☆ Casting ☆
J'ai finalement eu quatre heures de sommeil supplémentaires. Impossible de plonger dans les bras de Morphée après la discussion avec Thomas. Mon cerveau n'arrêtait pas de penser à lui, à Laser, au manque de mes amis, au casting et à Anne.
Je ne sais d'ailleurs toujours pas si il va y avoir un procès ou pas. Et j'ai un peu peur de le savoir d'ailleurs.
— Tu as compris Maddison ? Me demande ma mère.
Je reviens à la réalité. Celle où je suis dans la voiture. Entourée de mes parents, beaucoup plus stressés que moi à l'idée de cette entre-vue.
— Pardon, tu disais quoi ?
Elle se tape le front et mon père grogne.
— Concentre-toi, tu veux ? S'agace-t-il.
Je baisse les yeux vers le sol.
Ce n'est pas de ma faute toute même si j'ai une nature rêveuse, un brin lunatique.
La voiture s'arrête au niveau d'une barrière et ma mère se montre, saluant le gardien des plateaux.
Deux minutes plus tard, il ouvre le passage et Garry nous conduit jusqu'aux portes d'un hangar affichant le numéro 14.
— On descend ici, ma puce. Annonce ma mère.
Rodriguez descends ouvrir les portes de la voiture. Ma mère sort et je la rejoins. Mon père arrive après et nous nous dirigeons vers le studio avec Karl qui ferme la marche.
Une fois sur le plateau, je suis sans voix. J'ai l'impression de vivre un rêve éveillée, comme si tout ce dont j'avais toujours espéré devenait enfin réel.
Le décor est celui d'une salle de classe du lycée. Il y a quelques caméras sur des trépieds qui ne demandent qu'à être utilisées. De l'autre coté, des chaises avec le nom du cameraman et autres. Le cadre et les projecteurs sont éteins.
Je suis émerveillée et j'ai envie de ne plus bouger.
— Mademoiselle Hampton. Ce n'est pas ici le casting. C'est au bout du couloir, la porte de droite.
Je fais une petite moue boudeuse avant de suivre la jeune femme. Elle doit avoir l'âge de ma sœur, habillée en tailleur et talons hauts. Mon père, ma mère et Karl sont derrière moi.
Mon cœur bat de plus en plus vite au fil des pas que je fais. Le dame s'arrête devant une porte grise et frappe deux fois avant d'ouvrir la porte.
— Oui, Madeline ? Demande une voix hautaine.
— Maddison Hampton vient d'arriver.
— Fort bien. Faites la entrer, je vous prie.
Je regarde la femme qui me pousse vers l'intérieur puis je regarde mon père, et ma mère, comprenant qu'ils ne peuvent pas m'accompagner plus loin.
— Tout va bien se passer Maddy. Penses que tu as répété le texte une bonne centaine de fois dans la voiture et ce matin. Puis Thomas m'a dit que si tu n'avais pas le rôle, il n'y comprendrait rien, m'encourage ma mère.
— Attends... Comment Thomas...
— Il t'a entendu répété avant de partir.
Ceci explique cela...
Je secoue vivement la tête et je sens soudainement une montée de confiance.
Si un acteur de sa renommé pense que j'en suis capable, alors il a raison. Je vais réussir.
Je m'avance dans la pièce et aperçois la table composée des quatre personnes qui vont me juger aujourd'hui.
Ce n'est pas mon premier casting mais c'est assez impressionnant. Ce n'est pas le même niveau qu'en Belgique. Ça n'a absolument rien à voir. Là-bas je me sentais à l'aise, en sécurité surtout que c'était juste pour intégrer ma troupe de théâtre. Ici c'est plus sérieux et plus froid niveau ambiance . Et la finalité est quelque chose de plus important. Je n'ai d'ailleurs pas l'impression que ces quatre hommes aient remarqués ma présence.
Je tousse mais personne ne lève les yeux de son smartphone. Je retente une deuxième fois. Toujours pas de réaction.
— Bonjour !
Ils relèvent enfin leurs yeux de leurs écrans et un homme abaisse ses petites lunettes rectangulaires sur le bout de son nez.
— Oui. Vous pouvez y aller Magali.
J'ignore le fait qu'il se soit trompé de prénom et je commence en voyant le cameraman m'encourager d'un geste de tête.
— On est prêt. Et toi ?
— Aussi.
— Allons-y.
J'inspire longuement avant de remarquer qu'il me filme et que les yeux sont tous braqués sur moi.
— Bonjour à tous. Je m'appelle Maddison Hampton, j'ai dix-sept ans et j'auditionne pour le rôle d'Automn.
Je ferme les yeux et prends une grande inspiration comme il y a quelques secondes.
Vas-y Maddy. Montre à ces gens si prétentieux que tu es douée et faite pour ça.
— Tout à commencé... Ce... Ce fameux jour d'été... le six juillet. Tu t'en souviens Winter ?
Je laisse un blanc, et comme personne du juré ne joue son rôle, je continue.
— Exact... Celui où j'ai disparu. Après qu'il m'ait enfermée dans la voiture... Il...
Je suis entrain de commencer à pleurer et les larmes sortent comme par magie. Je souffle bruyamment avant de reprendre :
— ... m'a enfermé dans une pièce... Avec... D'autres... Filles... De plus notre âge. J'ai parlé avec elles et elles m'ont dit ce qu'ils faisaient là-bas. Il nous proposait à des hommes pour... pour... Pour qu'on...
J'éclate en sanglots pendant une dizaine de secondes. Et j'essaie de me calmer.
— ...couche avec eux.
— C'est bon. Tu peux t'arrêter, m'ordonne le gars hautain aux lunettes. À croire que les autres ne savent pas parler.
Le cameraman qui doit être quelques années plus vieux que moi obéit et interrompt l'enregistrement.
— J'ai fait quelque chose de mal ?
— Non. C'est juste fini. J'en ai vu assez pour me faire une idée. C'est pareil pour tout les membres du jury.
Ils hochent tous la tête en même temps et c'est assez flippant. On dirait des robots désarticulés.
— Vous pouvez sortir Maddison. Merci et au revoir.
— Merci à vous et bonne journée !
Je sors de la petite salle et je vois mon père. Il tient sa tête dans ses mains et fixe le sol. Il a l'air super anxieux. Mais dès qu'il me voit, il sourit.
— Alors ? Ça a été ?
— Je pense que oui. Même si ils m'ont appelé par un autre prénom et qu'ils ne m'ont pas laissé finir mon texte.
Il grimace et soupire.
— C'est un mauvais signe, n'est-ce pas ?
— Non. Enfin... Ça dépend... Il y a toujours des gens super froid qui font ça et au final tu es pris. Comme il y a des gens qui vont te dire que tu as été super , alors qu'ils vont prendre quelqu'un d'autre. Mais... On verra bien. Au pire, c'est pas grave. Tu postuleras ailleurs.
— Oui. Tu as raison.
J'allais lui demander où était passer Karl, qui d'habitude me colle toujours aux baskets, mais il réapparaît. Il ne sourit toujours pas et j'ai envie de m'arracher les yeux.
Pourquoi ne sourit-il jamais ? Est-ce un robot comme ceux que j'ai vu il y a deux minutes ?
Je l'ignore et je ne pense pas que ce sont des choses qui se demandent.
Je remarque que ma mère est juste derrière le garde du corps, l'air impatient de savoir comment tout s'est déroulé.
— Garry est prêt donc si vous avez fini Monsieur et Mademoiselle Hampton...
— Oui. On a fini. Merci beaucoup Karl.
Mon père lui sourit et moi aussi, mais il ne nous répond pas comme je l'espérais. Il tourne le dos, s'enfonce dans le couloir vers la sortie, tandis que maman embrasse son mari puis me serre dans ses bras.
Hey !
Selon vous, est-ce que Maddy a été prise ou elle a complètement foiré ?
Que pensez-vous du fait que Thomas l'ai "espionné" ?
Passez une bonne journée et à vendredi !
Xox,
Margo ♡
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