Je passe la porte du diner et le décor ressemble à celui d' un film. Le restaurant a des airs de années quatre-vingt avec ses banquettes en simili cuir rouge,  ses murs de carrelage bleu . Les femmes  ressemblent à des pin-up des années cinquante avec des coiffures très volumineuses et des tenues vertes aux jupes plissées assez courtes.

Dylan nous dirige vers une table dans la fond de la salle . Je m'y installe  et il se place à mes  côtés .

- On va un peu plus loin,  donc au moindre problème,  vous nous appelez, dac ? Nous préviens  Rodriguez.

- Pas de soucis, réplique mon frère en souriant.

Les deux frères  vont à l'autre bout de la salle, si bien que je ne les voient plus du tout. Une grande femme tatouée au rouge à lèvres vif  ,nous tend des menus plastifiés. Elle s'en va en nous disant de l'appeler quand on aura choisi et qu'elle sera aux petits soins pour nous. Elle glousse bêtement , en regardant mon frangin avant de s'éloigner vers une autre table.

J'attends qu'elle soit partie pour poser ma question :

- Les gens sont vraiment, toujours comme ça ?

Il soupire et passe une main dans ses cheveux bruns.

- Ouais. En tout cas, souvent. Il y a une fois,  j'étais à la boulangerie pour prendre du pain et Carlos m'attendait dans la voiture,  la boulangère a fait tomber une éclair au chocolat quand elle m'a vu entrer. Puis elle a appelé toutes  ses collègues et je me suis retrouvé à signer des autographes sur des boîtes à gâteaux !

Je ne peux m'empêcher de rigoler. Heureusement,  lui aussi. L'atmosphère se détend avant que la serveuse ne revienne pour prendre notre commande. Dylan prend des pancakes et j'en fais de même. Nous prenons aussi deux cafés lungo noir .On sait que nous allons avoir une longue journée.

- Enfin, c'est vrai. Ils n'ont pas besoin d'agir comme si nous étions si différents d'eux. Après tout, nous sommes humains nous aussi !

- C'est vrai Maddy. Je sais, c'est ce que je me dis aussi tout le temps.

On soupire en même temps,  puis on rigole encore. Nous commençons à parler de son tournage prochain pour un film d'action où il incarne une homme d'affaires très riche et puissant , qui est menacé de mort par son ex petite-amie complètement barge. Il va être sous la protection d'une femme qui va le surveiller vingt-quatre sur vingt-quatre et tout faire pour qu'il reste en vie.

- Et après ?

- Je ne te dirais pas, sis.

Je fais une moue boudeuse et il se marre. Heureusement que je ne suis pas faite pour rester sérieuse. Après tout, à chaque fois que je suis avec mon frère, on plaisante. C'est rare,  mais bon... C'est génial qu'il soit si cool. Parfois,  je me demande si il n'est pas un brin hippie dans le fond...

Mais bon, c'est sûrement mon imaginaire qui fait encore des siennes .

Une autre serveuse aux cheveux bruns, qui porte le nom très original d'Amy,  nous apporte nos pancakes, débordant de sirop d'érable, garni de bougies et commence à chanter une chanson d'anniversaire avec enthousiasme. Je souris quand je fais vraiment attention. Elle la chante en français. Je suis très émue, et Dylan me prend la main en caressant ma paume avec son pouce. À la fin, je suis en pleurs .

- Joyeux anniversaire Maddy ! Me souhaite mon frère dans un français impeccable.

Là, je suis plus que contente. Il a fait l'effort d'apprendre cette phrase dans la langue que j'ai parlé pendant plus d'une dizaine d'années. Ça, c'est juste magique.

- C'est toi... qui a tout organisé ?

- Oui. C'est rien que moi. Merci beaucoup Amy.

- Y'a pas de quoi Monsieur Hampton,  ajoute-t-elle en gloussant.

Elle est presque partie que je la rappelle. Elle se retourne et revient vers nous,  prête à prendre note de ce que je veux.

- Merci. Tout simplement.

Elle me répond par un clin d'oeil.

- Par contre,  si je ne suis pas indiscrète... Vous n'avez pas d'accent quand vous parlez en français. Comment....?

Elle sourit avant de mettre ses cheveux sur son épaule droite.

-Ma grand-mère était française et elle est tombée amoureuse d'un américain. Alors,  elle est venue ici et quand ma mère est née, elle était ravie. Elle a appris le français et moi aussi. Voilà ma petite histoire.

-Wow. C'est génial !

-Oui. Surtout, c'est incroyable parce que rien ne les destinaient.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

Elle pouffe de rire avant de sa calmer.

Décidément, je fais beaucoup rire les américains.

- Tu peux me tutoyer chaton, tu sais. Je connais ton frère depuis l'époque où il portait des couches et qu'il n'était pas le beau gosse d'Hollywood qui fait craquer la majorité des femmes entre quatorze et trente-cinq ans !

Je souris avant de regarder mon frangin qui fait l'innocent. Et mange son pancake, avec du sirop étalé partout sur son visage.

- Mwa... Nmmon...

- On mange la bouche fermée , Dylan et on avale avant de parler,  lui dis je , en rigolant .

Il lève les yeux aux ciels et se dépêche d'avaler. Il me tire la langue en me lançant un regard noir.

- Je pensais que tu étais plus mature Dylan. Mais non, ta soeur de neuf ans de moins que toi, l'est plus.

- Ça s'est ce qu'elle te fait croire.

Je lui donne un coup de pied dans le tibia et Amy repart prendre d'autres commandes de femmes d'affaires hautaines. Je soupire avant d'attaquer mon déjeuner. Ils sont délicieux et très moelleux.

- Alors tu aimes ?

- J'adore c'est trop bon ! Encore merci Dydy.

Il fronce les sourcils en souriant de plus en plus.

- Je rêve ou tu m'as appelé Dydy ?

- Tu ne rêves pas.

- Tu sais,  c'est le surnom qu'on me donnait quand j'étais enfant.

Je pouffe de rire tandis qu'il boude légèrement.

- Sérieux ?

Il acquiesce puis me parle de cette époque. Des fous rires avec Eva,  de leurs jeux,  des vidéos qu'ils faisaient ensemble,  leurs battles de dance... Ça lui fait plaisir de se souvenir de tout ça,  mais moi, je me sens mal.

J'aurais pu partager ça avec eux... Mais non, j'en ai été privée. À cause de ma tante.

- On va changer de sujet. Alors, hormis l'autre là... La Belgique,  c'est comment ?

Je souris et je me sens moins triste. Malgré que ma vie était assez monotone et d'une routine perpétuelle,  je lui raconte combien j'aime ce pays ; la personnalité des gens et leurs convivialités  . Que non, on a pas tous cet accent horrible que prennent les français pour nous imiter. Je lui parle aussi principalement de Zoé et de Francis, de mes profs et de mes endroits préférés  là-bas. Je termine par lui expliquer que ça me manque parce que j'ai pleins de souvenirs là-bas.

-Je te comprends. Après tout,  ce n'est pas rien le nombre d'années que tu as passé là-bas. Tu avais des projets. Tu avais prévu d'aller à la même université avec ton meilleur ami,  de rendre visite à ton amie à Paris. Tu t'étais construit une vie. Tu t'étais faite de A à Z. Mais tout ça était parti que de mensonges et de...

- Désolé de vous interrompre...Mais,  chiquà,  je dois te ramener à la villa avant que tu ailles tourner,  nous prévient Carlos.

Je regarde ma montre et effectivement,  déjà une demie-heure que nous sommes ici. Je fais la bise à Dylan et le sert dans mes bras .Il me dit avec un air gormand , qu'il va terminer mes pancakes. Je salue Amy et je pars avec Carlos et Gary à la maison.

Hey !

Désolée de poster si tard mais j'ai dû réviser pour mes cours ^^'

Vous en pensez quoi de ce chap ?

Vous aimeriez qu'il y aie plus de moment entre Maddison et Dylan ?

Xox,

Margo ♡