées qui contenaient leurs costumes. Il possédaient le même système de déroulement du mur que chez la 1-A, un technologie tout droit sortie d'un film d'agents secrets !

Assez excité à l'idée de découvrir vingt nouveaux alters, l'analyste trépignait alors qu'il suivait le groupe pour se rendre au gymnase de la ville béta. Pendant que les apprentis héros se changeaient, Izuku attendait une fois de plus à l'extérieur, sur un bloque de béton qui composait une longue rangée tout autour du bâtiment. Inévitablement, les professeurs l'approchèrent pour entamer la discussion et passer le temps :

- Hey gamin, tu as pu discuter avec ton amie à propos des alters de sang ?

- Heu, non, pas encore... Mais je la vois ce week-end ! Je suis certain que vos mots lui remonteront le moral !

- Je vois que tu t'es mis tous mes collègues dans la poche, Midoriya.

On pouvait entendre Ectoplasme rigoler légèrement, mais son casque de costume empêchait de discerner son exacte expression.

- C'est plutôt le personnel de Yuei qui est très accueillant ! C'est la première fois qu'on m'autorise à appliquer mes idées ! Au collège, nous devions tous rester dans la norme, mais pour des élèves hors-normes, c'était un vrai enfer !

Enfer était un doux euphémisme pour qualifier le ton de sa vie à Oridera. Il passait son temps à se faire brimer, même pour des choses qu'il n'avait jamais faites...! Yuei était un autre monde à côté de tout ce qu'il avait connu. Il ignorait si c'était grâce à l'influence du principal Nezu, mais les lois naturelles ne s'appliquaient pas dans l'enceinte de l'établissement : le hors-norme était la règle et tout le monde se devait d'être extraordinaire.

- Yuei est une école à part, en effet. Nezu souhaite pouvoir développer le potentiel en chacun, même s'il ne se limite pas au domaine héroïque. J'ignore comment tu t'y es pris, mais tu as piqué la curiosité de Nezu.

- Au fait, sensei, vous allez participer à l'exercice, n'est-ce pas ?

- On fait appel à moi quand on a besoin de cible pour s'entraîner.

- Votre alter de clonage peut encaisser jusqu'à combien de dommages ? Ressentez-vous la douleur de vos clones ?

- Doucement gamin, tu vas l'assommer avec tes question, j'en ai besoin de mon collègue pour organiser mon exercice ! intervint Vlad King, impressionné par la réactivité du vert.

- Ne t'en fais pas Vlad, c'est pas souvent que j'ai des admirateurs aussi investis que Midoriya, ah ah ! Plus je me duplique, plus mes clones sont faibles. Alors tout dépend. Mais en général, je vais en sorte qu'il puissent résister assez longtemps pour les exercices d'héroïsme. Et pour ta seconde question, non, je ne ressens pas la douleurs de mes clones. Je t'avoue que sans ça, je ne pourrais pas utiliser aussi facilement mon alter !

- Vous êtes vraiment incroyable monsieur ! J'ai hâte de voir votre alter sur le terrain !

Ectoplasme se gratta la tête, signe de nervosité :

- Je crains que je ne puisses t'en mettre plein la vue... Aujourd'hui, le but sera de faire le moins de dégâts à mes clones.

- Comment ça ? s'étonna l'adolescent.

- J'expliquerais les consignes de l'exercice dans quelques instants. Peux-tu attendre que le reste des élèves arrive ?

- Bien sûr monsieur Vlad King !

Alors que les élèves de 1-B se présentaient au compte-goutte, Izuku pu ajouter la signature du héros à la cape noire dans son carnet. On lui remit la liste d'appel, qu'il lisait silencieusement en jetant un regard aux élèves dont il avait déjà entendu le nom. Les alters de certains étaient facilement devinables à partir des mutations physiques. Il y avait une fille aux cheveux fait de lianes piquantes, une garçon au corps très robuste couvert d'un manteau de poils ou encore une personne avec des sabots.

A première vue, leurs costumes étaient très originaux et l'observateur pouvait y lire quelques brins de personnalité en chacun. Le plus souvent, il suivaient le thème de leur alter, et servaient à se construire une identité professionnelle.

Cependant, Izuku remarqua très vite qu'il n'était pas le seul à essayer de décrypter des personnalités : une grande partie des élèves en face de lui le zyeutaient indiscrètement ou chuchotaient avec leurs voisins. Comparé aux 1-A qui l'avaient traité comme l'un des leurs, Izuku se sentait un peu mal à l'aise ici. Peut-être devait-il gagner un duel contre leur professeur principal pour gagner leur respect ?

- Tout le monde est là ?

Le héros en rouge et gris obtint un acquiescement général.

- Aujourd'hui, nous allons fait un exercice par groupe de deux qui s'affronteront. Vous devrez escorter à travers la ville deux clones d'Ectoplasme qui représenteront des civils. Ils ne faut donc ni les blesser, ni les combattre, sous risque de perdre des points. Le groupe des vilains joueront des ravisseurs et doivent placer les civils dans la zone « prison » de leur cachette. Elle sera changée à chaque session. Les héros, eux, doivent protéger les civils et ils ne gagneront que s'ils atteignent l'autre sortie de la ville. L'exercice se limitera à quinze minutes et je tirerais les groupes au sort. Vous aurez cinq minutes pour mémoriser le plan de la ville et vous concerter. Des questions ?

- Que se passe-t-il si les héros trouvent le repère des vilains ? Peut-on les neutraliser en les plaçant dans la zone « prison » ?

Le garçon qui venait de prendre la parole possédait une bulle de BD à la place du visage. Ses yeux, sa bouche et son nez avaient été représentés par des kanjis, le genre de dessin que faisaient les enfants sur leur cahier pour se moquer du professeur.

- Non Fukidashi. Cette zone ne s'applique que pour les civils kidnappés. Vous n'avez aucun moyen d'éliminer l'autre camp à part si vous les ligotez par vos propres moyens à un poteau. Vous l'aurez compris : cet exercice se concentre uniquement sur le sauvetage ou le kidnapping des civils.

- Ils sont toujours la priorité numéro un en situation réelle, compléta Ectoplasme. Vous devenez des héros pour leur porter secours avant tout, ne l'oubliez pas. Ce sont une partie de leurs impôts que vous reverse la commission héroïque tous les ans, alors prenez soin d'eux !

Izuku écoutait d'une oreille, se concentrant sur la rédaction des règles de l'exercice sur son carnet numéro quinze. Il était très similaire à celui qu'il avait vu en 1-A, et cela semblait plutôt logique. Les apprentis héros devraient être capables d'exploiter les particularités du terrain, tout en construisant une solide stratégie. Si l'analyste devait résumer cette séance en un mot, ce serait : localisation. Tout se jouerait sur la capacité des combattants à localiser en premier leurs ennemis et leur cible. La rapidité aussi, serait un paramètre déterminant...

Quand l'adolescent releva la tête, il vit le groupe d'élèves faire des étirements et trottiner autour du bâtiment des vestiaires. Pour se détendre un peu, Izuku parti les rejoindre, notamment la fille rousse qui l'avait sauvé de "Monoma le complotiste".

Les deux traînaient d'ailleurs ensemble. Izuku ne pouvait dire s'il étaient amis, car il ne se passait pas deux secondes sans qu'il ne se chamaillent. Les autres membres de leur groupe, largement plus calmes, se contentaient de petits commentaires railleurs de temps à autre.

Cet échauffement fit légèrement suer le sans-alter, mais il prit du plaisir à le faire. Tout le monde fut ensuite conduit dans la salle des caméras, une réplique parfaite de celle du terrain alpha. Vlad King piocha dans deux boîtes opaques des papiers et y lu le nom du premier groupe qui irait s'affronter :

- En héros, nous avons Kosei et Yui, contre les vilains, Pony et Neito. S'ils vous plait, venez chercher vos plans de la ville et allez vous placer aux points indiqués sur la carte. Le début de l'exercice sera annoncé par un buzz. Vous avez cinq minutes.

- Pfff, je fais ENCORE le vilain, c'est un signe que le Destin veut me ranger dans la mauvaise case !

Momoa se pencha en arrière, main sur le front, lâchant une plainte sortie du plus profond de son cœur.

- C'est pas le rôle qui compte Neito, c'est d'escorter les civils, le rassura une fille qui portait un masque sur la bouche et une sorte de kimino violet à plumes.

Sa voix était grave et presque soporifique. En sentant sa main sur se poser sur son épaule, le blond s'éloigna immédiatement d'un pas, comme si elle allait lui faire subir le même traitement que Kendo.

- Remercie le ciel de te permettre de t'exercer, sombre idiot. A tout le temps te plaindre, tu vas attirer la colère divine !

- Je ne me plains pas Shiozaki, je disais juste que... c'est de l'acharnement ! Mais ça ne m'empêchera pas de gagner, ça non !

- Le hasard ne peut pas s'acharner sur toi sans que tu ne lui ai rien fait, rétorqua la fille aux cheveux de vigne. Implore son pardon si tu veux changer la donne.

Cette dernière avait opté pour un costume esthétique plutôt que pratique. Il s'étendait en une longue tunique de draps immaculés.

Joue-t-elle un rôle, pour se construire une image de héros ? Les mimiques de cette fille aux allures de prêtresse lui donnaient beaucoup de matière à réfléchir.

Momoa parti de la salle en traînant des pieds. Il faisait équipe avec la fille aux sabots qui possédait un fort accent anglais.

Puisque personne n'avait rien à faire durant le temps de préparation des équipes, Izuku décida d'aller voir Kendo, (fille la plus ouverte de cette classe) pour lui demander un petit service :

- Excuse-moi, puis-je savoir quel sont les alters des élèves qui vont passer ?

- Hum, oui, c'est pour faire des analyses ?

- Connaître à l'avance les alters me permet de me concentrer plus en profondeur sur l'utilisation de ces derniers. Comme je n'ai que deux heures pour vous observer, je préfèrerais gagner un maximum de temps.

- Tu sais, entre nous, on en parle vite fait. Nous n'avons vu que de brèves démonstrations des alters, mais je peux te dire ce que j'ai vu de leurs alters.

Pour l'encourager à parler, le vert lui présenta un sourire innocent.

- Pony, elle peut éjecter ses cornes de son crâne et les faire voler, Kosei peut durcir l'air qu'il souffle, Yui peut changer la taille d'objets et Neito peut copier l'alter des gens qu'il touche.

Copier ? Comment ça, « copier » ? s'alarma le vert.

Ce seul mot venait de changer toute sa perception de la situation. Il ne préféra pas laisser transparaître sa surprise et retint de toute ses forces les questions qui lui brûlaient les lèvres. Si Kendo-san réalisait qu'il ne s'intéressait plus qu'à l'alter de Momoa, elle découvrirait qu'il avait quelque chose à cacher.

- Merci Kendo, tu m'aides beaucoup !

Aussitôt, l'analyste plongea son nez dans son carnet de note. Il avait besoin de cacher son angoisse et de faire le point. Il prétexta avoir besoin d'écouter les échanges des élèves sur le terrain pour s'isoler près du poste de contrôle, casque sur la tête.

S'il avait bien entendu ce qu'il avait entendu, alors ce Momoa avait eu plusieurs occasions de percer son secret à jour. Izuku avait eu beaucoup de chance qu'il n'utilise jamais son alter sur lui. Parce qu'à la seconde où il le ferait, ce dernier ne fonctionnerait pas, et cela ne voudrait dire qu'une seule chose : Izuku est un sans-alter. Izuku vous ment à tous.

De ce qu'il savait de ce garçon, il serait le premier à se servir de sa faiblesse pour remettre en cause sa légitimité et diriger tous les soupçons sur lui. Et plus grave encore : il répandrait la vérité comme un scandale à travers toute l'école.

Pour Izuku, ce scénario était impossible. Il ne pouvait pas le laisser faire. Il devait prendre ses précautions immédiatement, et attaquer en premier pour sauver sa couverture.

Mais que faire ? Gagner la confiance de Momoa ? S'éloigner de lui ? Faire comme si de rien n'était ? Feindre avoir mal au ventre pour quitter le cours ??

Les options d'Izuku déferlaient dans sa tête alors que le temps se réduisait :

- Allez, un peu de silence, s'il vous plait ! L'exercice commence dans une minute. Regardez attentivement les mouvements de vos camarades parce que je vous demanderais votre analyse à la fin pour un débat.

Izuku, plus que tous les autres élèves, scrutait attentivement les grands écrans. Ce n'était pas sa vie qui en dépendait, mais c'était peut-être tout comme...

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