Depuis une semaine, je dors très mal. La cause est : l'appel avec Zoé.

Si quelqu'un partageait la photo... J'aurais d'énorme problème.

Du moins, c'est la première pensée qui m'est venue à  l'esprit. Puis je me suis souvenue que le directeur avait fait supprimer la moindre copie. Du coup, je ne devrais rien risquer  de ce côté-là.Je vais donc pouvoir de nouveau dormir tranquillement .

Par contre  aujourd'hui je risque de mourir de faim,  car je commence mon programme sportif et diététique. J'ai déjà vu Matthew, mon coach. Il est très sympathique et motivant , pas comme son programme qui est beaucoup trop strict à mon goût.

Adieu les pizzas quatre fromages, les milkshakes, le Nutella, la crème fraîche, les Kinder et tout ces trucs si délicieux.

Pour dire que je n'ai même plus le droit à manger des céréales !

Je n'ai même pas commencé que ça me démotive déjà.  Maman et papa vont me conduire à la salle de sport. 

Eva, Dylan et Ashley sont partis bosser. Et Thomas, qui a un jour de congé, veut venir voir comment se débrouille mini-Hampton.

— Maddy ? On y va ! Crie ma mère.

— J'arrive.

Je ferme mon carnet de grammaire anglaise. Je l'utilise deux fois plus maintenant , vu que je dois parler l'anglais tout le temps.

Avant,  ce n'était seulement que six heures semaines en cours avec mes profs et leurs accents qui me faisaient toujours grincer les dents.

Je ne prétends pas avoir un accent parfait non plus,  mais il sonne bien mieux  que celui de la voix du professeur des sortilèges, dans Harry Potter !

Tout ça pour dire que c'est galère de passer de six petites et  pauvres heures d'anglais, censés être comme les British, à un anglais américain vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Le plus difficile est , qu'ils parlent vite et que je dois sans cesse,  leur demander de répéter doucement parce que je ne suis qu'au niveau B2. Ce qui est déjà bien  pour quelqu'un qui n'a fait que quatre ans d'apprentissage, mais nettement insuffisant  quand on sait que je suis américaine.

J'arrive devant la porte d'entrée et j'enfile une veste de survêtement que je ferme bien jusqu'au cou. On dirait que je fais une tentative de suicide par étranglement , mais je n'ai juste pas envie qu'on voit mes quelques bourrelets et ma peau blanche comme de la pâte à pain.

Je ramasse  mon sac et m'inspecte devant le miroir. Ma queue haute n'est pas impeccable mais ça passe. C'est toujours mieux que ce que je réussissais à faire pour le cours de gym.

Karl porte mon sac et affiche toujours un air aussi glacial que l'Antarctique.

— Bonjour Karl.

— Bonjour Mademoiselle Hampton.

— Maddy. Maddison si c'est trop dur.  Mais pas Mademoiselle ! Je ne suis pas mariée, ni même en couple et je n'ai pas vingt-cinq ans, alors stop ! S'il vous plaît.

Il ne me répond pas et va mettre le sac de sport dans le coffre pendant que j'ouvre la portière avant.

— Mademoiselle Hampton laissez-moi le faire. C'est mon job.

— Mais je sais le faire Karl. J'ai dix-sept ans. Pas quatre.

Son air ne change pas. J'entends des rires étouffés près de moi et je me retourne.  Je tombe sur Pedro et Rodriguez.

— Bien envoyé ! Crie Rodriguez, hilare.

— Buenos días señor ! Cómo estás ?

Ils arrêtent de rigoler et sourient.

— Tu te débrouilles pas mal petite. Mais apprends d'abord ta langue natale, me lance Pedro.

J'acquiesce en souriant et en me retenant de rire encore. Sérieusement avec eux,  on ne s'ennuie jamais. C'est pas comme avec Karl...

— Ou apprendre à te dépêcher aussi, mini Hampton.

Je remarque qu'une des portières de la voiture est grande ouverte et je tombe sur Thomas qui me regarde avec un sourire narquois. Lui aussi est en tenue de sport et je remarque que mes parents sont une banquette devant nous,  et encore devant Gary et Karl.

— Allez Maddy, parce qu'il y en a un qui se réjouit de te voir à l'oeuvre on dirait,  me chuchote Rodriguez pour me taquiner.

Je lui donne une petite tape sur un de ses biceps et je manque de retenir un cri tellement son muscle est dur.

— Ben tu as du progrès à faire jeune Padwan, me nargue Thomas.

Je m'engouffre dans la voiture juste à côté de lui et Pedro se met à ma droite.

— On peut y aller ! Déclare mon père.

Le chauffeur démarre la voiture et je laisse échapper un soupir anxieux.

Mon père se retourne vers moi et je peux voir ses yeux bruns ,  si caractéristiques aux Hampton et dont je n'ai pas hérité. Néanmoins,  j'ai les cheveux bruns comme tout les membres de ma famille.

— Alors Maddy,  tu es déjà prête. Ça c'est très bien on ne va pas perdre notre temps.  Seulement,  il faut que tu me dises un truc.

— Oui ?

— Tu peux me rappeler depuis combien de temps tu n'as plus fait de sport ?

Je tique un peu quand j'entends ces mots. Est-ce que ça signifie que mon propre père me trouve grosse ?

— La musculation à la maison, ça compte ? Demandé-je.

— Hum... Non pas vraiment.  Ça je sais que tu en faisais. On a retrouvé des poids de 1,5 kg dans ton ancienne chambre et d'autres trucs. Mais passons. À part ça ?

Je regarde mes genoux un peu flasque et mes jambes . Elles m'ont toujours donnés des tas de complexes , parce que les muscles au niveau de mes cuisses se touchent.Ça n'as pas vraiment changé depuis. Et ça me laisse encore pas mal de complexes.

— Depuis cinq ans.

Mon père hoche la tête et ma mère paraît étonnée.

— Sérieusement ?

— Oui,  je ne faisais que ça. Et mes deux heures semaine de sport à l'école. Rien de plus.  Je n'avais pas le temps. Entre l'école, l'anglais que je devais bosser comme une dingue parce que c'était mon option, le théâtre, le solfège, le chant et mon job... C'était impossible !

— T'as raison.  C'est vrai. Tu avais rarement une minute pour toi et tu faisais comme tu pouvais.

Je hoche la tête tandis que je remarque que les deux frères se sont endormis comme deux gros bébés. C'est assez fou,  en si peu de temps.  Mais bon. On a pas encore dit de blagues et c'est l'ennui qui les a endormi.

— Emmanuella, elle est partie où Eva ? Questionne mon père.

— Hum... J'allais dire au Mexique pour sa mission humanitaire mais non,  c'est pas maintenant. C'est le mois prochain. Je ne sais pas. Peut-être qu'elle a été au Texas. Sûrement encore un appel tardif de nuit.

Mon père continue de papoter avec elle. Il ne me reste qu'une seule personne à qui parler. Thomas. Ou peut-être que je pourrais envoyer un texto à mes amis ?

Je choisis la deuxième option et je texte Robert parce que c'est le seul avec qui je n'ai pas encore parlé depuis mon emménagement, il y a presque trois semaines déjà.

Je ne pensais pas qu'il dormait à 20 heures. Mais vu sa réaction, je préfère m'abstenir d'envoyer un message à Zoé et à Francis.

Reste seulement l'option une.

Il est tranquillement entrain d'écouter sa musique et secoue la tête légèrement en regardant le paysage défiler devant ses yeux clairs.

Je l'appelle une fois mais il ne répond pas.

Sans doute que le volume est à fond. Je tente une autre approche. C'est-à-dire que je lui tire sur le manche comme une gamine de cinq ans.

Hum... Pas sûre que ce soit le bon plan pour qu'il arrête de t'appeler mini Hampton.

Il retire un des ses écouteurs en me lançant un regard en biais,  puis de me sourire avec un de ceux qu'il réserve à ses fans. Qu'est-ce qu'il m'énerve quand il fait ça.

— Oui ?

— T'éc...

— Non, attends. Tu veux une photo de moi non ? Mais avec plaisir !

Je lève les yeux aux ciels et puis soupire.

Peut-il arrêter de me rappeler ma réaction de grande fan-girl que j'ai fait il y a plus de deux semaines maintenant ?

En plus, il ne disait rien avant. Seulement, ça c'était avant. Je ne sais pas trop ce qui a changé entre temps hormis l'épisode de la cuisine.

— Tu comptes m'embêter avec ça combien de temps ?

— À jamais.

— Wow... Ça fait longtemps tout ça.

Il rigole et moi aussi. Thom est vraiment celui que l'on décrit dans les médias. Quelqu'un de sympathique et qui aime taquiner. Mais très calme et réfléchis à la fois. C'est un joli mélange.

— Plus sérieusement tu écoutes quoi ?

— Hum... Quelle chose qu'une enfant ne connaît pas.

Je fais les yeux ronds et prends un air vexé.  Puis je me ressaisi et je croise les bras sur ma poitrine.

— Tu paries combien que je te donne l'interprète et le nom de la chanson ?

— Je te parie... Hum...

— Une pizza ?

— Pour une qui doit faire gaffe à son poids parce qu'elle veut être actrice... Se moque-t-il. Bon... On va dire un smoothie.

— Et une tablette de chocolat noir 75%

Je lui donne ma main et il la sert en disant :

— Marché conclu.

Thomas se rapproche de moi à tel point que je peux sentir ses muscles en dessous de son t-shirt. Il me met un écouteur dans mon oreille gauche et j'attends le son de la musique.

— Attends. Je remets au début.

Il s'exécute et je me concentre en fermant les yeux. Aux premières notes de piano,  je secoue frénétiquement ma tête sur la mélodie.

J'en connais un qui me doit une smoothie et du chocolat.

— She's a rainbow des Rolling Stones,  répondis-je.

Il ouvre la bouche surpris. Puis la referme deux secondes plus tard. Il secoue sa tête dans tout les sens doucement.

— C'est pas possible. T'as triché.

— Ouais. T'es un mauvais perdant.  Ben,  vas-y met autre chose alors Monsieur-les-enfants-de-dix-sept-ans-ne-connaissent-pas-les-classiques.

Il me lance un regard de défi et fait défiler sans doute défiler sa playlist. Une autre rythme,  une autre chanson,  un autre groupe et je reconnais aussi.

— In the town,  where I was born,  commencé-je à chanter.

— Tu ne vas pas me dire que tu connais aussi ?

— Si. C'est Yellow Submarine des Beatles. Franchement Thomas... C'est pas bien d'avoir des préjugés comme de quoi je n'écoute que du rap à longueur de journées, et où les chanteurs -si on peut appeler ça comme ça- ne font que de dire des gros mots.

— Hé petite, on est arrivé, m'annonce Pedro, tout juste réveillé.

Il sort de la voiture et m'ouvre la porte. Je m'avance pour sortir mais avant je jette un regard sur Thom et je lui fais un clin d'œil, avant d'entendre son joli rire angélique.

Hello !

Je vous poste vite fait le chap maintenant avant de m'attaquer à mon cours de physique ^^'

Bref.

Que pensez-vous du côté taquin et joueur de notre cher Thomas ?

Xox,

Margo ♡