Chapitre 14- Question de survie
Depuis trois jours, le nerd avait tout mit en œuvre pour le rendre fou : Bakugo passait tout son temps à le chercher pour lui régler son compte, ou plutôt panser la blessure béante fait à son égo. Pour encore plus l'insulter, le minus s'amusait à le semer dans l'école, comme s'il voyait l'avenir.
En cours, bakugo ne pouvait pas se permettre de commettre une tentative de meurtre devant les professeurs, il disposait d'un minimum de bon sens. Et quand l'intercours arrivait, Deku se débrouillait toujours pour disparaître pendant que ses amis l'abordaient tel une diversion pour parler de choses tout à fait futiles.
Le midi, Izuku se réfugiait à l'infirmerie ou dans la salle des profs, prétextant avoir des soucis scolaires, et Bakugo se retrouvant face à des portes closes, finissait par aller manger avec ses camarades dehors. Sinon, ils jouaient à course-poursuite dans les couloirs, faisant tourner le blond en bourrique. S'il avait pu, il aurait détruit chacun des murs jusqu'à faire tomber le labyrinthe dans lequel le vert se cachait.
Après le cours de sport, Izuku s'était apparemment rhabillé en un temps record et Katstuki le suspectait de s'être caché dans un casier des vestiaires, mais il aurait été pris pour un idiot s'il s'amusait à ouvrir les portes une à une devant ses camarades interrogés.
Désespéré, Bakugo avait même essayé de tendre une embuscade devant chez lui le matin, avant qu'il n'aille à l'école. Lors de ses deux tentatives, personne ne se présentait, le nerd devait déjà être parti. A quelle heure se levait-il le matin ?! Pestait Katstuki avec un sourire crispé.
Il lui restait une occasion de l'attraper le soir après les cours, cependant, Bakugo ne pouvait pas se permettre de perdre des heures d'entraînement à cause d'un moucheront. Il ne lui ferait pas se plaisir. Ni d'abandonner sa chasse, ni d'abandonner ses plans pour assurer son règne à Yuei.
Quelque part, si Bakugo était aussi frustré, c'était car il refusait d'admettre qu'il était seul responsable de ce qui lui était arrivé. Izuku n'avait fait que se protéger du vilain cruel qu'il était. Il se détestait tellement, et chacun des mots du nerd le poignardaient droit dans le cœur. Il tabassait Izuku depuis des années, mais à travers sa victime, il se voyait, et voulait détruire le monstre qu'il était devenu. A toujours faire l'inverse de ce qu'il entendait... Il était devenu l'exacte opposé de son rêve. Comme le minable aimait lui rappeler lors de ses épisodes de rébellion récemment.
Bakugo pouvait accomplir une bonne action pour une fois, et laisser ce pauvre martyr fuir pour sauver sa peau, mais sa réputation en dépendait et cette générosité était au-dessus de ses forces. Les prédateurs sont faits pour chasser après tout... ? Et les sous-espèces existent pour les nourrir.
De toute manière, le vert de pourrait pas l'éviter indéfiniment. Et ce jour-là, ce serait le pire jour de son existence de sans-alter. Quand Bakugo prévoyait de démolir quelqu'un, il ne songeait jamais à « l'après ». Si la fin du monde devait être notée dans un calendrier : ce serait le vendredi 1 Novembre.
Quand le dernier élève quitta les vestiaires masculins, Izuku pu souffler et sortir prudemment de sa cachette. Il enfila son sac à dos qui était resté à ses pieds durant vingt interminables minutes. Le garçon avait frôlé la crise cardiaque en entendant Katchan commencer à ouvrir les casiers un à un, mais comme il l'espérait, le blond réalisa très vite qu'il se ridiculiserait à agir étrangement. Je connais Katchan, je peux lire ses mouvements, il est prévisible... Tentait-il de ses rassurer sans grand succès.
Depuis qu'il avait évité le poing de l'explosif, Izuku faisait tourner son cerveau à plein régime pour éviter son nouvel ennemi juré. Certes, il était un lapin chassé par un lion, mais un lapin avec un esprit brillant ! Il avait exploité au mieux les faiblesses du harceleur et était plutôt fier de lui, car il avait tenu une semaine entière. C'est tout ce qu'il lui fallait.
Certainement le dernier élève encore présent dans l'établissement, le vert sorti par la seconde porte du vestiaire, qui conduisait directement dehors. Ainsi, il pouvait filer sans croiser Katchan et retrouver Toga, portant encore sa tenue de sport du cours qu'il venait d'avoir toute l'après-midi.
Soucieux, le gringalet vérifiait régulièrement les messages sur son téléphone et l'heur en effectuant son trajet. Il s'arrêta quand il entendit les cris des mouettes et le son des petites vagues qui s'échouaient sur le sable. Il fit une brève reconnaissance des lieux : Une grande route se profilait devant lui, donnant sur une large allée piétonne bordée de bancs et séparée de la plage par un muret. Il traversa la route l'esprit tranquille, presque personne ne venait par ici, ils ne seraient pas dérangés. La raison d'une telle conviction était juste sous ses yeux : Quelques mètres en dessous de là où il venait de s'asseoir, se trouvait la merveilleuse plage de Musutafu, recouverte de déchets et d'objets ferreux en tout genre. Carcasse de voiture comme lave-linge. Il était difficile de voir la couleur du sable, ou d'imaginer qu'un jour, cette plage avait été bondée de touristes en été. Tout cela appartenait au passé.
Izuku levait le menton pour ressentir l'agréable brise marine sur sa peau. Toga ne tarda pas à se présenter au point de rendez-vous. Elle prit calmement place sur le banc :
- C'est quoi ce dépotoir ? C'est là qu'on va pratiquer ? Une pointe de dégoût se mélangeait à sa voix.
Le vert ignora les questions indiscrètes de son amie. Elle aurait très vite ses réponses :
- Salut Toga ! Tu n'as pas eu trop de mal à venir avec la localisation que je t'ai envoyée ?
- Non non, ça a été plutôt simple...
- Tant mieux ! Le jeune se leva, pressé d'entrer dans le vif du sujet. Suis-moi, il y a un coin sur la plage où nous auront la place de nous entraîner. Enfin, qui n'a pas encore été contaminée par cette décharge sauvage...
Prise de curiosité, Toga suivit le vert les bras dans le dos. Comme il lui avait demandé, elle avait enfilé une tenue de sport. La fille ne put s'empêcher de se plaindre quand du sable se glissa dans ses chaussures.
- L'avantage du sable, c'est que si on tombe, nous ne serons pas couverts de sang. Alors c'est mieux que rien.
- Ouai mais quand-même... Grogna la blonde. Elle se pinça une lèvre, puis se lécha les babines. Izuku avait rapidement remarqué que ce TIC se manifestait quand elle se retenait de dire ou de faire quelque chose. Mais quoi ? Il n'aurait su dire.
Les adolescents laissèrent leurs affaires tomber dans le sable, commençant par un simple échauffement des articulations.
- Au fait, merci d'être venue. Je sais que tu as déjà du mal avec les études, alors je ne voudrais pas te prendre trop de temps...
- Pas du toouuutt ! Toga laissa sa phrase traîner, loin d'être inquiétée par ses résultats scolaires. Visiblement, ce n'était pas sa priorité... Ecoute Izu-kun, ce qui compte vraiment pour moi, c'est de pouvoir t'aider. C'est ce que font les héros que tu admires n'est-ce pas ?
Le fanboy se senti mal quelques instants. Son silence fut pris pour un « oui ».
- Allons, Izu-kun, parlons de choses plus positives ! Félicitation pour ta première place à l'épreuve d'escalade samedi ! La fille ne pu retenir ses petites mains pâles d'applaudir. Tu les as tous scotché !
- C'est surtout parce que la fille en tête est tombée au dernier moment que j'ai gagné... Le vert devint rouge de timidité. Il se senti obligé de détourner le regard le temps que sa bouffée de chaleur se dissipe.
- Ne sois pas si modeste ! Tu as gagné car tu t'es entraîné pour ça. C'est évident ! Toga était si confiante... Parfois, Izuku désirait prendre exemple sur elle. Cependant, il ne pouvait deviner quel était le secret de sa force de caractère.
- Oui, tu as raison, souffla-t-il. Je t'ai vu quand j'étais au sommet du mur. Merci d'avoir libéré ton temps pour venir me soutenir, ça m'a fait chaud au cœur ! Mais je me demande toujours pourquoi tu n'es pas venue me voir après la compétition. On aurait pu en profiter pour manger un bout... ?
La blonde secoua ses mains, désireuse de dissiper tout malentendus :
- Oh, je ne voulais pas t'éviter ! Mais tu avais dit que si les autres nous voyaient ensemble...
Izuku se mit à l'imiter bêtement :
- Ho oui, mince, c'est vrai que j'ai dis ça... ! Je ne t'interdisais pas de venir me voir, c'est juste que...
- C'est pas grave Izu-kun, l'arrêta Toga. On est ensemble là, donc tout va bien ! La fille sourit à pleines dents. Elle avait des canines particulièrement pointues. Certains auraient trouvé cela perturbant ou dangereux, mais Izuku, lui, l'acceptait comme faisant partie intégrante de son amie.
- Ces idiots n'ont rien d'autre à faire que de me pourrir la vie... ! Protesta le sans-alter dans un ultime gémissement de désespoir. Toga y décelait aussi de la rancœur. Beaucoup de rancœur.
- Mais tu comptes leur botter les fesses, à ce que je vois... ?
- Je ne peux pas botter les fesses de tout mon collège, Toga. Ni de 80% de la planète ! Izuku rigola. Au début, son rire était léger et doux. Puis il devint sombre et amer. Je compte juste... C'est Kacchan, alias « le roi d'Oridera ». Il ne me laisse pas le choix. Ces rumeurs parlant de mon envie de vengeance sur lui... Elles sont complètement infondées, mais maintenant, il veut ma peau. Il faut dire que je n'ai pas aider... Le jeune afficha un sourire douloureux, fixant le sable. Il se ressaisit rapidement, continuant ses mouvements de bras.
- Je ne comprends pas tout... Mais tu veux que je t'apprenne à te battre pour pouvoir te venger ?
- Pas exactement... Enfaîte, on va dire que j'ai provoquer celui qui ne fallait surtout pas provoquer et qu'il a essayé de m'attraper toute la semaine pour passer ses nerfs sur moi. Je suis parvenu à l'éviter jusque-là, mais demain, je suis probablement foutu. Izuku annonçait ce fait comme une évidence. Il n'avait plus peur de cette sentence fatale. Il s'y était malheureusement habitué.
Le vendredi soir, c'était le jour où ses harceleurs avaient du temps libre. Du temps à lui consacrer près du local à poubelles. Ils ne rataient pas un vendredi. Du moins... jusqu'à ce que Bakugo perde intérêt en son punchingball préféré. Deku dégluti péniblement. C'étaient des souvenirs qu'il refoulait de toutes ses forces.
- C'est pourquoi je dois tenter le tout pour le tout. Les dissuader de revenir m'approcher.
- Ho ! Je vois ! Tu veux leur prouver ta supériorité ! Toga semblait étrangement excitée à l'idée de voir son ami renverser les terreurs de son collège. Elle aimait prendre des risques. Izuku imaginait très bien pourquoi : C'était un pari insensé. Il n'avait aucune chance de réussir, mais s'il réussissait... Il gagnerait le respect de son école toute entière. Et ça, Toga n'en raterait pas une miette !
- Je ne sais pas si on peut parler de « supériorité »... mais au moins, ils comprendront qu'ils ne pourront plus me toucher. Au sens littéral. Ils vont venir pour moi demain, et je vais éviter chacun de leurs coups. Je les conduirais ici et ils seront sur mon terrain. Je connais leurs réflexes et leurs alters par cœur. Je peux le faire.
- Quoi ?! Ils vont te combattre demain ? Mais Izu-kun... Ils seront combien ? Je ne peux pas tout t'apprendre en un jour ! Part foutu... Tu veux dire qu'ils vont te tuer ? Son amie, pour la première fois, montrait une véritable inquiétude. Son visage était sinistre et l'étincelle de fougue qui l'animait disparaissait un peu plus à chacune de ses déductions.
Le vert posa sa main sur l'épaule de Toga. Il y avait un lien profond en eux. Ça ne faisait aucun doute.
- Je finirais à l'hôpital. Dans le pire des cas. Ne t'en fais pas. Ils ne peuvent pas me tuer. Kacchan veut aller à Yuei, il doit garder un casier impeccable. De toute manière, je ne compte pas le laisser aller jusque-là.
- Comment peux-tu rester si calme alors que tu vas te faire tabasser ! La blonde commençait à se triturer les doigts. Sa mâchoire se serra. Quelque chose la démangeait. La frustration peut-être ?
L'adolescent la regarda dans le blanc des yeux :
- Toga, ne panique pas. J'ai un plan.
~~~
- Tu ne devras surtout pas les blesser. Sois tu esquives, sois tu retournes leur force contre eux-mêmes. Jusqu'à ce qu'ils partent où qu'ils soient K.O. D'accord ?
- Mais s'ils m'attrapent avec leurs alters ? Ou qu'ils ne partent pas ? Je ne pourrais éternellement rester sous ton apparence.
- Lis ce carnet. Tu sauras tout ce qu'il y a à savoir sur eux. Normalement, il y a assez pour les dominer sans problèmes. A moi, il me manque juste l'entraînement. Tu l'as dit toi-même : ce n'est pas en un jour que je pourrais les battre. Mais toi si. Tu as l'expérience et je suis certain que tu as toutes les clefs en main pour gagner le combat. Je suis désolé de te prendre de court comme ça... Je ne veux pas te forcer, si tu as déjà des choses de prévues...
- NON, non. Se reprit-elle plus calmement. Je serais là. Je ne peux pas t'abandonner en sachant ce qu'il va t'arriver. Je ne mérite pas d'être ta meilleure amie autrement.
« Meilleure amie ». Ce mot sonnait continuellement faux dans les oreilles d'Izuku. Il se sentait d'autant plus mal de lui forcer un peu la main. Toga s'avérait être son seul espoir. Après ça, il lui rendrait tous les services du monde, et lui serait éternellement redevable. Juste une fois. C'est tout ce qui lui fallait.
Les deux jeunes sur la plage, face à un magnifique couché de Soleil avait arrêté de s'entraîner. Ils discutaient toute une heure en toute intimité. Enfaîte, ils n'avaient jamais débuté leur entraînement. Le sans-alter n'apprendrait certainement pas aujourd'hui les bases de la self-défense. Pour le moment, il devait survivre à son exécution prochaine.
- Dooonnc, pour résumer, tu vas te cacher dès que tu seras sorti de l'école pendant que moi, je vais conduire les trois garçons jusqu'à cette plage en marchant le plus vite possible. Ensuite, je dois me laisser attraper et leur faire croire que je suis « foutue ». Tu dis que celui à l'alter d'explosion attaquera en premier ? Alors je vais devoir esquiver et attraper son crochet du droit pour le renverser par terre. Et les deux autres vont m'attaquer aussitôt. Je devrais prioriser leur mise à K.O, parce que le plus dangereux est Katchan. Je dois toujours les prendre par surprise au dernier moment, avec naturel, calme et tout en gardant mes distances...
- Je t'assure qu'ils seront déstabilisés par le fait que je sache soudainement me défendre. Ils seront trop confus pour t'attaquer intelligemment, ils vont juste être violents et instinctifs. Ils n'utiliseront que leurs alters, et ne chercheront pas à attaquer tous en même temps. Tu penses pouvoir le faire ?
- Sans problèmes, oui. Tu vas devoir me donner pal mal de sang si tu veux éviter que je perde ton apparence devant eux. A t'entendre, le combat va s'éterniser...
- Quelle quantité te faut-il ?
- Une goutte de sang me permet de tenir environ dix minutes.
- Allons pour une heure. Par mesure de précaution.
- D'accord. Donne-moi ton doigt. Izuku s'exécuta, pleinement consentant.
La fille aux chouchous rouges lui piqua le bout de l'indexe avec la même aiguille qu'elle semblait constamment garder sur elle. Ce qui étonna Izuku, était la petite fiole qu'elle gardait aussi sur elle en toute circonstance. Elle doit bien conserver le sang idiot ! Réalisa-t-il. Ça n'a rien de malsain, c'est son alter. A sa place, j'aurais fait pareil. On ne sait jamais quand on en aura besoin ! Izuku compris d'autant plus pourquoi les autres considéraient l'alter de son amie comme mauvais. Toga ne vide pas les gens de leur sang ! Elle ne ferait jamais ça... ?
Le vert n'arrivait pas à se convaincre complètement. Pourtant, il était évident que la Toga qu'il connaissait depuis Avril ne ferait jamais de mal à personne. Pas comme ça. Elle souffrait déjà bien assez de la stigmatisation et elle ne donnerait pas raisons à ces langues de vipères. Certes, elle parlait souvent de « botter des fesses », mais elle n'entendait-là rien d'autre que de pratiquer le self-défense. Toga était dans son camp. Pas dans celui de Bakugo.
La fille pressa sa peau et compta les gouttes tomber lentement. Le sang était un liquide gras et visqueux. Il était si lent et rapide à la fois quand il se déplaçait... Lorsqu'elle eut fini, elle glissa la fiole dans la poche prévue à cet effet et posa ses lèvres sur la piqûre. Elle fit un petit bisou, imitant les infirmières de maternelle. Etant donné sa condition, Izuku était loin d'être étranger à ces bisous de soignants. Il n'avait pas de quoi se vanter de manger des boîtes entières de bonbons que les adultes lui donnaient pour le consoler. Le sans-alter secoua sa tête pour y dissiper ses mauvaises pensées et se recentra sur l'instant présent :
- Voilà qui est fait. Déclara-t-il simplement. Comment tu fais en général pour les vêtements ? Peux-tu les répliquer ?
- J'aurais aimé. Mais non, désolé. Toga était un peu perdu quant à imaginer ce qui traversait l'esprit de son ami. Pour sûr il était très intelligeant, et sa manière de prendre les choses en mains la laissait pleine d'admiration. Il était si perspicace... La lycéenne ne regrettait pas une seconde de l'avoir rencontrer. Elle avait désiré suivre ses aventures et encore plus, en devenir actrice dès la première seconde où elle l'avait entendu raisonner. Elle adorait le regarder théoriser et émettre des hypothèses. Il avait tout de même découvert la véritable apparence d'All Might !
Le vert réfléchit posément :
- Prends l'uniforme que j'ai dans mon sac. J'en ai un autre chez moi. Il récupéra son cartable jaune flashy et commença à fouiller dedans. Pour le cartable... Je te le passerai vite fait quand on se croisera à la sortie des cours. Comme je dois prendre un tournant, on pourra les tromper. Et personne ne nous verra faire. Ça devrait aller.
- Tu feras quoi après m'avoir donné le relais ? Je ne sais pas trop si j'arriverais à gérer s'il y a des imprévus... Par réflexe, Toga colla l'un de ses ongles vernis sur sa bouche.
- Je ne te laisserai pas seule ! Je vais vous observer à distance. Il ne faut pas qu'il se rendent compte que tu n'es pas le vrai Izuku. Pour ça, tu mettras des oreillettes et on restera en appel. Le garçon lui prêta sa pair d' Airpods. Je te guiderai pour le trajet et s'ils te parlent, tu répèteras au mot-pour-mot ce que je te dicterais, ok ?
- Ok !
- Dès qu'ils abandonnent, tu partiras en courant dans cette rue, désigna le garçon. Je t'y attendrais. Assure-toi bien de ne pas être suivie.
- A vos ordres mastermind ! Plaisanta-t-elle. Ce qualificatif lui convenait à merveille, mais elle avait une préférence indétrônable pour « Izu-kun ».
Izuku sorti le fameux carnet de son sac. Ce n'était pas un de sa collection d'observations sur les héros. Non. Il en avait utilisé un nouveau exclusivement pour cette occasion. Il l'avait nommé « Cours de biologie » en sachant pertinemment que ce n'était pas un cours de science et vie de la Terre, mais plutôt, de « science de la survie ». Il avait trouvé cela amusant quand il avait choisi ce nom de code. Même si Katchan tombait dessus, il n'aurait pas songé à l'ouvrir avec un nom pareil et se serait contenté de le jeter derrière son épaule.
Le garçon en tenue de sport piocha ensuite un stylo dans sa trousse toute sale et nota brièvement les consignes sur le papier. Il le faisait pour Toga, car dans sa tête tout était clair comme de l'eau de roche. Il avait passé des nuits à construire ce plan, veillant à n'omettre aucuns paramètres. Il avait tout prévu depuis le lundi et rien ne pouvait se mettre en travers de sa route, étant donné que c'était toujours lui, le grain de sable dans la machine.
Tout son collège croyait Izuku perfide et rancunier, alors c'était décidé. Il allait faire de leurs rumeurs une réalité.
Deku mourrait demain.
Tout comme le roi d'Oridera.
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