— Ne t'en fais pas. Benedic est assez froid au premier abord, mais en réalité c'est un ange ! Me rassure ma mère avec un sourire mielleux.

Si elle le dit, c'est que c'est vrai. Je la crois.

Nous remontons en voiture  et mon téléphone sonne. Le nom de ma meilleure amie s'affiche à l'écran.

Je ne décroche pas. Je lui envoie un message lui demandant de rappeler dans un quart d'heure, le temps de rentrer à la maison. Elle accepte  me faisant promettre de ne pas l'oublier ce coup-ci.

— C'était qui ? Demande mon père.

— Zoé. Tu sais. Celle avec des cheveux blancs, précisé-je quand ses sourcils se plissent.

Il hoche la tête de bas en haut avant de se détourner vers la vitre.

— D'ailleurs... est-ce que, tu sais si les parents d'Anne vont porter plainte au final ?

J'ai peur de le savoir, mais il faut que j'en ai la certitude. Ça peut m'aider à ne plus avoir de cauchemar sur mon année de cinquième.

— Oui. Ils ont décidé de ne pas porter plainte, car ils ont compris que tu n'étais en rien responsable. Seulement... Ils ne veulent plus jamais avoir aucun contact avec toi. Que ce soit   Anne ou ses parents .

Je suis soulagée de cette nouvelle même si ça me fait mal de savoir que notre  amitié  part en fumée. Cinq années de fous rires effacées à cause de ce stupide Samuel Jupon.

"Tu m'as aimé pourtant. Sinon, tu n'aurais pas fait ça. Tu ne te serais pas rabaisser et écouter..."

Je frissonne et j'ai des sueurs froides. Il faut vraiment que je n'entende plus parler de ce garçon  pour ma santé mentale et mon bien être .

— Tiens. Éponge ton front avec ça, me lance Georges en me donnant un Kleenex.

Je  tamponne la transpiration et me retiens de grimacer quand je vois qu'il est trempé au max.

Garry se gare devant la maison et je sors de la voiture. Eva, Ashley et Simba m'accueillent.

— Alors ? Comment ça s'est passé ? Demande ma sœur.

— Hum... Bien. Enfin, je pense.

La copine de mon frère se pince les lèvres tandis que mon chiot aboie tout en léchant mes pieds.

— Oui. Je ne sais pas. Ils étaient un peu... froid et distant quoi. Mais il y a des gens antipathiques partout dans le monde.

Elles acquiescent et je rentre à l'intérieur. Il n'y a personne. Aucun signe de vie de Dylan et Thomas.

— Ils sont passés où les deux siamois ? Questionné-je.

— Ils sont à la salle de sport, entrain de s'entraîner avec Matthew, réponds ma sœur en me passant son téléphone.

Sur l'écran est affiché une photo de notre frère,  en train de soulever des haltères d'une vingtaine de kilos, portant fièrement un t-short avec un brocoli à "Broccoli City"

Je fais des yeux ronds sur ses bras.

— Wow ! Je ne savais pas que Dyl était aussi musclé ! M'émerveillé-je.

Les filles rigolent pendant que mes parents et les gardes du corps rentent à l'intérieur.

— Et si ma puce. Ça équivaut à des années de travail tout ça, m'informe ma mère.

— D'ailleurs, on doit demander à Matthew pour que tu puisses y aller aussi.

Je manque de faire tomber le téléphone. Je ne trouve plus ça aussi fun.

— Arrête de faire des yeux de merlans frits, Maddison. Tu veux être actrice, n'est-ce pas ? Alors, il faut travailler ton image, conclut mon père avec un ton amer.

Il s'en va dans le jardin pour téléphoner au coach sportif de mon frère, suivi par Simba.

— Regarde le com' de Thom, lance Ashley, hilare en essayant de détendre l'atmosphère.

Je pète de rire aussi et je sens même des larmes aux bords de mes yeux.

Une amitié comme la leur, c'est vraiment exceptionnelle et je suis contente que c'est deux là se soient trouvés. Ils représentent sublimement l'amitié et on pourrait croire qu'ils sont de la même famille. C'est super beau.

J'annonce aux filles que j'ai un coup de file à passer et que je dois les laisser. Elles me répondent un simple ok.

Je me dirige vers les escaliers pour monter dans ma chambre. À mi-chemin, Zoé m'appelle. Je décroche et je continue de monter.

— Salut Zo !

— Hello Maddison !

Au vu du décor que je peux voir derrière elle, je constate qu'elle n'est pas encore partie pour Paris car je reconnais son canapé noir,  sur lesquels on a mangé des tonnes de kilos de pop corn en regardant Laser.

— Tu pars quand ma belle ?

— Non. On parlera de ça après. D'abord, c'est toi.

Je soupire et ouvre la porte de ma chambre. Je m'installe sur une chaise et dépose mon téléphone sur la coiffeuse.

Je passe une main dans mes cheveux avant de lui raconter tout : mon premier flash-back dans la voiture, la réaction de ceux qui étaient avec moi, l'appel avec Francis et le deuxième flash-back.

Une fois mon récit fini, j'attends qu'elle réagisse. Mais rien ne sort.

— Zoé, t'es toujours là ?

— Oui. Bien sûr. Je viens peut-être de trouver la source de tout ses retours du passé.

Je me rapproche de l'écran, impatiente.

— Ça n'aurait pas un rapport avec Anne ?

Je fais les yeux ronds.

— Anne ? Mais qu'est-ce qu'elle aurait avoir là-dedans ?

Elle se tape le front avant de m'expliquer sa théorie.

— Comme Anne a pris le pétard pirate  lancé par Samuel à ta place, et qu'en cinquième tu étais raide dingue de lui et...

— Que la soirée où la photo a été prise il en était responsable, mon subconscient appuie sur le bouton rouge parce que... continué-je

— Quelqu'un pourrait être capable de publier la photo, concluons-nous en même temps.

— Et là, les emmerdes seraient de retour, termine ma meilleure amie.

Hey !

Comment allez-vous en ce vendredi ?

À votre avis, à quoi ressemble la fameuse photo de cinquième ?

Xox,

Margo ♡