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Chapitre 32- Nostalgie.

Le vent qui s'était levé faisait s'agiter la végétation. Yuei était un énorme campus coupé du monde. Il se cachait dans le paysage sauvage qui s'étendait vers le centre de l'île qu'était le Japon. Rien que pour s'y rendre et en sortir, les élèves devaient gravir une pente rude. Toutefois, elle offrait une vue imprenable sur la ville et la mer en contre-bas.

Après avoir reçu un SMS de son camarade, Izuku décida de s'assoir à même le sol, vu le temps qu'il allait devoir patienter. Cela ne le dérangeait pas, du temps qu'il était certain que Bakugo ne se faisait pas tabasser près d'un local à poubelles. Au moment où c'était advenu, il avait accouru sans se poser de questions quant à la légitimité d'aider son ancien harceleur. Il aurait pu le laisser découvrir les joies qu'il faisait subir à ses souffre-douleurs depuis des années, mais Izuku n'était pas comme ça. A présent, le sans alter estimait qu'il avait fait le bon choix. Kacchan avait vécu l'expérience traumatisante d'être impuissant tout en finissant par être sauvé.

De toute manière, son persécuteur avait déjà bien changé avant de se faire agresser. Le nouveau Bakugo Katsuki alias la terreur, méritait-il de se faire pardonner ? Une partie d'Izuku lui chuchotait que personne ne changeait vraiment, que les vices finissaient toujours par refaire surface un jour où l'autre sans crier gare. Une seconde voix, celle de la psychologue, lui démontrait que les gens pouvaient changer comme il l'avait lui-même fait. Le vert n'était convaincu par aucune de ces voix et sentait qu'il avait encore besoin d'un peu de temps pour faire le point sur sa relation avec Kacchan.

Pensif, le garçon aux taches de rousseur regardait sans broncher les pieds des élèves qui avaient tenté la filière héroïque défiler à un rythme régulier. On les reconnaissait à leurs tenues de sport diverses et variées. Kacchan ne se présenta qu'un quart d'heur plus tard. Ça ne faisait rien, Izuku avait trois heures pour manger. Pas qu'il devait revenir à Oridera pour préparer la fête des clubs qui marquait la fin de l'année, ça non, il n'avait rejoint aucun club. Le vert se rendrait simplement à son dernier rendez-vous de thérapie scolaire.

Lorsqu'il put apercevoir le blond au loin sur le pavé, Izuku se leva d'un bon, soudainement enjaillé. Il agita énergiquement sa main en l'air, tout souriant :

- Alors, ça va ? C'était comment ?

- J'me sens comme si je m'étais fait rouler dessus par tous les métros de Shinjuku. J'crois qu'est le bisous baveux d'la veille qui m'fais cet effet... Mais t'en fais pas, j'leur est montré qui était leur nouveau boss !

Le vert ne pouvait plus retenir son excitation, il sautillait presque sur place à l'idée que Kacchan lui en raconte plus.

- Oh ! Tu as rencontré Recovery girl ?! Son alter est trop classe, t'as vu ?!

- Trop dégeu, ouai ! Le dégoût se lisait encore sur le visage du nerveux.

Voyant que Bakugo engageait le pas dans la route descendante, le fanboy saisit d'une main ses affaires pour le rattraper.

- Et sinon, c'était quoi les consignes du test pratique ? insista-t-il quand il arriva au niveau de son camarade rabat-joie.

- Ecoute, je suis à la ramasse, j'ai la dalle tout à coup... Tu veux pas qu'on en parle plus tard ? J't'offre un WcDo*, on discutera là-bas, ok ?

- Oh oui, bien sûr désolé, moi aussi je suis crevé !

- Eh bah t'en a pas l'air Deku ! rembarra d'une voix grave le délinquent en dévisageant son interlocuteur.

- Dis-moi Kacchan, tu sais où se trouve le WcDo le plus proche ? Je ne connais pas les environs...

Leur regard innocent se croisèrent en même temps.

Katsuki grogna d'agacement en constatant qu'ils étaient perdus et affamés. Le vert eut le réflexe de consulter son téléphone :

- On va suivre mon GPS, hum... Nous y serons dans vingt minutes en prenant un bus. Le minus pianotait sur son smartphone sans regarde devant lui.

- J'te suis Deku.



 ~~~



Izuku fut plutôt indécis quant au menu qu'il allait choisir. Bakugo finit par commander les frites et les nuggets, le menaçant qu'il avait intérêt à tout finir. Leur plateau en main, les jeunes s'assirent sur des banquettes rouges face à face. C'était la première fois qu'ils mangeaient à la même table, cela perturba le sans-alter qui fuyait les yeux ennuyés de son camarade. Ce dernier croqua dans son hamburger comme une bête affamée, puis s'exprima la bouche encore peine :

- C'étaient des robots à détruire. Entre un et trois points. Notre terrain était une fausse ville. J'ai fait soixante-douze points et onze sauvetages, tu crois que ça suffira ?

- J'en étais sûr ! Le passionné venait de perdre sa timidité. Son esprit d'analyse avait pris le dessus... Heu, ça m'a l'air d'être un bon score. Honnêtement, s'ils ne te électionnent pas, alors c'est qu'ils ne savent pas reconnaître le potentiel chez leurs élèves. Ce qui est tout bonnement impossible, puisque Yuei est le meilleur lycée et qu'il a formé les meilleurs héros...

Bakugo n'était pas d'humeur à écouter le nerd déballer son encyclopédie sur Yuei. Il se permit alors de le couper dans son élan :

- P't'être bien, mais ils sont tarés d'nous avoir ramené des robots aussi balèzes ! Qu'est-ce qu'ils n'ont pas compris dans l'mot « examen » ?!

- Comme Yuei n'engage que des héros, il n'y a pas assez de professeurs disponibles pour gérer autant d'élèves. De plus, le corps enseignant qui doit probablement servir de jury est plus apte à observer les sessions d'examens en décalé. Ils font ainsi un premier tri entre ceux qu'ils préfèrent et ceux qui n'ont pas la carrure. Et puis... ils n'allaient pas embaucher de vrais vilains pour te faire plaisir Kacchan ! L'analyste se mit à rire à sa propre plaisanterie.

L'explosif se contenta d'un « tch » qui signifiait entres autre « t'es une cause perdue Deku ».

- Au moins, ils ont Recovery girl. Ils peuvent donc se permettre de pousser la difficulté, fit remarquer le vert avant de prendre une gorgée d'Icy Tea* promouvue par une héroïne à l'alter de glace sur la canette.

Le blond aux airs agressifs prit quelques secondes pour réfléchir à ce qui venait d'être dit. Izuku le voyait rarement aussi déconnecté de la réalité :

- Leurs robots ont exclu toutes les personnes qui n'avaient pas d'alters physiques... J'suis pas sûr que c'était très juste comme choix. J'veux dire, si j'avais eu un alter qui ne s'utilise que sur des gens, je n'aurais eu aucune chance contre Godzilla...

- Godzi... quoi ?! Ils ont ramené le héros Godzillo à l'examen ?! Mais il est sensé être aux Etats-Unis en ce moment ?

- Non, non, t'emballe pas ! C'était juste un robot géant qui ne valait aucun point. J'sais même pas qui c'est ton « Godzillo ».

- Comment tu peux dire « juste » un robot géant ?! T'as fini blessé quand-même ! s'indigna le vert en se penchant par-dessus la table.

Bakugo fut obligé de tout lui réexpliquer depuis le début pour dissiper les malentendus. Son récit les occupa durant la moitié du repas, jusqu'à ce qu'une sonnerie de téléphone s'interpose entre eux :

- Allo ?

- Izuku chéri, c'est maman. Ton examen c'est bien passé ? Tu ne t'es pas perdu en chemin ? Est-ce que tu as bien bu avant ? Quand rentres-tu à la maison ?

Le garçon se senti soudainement mal : il avait oublié de prévenir sa mère qu'il ne rentrerait pas directement à la maison. Maintenant, elle se faisait du souci à cause de lui...

- Tout va bien maman ! J'ai fait de mon mieux et j'ai pu tout finir dans les temps. Je n'ai pas trouvé les questions très difficiles, tu sais. La filière générale de Yuei est comme n'importe quel autre lycée... Le sans-alter savait comment rassurer sa mère de ses angoisses. Il s'adressait à elle d'une voix douce et bienveillante.

- Je suis fière de toi Izuku ! On pourra fêter ça en mangeant du Katsudon ? D'ailleurs, où es-tu ?

Katsuki lu de la détresse dans les yeux globuleux de son camarade. Toutefois, il resta silencieux, parce qu'il estimait qu'il n'avait pas besoin d'intervenir.

- Enfaîte... je suis au WcDo avec Kacchan, tu n'as pas besoin de m'attendre. Désolé...

Contrairement à ses attentes, Inko ne fut ni déçue, ni énervée :

- Oh, vous êtes finalement redevenus amis ? D'accord, je vais me débrouiller. Ce qui compte pour moi, c'est que tu t'amuses ! On se fera ça ce soir sans faute !

Le maladroit ne su quoi répondre. Il se mit à bafouiller jusqu'à ce qu'une réponse compréhensible sorte de sa bouche. Après ça, il raccrocha l'appel, honteux que Kacchan ait pu entendre leur conversation et les bisous d'au revoir de sa mère.

Inko venait de lui faire prendre conscience que lui et Kacchan se comportaient comme des amis. Au départ, il avait tout fait pour se convaincre du contraire, qu'il ne faisait que l'aider par bonne conscience pour lui éviter de devenir un vilain enragé... Mais c'était devenu trop évident pour continuer à le nier.

Ils étaient redevenus amis. Comme avant qu'il n'ait été diagnostiqué sans-alter.

« Amis » Ce mot sonnait faux quand il détaillait les pupilles enflammés du prodige. Il ne pouvait pas être l'ami de son ancien harceleur, ils n'avaient rien en commun. Même s'il avait changé au plus profond de lui ? Qu'il regrettait ses actes violents dont il n'avait pas été entièrement responsable ? Qu'il prenait sa défense devant tout sa classe en assumant tout ?

Non, non, non ! Ce n'était pas envisageable. Bakugo était le pire des enfoirés ! Il lui avait fait tant de mal, tant de fois... ! Devenir l'ami de ce garçon impulsif reviendrait à accepter que ces souffrances n'eussent pas existées. Or, c'était complètement faux !

« Tu n'as qu'à monter sur le toit de l'école et sauter. Ensuite, réincarne-toi avec un alter. » L'impuissant cru réentendre Kacchan prononcer ces douloureux mots en face de lui. Le visage si passif qu'on aurait dit qu'il n'était pas humain.

Cette simple phrase étouffa l'étincelle de vie qui poussait Izuku à persévérer depuis un an. Depuis qu'il avait essayer de suivre son conseil déraisonnable.

Ce Kacchan-là n'existe plus. Tout comme ce Deku-là, se répétait-il, tremblant.

Que lui était-il passé par la tête pour l'inciter au suicide sur un ton de plaisanterie ? Plaisantait-il à ce moment-là ?!

Le vert dont le rythme cardiaque augmentait aurait voulu lui poser la question. Mais son corps restait figé. C'était au-dessus de ses forces.

Kacchan ne sera jamais un ami comme Toga. C'est... c'est... Un cas particulier, s'accorda-t-il à penser.

Prit dans un dilemme empoisonné, Izuku se fit ramener à la réalité par la source du problème :

- Oi, Deku ? Je te parle !

Son portable encore collé à son oreille, le vert se mit à paniquer et se fondre en excuses.

- Je disais : Tante Inko est géniale.

Pourquoi lui disait-il cela si solennellement tout à coup ?

- Oh, oui, mais parfois, elle en fait un peu trop... mitigea Midoria.

- Faut dire qu'elle avait de quoi s'inquiéter, avant. Maintenant, j'fais presque plus l'poids contre toi !

Le sans-alter se senti gêné par le sous-entendu et d'être autant valorisé pour les actes de Toga. En même temps, son camarade ne pouvait pas deviner ce qu'il c'était vraiment passé...

- Tu as bien évolué depuis, moi je n'aurais rien pu faire contre ce zéro pointeur !

- Bah, tien ! C'est c'que je disais, l'examen de Yuei n'est pas équitable. Si ce robot avait été d'vrais vilains, moi j'pari que tu leur aurais explosé la tronche ! s'éprit le blond avec un grand sérieux.

- Ah, ah, t'exagère Kacchan, je ne suis pas du tout au niveau d'un pro... Je laisserai ces vilains volontiers à Eraser Head ! Izuku souriait timidement pour cacher qu'à l'intérieur, il repensait au carnage qu'avait été son premier combat officiel contre la professeure avec l'alter d'écholocalisation. Mieux valait qu'il ne combatte plus jamais... !

- Encore le SDF ? Tu l'adores celui-là.

- C'est ce qui se rapproche le plus d'un héros sans-alter, il m'inspire beaucoup !

- Alors il a tout mon respect ! renchéri l'explosif en volant quelques nuggets à son camarade.

Leur virée au WcDo traîna, dans une lassitude apaisante. Quand ils eurent fini, ils prirent le train du retour ensemble, puis Izuku changea de direction pour Oridera.



 ~~~



Entrer dans le bureau de la psychologue en sachant que c'était la dernière fois de sa vie lui fit tout drôle. Chaque élément du décor serait figé à jamais dans sa mémoire. Il avait la sensation qu'il y serait le bienvenu quand il en aurait besoin.

La femme à chaussures sans talon écoutait attentivement ce qu'il racontait, prenant quelques notes sur un carnet noir. Izuku lui devait tellement ! Elle ne se contentait pas d'écouter, elle lui donnait de nombreuses pistes de réflexions. Parfois, ils réfléchissaient ensemble sur des points de philosophie ou des rouages de la société qui le faisait souffrir.

- A vrai dire, je m'en veux d'être toujours si maladroit. J'ai déclenché l'alarme incendie durant un de mes entretiens pour ingérer un lycée en pensant que c'était la solution à leur test pratique... Ou bien des fois, je me couvre de honte en m'enfonçant dans mes erreurs ! J'en ai marre d'être à côté de la plaque, qu'est ce que cloche chez moi à la fin ?

- Tu n'es pas à côté de la plaque Midoria. La maladresse vient de coup de fatigue, d'inattention... Je pense que la maladresse que tu me décris n'en est pas vraiment. Tu as un esprit très créatif et il t'arrive de voir plus de possibilité et de combinaisons que les autres. Tu fais aussi très facilement abstraction du regard extérieur étant donné qu'il était hostile pour toi à Oridera. C'est toi qui décides du niveau de honte sur tes épaules, pas les autres. En soi, faire des erreurs n'a rien de honteux, c'est à la base de toute évolution.

- Sur quoi devrais-travailler alors ? Je ne pourrais jamais changer ce trait de caractère ?

- Humm, être moins exigeant avec toi-même ? Réfléchir aux conséquences de certains de tes choix dans des moments critiques ?

- Vous pensez que je suis dur avec moi-même madame ?

- Tu m'as dit que tu admirais beaucoup All Might et que tu voulais être comme lui quand tu étais petit. Ce n'est pas n'importe quel héros, c'est le plus valorisé de tous. Et tu voulais être exactement comme lui. Sans même t'en rendre compte, tu te plaçais la barre très haute. Ça entraîne de grandes déceptions car ces attentes sont irréalisables en général... Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. La femme se gratta le bout du nez, faisant une courte pause. Tu as une basse estime de toi, mais tu restes très exigeant. Ces déséquilibres sont souvent le résultat de situations familiales particulières.

- J'ai pourtant des parents normaux, ils ont fait de leur mieux pour m'élever correctement et subvenir à mes besoins.

- Justement ! Ils ont beaucoup sacrifié pour toi, notamment ta mère dont tu m'as dit qu'elle était très anxieuse. Et tu as l'impression que tu n'as pas le droit de les décevoir. Tu as déjà vu une immense déception dans leurs yeux quand on t'a diagnostiqué sans alter, ce sont les souvenirs les plus marquants de ton enfance. Depuis, tu as ce vide à combler, parce que tu sais que sinon, tu seras toujours un poids pour eux car tu n'es pas un enfant standard. Mais ce raisonnement inconscient est absurde. Les parents normalement constitués aiment inconditionnellement leur enfant. Ils n'attendent rien d'autre de toi que tu t'épanouisses à ta manière. Tout ce que tu as à faire en retour, c'est respecter les efforts qu'ils font pour toi et les aimer de tout ton cœur.

Le vert n'en revenait pas : cette psychologue lisait en lui comme dans un livre ouvert ! Elle se souvenait de choses qu'il avait dit il y a des mois et sa réponse était on-ne-peut-plus-vraie.

- La plupart du temps, je ne veux pas ajouter des soucis à ma mère. Je voyais bien qu'elle était dépassée par les événements, qu'elle n'avait plus de temps pour elle et qu'elle en souffrait... Elle va mieux maintenant, mais je ne sais pas trop ce qui a changé de d'habitude. Mon père est toujours absent, elle a toujours plein de travail...

- Ce qui a changé Midoria, c'est que tu as reprit ta vie en main et qu'elle voit que tu trouves ta voie. Savoir que son enfant est perdu peut être un énorme stress pour des parents. Et puis tu essayes de prendre soin d'elle, tu l'aides de plus en plus et ça allège sa charge de travail. Je suis contente pour vous si ça va mieux.

- Oui, c'est vrai. Le garçon leva les yeux au ciel, cherchant ses mots. On fait plus d'activités ensemble, ça me rappelle quand j'étais petit, elle m'accordait beaucoup de son temps pour jouer aux héros.

- Et ton père ? Qu'elle place a-t-il dans ta vie ? Tu ne m'en parle pas souvent...

Ennuyé, Izuku évoqua la situation à contre-cœur :

- Il n'est jamais là, son travail est plus important que moi. Et je ne devrais pas lui en vouloir car il nous fait vivre, mais je suis toujours en colère quand il repousse la date de son retour. Je n'ai jamais su ce qu'il en était vraiment, mais j'ai toujours eu l'impression qu'il avait fuit à l'étranger parce qu'élever un enfant sans-alter lui fait peur. Pour moi, ce n'est qu'une voix dans le combiné, et puis il n'a pas idée de ce que je vis au quotidien puisqu'il est à l'autre bout du monde !

La professionnelle avait de nombreuses choses à marquer dans son carnet. L'adolescent se doutait que la relation parents-enfant était une mine d'or pour analyser une personne.

- Dans le modèle social Japonais, la mère est plus présente que le père pour élever l'enfant. Ça fait que les petits garçons recherchent sans arrêt une figure masculine pour se construire, car la leur n'est pas suffisante. Ta figure masculine a fini par devenir le héros que tu admirais. Même si tu ne le connaissais pas, tu le voyais partout dans les médiats, il t'est familier et le fait qu'il soit une chimère t'a permis de lui donner les qualités que tu désirais. Mais quand ton vrai père se manifeste de nouveau, le manque se fait ressentir et ça te frustre. Tu as le droit d'être énervé de cette situation instable. Et si tu te poses des questions, n'hésite pas à lui demander en personne : tu seras fixé.

Lui poser directement la question ? Cela ne ferait-il pas éclater une dispute ? D'autres vérités qu'il ne voulait pas entendre ? Le jeune sentait que s'il passait le pas, ce serait à double tranchant.

- Je ne sais pas, je vais y réfléchir... All Might aurait fait un père parfait en effet, mais il est très occupé et puis je l'ai rencontré en personne, il n'a rien de celui que j'imaginais. Izuku eut un rictus d'amusement en faisant la comparaison mentale. Cet homme avait presque une double personnalité, entre un rabougrit dépressif et un bodybuildeur ultra optimiste... Le collégien n'arrivait pas à comprendre comment un tel mélange pouvait exister !

Le rendez-vous lui paru plus long que d'habitude. Le vert évoqua un millier de sujets en passant d'un à un autre assez futilement. La psychologue l'écoutait s'inquiéter pour son avenir. Le changement lui faisait peur, surtout quand il échappait à son contrôle. Izuku avait fourni des efforts, mais il ne s'attendait pas à autant de résultats. Cela le faisait douter quant à la légitimité de son succès sur son blog ou bien du métier qui serait le mieux pour son profil.

De la confusion ressortait de son récit. Le passionné avait eu la chance d'interviewer des professionnels, et ces derniers ne l'avait pas sous-estimé sous prétexte qu'il tenait un blog amateur. Au contraire, ils s'adressaient à lui avait autant de respect et de sérieux qu'à un journaliste renommé. Pouvait-il alors dire qu'il en était un ? Son anonymat ne deviendrait-il pas rapidement un problème ? Tout le monde le prenait pour un adulte, et il avait l'impression de leur mentir de ce fait.

- Le syndrome de l'imposteur est commun chez les personnes qui connaissant un succès soudain. Mais personne d'autre que toi et ton équipe de modérateurs n'a pu créer ce blog. Alors le mérite vous revient ! Les gens apprécient ton travail tel que tu es. Alors si tu n'en ressens pas personnellement le besoin, tu n'as aucune raison de changer ou de dévoiler ta vie privée. Prend les choses comme elles te viennent : Si tu as envie de faire des interviews ton activité principale, lance-toi dans cette direction et les autres devront l'accepter. A contrario, si tu préfère prendre ton temps et voir le blog comme un passe-temps au second plan, rien ne te retient !

Izuku afficha une expression contradictoire :

- Quand vous le dite ça a l'air si simple...

- Tu es très exigeant avec toi-même sur ce point. Tu ne t'autorise pas le succès parce que crois que tu ne seras jamais à la hauteur comparée aux autres enfants qui ont des alters, quoi que tu fasses. Tu ne t'en rends pas compte, mais moi je vois un garçon très courageux qui se donne bien plus les moyens que n'importe qui d'autre. Tes camarades se reposent sur leur alter, ils croient que tout est acquis pour eux, mais ils se trompent : Alors que toi, tu trace ta route sans rien pour te retenir, toujours aussi créatif !

- Vous êtes en train de dire que je devrais voir mon absence d'alter comme un avantage plutôt qu'un défaut ?

La femme aux tâches hexagonales lui fit un sourire rassurant.

- Tout à fait. Le corps est une chose incroyable : si tu perds la vue, ton ouïe se décuplera pour combler ce manque. Tu n'as pas d'alter, mais tu as l'esprit plus vif.

Le portable posé sur la grande table se mit à vibrer, annonçant la fin de la séance. Izuku l'avait complètement oublié jusque-là. Il venait de le couper dans sa profonde réflexion.

- Oh, c'est l'heure ! Elle prit l'objet puis l'éteignit. Ça a été un réel plaisir pour moi de t'avoir suivi cette année, malheureusement mon secteur ne s'étend pas aux lycées...

- Merci beaucoup de m'avoir écouté ! Vos conseils m'ont aidé à chaque fois ! Ne vous en faites pas, ma mère a prit rendez-vous avec la psychologue spécialisée en EMDR que vous m'aviez recommandé. Je vais donc continuer à être suivi à la rentrée.

- C'est parfait alors ! Prend soin de toi Midoria. La professionnelle se leva, invitant le garçon à prendre la sortie.

Izuku ressenti un pincement au cœur. Il ne voulait pas lui dire adieu. Pas qu'il avait encore besoin d'elle, mais il lui devait tant...

Le vert se retourna, prenant la femme dans ses bras en étouffant des larmes de nostalgie :

- Vous avez été mon meilleur partenaire de discussion madame ! S'écria-t-il sans la regarder.

Déstabilisée, la professionnelle posa ses mains sur les épaules d'Izuku et lui assura que c'était également le cas pour elle.

Tremblant, le vert quitta la salle en essuyant ses larmes silencieuses.

- Au revoir madame !

- Au revoir Midoria.

Pleurer c'est pour les bébés Izuku, se reprit-il en reniflant une fois loin de la porte de son bureau. Mais elle me manque déjà tellement... !



* J'ai changé les marques car c'est une fiction et qu'ainsi c'est plus drôle.

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