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𝟸 | 𝚝𝚘𝚞𝚐𝚑 𝚕𝚘𝚟𝚎𝚛𝚜

Note d'auteur.

Aujourd'hui, c'est du crack. Vous voilà prévenus : c'est à vos risques et périls.

Nan, en vrai j'ai bien aimé l'écrire, et même quand je l'ai relu, j'ai trouvé des passages drôles mdrr, donc je vous l'offre  l'esprit serein. C'est du KuroShou pur et dur, ma foi, et en vrai il a exactement la même vibe et le même univers que mon OS "Can't hold our bad luck" sur mon recueil d'OS C'était nous aha

Bon, comme d'habitude : beaucoup d'Oikawa, des situations un peu chelou, et du freestyle.

(le titre vient du film Burlesque, que je conseille, et je sais que c'est pas la version originale mais c'est ma fav, enjoy)

Aujourd'hui, c'était le jour "n'importe quel trope" et j'ai choisi....

Je vous embrasse !

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17.09.20 | 4K mots

Oikawa s'ennuie beaucoup, Mika s'en fiche pas mal, et la magie n'est pas à mettre entre toutes les mains. C'est comme ça qu'un beau jour, Kuroo se réveille dans le corps de Daishou Suguru, et Daishou se réveille dans le corps de Kuroo Tetsurou.

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Assis à l'envers sur son canapé, les pieds en l'air et la tête en bas, Oikawa Tooru regardait les aiguilles de l'horloge bouger bien trop lentement, faire le tour, puis finalement revenir à leur place initiale.

Ses yeux ennuyés se perdirent dans la pièce, vide de toute présence, et un soupir irrité passa ses lèvres tandis qu'il remuait ses jambes de plus en plus vite. Oikawa attendit que le sang lui monte à la tête, puis vit des points noirs dans sa vision pendant quelques secondes avant de finalement se redresser.

Une fois assis correctement, Oikawa grogna.

— Je me fais chier, annonça-t-il au vide devant lui. Je me fais chier.

Iwaizumi était parti trois jours plus tôt pour un voyage avec l'équipe qu'il entraînait, et il ne serait pas de retour avant une autre bonne grosse semaine. Bien malheureusement, Oikawa avait posé ses jours de congés un mois plus tôt, et il était à présent bloqué chez lui, dans l'impossibilité de s'occuper décemment, ou de reprendre le boulot.

Iwaizumi n'était pas là, il l'avait déjà appelé trois fois aujourd'hui, aucun de ses prétendus amis ne daignait lui répondre (ils avaient sans aucun doute de meilleures choses à faire, comme travailler, ces ingrats), et il ne trouvait aucune série qu'il avait ne serait-ce qu'envie de regarder. De plus, il avait déjà fouillé sa vieille bibliothèque de fond en comble, avait relu ses livres préférés, et avait également mis de côté les vieux bouquins que sa grand-mère lui avait laissé.

Pour résumer, il s'ennuyait comme un rat mort.

Oikawa regarda le vide encore quelques minutes, avant de soupirer une nouvelle fois. Il avait presque tout essayé, et s'il se basait sur les quelques dernières options qui lui restaient, la prochaine en ligne se trouvait être...

— Il faut que je fasse chier quelqu'un.

Dans un rapide mouvement de poignet, il attira à lui son grimoire favori depuis sa petite bibliothèque : le livre s'envola de lui-même et arriva dans ses mains. Un peu de poussière s'échappa au passage des pages jaunies.

Un sourire étira ses lèvres tandis qu'il commençait à le feuilleter.

Si sa grand-mère savait qu'il n'avait pas correctement fait ses devoirs, à savoir apprendre par cœur ce foutu grimoire de long en large, elle lui tirerait sûrement les oreilles jusqu'à manquer de les lui arracher, pour finalement les lui recoller sans trop de séquelles. Si en général elle se contentait d'apparaître dans son salon, trop contente de pouvoir lui raconter tous les derniers potins de son quartier au paradis, elle pouvait se transformer en petit démon lorsque Tooru ne respectait pas ses devoirs de sorcier. Morte ou vivante, Chiyuki était une vraie peste dans le corps d'une petite mamie gâteaux.

Faire des offrandes de temps à autre, utiliser ses pouvoirs pour qu'ils ne soient pas trop rouillés, une petite offrande aux anciens dieux par-ci par-là, et respecter les vieux sortilèges en les apprenant par cœur. Ce n'était pas si compliqué quand il y pensait, mais son compte Netflix était là, et lui ne prenait pas la poussière.

Avec un sourire satisfait et un petit sifflement amusé, Oikawa parcourut les pages les unes après les autres. Des recettes, des potions, des sortilèges : ce bouquin était une véritable petite bible, que Tooru renommait parfois le Manuel du Parfait Petit Sorcier. Ou le livre du Prince de Sang Mêlé, lorsqu'il revêtait ses couleurs vertes et argents.

Ses yeux suivirent chaque ligne, jusqu'à finalement tomber sur quelques phrases qui retinrent son attention. Placé entre le sort pour la mauvaise haleine et celui pour faire tomber la neige, il lut quelques mots puis hocha la tête avec un air entendu.

— Je sens qu'Iwa-chan va me gronder en revenant, mais ça vaut tellement la peine. (Il rit). Je suis trop diabolique, vive moi.

Puis, sans attendre une seconde de plus, il rassembla sa magie et attrapa son téléphone portable.

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Assise à son bureau, dans la plus grande concentration possible, Mika appliquait son nouveau vernis à ongle. Ils avaient la longueur parfaite et la jeune femme venait de passer plus d'une heure à les limer proprement afin de leur donner une belle forme arrondie.

Quand son téléphone sonna, elle siffla d'irritation et vérifia que ce n'était pas Yachi. Le nom d'Oikawa s'afficha en gros, elle hésita longuement, puis finalement appuya sur le bouton vert avec son nez.

— J'espère que t'as une bonne raison pour me déranger dans ce moment crucial, annonça-t-elle en cliquant sur le haut parleur. Je suis en train de faire le majeur.

La voix d'Oikawa résonna dans sa chambre :

— T'imagines même pas. J'ai eu une super idée. En fait, tu vois, je me fais super chier, mais genre super chier, et là j'ai pensé à Kuroo et Daishou, et...

— Tu comptes les emmerder ?

— Euh, ouais. Exactement. Comment t'as su ?

— Je sais tout.

— Et donc, j'avais dans l'idée d'utiliser mon manuel du Parfait Petit....

— Cool, super. Je m'en fiche un peu, mais pour le reste : tu as mon entier soutien. Fais les baver.

Puis, sans qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, elle raccrocha et sa musique se remit en route. Avec un sourire satisfait, elle continua son travail avec attention.

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Kuroo fixait le miroir de sa grande chambre, les yeux écarquillés d'horreur. Les mains sur ses joues, pinçant brutalement la droite (un peu trop pâle) depuis plusieurs secondes, il essaya vainement de se réveiller.

Car ce devait un rêve, aucun doute là dessus.

Le miroir, affreusement laid, lui renvoyait une image complètement différente que celle dont il avait l'habitude. La veille, il s'était brossé les dents en écoutant de la musique pourrie, s'admirant dans la glace en se félicitant des cinq cent milligrammes qu'il avait perdu dans la journée, et aujourd'hui il s'était levé, un peu plus court sur pattes, avec des pieds et des mains qui ne ressemblaient décidément pas à ses pieds et à ses mains.

Donc, c'était forcément un rêve. Car Kuroo Tetsurou ne pouvait se réveiller dans la peau de Daishou Suguru, alors que le week-end venait à peine de commencer.

Pourtant il était là, debout, vêtu d'un pyjama un peu snob et de pantoufles vertes. Des cheveux vers et un nez en pointe : il se fixa jusqu'à se faire mal aux yeux.

— Oh merde, je suis vraiment lui.

Sa voix le prit par surprise, et Kuroo regarda ses ongles manucurés avec autant de dégoût que d'étonnement. Moins de muscles, plus de vert, et un peu moins de cheveux dans la figure. Il regarda à nouveau dans le miroir, et soupira gravement.

— Merde.

La chambre de Daishou était immense : un véritable petit roi, avec un double lit et un coffre au pied pour s'asseoir et sûrement lasser ses chaussures (ou, de toute évidence, peindre ses ongles d'orteils de pieds, si Kuroo se basait sur la couleur qu'il avait vu en se levant). Des bougies, des guirlandes, en vérité cela donnait une petite ambiance cosy, mais Kuroo ne voulait pas utiliser ce mot que sa mère voyait toujours à la télé en regardant ces émissions d'immobilier.

Soudain, une voix le fit sursauter. Une voix qu'il reconnaissait, car il avait déjà vu la sœur de Daishou Suguru.

— Sugu !

Il regarda sa porte, écouta ses pas qui arrivaient dans sa direction, et regarda une dernière fois dans le miroir.

Sugu !

— Double merde, chuchota-t-il tandis que la porte s'ouvrait à la volée.

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La sœur de Daishou Suguru était une jeune femme adorable. Quand elle n'essayait pas de pousser Kuroo dans des lacs, ou de lui refermer des portes dans la figure : elle avait un jour ajouté du kiwi à son gâteau au chocolat, juste pour voir. Kuroo avait triplé de volume et avait fini à l'hôpital. Ce qui avait été super dangereux. Très traumatisant.

En bref : la sœur de Daishou Suguru détestait Kuroo Tetsurou. Mais de toute évidence, ce n'était pas le cas de son petit frère adoré, qu'elle nommait affectueusement « Sugu ». Des tresses dans les cheveux, un masque pour la peau sur le visage : Kuroo essayait de faire crédible, d'imiter Daishou dans ses moments de faiblesse, et apparemment cela passait bien étant donné que sa sœur l'avait collé avec elle devant des vidéos Makeup sur YouTube.

— J'adore cette fille, lui dit-elle. Elle fait toujours des trucs super colorés. Ravalement de façade, comme on dit.

Sa sœur (enfin non, pas sa sœur, mais la différence était fine) n'avait plus rien du démon dont Kuroo avait l'habitude. Elle lui souriait, lui papouillait la tête, lui proposait de lui refaire ses racines le lendemain. Kuroo se méfiait un peu, car il n'oubliait pas non plus que cette fille avait essayé de le tuer, mais c'était difficile car elle lui donnait du chocolat devant la télé, et il avait un masque sur le visage.

Qui sentait bon la fraise, en plus.

Alors que Kuroo se faisait la réflexion qu'il ignorait totalement qu'une relation fraternelle pouvait ressembler à cela (ailleurs que dans les films, en tout cas), quelqu'un toqua à la porte. La porte de l'entrée, de leur maison.

— J'espère que la personne qui vient de faire ça est près à mourir, siffla sa sœur en fusillant la porte du regard depuis le canapé.

Un frisson traversa Kuroo, et il aperçut l'espace d'une seconde le monstre à tête de serpent qu'il avait d'ordinaire en face de lui.

— Je... j'y vais.

Il se leva, presque contente de s'éloigner du salon, et prit à peine le temps de vérifier qui pouvait bien se trouver sur le palier : Kuroo ouvrit la porte à la volée, et tomba nez à nez avec lui-même.

Toi, siffla Daishou Suguru avec une coupe de cheveux vraiment pourrie (à savoir : plate).

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En ouvrant la porte de chez lui, Daishou aurait dû se douter qu'il allait se voir lui. Ou presque. Sa tête, en tout cas, celle avec laquelle il ne s'était pas réveillé ce matin. Mais quand même : Kuroo Tetsurou, dans son corps, qui portait un masque pour le visage que sa sœur lui avait sûrement mis.

Sa propre sœur adorée, qui l'avait trahi de la plus cruelle des façons en ne comprenant pas que quelqu'un aussi lourd que Kuroo ne pouvait pas être lui.

Quand il le vit, il ne put donc s'empêcher d'afficher un air outré et de siffler :

Toi.

L'air étonné qu'afficha Kuroo, avec son visage et sa bouche et son masque à la vanille, l'irrita encore plus. Comment ça il ne s'était pas douté que Daishou allait rapidement débouler ici en se réveillant dans ce corps, avec un caleçon à carreaux rouges et noirs et des cheveux horriblement... horrible. C'était la première chose qui lui avait traversé l'esprit, pendant qu'apparemment Kuroo se faisait un petit soin du visage.

Il sentit son œil sursauter de colère.

— Je peux savoir ce que tu fous au juste ?

— Alors je rêvais pas ? Merde, je pensais vraiment que....

— Et moi, je peux savoir ce que tu fiches ici, Kuroo Tetsurou ?

La voix de sa sœur, aussi venimeuse qu'un vrai serpent, la prit presque par surprise : elle ne lui parlait jamais ainsi, si bien qu'il sursauta en voyant son regard, au dessus de l'épaule de la personne qui possédait son corps.

— Oh, soeu... Salut. Je veux dire, bonjour. Je venais parler avec... Daishou.

Il lui fit les gros yeux, essayant de toute évidence de lui faire passer un message du style « TOI. DEHORS. TOUT DE SUITE », et Kuroo baissa les yeux sur ses chaussons. Avec toute la volonté du monde, Daishou retint un soupir. Que cet idiot pouvait être bête.

— Dégage de là, avant que je ne t'enferme dans la cave, le prévint-elle. C'est le week-end, et j'ai aucune envie de voir ta tête.

Un frisson le traversa, et Daishou se sentit outré : sa sœur était vraiment effrayante. Parfois, il se demandait vraiment pourquoi elle détestait Kuroo encore plus que lui : était-ce à cause de la fois où elle les avait trouvé ensemble en plein milieu de la nuit, ou de cette fois où Daishou avait accusé Kuroo pour le lavabo cassé dans la salle de bain.

— D'accord, dit-il en hochant la tête. Enfin non, pas d'accord, mais je vais quand même parler à Daishou. M'en veux pas.

Il se pencha en avant, ignora l'étonnement qui passa sur le visage de cette femme effrayante qui partageait son sang, puis attrapa le poignet de Kuroo. Leurs regards se croisèrent, il le fusilla de toutes ses forces, et l'entraîna brutalement.

Ce dernier n'eut même pas le temps de réagir, car il le tira en avant, sur le perron, et claqua la porte dans son dos, juste au nez de sa sœur.

Ensuite, il n'eut plus qu'à courir.

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Assis sur un banc, essoufflés, dans un parc à quelques centaines de mètres de chez Daishou, les deux garçons tentaient de se reprendre.

— Bon, dit Kuroo.

— Ouais, bon, répondit Daishou.

Ils observèrent un instant les passants qui les fixaient en marchant rapidement devant eux, jusqu'à ce que Kuroo touche son visage et se rende compte qu'il portait toujours le masque à la vanille, qu'il était en pyjama, et que ses mufles étaient pleines de boue.

— J'adorais ces chaussons, remarqua Daishou tandis que Kuroo tirait sur son masque en grimaçant.

— Désolé.

Suguru haussa les épaules. Il regarda ses mains, un peu plus calmement.

— Qu'est-ce qui se passe, à ton avis ?

— Tu veux dire, à propos de notre échange de corps ?

— Non, sur le fait que cette vieille dame vient de marcher dans la merde de son propre chien.

Kuroo releva les yeux, et chercha la vieille dame du regard.

— Mais bien sûr que je parle de notre échange de corps, espèce de crétin !

— Oh.

Il hocha la tête. Kuroo avait un peu froid, mais la peur qu'il reste ainsi pour toujours le réchauffait bien assez.

— Tu crois que ça va être comme dans ce film ? On va se réveiller dans la peau de l'autre un jour sur deux ? J'ai pas vraiment envie, je crois.

— Moi non plus, si ça peut te rassurer. Faut qu'on trouve une solution.

— Faut d'abord qu'on devine d'où ça vient.

Daishou lui lança un regard étonné.

— Première chose intelligente que tu dis de la journée.

— Merci.

— De rien.

Kuroo soupira. Daishou soupira. Un silence s'installa entre eux, plusieurs joggeurs les regardèrent en passant, et finalement Suguru sursauta en se redressant. Quand Kuroo se retourna vers lui, il grimaça en voyant l'état de ses cheveux trop plats.

— T'aurais quand même pu mettre un peu de gel avant de partir...

— Oikawa, le coupa Daishou. C'est forcément lui.

— Ah bon ?

— Je sais qu'on est un peu à côté de la plaque, mais réfléchis un peu. Si je te dis : magie bizarre, sorcier chiant et irritant, échange de corps, petit con arrogant, et... Iwaizumi en vacances.

Kuroo hocha la tête avec compréhension.

— Tu te serais arrêté à « sorcier chiant » j'aurais compris. Pourquoi est-ce qu'on a pas pensé à lui tout de suite ?

— Parce que je me suis réveillé dans ton corps et toi dans le mien, alors on avait d'autres choses dans la tête.

— D'accord, je vois. Alors, on fait quoi ?

Et ce fut là que Daishou lui retourna un rictus amusé, en même temps qu'un petit ricanement.

Et que Kuroo frissonna de dégoût, car le voir faire cette tête là était absolument dégoûtant.

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— Au fait, t'as regardé... plus bas ?

— Quoi ?

— Dans le caleçon.

— Oh. Rien que j'ai pas déjà vu, si ?

— Tu le refais, et t'es mort.

— Mais...

Mort.

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— Allô, Mika ?

J'espère que vous avez une bonne raison de me déranger. Je suis avec Yachi.

— En fait, ouais. Tu me croiras jamais, mais Kuroo et moi...

Attends. Est-ce qui vous arrive quelque chose de très emmerdant, là tout de suite ?

— Euh, ouais. Comment tu le sais ?

Super ! Souffrez bien, alors. Ça me fera des vacances. Oh, et comme je suis sympa : c'est la faute d'Oikawa.

— Quoi ? Mika ? Mika !

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— Au fait, sinon : t'es libre demain soir ?

— Tu crois pas qu'on a autre chose a régler, là ?

— Bah quoi ? On le menace un peu, il nous fait redevenir comme avant, et on est tranquille. En plus, y'a un film qui passe en avant-première demain et...

— J'espère que t'es pas en train de m'inviter à un rencard, Kuroo.

— Pourquoi, tu vas dire non ?

— C'est pas la question.

— Oh, allez. Viens au ciné avec moi. On pourra allez boire un verre après.

— Arrête de flirter.

— Comme tu veux. Si tu préfères attendre que je retrouve mon corps d'Apollon. Ou plutôt que tu me le rendes.

— Pitié, tais-toi.

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— Kuroo, si tu pouvais te grouiller, ça serait bien.

— Tu peux me rappeler pourquoi c'est moi qui m'y colle, déjà ?

Accroché à un arbre comme si sa vie en dépendait (ce qui était très certainement le cas, en y repensant) Kuroo essaya de ne pas regarder Daishou, en contre-bas. Ils avaient décidé de ça en jouant à pile ou face, mais en vérité ça avait été une très mauvaise idée.

Car cela sautait aux yeux que Daishou, depuis la fin du lycée, avait des bras de cotons-tiges.

— T'es le plus fort de nous deux, et t'as perdu, lui cria-t-il depuis le pied du tronc.

Kuroo ne devait pas regarder, car Kuroo ne devait pas mourir. Pas aussi bêtement, en essayant d'atteindre la fenêtre du salon d'Oikawa Tooru. Il n'était jamais grimpé sur un arbre, pas depuis ses six ans en tout cas.

Il aurait bien voulu s'entraîner un peu avant qu'on le pousse ainsi.

— Je te rappelle que tu as mon corps, et que moi j'ai le tien. C'est tes muscles que j'utilise là, et je t'assure qu'ils sont à chier !

Kuroo se retenait de pas hurler : ils étaient en plein jour, dans une rue pas vraiment passante mais pas vraiment déserte non plus, en train d'essayer de rentrer par effraction. Rien n'allait, alors si en plus il attirait l'attention d'Oikawa, autant sauter tout de suite.

— Je fais de la muscu tous les week-ends, je te signale !

— Dix minutes c'est pas suffisant !

Il entendit Daishou taper du pied comme un gamin, et Kuroo se demanda si son propre pyjama allait craquer avec ses grands mouvements. Il pensa également à ces petites pantoufles confortables, qui décidément n'étaient pas faites pour escalader les arbres.

Soudain, il arriva enfin jusqu'à la branche désirée, celle qui s'étendait vers la fenêtre d'Oikawa, comme si elle avait été placée là exprès. Kuroo soupira, et regarda en bas. Daishou le fixait.

— Dépêche, réclama-t-il simplement.

— La prochaine fois, c'est toi qui monte.

— J'espère pour nous que y'aura pas de prochaine fois.

En équilibre sur une grosse branche, Kuroo avança à quatre pattes. La fenêtre était entre ouverte, et il fit signe à Daishou de se taire, comme s'ils ne venaient pas de hurler pendant dix minutes. Agilement (ou presque) il pénétra à l'intérieur.

Un hoquet de surprise plus tard, Oikawa Tooru haussait un sourcil, tranquillement assis dans un fauteuil, face à l'entrée incongrue que Kuroo venait d'utiliser.

— Je pensais que ça serait marrant de voir voir galérer, mais franchement t'as mis si longtemps à monter cet arbre que ça m'emmerde plus qu'autre chose.

— Oikawa, je te jure que...

— Blah, blah, blah. Je sais : menaces de souffrance éternelle, insultes, et tout plein d'autres trucs que tu n'es certainement pas le premier à dire. Aucune originalité.

La voix de Daishou résonna de l'extérieur :

— Kuroo ! T'y arrives ou merde ?

Oikawa soupira.

— Dis à l'autre crétin de monter. Qu'il prenne la porte. Je l'avais même pas verrouillé, pour l'amour de Dieu.

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— On a des choses à dire, déclara Kuroo en bombant le torse.

— Ouais, beaucoup de choses à dire, continua Daishou en hochant la tête.

Oikawa les regarda, les jambes croisées. Il leur avait sorti deux chaises depuis la cuisine, d'un seul mouvement du poignet, et à présent ils attendaient, assis côte à côte, comme des gamins punis.

— Des choses à dire, répéta Oikawa en haussant un sourcil.

— Tu n'es qui sale petit fils de...

— Ce que Daishou veut dire, le coupa Kuroo, c'est que t'es un enfoiré, et que c'est pas notre faute si tu te fais chier. Tu peux pas jouer aux jeux vidéos, comme tout le monde ? Je te prête ma Switch, si tu veux.

Les yeux d'Oikawa s'ouvrirent en grand et il sourit.

— C'est vrai ?

— Ouais.

— Okay. Deal.

Il leva sa main droite, et claqua des doigts. En un clignement de paupière, Kuroo se sentit différent : sa vision se décala légèrement, et il tourna la tête afin de regarder Daishou.

Qui était de l'autre coté. Et qui ressemblait vraiment à Daishou.

Il regarda ses mains.

— Oh merde, super. Merci.

— Ne le remercie pas, abrutit. C'est lui qui nous a fait ça, à la base.

— Ah oui, c'est vrai.

Le sorcier en face d'eux continuait de leur sourire, et Kuroo soupira.

— Ouais. J'ai compris. Je t'amène la Switch dans une heure.

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Allongé dans son lit, tourné vers la télévision qui diffusait les séries de l'après-midi, Kuroo caressait sans trop s'en rendre compte les cheveux de Daishou qui était installé contre lui. Toute cette activité l'avait épuisé, et à présent il ne voulait rien faire à part traîner dans ses couvertures pour le reste de la journée.

— J'arrive pas à y croire. J'ai vraiment perdu ma Switch, souffla-t-il dans une moue boudeuse.

— Tu lui as donné, nuance.

Kuroo grogna, et eut l'envie d'arrêter de lui faire gracieusement des papouilles. Seulement il n'avait pas la force pour un incident diplomatique, alors il continua.

— Je déteste ce type.

— On le déteste tous, surtout quand Iwaizumi est pas dans les parages. Qui lui a filé ses dons de sorciers, sérieux ? Grave erreur.

Kuroo soupira. Puis inspira profondément, en se penchant légèrement : Daishou sentait encore la vanille, et il apprécia le fait qu'il était presque en train de se rouler dans ses draps. Avec un peu de chances, l'odeur resterait encore un peu après son départ.

— Je préfère largement quand c'est toi qui sent comme ça.

— Ah oui ? Pourtant vu comment t'étais installé dans mon canapé avec ma sœur, j'aurais cru le contraire.

— Tais-toi, grogna Kuroo en se retourna sur lui, l'écrasant de son poids. J'ai pas eu le choix. Tu sais comme ta sœur me fout les jetons.

— Ouais. Et franchement, maintenant je comprends pourquoi.

Il sourit, et Kuroo posa ses lèvres contre les siennes. Longtemps, en profitant vraiment de la sensation, jusqu'à ce qu'il soit forcé de reculer car Daishou rit doucement en silence.

— Honnêtement, souffla-t-il en passant ses bras autour de son cou. Je préfère largement t'embrasser quand t'as cette tête là.

— Fais gaffe, je pourrais finir par croire que tu m'aimes bien.

Un nouveau rire, des lèvres chaudes, et la télévision remplit à nouveau la pièce.

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Des bisous !

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