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Chapitre 58- Tout le monde a une histoire à raconter.

Désolé maman, désolé maman...! songeait Izuku alors qu'il fourrait précipitamment un bout de sa salade de choux blanc dans la bouche. Il en savoura le goût frais et légèrement piquant en fermant les yeux.

- Itadakimasu ! terminèrent de prononcer en chœur les autres élèves installés à sa table.

Leur groupe se composaient maintenant de cinq personnes, Saiko-san et Daikoto-san faisaient désormais parti de leur quotidien et les suivaient partout. Un nombre qu'Izuku n'aurait jamais pu concevoir avant d'entrer à Yuei.

- Tu en fais une tête quand tu manges Midoriya ! fit remarquer la fille-papillon d'un petit rire coquet.

Elle mangeait lentement et chacun de ses mouvements de baguettes étaient aussi gracieux que ceux d'une geisha*. Elle était tout le contraire de son meilleur ami qui se jetait sans retenue sur son repas.

Izuku sursauta, gêné de s'être montré si expressif. Il ne su quoi répondre, ayant encore la bouche pleine et un grand besoin de boire. Shinima-san puis Otaru-san vinrent à sa rescousse :

- Izuku vénère la cuisine de Lunch Rush, moi aussi je serai chamboulé si je pouvais être aussi proche d'une personne que j'admire...

- C'est vrai que c'est mille fois mieux que mon ancienne cantine, y'a pas à dire : je lui donne cinq étoiles ! déclara-t-elle en faisant apparaître le même nombre d'étoiles au bout de chacun des doigts de sa main.

- Modoriya est si adorable que je pourrais fondre sur place !

Saiko-san avait un tic de langage qui consistait à déclarer que presque tout était mignon à ses yeux en se plaquant les mains contre ses joues. Dans ces moments-là, ses antennes écarlates s'agitaient timidement pour démontrer son excitation.

Le vert senti soudainement tous les regards se poser sur lui. Il ne pu s'empêcher de rougir de honte, et tenta de se cacher derrière son verre qu'il était en train de boire à grosses gorgées.

- Ne t'étouffe pas Midoriya, hein ? s'inquiéta le garçon au serre-tête.

Finalement, le maladroit retrouva son sang-froid et s'excusa de mille manières pour des choses dont il n'était pas vraiment responsable.

- Dîtes vous deux : vous avez l'air super proches pour des gens qui se sont rencontrés il y a de ça une semaine ! Par quel hasard vous chemins se sont croisés ? s'interrogea July sans réaliser qu'elle était très indiscrète.

- C'est forcément un coup de foudre !

- Ah ah, bien tenté, l'arrêta Daikan-san. Mais j'ai déjà une petite amie, moi. Elle n'est à mon plus grand regret pas dans cette école...

Shinima-san accepta sans conteste son argument. L'adolescent aux cheveux mi-long tirés en arrière avait les qualités physiques nécessaires pour posséder bien plus qu'une petite amie...

- Je pari qu'il s'est déjà battu pour el-

Izuku réalisa qu'il venait de formuler sa pensée à voix haute. Il se figea sans finir sa phrase. Mince, pourquoi faut-il que tu radotes comme une grand-mère Izuku ?! Il espérait qu'il avait visé juste parce que sinon, cela aurait pu remettre son alter en cause.

- Exact, c'est quand elle a vu mon courage qu'elle a craqué pour moi !

- Oh, vous savez-quoi ? On va laisser Midoriya répondre à ta question, ma chère July. Il va pouvoir nous refaire une démonstration de son alter !

Pour la huitième fois depuis qu'ils étaient entrés dans la cantine, la fille élancée remettait sa mèche de cheveux derrière son oreille. Ils étaient d'un noir mate et lisse, légèrement brillants. Saiko-san était vraiment une très belle personne, provenant probablement d'une famille ayant de grands moyens. Et très traditionnaliste, observait Izuku.

- C'est une trop bonne idée, tu nous as tous scotché la dernière fois avec Haru et Daikan ! renchérit le garçon aux yeux ambres.

- Grâce à toi, ils ont franchit le cap et sortent ensemble. Le premier couple de l'année... C'est si adorable que je pourrais fondre sur place !

Ça n'était pas bon du tout. Le cerveau de l'analyste se mit en alerte : les yeux d'Otaru-san pétillaient d'étoiles à cette formidable idée et Shinima-san s'arrêta de mâcher pour ne pas en rater une miette. Le sans-alter sut irrémédiablement que ses deux amis ne viendraient pas le sauver cette fois. Eux aussi devaient être convaincus, trompés, c'était le plan après tout. Ils devaient lui garantir une scolarité paisible, semblable à celle de tous les autres enfants insouciants.

Le gringalet dégluti péniblement, sans laisser paraître un quelconque autre signe de son malaise. La peur, la pression, la culpabilité... tous ces paramètres faisaient palpiter son petit cœur fragile. Il avait envie de tout leur déballer, la vérité, d'une traite. Au lieu de ça, les mots restèrent coincés dans sa gorge et l'envie de dégurgiter le menaçait.

- Ah ah... Je ne voulais pas poser de problèmes... Tant mieux si ça c'est bien finit pour eux...

Un profond rire nerveux lui échappa. Sous la table, le vert serra les poings pour se ressaisir :

- Je... J'ai besoin d'une minute p-pour... me concentrer ! Si ça ne vous dérange pas ?

- Nan, nan, prend ton temps Midoriya, surprend-moi.

La voix douce et grave de Saiko-san lui accorda le répit inespéré dont il avait besoin pour s'éclaircir les idées. Personne ne devait s'apercevoir qu'il paniquait, ou ils éveilleraient les soupçons.

C'est maintenant ou jamais Izuku, réfléchit, réfléchit...!

Le feinteur scruta les visages de la fille-papillon et de son acolyte qui se tenaient face de lui. Il n'y lu que la confirmation que tout le monde était très curieux et en attendait beaucoup de lui.

Peut-être qu'après cette démonstration, sa bande d'amis reconnaîtrait son alter à sa juste valeur et qu'il n'aurait plus à craindre que son mensonge ne soi découvert. Ses pensées s'emballaient, il n'arrivait pas vraiment à trouver un indice sur l'un de ces deux adolescents aux uniformes parfaitement défroissés. Izuku n'avait pas eu l'occasion de jeter un œil à leurs affaires dans la salle de classe. Il devait tout simplement avouer qu'il n'avait pas la moindre piste ni la moindre idée de comment une fille studieuse et un bagarreur avait pu se rencontrer...

La réponse doit être sous tes yeux Izuku...! Tu l'as déjà fais une fois avec Haru-san, ce ne doit pas être plus compliqué ! tenta-t-il de se convaincre, tout fébrile.

Sentant que le temps lui manquait, le sans-alter ferma les yeux, et essaya de se représenter la scène de leur première rencontre. Pour commencer, le bureau de Daikoto-san se trouvait côté couloir, vers le fond de la classe. Izuku avait déjà entendu deux professeurs reprocher au garçon de bavarder durant leurs cours avec ses voisins. Saiko-san, elle, levait souvent la main pour répondre quand la plupart des élèves étaient complètement perdus. C'était d'ailleurs curieux qu'elle n'est pas choisi de se placer plus à l'avant de la classe...

...Mais oui ! Ça doit être ça ! s'illumina l'analyste.

De toute manière, il n'avait pas d'autres propositions en stock, alors il devait tenter le tout pour le tout. Un coup de poker. Il aurait toutefois préféré avoir plus de pratique dans le domaine avant de tout risquer.

De toute manière, ils ignorent à quel point mon faux alter est précis. J'ai le droit à une marge d'erreur, n'est-ce pas ?

Plus confiant, cette fois, Izuku rouvrit les yeux et pris une grande inspiration.

Mode Pocker face : activé.

Toga, souhaite-moi bonne chance, je vais en avoir besoin !

- Saiko-san, tu t'es placée vers le fond de la classe, car tu avais peur que tes ailes cachent la vue aux autres élèves. Tu es très consciencieuse et pense souvent aux autres avant de penser à toi. Il se trouve que Daikoto-san s'est installé juste à ta droite, côté couloir car il avait tardé à choisir sa place. Vous vous êtes parlés pour la première fois en plein cours, quand nous faisions un exercice de je-ne-sais-plus-trop-quoi.... Daikoto-san doute souvent de lui quand il s'agit de l'école. A la maison, il se repose sur... Grand-frère ou grande-sœur ?

- Grand-frère, confirma le concerné.

- Son grand-frère. Mais au lycée, il se retrouve seul avec ses doutes. Il n'était pas certain de sa réponse et voulait avoir l'approbation d'une personne sérieuse et fiable, comme son grand-frère. Il s'est alors tourné vers toi, Saiko-san, et a demandé à voir tes notes. Elles devaient d'ailleurs êtres rédigées très proprement et donc faciles à lire ! Je suppose qu'ensuite, vous avez repris votre discussion à la fin de l'heur et que tu lui as donné des astuces dans cette matière. Il est sans doute revenu le lendemain pour d'autres éclaircissements, et vous avez fait progressivement connaissance.

- In-croy-able !! Ton alter déchire la classe ! Je ne m'en lasserai jamais, eh ! C'est comme si t'avais lu mes pensées Midoriya !

La fille papillon se mit à applaudir lentement, renvoyant un sourire fière à Izuku :

- Chapeau bas, tu es capable de retracer même les détails...

- De la déduction, rien de plus, se vanta le jeune qui se grattait les tâches de rousseur d'un doigt maladroit.

Ses yeux d'un vert sombre se détournèrent de la conversation animée, entrevoyant un garçon plutôt grand et négligé qui mangeait seul à la table d'à côté. Avant d'avoir pu y prêter plus d'attention, Izuku fut ramené à la réalité par son amie qui parlait toujours un peu trop fort :

- Tu pourrais devenir détective privé Midoriya ! Et moi je serai ton Dr.Watson !

- Tu regardes vraiment trop de séries Otaru ! De vielles séries en plus !

- Pfff...! C'est pas vrai, j'ai juste de la culture générale, bouda cette dernière, tournant le dos au garçon crème.

- Je cours plus après les héros que les énigmes, mais si j'ouvre une agence, tu seras la première informée, July.

Plaisanter l'aida à se relâcher. Il n'arrivait pas à le croire, il avait réussit dès la première tentative ! Izuku dû faire de gros efforts pour enfouir sa joie et son soulagement. Il resta droit et repris son repas là où il l'avait laissé.

- En parlant de ça, j'ai vu que tu avais demandé des autographes aux professeurs, souligna Saiko-san.

- Oui, c'est l'occasion ou jamais de finir ma collection. C'est juste un rêve d'enfance.

- Qui n'a pas rêver d'être un héros ! Et nous voilà à Yuei...

Le garçon aux pensements tapotait le bout de ses baguettes sur son plateau-repas pour désigner l'instant présent. Il était presque aussi frontal que Otaru-san, logique que ces deux-là s'entendent naturellement bien.

Le silence retomba et le vert pu observer les alentours avec plus de liberté. Ses amis mangeaient avec appétit et certains demandaient l'eau ou à échanger leurs légumes. Shinima-san et Daikoto-san débutèrent une nouvelle conversation tourant autour du sport. L'un essayait de recruter l'autre dans le club de boxe. Shinima-san finit par considérer la proposition, parce qu'ainsi, le timide intègrerait plus facilement un nouveau cercle d'amis.

Izuku les écoutait d'une oreille distraite, identifiant Hitoshi Shinsou comme étant celui qui mangeait à la table voisine, seul. Il se contentait d'ouvrir toutes les minutes la bouche pour ingérer son repas qu'il fixait comme s'il venait de se faire envouter. Une partie du sans-alter ne pu s'empêcher de décoder son comportement : fuite, frustration... Les pensées du violet devaient être adressées aux autres élèves qui eux s'amusaient tous en groupes. Ses gestes étaient secs et tranchants. Il soupirait souvent. Ainsi, il était évident qu'il broyait du noir, ou plutôt une certaine rancune. Le plus étonnant était le calme avec lequel il parvenait à garder son visage totalement inexpressif. Izuku ne pouvait lire que le reste de son corps pour deviner son amertume.

Shinsou ne résistait pas. Il avait de nouveau cet air de martyr ayant accepté son cruel destin. Pourtant, s'il essayait, s'il persévérait, il aurait pu se faire une ribambelle d'amis, tout comme Izuku avait lui-même pu s'en faire. Les gens d'ici étaient bienveillants et l'aurait accepté avec une facilité déconcertante à leur table. Si seulement il leur avait demandé.

Peut-être avait-il passé une mauvaise matinée ? Peut-être s'était-il délibérément isolé pour avoir un peu d'espace ?

L'image désolante du garçon flasque était à des années-lumière du rebel plein de détermination avec qui il avait discuté. Le vert espérait simplement qu'il ne lui soit rien arrivé de grave... Cela lui rappela inévitablement le Deku du passé qui avait perdu goût pour la vie scolaire. Le Deku qui trainait des pieds dans les couloirs, qui ne prenait même plus la peine de lire les insultes fleurissantes gravées sur sa table, qui ne laissait tabasser comme une poupée de chiffon...

Izuku détestait voir ce regard vide sur le visage d'un autre élève. Personne ne méritait de vivre une expérience similaire. Personne... Ou peut-être se projetait-il un peu trop ?

«- C'était juste un petit service. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter pour moi, tu sais.

- Si tu me connaissais, tu ne dirais pas ça. »

Le gringalet repensait à cet sorte d'avertissement que le garçon imperturbable lui avait lancé. Maintenant, il était certain que Shinsou avait choisi d'être seul. Ce dernier aurait pu lui demander de manger avec lui, Izuku lui était redevable de bien des manières, mais Shinsou n'avait même pas essayé de venir l'aborder.

Ne serait-ce pas trop impoli de venir le voir à sa table ? Le maladroit ne voulait pas ajouter du tourment à son ami en réveillant la curiosité de ses camarades à son sujet. Il se promit alors de venir le voir plus tard, ou sinon, de lui parler par SMS...

- Hey, mais c'est pas le gars avec lequel tu es rentré Vendredi sur l'autre table ? Rhaa, mince, c'était quoi déjà son nom... ?

Izuku avait si longtemps déconnecté de leur conversation que Gouzou regarda en sa direction pour essayer de comprendre ce qui le fascinait tant.

- Qu'est-ce qu'il fait à manger seul ? C'est trop déprimant ! s'indigna Saiko-san, une main sur la bouche.

A l'écouter, Hitoshi-san étais un chaton abandonné au bord d'un trottoir. Izuku s'en voulu d'avantage de s'être préoccupé de ce qui ne le regardait pas. Il essaya de minimiser les choses à sa manière, mais la déléguée ne lui laissa pas le temps de s'exprimer :

- C'est Hitoshi Shinsou. Il est dans notre clas-

- Attendez... Quoi ?! Comment ça se fait que je ne suis pas encore ami avec lui ?!

- Il fait peur, c'est peut-être pour ça que tu n'es pas encore ami avec lui ? tenta grossièrement le garçon aux pansements sur le nez.

Toi aussi, je te signale ! rétorqua intérieurement le vert.

- Il est invisible surtout ! Il aurait pas un alter de dissimulation ? Je croyais avoir fait le tour de la liste de classe... J'ai suivi à la lettre les listes d'appel. Aurais-je oublié quelqu'un ? Oh mon dieu ! C'est la première fois que ça m'arrive !

Complètement affolée, July se frottait la tête, décoiffant ses cheveux d'un bleu translucide. Sa confiance s'effondrait soudainement, comme si elle venait d'apprendre la fin du monde, alors qu'elle ne faisait-là qu'exagérer les choses.

- C'est ce que je pensais justement, je ne lui ai pas encore demandé, on ne se connaît pas encore vraiment...

- Cet Hitoshi est super discret, je l'avais à peine remarqué en classe quand Snipe sensei l'a fait venir au tableau pour corriger un exo l'autre jour. Il est juste derrière Izuku en classe.

- Et il n'a visiblement pas d'autres amis que toi, Midoriya. Ne devrions-nous pas lui faire une place pour égayer sa journée ?

- OH OUI, merveilleuse idée Saiko-san ! Une déléguée se doit de ne laisser personne derrière !

- Attendez ! les retint Daikoto-san par le bras. Vous n'allez quand-même pas aborder ce gars louche et son aura flippante aussi directement ? On ne sait pas comment il pourrait réagir... S'il est seul, c'est qu'il le voulait non ?

- Pourquoi pas ? Il n'est ni un fantôme, ni un délinquant, ce sont ses propres mots ! Je lui ai déjà parlé et je suis en un seul morceau !

La fille-papillon se fâcha, poings sur les hanches. Cette dernière avait une présence très imposante avec ses ailes orangées déployées, à l'image d'une grande sœur qui avait toujours le dernier mot :

- Rhoo, Riuji, oublie les apparences un peu ! C'est pas un vilain, c'est une personne tout ce qu'il y a plus normale à Yuei. Et il a besoin de nous ! Donne-lui une chance, peut-être qu'il pourrait tous nous surprendre, comme Midoriya ?

- Je ne crois pas qu'il veuille être dér-

- Ne t'en fais pas Izuku, on est là ! Les amis d'Izuku sont nos amis ! Allez, hop hop hop, tout le monde migre à la table d'à côté !

Otaru-san se leva d'un bond déterminé, et se dirigea tout droit jusqu'à la table où mangeait le violet. Les autres élèves la suivirent par effet de groupe, venant s'installer autour d'Hitoshi comme pour le prendre au piège. Ce dernier se rigidifia à leur vue.

- Salut Hitoshi ! On peut devenir tes amis ?

Le manque de tact de le fille aux étoiles dans les yeux faisait toujours ressurgir une grande honte dans le cœur d'Izuku. Il se surprit à vouloir encore une fois, disparaître dans le sol quand il croisa le regard inquisiteur de son ami. Il insinuait clairement : « C'est toi qui est responsable de ce bazar ? »

- Non, mais vous pouvez toujours essayer.

Ignorant complètement la barrière que venait de dresser Hitoshi-san d'un air ennuyé, Otaru posa bruyamment son plateau à côté du violet :

- Super ! J'adore les challenges !

- Enchantée, je suis Saiko Namiji, et cet idiot, c'est Daikoto Riuji. Passons une bonne année tous ensemble !

Sans aucune gêne, la seconde fille du groupe profita de la brèche qu'avait creusé Otaru pour s'infiltrer dans la conversation. Daikoto-san protesta presque immédiatement pour sauver son image.

Perplexe, Shinsou prit une grande inspiration, probablement pour rassembler toute sa patience quant aux énergumènes qui se présentaient à lui. Il n'avait jamais vu personne d'aussi téméraire pour se ficher de ses stratagèmes visant à repousser les étrangers. Shinsou n'avait plus vraiment envie de perdre son temps à construire des relations qui de toute manière, finiraient par s'effondrer pathétiquement. A cause de ce fichu alter, il était condamné à la solitude depuis ses quatre ans. Ce n'était pas des idiots de gamins qui croyaient aux bisounours qui allaient y changer quelque chose.

Autant utiliser son alter tout de suite pour mettre un terme à cette mascarade ridicule. Mais il y avait Midoriya... Le garçon négligé se retrouva dans une position inconfortable : il ne voulait éloigner le seul qui pouvait l'aider à intégrer la filière héroïque. Il avait besoin de lui. Shinsou avait refusé de trop se projeter, mais il y avait de fortes chances qu'il revienne sur sa parole aussitôt qui lui montrerait son alter dans le gymnase qu'ils avaient réservés. Qu'importe que ce soit maintenant ou dans deux semaines, l'issue serait la même. Son cœur se fendrait simplement plus tôt que prévu.

D'un regard on-ne-peut-plus désintéressé, il répondit :

- L'année, ensemble ? Voyons si vous tenez déjà l'heure.

Tous observèrent le rictus provoquant du violet puis le corps de Saiko-san soudainement se relâcher. Son beignet à la pomme tomba dans son assiette, son expression redevint étrangement neutre et ses yeux regardaient dans le vide.

- Saikotruc, va me chercher un autre beignet au self, s'il-te-plais.

Sans un mot, cette dernière se leva et parti faire la queue pour le self. Sa démarche était presque robotique, c'était à peine si elle faisait attention à ne pas bousculer les passants et leurs plateaux.

Izuku déduisit de suite que la voix de Hitoshi-san avait une certaine emprise sur les actes de son amie. Elle était loin d'avoir son libre-arbitre. Sa surprise fut partagée par les autres témoins de la scène :

- Saiko-chan ? Qu'est-ce qui te prend ? bégaya July, ne parvenant à retenir la fille-papillion.

Sur la défensive, son meilleur ami jeta un regard noir à Hitoshi-san. Si besoin, il était prêt à activer son alter et l'attraper par le col pour lui faire cracher le morceau :

- Hey toi, qu'est-ce que tu lui as fait ?! Arrête-ça tout de suite !

- C'est mon alter, « brainwashing ». Je peux vous contrôler comme bon me semble. Et vous disiez vouloir être mon ami ?

Brainwashing... Voilà qui expliquait bien des choses sur l'attitude désagréable de l'adolescent arrogant. Pour Izuku, c'était la pièce manquante d'un puzzle qu'il pouvait dès à présent résoudre :

- Shinsou...! Tu n'as pas besoin de faire ça ! Personne ne va te juger ici !

Le vert attrapa le poignet du rebelle, qui ne sembla pas apprécier son geste :

- Ce serait trop beau ! La vérité, c'est que vous aurez toujours peur que je vous manipule et que vous ne vous en souveniez jamais ! C'est tout ce que les gens retiennent de moi ! Vous vous êtes trompés de personne, je ne suis pas là pour faire copain-copains !

Ces mots blessèrent à vif le cœur d'Izuku. Désemparé, il ne su comment réagir quand Hitoshi rejeta brutalement sa main d'une claque grossière.

- C'est complètement faux ! s'écria la déléguée par-dessus sa voix. On a pas peur de toi ! Si tu étais malintentionné, tu n'aurais jamais demandé « s'il-te-plait » à Saiko-chan, j'ai raison hein ?!

- Ouais, ton alter il fait pas plus peur que celui de Midoriya ! l'appuya Shinima-san, convaincu qu'il allait dans la bonne direction. Il peut déduire toute notre vie privée en une seconde, mais on s'en fou parce qu'on sait qu'il nous respectera toujours ! C'est le mieux placé ici pour savoir si on peut te faire confiance et il a décidé de te laisser une chance. Alors, moi, je le suis.

La colère de Shinsou s'évanouie soudainement. Il dévisagea Izuku, qui renvoyait beaucoup de peine sur son visage.

- Tu savais pour mon alter...? Et t'as quand-même accepté de m'aider à m'entraîner, de traîner avec moi ?

Le cœur de vert se tordit : devait-il lui mentir et le conforter dans son idée ? Cela semblait être la meilleure manière d'apaiser les tentions entre eux, mais il était encore sous le choc pour avoir la force de mentir. A la place, il se contenta d'hocher timidement la tête, fuyant son regard troublé.

Saiko-san choisit le meilleur moment pour revenir avec un beignet qu'elle tendit au manipulateur. Personne n'osa prendre le beignet couvert de sucre.

- Désactive ton alter, ton numéro d'intimidation en marchera pas sur nous, ok ?

Hitoshi-san baissa honteusement la tête et les épaule, dans un râle à contre-cœur :

- Je suis désolé... Je ne voulais pas vous manquer de respect, c'est juste que...

Gêné, il chercha les bon mots, laissant sa phrase en suspend.

- Les gens sont des connards ? Mouais, j'ai connu ça, moi aussi. T'inquiète, on te pardonne. Nous on est des gens sympas.

En même temps, la grande aux soyeux cheveux noirs de jais reprit ses esprits. Elle posa dans son assiette le second beignet, confuse. Heureusement, July vint immédiatement la rassurer en lui caressant les épaules.

- Quel alter intéressant ! Ça fait tout drôle, j'en ai des frissons, comme après une montagne russe !Je ne me souviens vraiment pas être partie chercher ce beignet... Je peux le garder ?

- Euh, oui, il est à toi. J'aurais dû te demander la permission...

Le violet était étonné que sa victime ne soit pas si traumatisée que ça d'avoir été manipulée. Les gens lui décrivait habituellement son alter comme « désagréable » et « déstabilisant ». Ils disaient avoir l'impression d'avoir perdu une partie d'eux après s'être fait voler le contrôle de leur corps. Et s'il y avait une chose que Shinsou avait apprit grâce à son alter maudis : c'était que les gens détestaient perdre le contrôle.

- Nan, nan, ça ne fait rien, c'était juste un beignet !

La main de la fille-papillon se mit à ventiler pour dissiper les ondes négatives dans l'atmosphère.

Au cours d'une interminable discussion très animée, les adolescents entendirent la curieuse histoire d'Hitoshi Shinsou. Ce dernier raconta que la première fois que son alter s'était manifesté, il avait poussé une petite-fille à se barbouiller le visage de stylo indélébile, parce qu'il l'avait traité de « clown ». Après cet incident, il n'avait plus osé prononcer un mot de toute la semaine et ses parents avaient dû l'emmener voir un défilé de héros pour le convaincre de mettre fin à sa crise de mutisme. Il était obligé, s'il voulait pouvoir acheter une peluche de Gran Orca.

Vînt ensuite les nombreux préjugés et la discrimination qui l'avait suivit toute sa scolarité à cause de son fichu alter. Il avoua même qu'il aurait presque préféré ne pas en avoir du tout.

Par réflexe, Izuku voulu l'interrompre pour le dissuader d'une telle idée parce qu'il savait combien s'était pire. Au dernier moment, il ravala ses mots en amenant sa cuillère pleine de yaourt à sa bouche. Un peu plus et il allait faire la plus grosse gaffe de sa vie !

- Le pire, c'est que je ne peux même pas devenir un héros avec un alter pareil. Ils ont sorti des robots à l'examen d'héroïque, j'avais genre... aucune chance.

- Ohh, pauvre chou ! C'est si tragique que je pourrais fondre sur place ! Ton alter pourrais sauver tellement de vies, il est si pratique !

- T-tu le penses vraiment ?

Saiko-san approuva avec un sourire radieux. Izuku pensait exactement la même chose : lors des prises d'otages par exemple, ou pour conduire des vilains directement à la case prison... son alter était si puissant qu'il ignorait complètement la force de l'adversaire. Un ordre, et c'était la victoire.

C'était certain, Hitoshi-san aurait pu faire une Midnight ou un Lock Rock super efficace. Il n'avait simplement pas eu de chance...

- C'est trop injuste, s'agaça Shinima-san en passant sa frustration sur la nourriture. T'as vraiment aucune possibilités de rattraper le coup ? Tu peux pas expliquer ton cas au directeur pour avoir le droit à un rattrapage ?

- Pas besoin d'aller jusque-là. Il lui suffit de se démarquer lors du festival sportif et il pourra peut-être être transféré dans la filière de ses rêves, expliqua le vert.

Scandalisé, les quatre autres ne voulurent pas croire tout de suite à cette rumeur.

- Oh c'est vrai !! J'avais oublié que les Générals pouvaient participer ! Ça va être un vrai fiasco, comme une pluie d'étoiles filantes~

- C'est pour ça que tu as parlé de te faire entraîné par Midoriya ? C'est vraiment gentil à toi de l'aider, commenta Saiko-san.

- Ouais, on a réservé un gymnase un soir, je manque cruellement d'entraînement physique pour la compétition...

Depuis que tout s'était arrangé entre Shinsou-san et le reste de ses camarades, ce dernier s'efforçait de faire profil bas. Il détestait visiblement être le centre de la conversation et malgré ses tentatives pour détourner le sujet, il continuait de dévoiler de nombreux détails croustillants sur sa vie.

- Tiens, tiens... Tu nous avais pas dis que tu savais te battre Midoriya ? Tu devrais rejoindre le club de boxe toi aussi !

Izuku se fondit de nouveau en excuses toutes faites et en politesses pour décliner la proposition du rouge. Il était loin d'assumer ses compétences, et préférait ne jamais avoir a expliquer comment il les avait acquises...

- C'est vraiment dommage que tu ne participes pas au festival sportif Izuku, ça pourrait être amusant d'y aller tous ensemble pour soutenir Hitoshi.

July voyait toujours le côté amusant et positif des choses, mais ce n'était pas suffisant pour faire changer le sans-alter d'avis. Il avait déjà bien assez à gérer de tous les côtés pour en plus s'investir dans une mêlée où il se ferait démolir d'avance.

- Je suis bien mieux dans les gradins à prendre des notes. Ce sera l'occasion parfaite pour découvrir les alters de tout le monde !

- Comme si tu ne pouvais pas déjà les deviner...

- Détrompe-toi Shinima-san, voir les alter en action, c'est complètement autre chose. C'est... incroyable. Fais-moi confiance, tu comprendras bientôt de quoi je parle.

- Bon, bon... se ravisa la fille coquette qui s'était levée pour débarrasser son plateau. Si personne d'autre ne veut participer à cette compétition, alors Hitoshi, tu es officiellement l'espoir de la filière générale. On compte sur toi pour prouver à ses héroïques qui se la pètent qui sont vraiment les stars cette année !!

- A Hitoshi ! trinqua Daikoto-san, entraînant tous les autres dans son jeu.

- A Hitoshi !!

Shinsou regarda bêtement ses nouveaux amis terminer cul sec leurs verres d'eau. Une étrange excitation montait en lui, ce qui lui décrocha un sourire en coin. Avant même qu'il ne s'en rende compte, ses pensées défaitistes lui étaient sorties de la tête. Avec de tels idiots à sa table pour l'encourager, difficile de ne pas avoir envie de les croire !

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