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Chapitre 30- Dernière ligne droite.

Izuku avait débuté une semaine mouvementée : Le mot du jour était à la préparation. Que ce soit pour affronter les redoutables examens d'entrée des lycées privées ou pour leur partiels de fin d'année. Bien que le studieux ait régulièrement révisé avec sérieux, les trois jours où s'enchaînaient les évaluations n'en était pas moins épuisante. Le vert appréciait la venue des examens, car le niveau des exercices était plus ardu que d'habitude. Il relevait ces petits défis les uns après les autres sans douter de lui une seconde. Si cela pouvait bien mouvementer sa vie...

Le collégien ne ressenti rien de particulier en quittant pour la dernière fois ses professeurs. Il avait déposé le tas de feuilles de sa rangée sur le bureau surélevé en soutenant le regard ennuyé de l'adulte. Ces derniers pouvaient s'efforcer d'avoir l'air bienveillants aux premiers abords, ils avaient participé durant de longues années à son harcèlement par le simple fait d'ignorer sa détresse. La discrimination. Les blessures. Les mauvaises blagues. Les petites insultes grattées sur le dossier de sa chaise. Les rumeurs...

Trop généreux, le vert avait décidé de laisser ces souvenirs derrières les barreaux du portail d'Oridera. Ces tragiques événements disparaîtraient avec Deku. Il ne serait pas celui qui répondait à la violence par encore plus de violence.

Le garçon au sac jaune fluo quitta ainsi son établissement sans regrets, plutôt impatient et stressé à l'idée de jouer son avenir à un autre concours d'admission. Autour de lui, les citadins s'activaient avec une touche de gaieté en constatant les fleurs sortir de terre. Ils espéraient que les vacances et la rentrée prochaine seraient synonymes de changement. Izuku n'aurait su leur donner tort ou raison. Il en aurait une idée plus claire en se rendant au lycée Kakeyama.

La tête haute, il s'accrocha de toutes ses forces à ses anses en descendant de l'arrêt de bus. Tout comme lui, de nombreux étudiants en uniformes foulaient les pavés ocres au pied du complexe de bâtiments d'un style traditionnel. En pleine ville de Gôjiku, voisine de Musutafu, l'établissement faisait tache. Ses arches en bois et ses parcelles de jardin japonais donnaient un véritable charme à cet endroit coupé des influences extérieures. Un nœud au ventre, Izuku suivit les pancartes qui le guidèrent jusqu'à une grande salle aménagée pour les examens de grande ampleur. Il installa ses affaires calmement, (quoique légèrement tremblant) puis regarda intensément les aiguilles de la géante horloge en face de lui trotter. Son attention dériva sur le porte-clé Voodoo de Numéro treize qui pendait à son sac accroché sur le côté de son bureau. Le porte-clef n'était pas un porte-bonheur, mais Izuku était persuadé qu'il avait une influence sur son Destin. Quand il le zyeutait, il entendait la voix désaccordée de Toga qui l'encourageait dans un coin de sa tête. Il n'était plus seul, et il n'avait aucune raison de rater ses épreuves. Dix longues minutes plus tard, un homme doté de cornes de taureau et à la peau mate se présenta puis donna le signal pour retourner leur dossier.

La première partie des questions portaient sur le programme de dernière année de collège. Les notions étaient plutôt pointues, Izuku compris rapidement que l'on testait sa mémoire. La suite comportait principalement de la culture générale. On lui demanda également de rédiger des analyses de discours célèbres, sûrement pour mesurer son niveau d'intérêt dans les domaines de la communication médiatique. Il fallait dire que ce lycée se démarquait par son extraordinaire club de journalisme qui rassemblait à lui tout seul la moitié des élèves et qui profitait de nombreux avantages. Le club disposait de sa propre gazette renouvelée toutes les semaines, d'une fréquence radio publique et d'assez de matériel pour réaliser des documentaires. Sans compter les contacts qu'offraient l'école ou bien ses entreprises partenaires qui accueillaient les élèves en stage. Kakeyama formait des journalistes d'exception avant même qu'ils ne soient entrés dans des cursus universitaires spécialisés.

Pour un fan de héros comme Midoria, cette école était un rêve. S'il entrait dans cet établissement, son blog deviendrait un réel projet professionnel, et il pourrait éditer une ribambelle d'encyclopédies héroïques sans la moindre complication !

Absorbé par l'idéalisation qu'il se faisait de sa future scolarité à Kakeyama, le vert traquait le moindre détail, le moindre procédé littéraire utilisés dans les discours pour compléter son analyse. L'adolescent se sentait dans son élément, comme un aigle repérerait sa proie à des dizaines de mètres d'altitude avec une précision déconcertante. Il devait avouer qu'il s'amusait beaucoup sur cet exercice, et se permettait quelques fantaisies.

Vint ensuite la dernière page de leur dossier. Celle-ci ne comprenait qu'une seule question qui tenait en une phrase : « Si vous deviez interviewer le héros All Might, quelles questions lui poseriez-vous ? (5 questions maximum) »

L'analyste senti le flot de ses pensées se dérober à lui en face de cette question. Il acceptait tout à fait que les examinateurs aient choisi une des personnalités les plus incontournables de leur époque afin de ne désavantager personne... Mais ce choix, comme une farce du Destin, faisait résonner en lui énormément de choses. A vrai dire, presque toute son enfance, ses rêves et ses désillusions, la fois où il avait songé à sauter des bras du héros dans le vide... Cette figure inébranlable avait apporté dans la vie des Midoria des sourires et du courage, mais le revers avait été trop dur à supporter. La seule mention de son nom de héros représentait un standard très exigeant qui l'avait plus éloigné que jamais du métier de héros.

Après avoir discuté avec l'homme le plus mystérieux du pays, le vert était forcé de constater que le pauvre homme avait très vite été dépassé par son propre symbole. Qu'il était prisonnier de son sourire qui cachait en réalité toute l'immensité de la pression qu'il devait endurer depuis des années. Qu'il aurait pu être un sans-alter sans intérêt, exactement comme lui.

All Might avait juste été le sans-alter le plus chanceux de la planète. Izuku aurait pu être à son tour un sans-alter très chanceux, mais il avait préféré refuser un cadeau qui devait sûrement être empoisonné. Voilà qui il était : Un sens-alter si malin, qu'il ferait oublier au monde entier qu'il n'a aucun pouvoir !

En imaginant se poser les questions à lui-même, Izuku s'engagea avec détermination dans sa rédaction :


« 1) Quelles sont les injustices en particulier qui vous ont motivé à vous engager sur la voie de l'héroïsme ?

2) Accepteriez-vous que la paix revienne dans le monde, même si cela engendrerait la disparition des alters ?

3) Si vous appreniez que vous mourrez dans l'accomplissement de votre devoir, auriez-vous des choses à regretter ?

4) Vous sentez-vous concernés par le mouvement qui revendique plus de protection pour la vie privée des héros ?

5) Que diriez-vous au prochain symbole de la paix si vous le rencontriez en personne ? »


Toute la subtilité de l'expression écrite demeurait dans l'originalité. Les célébrités avaient déjà été une infinité de fois interviewé et le but était de proposer des questions plus pertinentes et démarquées que celles des autres journalistes. Des réponses qui apporterait quelque chose d'inédit aux spectateurs.

Izuku lisait à travers cette question « montrez-nous que vous êtes dignes de notre école ». Chaque question dépeignait une personnalité et devait en même temps prouver la valeur de l'intervieweur. Pourquoi lui parmi tant d'autre ?

Parce que mon absence d'alter me confère un point de vue unique dont la société aurait bien besoin ! estima le collégien en posant fièrement son stylo. La relecture de son travail terminée, il se remit à admirer son porte-clef ainsi que l'horloge qui indiquait qu'il était en avance d'un quart d'heure.

Les interviews, du gâteau ! songea-t-il avec un rictus sur le bout des lèvres. A croire que cet examen avait été conçu spécialement pour lui...



  ~~~



L'après-midi, le collégien enchaîna avec l'entretien de sélection de son second choix : le lycée Sendai Gakkô. Midoria avait pris un créneau horaire suffisant pour lui laisser le temps de manger et de faire le déplacement entre les deux écoles qui n'étaient pas toutes près. Les Midoria étaient toujours très organisés et malgré cela, ils trouvaient le moyen de stresser !

Le stress lui avait fait engloutir tout son bento d'une traite. Izuku s'en voulu, surtout qu'on l'avait prévenu que son prochain entretien serait composé d'une partie questions-réponses pour rendre compte de sa motivation, puis d'une partie pratique où il devrait combattre contre un professeur de judo. Sendai Gakkô était une école qui ne proposait à ses élèves uniquement des clubs sportifs : Kendo, art martiaux, football américain... Une grande partie de la moyenne annuelle était basée sur les performances physiques car c'était le premier atout d'un bon policier !

Le maladroit fit de son mieux pour lutter contre une éventuelle nausée qui pourrait contrecarrer sa performance physique. Il se mit malgré-lui à faire une famille de lapin en origami avec les feuilles de brouillon de son précédant examen pendant qu'il patientait que son tour vienne dans une salle d'attente.

Un garçon à moitié cerf sorti de la salle d'examen qui s'avérait être un grand gymnase. Il ne semblait pas très satisfait de lui, retenant des larmes douloureuses. En le voyant, le vert fourra précipitamment ses papiers au fond de son sac quasiement vide et commença à se mordiller les lèvres.

Était-ce si difficile ? Le garçon avait pourtant l'air d'être musclé et intelligeant. Peut-être n'était-il pas assez déterminé au goût du jury ?!

Le timide Izuku sursauta quand il entendit son nom sortir de la bouche d'un adulte en tenue de judoka à l'entrée du gymnase. Il serra son cartable contre son ventre et prit dans le creux de sa main le porte-clef Voodoo.

Persévérance, courage, sensibilité, honnêteté, altruisme, conscience, observation, respect, rapidité et fidélité, se répétait-il intérieurement. Il ne lui restait plus qu'à convaincre une rangée d'inconnus que ces qualités feraient de lui un bon élève de Sendai Gakkô...

Le candidat prit place sur la chaise qu'on lui présenta du regard. Son sac tomba dans un petit bruit sourd à ses pieds. N'ayant plus rien à serrer pour passer son anxiété, le garçon incertain contractait ses doigts contre le tissu de sa tenue de sport. Celle-ci renvoyait des reflets brillants comme l'aurait fait du satin. Dans une posture tendue, mains sur les genoux, Izuku regardait les membres du jury en face de lui. Ils étaient six, postés derrière une rangée de tables. Certains relisaient des documents regroupés dans des lutins, probablement son dossier scolaire qui avait été dupliqué. Parmi eux, s'installa le professeur de judo, porteur d'une ceinture noire.

Dans un silence accompagné d'un sérieux troublant, la présidente du jury, une femme âgée en tailleur violet, engagea la conversation :

- Bonjour, Midoria Izuku. Je suis madame Seku, la directrice de Sendai Gakkô. Si mes collègues sont prêts, j'aimerai commencer cet entretien.

Les collègues en question levèrent le nez de leurs feuilles puis hochèrent positivement de la tête.

Le garçon aux cheveux ébouriffés, salua les adultes à son tour, dans un respect un peu trop forcé.

- Bien. Pour commencer, nous aimerions savoir ce qui t'a amené à te présenter à cet entretien.

Le vert répondit le plus honnêtement possible. Il n'avait qu'à dire la vérité, mais restait à choisir les bons mots....

- J'ai toujours voulu aider autour de moi, contribuer à rendre mon pays plus sécurisé et juste. Je me sens concerné par les injustices depuis que j'en suis témoin au quotidien : des quartiers régulièrement détruits par des vilains, des discriminations liée aux alters perpétrées en publique, des trafics de drogue démantelés dont on entend parler aux infos... Les gens trouvent cela presque normal que ses problèmes se règlent tout seuls et ne s'en inquiètent plus. Mais pour ma part, je sais que c'est ainsi que grâce au travail acharné des brigades de police que la justice est rétablie. Je suis prêt à donner mon maximum si c'est pour rendre le sourire et l'insouciance à des familles. Je veux devenir une personne forte et disciplinée pour un jour intégrer les forces de police, c'est pour cela que je me présente aujourd'hui dans votre illustre école ! Izuku termina sa phrase en se levant d'un bon, à moitié en train de crier.

Illustre ? C'est trop exagéré ! Ils ne vont pas me prendre au sérieux si je leur sors ça ! paniquait-il sans en laisser paraître un signe. Le garçon réalisa qu'il s'était levé sans raison et fut pris de honte. S'excusant d'une voix presque inaudible, il se rassit doucement, comme si cela pouvait faire oublier son excès de zèle, probablement dû au stress.

- Ce que vous dites est très intéressant. Vos résultats scolaires en disent beaucoup de votre détermination à viser l'excellence. Cependant, j'ai bien peur que votre niveau en sport soit un peu faible par rapport à l'importance que nous accordons à l'activité physique dans notre établissement...

Izuku s'y attendait. Son estomac se tordit à l'idée que ses craintes deviennent réalité. Dans ses moments-là, il avait le sentiment que c'était précisément parce qu'il s'était projeté dans l'avenir que ses prophéties s'autoréalisaient.

Armé de tout son courage, l'adolescent prit une petite respiration avant de s'expliquer :

- Je ne pratique pas d'activité sportive dans le cadre d'une association ou de l'école, certes, mais cela ne veut pas dire que je n'en pratique pas. Vous savez, j'ai toute ma vie été sous-estimé à cause de mon absence d'alter. Laissez-moi une chance lors de l'épreuve pratique, et vous verrez de quoi je suis capable.

Les adultes furent tous très intrigués par le pari du sans-alter qui affichait une expression lassée. Les gens étaient comme Kacchan : il suffisait de titiller leur curiosité pour les mener par le bout du nez !

La directrice tomba dans sa toile :

- Alors je vous propose de commencer l'épreuve pratique de ce pas. Monsieur Habashi ? Je vous laisse faire.

Quoi ? Là, tout de suite ?! s'étonna le garçon. Mais je n'ai pas fini de répondre à leurs questions... !

Izuku dû reconnaître qu'il venait d'être prit de court. Il ne pensait pas que le jury sauterait une étape juste pour satisfaire leur curiosité ! Le judoka se leva et approcha à grands pas vers le parterre de tatamis disposé derrière eux. Le maladroit relativisait comme il pouvait, se disant qu'il aurait bien finit par y passer. Il écouta attentivement les consignes de l'exercice puis se mit à faire tourner son cerveau à plein régime :

- Les règles sont simples, vous devez me passer les menottes dans le temps imparti. Vous avez carte banche temps que vous n'utilisez pas d'alter et que personne ne soit blessé.

- D'accord. Le vert reçut les menottes en question tout en regardant les mains de son futur adversaire avec incertitude.

La directrice plaça au-devant de sa table un gros compte-à-rebours digital qui affichait le chiffre 5. Il aurait donc cinq minutes à tout casser. Était-ce au moins possible de réussir l'exercice ? Ou ce dernier était pensé pour être irréalisable, mais permettait de voir la démarche de l'élève quand il se retrouve bloqué ?

Déjà en tenue de sport, Izuku n'avait plus qu'à se déchausser et monter sur les tatamis. Le judoka ceinture noire monta à son tour, souriant gentiment au garçon qui ne faisait pas la moitié de sa carrure. L'homme était grand et compact, rien de bon pour le gringalet désemparé. Respectueusement, le professeur le salua en soignant ses poings en baissant la tête. Le jury qui servirait également d'arbitre leur donna le signal de départ :

- Prêts ? Engagez !

Izuku ne laissa pas le temps au professeur d'engager le premier mouvement, il s'élança sur son adversaire, comme Toga lui avait récemment apprit. Il se doutait qu'un maître de judo avait plus d'un tour dans son sac pour rendre chacune de ses tentatives de blocage vaines. Mais après tout, ce n'était qu'une évaluation de compétences et le professeur n'avait pas de raison d'avoir recourt à un niveau de difficulté aussi avancé.

Arrivé au niveau de l'adulte, le garçon fit croire qu'il avait l'intention de lui attraper le bras en s'orientant plus vers la droite et en scrutant fermement ses mains. Sa feinte suffit à tromper son adversaire qui éloigna son poignet puis se prépara à lui faire une balayette par le bas en l'entourant de son bras gauche. Le vert attendit le dernier instant pour rebondir sur son pied d'appui et virer dans le sens inverse avec une grande agilité. Il évita de justesse la jambe du judoka qui croyait pourvoir le priver de ses appuis pour ainsi le faire chuter.

Comme un animal qui suivait ses instincts, le sans-alter exécutait en un clin d'œil sa prise. Chaque seconde comptait. Il s'enroula autour de l'homme dans une sorte de pirouette dansante qui plia, retourna son bras puis le coinça dans son dos. Pris au piège, le professeur tenta à deux reprises de se défaire de la clé de bras, quand il senti d'Izuku venait de lui attacher la paire de menottes au premier poignet, il changea de tactique. Brusquement, il se jeta en arrière, légèrement décalé, espérant emmener le vert dans sa chute et le plaquer au sol par son poids, sans l'étouffer non plus.

A l'affut du moindre mouvement de son adversaire, l'analyste senti le professeur plier ses jambes pour prendre son élan. Il comprit aussitôt qu'il devait immédiatement s'éloigner avant que son piège ne se retourne contre lui. Sans lâcher ses menottes, l'adolescent fit un pas sur le côté, mais se fit malgré-lui tirer vers le bas. En tombant sur son adversaire, Izuku eut le réflexe de plaquer son avant-bras libre sur le poitrail couvert de tunique blanche. Ainsi, il empêchait l'adulte de se relever pour contre-attaquer. A la place, il lui agrippa les biceps et commença à agiter ses jambes afin de reverser le vert qui le chevauchait.

Il continue de me sous-estimer ! Constata-t-il, désabusé. Cela arrangeait le gringalet car il avait justement basé sa tactique sur ce défaut. Le fait que le professeur s'était mis à lui agripper les bras lui laissait une infime occasion de menotter son second poignet car ce dernier s'immobilisait et se tenait à sa portée.

Izuku fut forcé de faire une galipette avant parce que la force du judoka ainsi que ses jambes repliées l'avaient propulsé dans ce sens. Il venait de lâcher son adversaire et se retrouvait allongé loin de lui. Le vert s'arrêta de bouger. Il se sentait bien, là, à contempler le plafond, le souffle court. Le collégien affichait un sourire triomphant, relâchant la pression qu'il avait accumulée depuis le début de la journée.

- Bravo jeune homme, vous avez réussi l'exercice en une minute vingt-trois. Annonça la directrice en notant ses résultats sur une fiche.

Ramené de force à la réalité, le vert se releva et salua le professeur menotté pour sa performance. Ce dernier revint vers ses collègues, encore sous le choc qu'un gamin l'ait mené en bateau tout du long. On le libéra de ses menottes à l'aide d'une petite clef, il put se rechausser et s'assoir sans un mot.

- Nous sommes ravis de voir que vous savez vous débrouiller en combat rapproché. Où avez-vous appris à combattre ?

- Je, heu... pratique le self-défense avec mon père. Le vert avait répondu la première excuse qui lui était venue à l'esprit. Ce qu'il regretta aussitôt. Son père ? C'était bien la dernière personne à l'aider !

Izuku imaginait qu'aucun des jurys ne l'aurait pris au sérieux s'il leur avait dit la vérité. Et puis, cela importait peu au final mais il préférait éviter de s'attirer de la honte d'une quelconque manière...

La femme en violet ne fit aucune remarque mis à part hocher du chef. Elle demanda ensuite si un des professeurs avait des questions à poser avant qu'elle ne termine l'entretient. Une femme à la coupe garçonne intervenu :

- Oui, moi. J'ai une question pour Midoria.

- Je vous en prie madame Tohekai.

Madame Tohekai regarda le jeune droit dans les yeux. Une lueur de malice la traversait :

- Seriez-vous capable de maîtriser un individu avec un alter mineur avec votre technique ?

Était-ce une question piège ? Izuku avait peur de paraître trop prétentieux s'il répondait affirmativement, et de décevoir le jury s'il disait non. Il trancha entre les deux avec une grande hésitation.

- Probablement... ? Je suis navré, mais je n'ai jamais essayé.

Tous suivirent du regard la femme qui traversa la rangée de tables pour s'emparer des menottes.

- Que diriez-vous de vérifier cela avec moi ? Son sourcil droit se leva légèrement, faisant tourner les menottes autour de son doigt avec amusement.



 ~~~



C'était sûr, Izuku venait de se faire exclure de l'établissement avant même d'y avoir été admis.

En sortant trempé et fébrile du gymnase, il se refit la scène dans sa tête pour comprendre où est-ce que les choses avaient mal tournées. La double porte claqua lourdement derrière lui, mais le vacarme déjà présent rendit ce bruit inaudible. Plus personne n'attendait dans sa salle d'attente, Izuku les avait fait fuir dehors...


Sur les tatamis, le vert avait fait face à la professeure qui s'était bandé les yeux. Ce devait être une condition à l'utilisation de son alter, ce qui laissait l'analyste perplexe. Il ne savait s'il pourrait avoir une chance de gagner tant qu'il ignorait la nature de l'alter de son adversaire. Il n'eut pas vraiment le temps de se poser plus de questions que le duel débuta. Il n'y avait plus de limite de temps, mais le premier qui menotterait l'autre remporterait la victoire.

Jouait-il son admission sur ce duel ? Devait-il trouver le moyen de se démarquer ?

La brune au bandeau attendit que le gamin vienne à elle avec les menottes. Peu importe combien de fois il revint à la charge, le vert ne réussit pas à l'approcher assez pour la toucher. Il se tenait pourtant à un mètre d'elle, mais à chaque fois qu'il bougeait, sa cible se dérobait à lui avec souplesse. S'en était presque magique.

Frustré d'être aussi impuissant face à la femme qui n'essayait même pas de l'attaquer, le sans-alter battit en retraite le temps d'examiner la situation : Ce n'était pas un alter de téléportation, peut-être de la clairvoyance, ou un pourvoir psychique ? Peut-être devenait-il prévisible car elle lisait ses pensées.

Izuku décida de faire des expériences pour écarter ses hypothèses. Il songea tout d'abord à lancer ses menottes vers la femme. Si elle lisait dans ses pensées, elle devrait en profiter pour les attraper et prendre l'avantage. Mais le garçon n'obtient aucune réaction de la part de l'adulte.

Il tenta autre chose : Lentement, il s'éloigna des jurys et de son adversaire de quelques pas. S'il décidait de déclarer forfait en quittant la salle, la brune l'anticiperait et tenterait de le dissuader d'un tel acte.

- Alors, pourquoi tu t'arrêtes en si bon chemin ? Viens avec tes menottes, je t'attends !

Le jury les observait silencieusement dans l'attente d'un dénouement, ce qui mettait le vert mal à l'aise.

Il mit ses sentiments de côté et lança un regard au professeur audacieux quand il réalisa la nature de son alter : La femme souriait. Ce n'était pas là la réaction qu'aurait quelqu'un qui allait être privé du droit de se battre. Elle s'attendait à ce qu'il vienne vers elle.

Rectification : Elle croyait qu'il venait vers elle.

Dans un élan de fougue, le vert courut pieds-nus jusqu'à l'alarme incendie qu'il avait remarqué plus tôt près de l'entrée. Je n'aurais que quelques secondes pour l'atteindre avant que l'eau tombe... En se disant cela, le collégien appuya sur le bouton rouge puis se revint une dernière fois à la charge dans le vacarme des sirènes.

La professeure n'entendit pas les pieds d'Izuku courir silencieusement sur le béton, mais elle se mit en position de défense quand il revint sur le solde tatamis. C'est à ce moment-là qu'une pluie froide tomba sur la tête de la femme, et que le sans-alter n'eut qu'à la menotter sans résistance.

Elle se repérait au bruit ! Un alter d'écholocalisation ou quelque chose du genre ! Il n'avait qu'à faire beaucoup de bruit de toutes parts pour la désorienter et gagner avant qu'elle n'ait retiré son bandeau. Il venait d'avoir un éclair de génie, et était persuadé que cela convaincrait le jury définitivement !

Lorsqu'il recentra son attention sur le corps professoral, il découvrit les adultes sous les tables, dont la directrice qui avait activé son alter par surprise pour se former une sorte de parapluie de fortune en cire. Izuku ne les entendait pas très bien, mais les hommes et les femmes en tenue formelle protestaient de mécontentement, comme quoi leurs documents étaient mouillés et qu'il fallait éteindre l'alarme maintenant.

Le jeune ne réalisa l'ampleur de sa bêtise qu'après-coup : des élèves étaient encore dans l'établissement et devaient croire qu'un incendie s'était déclenché... Ne sachant plus où se mettre à moins de fondre dans le sol, le sans-alter s'excusa milles fois auprès de la directrice, presque tétanisé sur place. Il dû s'époumoner pour se faire entendre par-dessus la sonnerie stridente.

- Promettez-moi simplement que vous n'irez plus jamais activer des alarmes s'il n'a pas d'urgences...

- Je suis aussi responsable de ce désagrément, je n'aurais pas dû l'inciter à aller aussi loin. S'exprima solennellement la professeure en ouvrant ses menottes à côté de la directrice.

- Vous pouvez disposer, nous allons êtes occupés pour un moment... Vous recevrez une réponse par voie postale d'ici deux semaines. Au revoir monsieur Midoria.

La femme aux cheveux poivre et sel souffla de désespoir en voyant quelques-uns de ses collègues partir en catastrophe pour éviter la panique générale dans l'établissement quand les jets d'eau cessèrent. Elle semblait en avoir déjà vu de toutes les couleurs bien avant qu'Izuku n'entre dans sa vie...


Désemparé et surprit de ne pas avoir été plus réprimandé comme lors de l'incident du vilain gluant, le vert et son sac citron rentra chez lui avec un affreux sentiment de culpabilité. En croisant dans la grande cour des centaines d'élèves en uniformes bleus qui se rassemblaient en rangs sans comprendre ce qu'il se passait.

Je suis vraiment une énergumène... songea-t-il, fixant ses chaussures gorgées d'eau laisser des traces par terre.

Izuku pria intérieurement pour que son examen pour Yuei qui arrivait dans deux jours ne soit pas un fiasco. Et surtout, qu'il n'en soit pas la cause !

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