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Chapitre 56- Laisser le passé derrière soi.

La matinée était passé à une vitesse hallucinante. Quand le lycéen avait à peu près finit ses devoirs, le ciel matinal s'était couvert de nuages grondants et l'air se saturait d'humidité. Cela faisait si longtemps que la météo n'avait pas fait de caprices qu'il avait oublié que les printemps à Musutafu étaient mitigés entre averses soudaines et grands bains de lumière.

Pour une fois, Izuku ne pensait plus qu'il pleuvait des éclairs de malchance sur sa tête à longueur de journées. Il s'était bien amusé hier avec Toga, avait travaillé de manière efficace ce matin, et passerait du bon temps à accompagner sa mère jusqu'à l'heur de son rendez-vous. Tout ça, en laissant les problèmes de demain... à demain.

Cela faisait six mois qu'il attendait ce rendez-vous avec patience, et ce délai l'avait forcé à constater qu'il n'en avait plus vraiment besoin. Il avait trouvé assez de stabilité dans sa vie et ne souffrait plus au quotidien de sa différance.

Apparemment, la thérapie qu'il allait débuter ne serait pas comme ses anciennes séances. Maintenant qu'il y pensait, il ne s'était pas renseigné sur l'EMDR. Izuku aimait être au courant de tout avant de se lancer dans l'aventure, mais entre la gestion du blog et sa vie personnelle bien remplie, cela lui était complètement sorti de la tête.

Peut-être lui restait-il un peu de temps pour se lancer dans quelques recherches internet ?

- Izuku, mon chéri ? Prépare-toi, on va y aller ! cria sa mère à l'autre bout de la maison.

Le vert fut tiré si violement de ses rêveries qu'il lâcha l'origami qu'il tenait dans ses mains. Il détacha immédiatement son regard qui était accroché à la fenêtre et au ciel gris pour ramasser son papier.

Tant pis, je n'aurais pas le temps pour des recherches...! accepta-t-il sans regret.

Son origami fut terminé en deux-trois mouvements et il s'activa pour enfiler des vêtements plus approprié pour ce temps capricieux.

La libellule délicatement posée sur le bord de son bureau observa silencieusement la famille Midoriya quitter leur maison sous d'épais manteaux. Elle était accompagnée de d'autres libellules qui comme elle, restaient immobiles sur sa bibliothèque ou d'autres meubles de la chambre. Il n'y avait pas de doute : Izuku avait une préférence pour ces petite bêtes à quatre ailes...



 ~~~



Le coffre plein de sacs provenant de boutiques de prêt-à-porter, la voiture des Midoriya coupa son moteur dans une petite cour intérieure.

- L'arrêt de la ligne K est juste en face, tu penses pouvoir le faire en bus la prochaine fois ? C'est assez loin, j'ai peur de ne pas pouvoir t'accompagner à toutes les séances...

- Ne t'en fais pas maman, je pourrais me débrouiller tout seul, j'ai l'habitude du bus. On y va ?

Le duo au cheveux verts ouvrit leurs parapluies et marchèrent au pas de course pour se réfugier dans le centre médical. A l'entrée, une panoplie de plaques dorées et gravées des noms des médecins donnait du prestige à l'endroit. Ils s'enregistrèrent à l'accueil, qui les redirigea dans une modeste salle d'attente. Les petites mains potelées d'Inko jouaient à tripoter ses clefs de voitures pendant qu'elle fixait l'horloge comme si cela pouvait faire accélérer le cours du temps.

L'adolescent, lui, étudiait attentivement les nombreux posters de prévention médicale. La plupart s'adressaient aux personnes âgées et aux femmes enceintes, mais il y en avait un qui montrait des enfants avec des alters évidents. Il rappelait l'importance d'aller voir un médecin spécialisé en alters dès la première manifestation de l'enfant. Les alters pouvaient être de nature dangereuse et causer des accidents s'ils n'étaient pas complètement maîtrisés. Pour cette raison, il fallait laisser le spécialiste effectuer quelques tests et mesures pour identifier précisément les capacités de l'alter, son fonctionnement, ses déclencheurs ainsi que son niveau de dangerosité.

Dans le cas où l'alter était toxique pour l'enfant ou son entourage, il n'existait pas de médicaments annihilateurs à proprement parler, mais certaines molécules pouvaient toujours réduire l'activation de la zone du cerveau qui commandait les alters.

Ce poster remplit d'enfants joyeux, Izuku l'avait déjà observé. Il était d'ailleurs étonné qu'il n'ait pas bougé après tant d'années. De ce qu'il avait lu, le grand-père de Tsubasa ne travaillait plus dans ce complexe. Ce dernier avait dû prendre sa retraite et ils avaient déménagé à l'époque de l'école primaire.

C'était dans l'une de ses salles que tous ses rêves avaient été brisés et que son enfer était né. C'était assez ironique de se dire qu'après toutes ses années, le petit sans-alter revenait au même endroit qu'il avait détruit, pour cette fois, ce faire soigner...

Ses yeux descendirent sur les épaules de sa mère qui trouvait toujours le moyen de se faire du mouron avant un premier rendez-vous. Izuku pouvait encore l'entendre fondre en larmes et s'excuser milles fois en donnant des noms doux à son enfant. Elle l'avait longuement dorloté sur le siège de bureau de sa chambre, devant la vidéo du premier sauvetage d'All Might au Japon, qui émettait toujours des rires lointains.

Cette différance l'avait vraiment brisé. Avait probablement brisé sa famille dans la foulée, son amitié avec Kacchan et son avenir. Chacune de ces personnes lui avait assuré que ce n'était pas le cas, qu'ils ne se souciaient pas de son absence d'alter, mais au fond, tout au fond... un enfant, aux tâches de rousseur, aux mèches rebelles comme des brins d'herbes, et à l'articulation du petit doigt de pied en trop, ne pouvait s'empêcher de regarder des faits en face : tout avait commencé ce jour où il était venu dans ce centre médical, et qu'il avait consulté pour son retard de manifestation d'alter.

Ce devait être ce qui produisait une tension palpable dans le corps de sa pauvre mère, à chaque fois qu'elle entrait dans un centre de soins médicaux.

Après réflexion, l'adolescent avait peut-être toujours besoin de faire un suivit psychologique. Ses traumatismes ne disparaîtraient pas, mais si l'EMDR pouvait y faire quelque chose de bénéfique, ce ne serait pas de refus.

Comme des cartes de jeu Heroes Flash Master, Izuku avait fait collection des blessures et traumatismes tout au long de sa vie. Il avait lu quelque part dans des articles scientifiques qui étudiaient le phénomène de vilanisme, que l'enfance était la période la plus décisive de la vie d'une personne. C'était à ce moment que se construisaient la personnalité, les goûts et les valeurs d'un individu. Une enfance perturbée par des événements traumatisants ou anormaux pouvait forger de futurs vilains, dans le cas où ils n'auraient pu se construire comme tous les autres enfants de leur âge et gardaient des déséquilibres internes.

Il y avait des vilains qui toute leur vie, commettaient des crimes pour gagner la reconnaissance et l'attention d'un parent, en vain. D'autres se mettaient à attaquer un certain type de personne pour rejeter toute leur frustration et leur haine suite à un traumatisme bien précis. Ils revoyaient la personne de leurs cauchemars sur le visage d'innocents qui avaient le malheur de ressembler à leurs souvenirs.

Izuku s'était parfois demandé comment il aurait évolué s'il avait manifesté un alter. Si malgré cet alter, il n'avait pas réussit à devenir un héros... De tous ces scénarios, il finissait toujours par conclure qu'il avait reçu assez d'amour et de bienveillance de sa mère. Il était incapable de faire du mal aux autres et de tomber dans le vilanisme qu'on lui décrivait. Ce fait le rassura.

Avec ou sans alter, Izuku avait le sentiment d'être sur la bonne voie pour trouver le bonheur et la stabilité. Tout n'était pas parfait dans sa vie, mais il était un Midoriya, et les Midoriya savaient se contenter de peu. C'était donc avec curiosité qu'il envisageait l'arrivée de sa futur nouvelle psychologue et sa fameuse thérapie.

Les Midoriya quittèrent le reste des patients dans la salle d'attente quand une petite femme à l'allure droite, un regard cerné par des lunettes rectangulaires rouges vif, appela leur nom. De sa coiffure courte mais bouffante, dépassait une paire d'oreilles grises foncés, probablement un alter de lycanthropie.

Assit en face d'elle, l'analyste observait la forme affinée de ses yeux. Ils donnaient l'impression d'être au bord de la somnolence, fatigués et ennuyés.

Sa voix qui semblait grogner au -r de « Midoriya » se manifesta sans hésitation :

- Nous y voilà enfin, je vous attendais avec impatience pour commencer nos séances. Ma collègue qui vous a prit en charge l'année dernière m'a transmit tout votre dossier, ce qui va nous faciliter grandement les choses. Pour être honnête avec vous, c'est la première fois que je vais travailler avec un profil comme le vôtre, vous êtes vraiment atypique !

Izuku ne su comment réagir face à l'engouement du médecin pour son « atypisme ». Il était vrai que rencontrer des enfants sans-alters était une probabilité très faible étant donné que la majorité des 80% de sans-alters étaient des personnes de plus de quarante ans.

- Oui, c'est vrai que mon petit Izuku est très sensible, il en a vu de toute les couleurs... Merci d'avoir accepté de le voir. Pouvez-vous nous expliquer comment ce passeront les séances ?

- Bien sûr Madame Midoriya ! Tout d'abord, nous allons faire connaissance et essayer de mettre le doigt sur les problématiques qui auraient besoin d'être traitées. L'EMDR est une thérapie assez puissante qui peut placer le patient dans un état de fragilité émotionelle lors des premières séances. C'est pour cela qu'une relation de confiance et une préparation minutieuse est nécessaire avant de commencer tout traitement. Je peux également te donner des outils pour apprendre à gérer les moments qui pourraient être difficiles à surmonter au quotidien. Si tu as quoi que ce soit qui ne va pas, je suis là pour qu'on en parle d'accord ?

- Oui docteur, merci de vous occuper de moi ! remercia respectueusement le vert qui avait tenté de se faire discret jusque-là.

- Je peux vous régler la séance à l'avance ?

- Si vous voulez. Après ça, j'aimerais m'entretenir avec votre fils seuls à seuls, vous pouvez patienter dans la salle d'attente la fin de la séance.

Inko confia un chèque à la femme-loup et se retira à petit pas. Izuku n'était pas inquiet à l'idée d'être seul avec cette inconnue. Si c'était une collègue de confiance de sa précédente psy, alors il était entre de bonnes mains.

- J'ai pu lire un rapport de tes séances avec ma collègue. Vous avez travaillé de nombreux points ensembles, comme tes relations familiales, sociales ou encore tes nombreux doutes sur l'avenir... Comment tu te sens depuis que vous avez arrêté les séances ?

- J-... Je suis très occupé, mais je vais très bien depuis que j'ai intégré le lycée Yuei. Là-bas, personne ne me juge sur mon absence d'alter, je m'y suis fait plein d'amis et je trouve les cours très intéressants.

- Mais en réalité, tes problèmes n'ont jamais vraiment disparu, n'est-ce pas ? Ma collègue a bien insisté sur le fait que tu avais tendance à tout accumuler la souffrance et a garder la face pour ne pas inquiéter tes proches.

La docteur fit une pause, puis s'approcha d'Izuku comme si elle avait un secret à lui partager.

- Je te demande comment tu vas toi, et seulement toi, par rapport à ce que tu ressens au fond de toi. Je me doute que tu feras toujours tout pour maintenir une bonne image aux yeux des adultes.

Le garçon aux frêles épaules se mit à rire nerveusement :

- C'est vrai, vous avez raison ! Sinon, pourquoi viendrais-je vous voir aujourd'hui ?

- Alors, comment te sens-tu ? Quelles sont les choses qui te travailles en ce moment ?

Izuku prit une grand inspiration. Des choses qui le travaillait ? Il y en avait tellement qu'il ne savait pas par où commencer. Devait-il être honnête avec elle et lui avouer qu'il mentait à tous ses camarades de Yuei sur son alter et avait entraîné des adultes dans ses mensonges ? Qu'il avait refusé d'acquérir l'alter secret d'All Might ? Devait-il aussi lui parler de Katsuki qui représentait un véritable dilemme pour lui ?

Le sans-alter n'avait jamais eu la force d'expliquer à la psychologue d'Oridera que Bakugo Katsuki était le monstre de violence qui lui décrivait à longueur de séances. Il ne voulait pas que l'information fuite jusqu'aux oreilles de sa mère ou que le corps enseignant se retrouve obligé de punir Bakugo pour sauver les apparences. Après que Katsuki ait été soigné dans le bureau de sa psy, il s'était senti encore plus poings et mains liés. Il s'était alors contenté de ne jamais trop en dire et de garder une certaine distanciation à se sujet.

- Je me sens... impuissant. Je fais de mon mieux, j'ai toujours fais de mon mieux pour être appréciable, aider les autres, ne pas faire de vagues... je ne peux pas contrôler ce que les autres vont penser de moi. Ou comment ils vont me traiter. Le problème, c'est que les gens ont des aprioris sur les sans-alters et ne nous laisse jamais la chance de prouver notre valeur. Ils refusent d'être votre ami, vos conseils, avant même de vous connaître réellement. J'ai appris le self-défense et me suis défendu contre ceux qui voulaient m'attaquer parce qu'ils me croyaient faible, j'ai organisé des actions communautaires et je tiens un blog très réputé, de grands exploits en soi. Mais au lieu de se dire que je n'étais pas si différent d'eux, on a commencé à me diaboliser. Alors que je me suis simplement défendu, que j'ai juste partagé ma passion et mes analyses sur les héros... Je ne m'en soucie pas, parce que c'est des bêtises, mais presque personne ne m'accepte comme je suis réellement. Et ça, ça me pèse un peu...

- Tu as une approche très mature de ta situation, merci de te confier à moi, remarqua la femme.

Gêné, le vert regretta aussitôt d'avoir laissé son flot de parole « de nerd » se déversé encore une fois.

- Tu n'as pas à en avoir honte, ça montre que tu as déjà fais une partie du travail sur toi. Alors, tu disais, l'impuissance, hein ? Malheureusement, on ne peut pas changer la manière dont les autres nous perçoivent, ni les forcer à voir ce qu'ils évitent. Mais je peux faire en sorte que tu te sentes moins directement concerné par leurs jugements. L'EMDR permet de procurer ce sentiment que... le passé est derrière soi... un peu à l'image d'une blessure qu'on pourrait enfin laisser cicatriser. Tu as pu vivre des événements qui t'on semblés injustes et qui on ouvert une blessure en toi. Sauf qu'au lieu de cicatriser avec le temps, d'autres coups n'ont pas arrêté de garder cette plaie ouverte et de te faire mal. Durant ces séances, notre but sera de stimuler un mécanisme naturel du cerveau qui te permettra d'enfin « digérer » ces événements traumatisants comme l'attaque tu vilain de la galerie marchande et de passer à autre chose. Y a-t-il d'autre sujets, des plaies que tu voudrais refermer ?

Des plaies ? Cette nouvelle métaphore parlait beaucoup au vert. Il avait longtemps eu l'impression d'être une plaie béante, constamment infectée. Il se sentait comme une personne allergique au pollen dans un énorme champ de fleur en plein printemps. Constamment. Comme un lapin perdu dans un troupeau de lion affamés. Le problème, était qu'il n'avait aucun moyen de se soigner, de faire partir du groupe.

Rien n'est figé dans la pierre. Pouvait-il vraiment y changer quelque chose ? Recevoir l'alter d'All Might et subir toutes les responsabilités empoisonnées que cela impliquait pouvait-il vraiment le mettre sur un pied d'égalité avec tous les autres ?

Je n'ai plus rien à prouver au monde, Kacchan. Je ne demande qu'à vivre en paix, et c'est exactement ce que je fais. Était-il vraiment heureux de cette situation ? Pouvait-on appeler cela une vie paisible ?

- Vendredi, il y a eu cette attaque de vilains dans mon école... Je n'ai pas été des élèves qui ont été visés, mais l'un de mes plus proches amis y était et ce qu'il s'y est passé l'a brisé de l'intérieur... C'était déjà compliqué entre nous et je n'ai fais qu'empirer les choses juste avant l'attaque. Le soir après l'attaque, je suis passé le voir chez lui pour en discuter, parce qu'il faut bien que quelqu'un le fasse, et il allait un peu mieux. Maintenant, il veut que tout redevienne comme avant notre dispute et je... je n'arrive pas à lui pardonner. Si j'acceptais de passer à autre chose, c'est comme toutes les plaies qu'il m'avait ouvert et qui m'avaient terriblement fait souffrir n'avait jamais existées. Je m'en veux d'être si dur avec lui, parce qu'il en a bavé dernièrement et qu'il fait tout son possible pour devenir quelqu'un de meilleur... mais je n'accepte pas sa façon de régler les problèmes entre nous... de nier... Je ne sais pas comment réagir avec lui, toute cette histoire le prend la tête... Je me suis dis qu'il valait mieux attendre qu'il fasse le premier pas, ça ce n'est pas ce qui me dérange. C'est que... il y a cette boule dans mon ventre, j'ai l'impression que tout est ma faute, qu'on aurait pu éviter cette attaque de vilains...

- Ne penses-tu pas que tu t'attribues la souffrance des autres ? Il me semble que tu fais aussi ça avec ta mère. Tu n'as pas à te sentir obligé d'aider les autres, sans compter que tu ne peux pas régler les problèmes de tout le monde. Même les héros n'ont pas ce pouvoir-là ! Chaque personne suit sa propre quête et affronte ses dragons. Si tu débarque dans leur vie pour tuer le dragon à leur place, tu ne leur rendra pas service. Le but étant qu'ils apprennent à manier l'épée pour combattre leur dragon. Il faut les laisser se brûler, se fatiguer, même si tu te sens mal pour eux. Il n'y a que comme ça qu'ils se renforceront et forgeront les armes nécessaires pour percer les écailles du dragon. C'est peut-être frustrant et long, mais c'est ainsi et il ne faut pas s'en mêler. Tu aurais peut-être voulu que quelqu'un t'aide à affronter ton terrible dragon quand tu étais rejeté de tous, c'est compréhensible. Toutefois, tu ne peux pas transposer tes besoins sur ceux des autres. Là où tu peux aider, c'est en les soutenant, ou en leur remontant le moral. Aller plus loin, c'est risquer ta propre peau et ça n'apporte rien de bon à personne. Tu verras, l'EMDR est très utile pour t'aider à prendre du recul sur la souffrances des autres. On retravaillera dessus.

- Je sais que ce ne sont pas mes affaires et que je n'y peux rien, mais parfois, c'est plus fort que moi, mon corps bouge de lui-même pour aider. J'ai entendu dire que c'était « le réflexe du héros ». Je dirais que c'est ce qui m'est arrivé à la galerie marchande. C'est idiot qu'un sans-alter est ce genre de réflexe, ça ne me sert à rien ! rigola-t-il, excédé de lui-même.

C'était peut-être l'une des raisons qui motivait All Might à vouloir le recruter, mais de toutes les personnes qui pouvait avoir cette caractéristique, il devait probablement être le pire choix. Enfin, All Might était lui-même sans alter... Peut-être voulait-il remettre son alter à quelqu'un comme lui par simple pitié ? Une pitié qu'il voulait faire disparaître du regard abattu de tous ces gens impuissants.

Izuku jeta un regard attristé au siège sur lequel s'était assise sa mère il y avait peu :

- Et puis ma mère, je vois ce que vous voulez dire... Je m'en veux que la vie soit si dure pour elle alors qu'elle est irréprochable. Si je n'étais pas né sans alter, ça lui aurait épargné bien du souci, alors j'essaye de lui causer le moins de problème possible et de passer du temps avec elle.

- Tu n'es pas un fardeau Midoriya, au contraire, je pense que c'est la plus belle chose qu'une mère peut avoir. Ce remettre en question est une bonne chose, mais le faire avec excès, c'est mauvais pour ton estime. Ta présence est peut-être l'un des problèmes, mais certainement pas la cause. Ce n'est pas toi qui fait du mal à ta mère, c'est tout un tas de choses sur lesquelles tu n'as aucun contrôle. Exactement comme pour le regard des autres. Tout ça, c'est une question de lâcher-prise : tu n'es pas responsable. T'opprimer ça ne fonctionnera pas indéfiniment. Par contre, tu peux apprendre à vivre avec et décider de ne garder que le meilleur de tous les choses que vous avez traversés. C'est une solution durable et bénéfique pour tout le monde. Il ne faut en effet pas nier les souffrances passées. Avec du travail et de l'EMDR, nous pouvons t'aider à être plus encré dans le présent et avoir un regard plus positif sur le monde. Il est prouvé que ça influence grandement sur la santé et le bien-être au long-terme. Tu ne peux pas changer, le monde, mais tu as le choix d'en retenir ce que tu veux. Tu comprends l'idée ?

- A vous entendre, l'EMDR est la solution à tout. Pour être honnête, ça donne très envie si ça aide autant.

- C'est un travail long mais il en vaut la peine. L'EMDR ne fait que copier le mouvement des yeux quand une personne dort. Ça transfert les informations du cortex frontal, la zone qui gère les sentiments, vers l'arrière du cerveau, qui contient la mémoire à long terme. Pour certaines personnes, les informations sont trop violentes ou complexes à assimiler et le passage naturel ne se fait pas. Mon rôle, c'est de forcer ce passage pour que les traumatismes qui reviennent sans cesse gâcher le moment présent vous libèrent enfin. Comme cela aurait dû être le cas depuis le départ.

- C'est possible juste avec un mouvement des yeux ? s'étonna l'adolescent.

- Il faut aussi être relaxé et se remémorer des souvenirs qui peuvent être désagréables. C'est plus éprouvant qu'il n'y paraît.

- J'espère que ça fonctionnera sur moi.

Encore une fois, ça semblait trop simple pour être vrai. Une telle solution existait depuis tout ce temps à côté de lui et il ne l'avait jamais vu ? Son taux de malchance était exagérément élevé !

- Bien sûr, il n'y a aucune raison que ça ne fonctionne pas. Quant à ta souffrance dont tu m'a parlé, tu n'as en effet, pas à la minimiser. La confiance en soi est très importante pour que les autres apprennent à respecter ton ressenti. Si les gens voient que tu met un freint quand ils outrepassent tes sentiments et ton avis, ils seront forcé de changer leur approche s'ils veulent quelque chose de ta part.

- C'est très difficile pour moi à ce niveau puisque j'ai passé ma vie à me faire jeter des pierres dessus. Je parle au sens figuré bien sûr, personne ne m'a jeté de pierres ! Enfin, je suis sans-alter, c'est ce qui arrive à tous les sans-alters...

Le corps du garçon se recroquevilla naturellement, exactement comme lorsqu'il se faisait rabaisser par les autres enfants, tous ligués contre lui. Qu'est-ce qu'il se sentait seul ! Il avait prié de nombreuses fois pour rencontrer un autre sans-alter de son âge.

Toga était peut-être cette amie qu'il avait tant attendu. Il était si heureux que quelqu'un puisse enfin le comprendre ! Il y avait aussi tout ces nouveaux camarades de Yuei, qui lui redonnait enfin de l'espoir quant au reste du monde qu'il avait si longtemps méprisé.

- Ne t'en fais pas, il existe plein de petits exercices pour reprendre confiance en soi. Il me semble que tu en faisais avec ma collègue ?

Le restant des deux heures, le patient expliqua les rituels et les activités qu'il avait adopté au cours de sa précédente thérapie. Il ne récitait plus si souvent ses dix qualités pour se donner de l'assurance, mais continuait de s'amuser à faire des origamis. La psy avait vraiment lu en lui l'activité qui lui correspondait le mieux.

Ses muscles purent enfin réellement se détendre vers la fin de la séance. Cette professionnelle était une personne de confiance, Izuku n'en doutait pas une seconde. Le lycéen avait vraiment envie de croire qu'il pouvait laisser le passé derrière lui, sans rancunes. Pardonner Kacchan n'était pas encore dans ses plans, mais ça pouvait se travailler. Ou plutôt, Kacchan pouvait travailler (très, très dur) pour mériter son pardon.

Décidé, le vert était prêt à essayer cet EMDR, qu'importe le temps que ça lui prendrait. Ça ne pouvait qu'aller mieux.

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