Chapitre 25: Fait attention ou tu marches.
«C'est... Magnifique.» répétais je encore, tout en fixant le paysage qui s'offrait à moi.
Et je ne rigolais pas, c'était vraiment magnifique. Comment avais je pu vivre toute ma vie dans cette ville sans avoir découvert cet endroit avant? Tim venait à peine d'emménager il y a quelques petites semaines de ça, et il commençait déjà à me devancer sur ce point la. Conclusion, il faudrait que je sorte plus souvent...
Je tournais enfin mon regard vers Tim. Ce dernier était entrain de me regarder. Un adorable sourire étirait ses lèvres rosées et ses cheveux blonds brillaient par le coucher de soleil, tout en bougeant lentement avec le rythme du léger vent qui soufflait dans les hauteurs de cette colline sur laquelle nous étions actuellement.
J'inspirais un grand coup d'air frais en lui rendant timidement son sourire. Le silence régnait peut être entre nous, mais ce dernier était tout de même brisé par les sons ambiants tels que les sifflements des oiseaux qui dansaient au dessus de nos têtes et le bruissement des feuilles dans arbres qui bougeaient dans l'air du vent.
Il me fixait droit dans les yeux et moi de même. Le temps n'existait plus alors que la vie continuait autour de nous. Je n'avais pas compris... Je ne savais pas comment j'avais fait pour ne pas comprendre, mais sans que je m'y attende, son visage plongea sur le mien.
Dans l'ultime but de m'embrasser. Car le but de tout ça, c'était bien d'essayer de me voler un baiser. Je le comprenais que maintenant, et c'est avec la plus grosse frustration du monde que je me vis le repousser.
Oui. Je l'avais carrément repoussé, lui, Tim Borrmann, jeune lycéen plutôt intelligent et en plus de ça sportif, beau comme un dieu grec sans parler de ses yeux turquoises à en faire tomber plus d'une.
Et j'avais osé de repousser. Je ne me comprenais pas. Je n'arrivais pas à comprendre comment je faisais pour être aussi stupide de penser que quelque chose pouvait encore se passer avec Dylan. Je voulais encore m'obstiner à penser que je pouvais l'aimer comme on aimerait une personne dite normale.
Je voulais y croire. Croire en un avenir meilleur... Ou alors tout simplement un avenir avec lui tout court. Mais comment pouvais je penser cela? Comment faisais je pour être aussi stupide et naïve?
Tim était quelqu'un de bien. Toutes les filles rêveraient d'un gars comme lui, il est le cliché type du garçon parfait. Et moi je le repoussais sans aucune hésitation. Tout ça pour mes satanés illusions que je me faisais à propos de Dylan, alors que je savais pourtant pertinemment que rien de tout ça n'était possible.
Ce dernier me regardait maintenant avec un regard interrogateur. La surprise était présente sur son visage alors que la déception pouvait clairement se lire dans ses yeux clairs.
Je baissais mon regard, gênée et honteuse. Je réfléchissais à ce que je pouvais répondre alors que mes pensées bataillaient dans ma tête telles des romains en pleine bataille contre des gaulois. Une guerre intérieure venait de se déclarer en moi.
«Je... Je suis désolée m-mais j'peux pas...» bafouillais je d'une petite voix, tout en arrachant nerveusement les peaux autour de mes ongles avec mes dents jusqu'à m'en faire saigner le bout des doigts.
Je l'entendis soudainement lâcher un long et bruyant soupir, alors que je gardais mon regard baissé sur le sol. Une boule se formait dans mon ventre et une autre dans ma gorge. J'avais tellement honte de ce que je venais de faire.
J'en arrivais à le regretter, même si je ne pouvais m'imaginer l'embrasser... Dieu non! Ça serait comme tromper Dylan, malgré le fait que je ne sortais pas avec, et que nous n'étions donc point en couple... À mon plus grand désespoir.
Mais je l'aimais, lui, l'interné morbide du Silver House. Je l'aimais et ça me suffisait pour faire barrière contre toute autre approche de ce genre avec un autre homme que lui. Ça me suffisait pour l'instant... Mais l'horrible hésitation au mauvais gout de regret qui se posait maintenant dans mon esprit venait me faire douter.
Est ce que l'aimer tout simplement allait-il être assez suffisant pour rejeter tout le monde? Je voulais Dylan, il était de ce que je voulais le plus au monde croyez moi. Mais... Je savais que je ne pourrais jamais l'avoir réellement. Il était fou. Il était dangereux. Si on en écoutait Renée, la vieille secrétaire, il était le diable.
Le problème c'était qu'il pouvait me donner tout les baisers du monde, toutes les caresses possible, je savais qu'il ne sera jamais avec moi pour de vrai. Il était enfermé... Enfermé et fou. Et c'est ce qui me faisait le plus mal.
En y repensant, je pensais bien que c'était moins douloureux de l'observer tout les jours en espérant bêtement quelque chose, tout comme il y'a à peine quelques semaines de ça, plutôt que de se prendre la vérité en pleine figure comme à présent.
J'avais été bête de penser que quelque chose était possible. J'avais été bête de repousser Tim. Bête d'aimer Dylan. Bête d'y croire. Et surtout bête de continuer. Car oui, peut importait que je savais que tout ça ne me mènerait qu'a ma perte, j'allais tout de même continuer de le voir. C'était de la folie, c'était bel et bien le cas de le dire.
«Je te ramène?»
Je relevais vivement mon regard vers Tim. Il venait de me lancer cette phrase d'un ton neutre. Son visage abordait lui aussi un air des plus neutres. Je me mis à déglutir avec peine avant d'hocher timidement la tête de bas en haut.
Il soupira de nouveau en se redressant d'un seul coup. Je fis de même peu de temps après. Il se mit ensuite à redescendre lentement de cette colline sur laquelle nous étions actuellement et je me mis à le suivre en essayant de faire attention ou je mettais les pieds, mais comment vous dire qu'avec toutes ses satanés branches et feuilles mortes c'était chose assez compliquée...?
Mon pied avait fini par se bloquer dans une racine d'arbre dissimulée sadiquement sous un tas de carcasses de vieilles feuilles mortes, et je tombais en avant.
J'étais à deux doigts de m'étaler de tout mon long mais le blond devant moi eu un réflexe plus que vif et me rattrapa à temps. Il me remit sur pieds en moins d'une seconde.
«Fait attention ou tu marches.»
Il venait de me lancer cette phrase légèrement... Froidement. Mais je ne lui en voulais pas. Je comprenais son irritation à mon égard. Je venais de me comporter comme la pire des garces... Je venais d'accepter innocemment une balade avec lui sans me douter de rien. Il avait certainement du croire que je me moquais de lui, au moment ou je lui ai mi surement le râteau de sa vie.
J'hochais la tête, honteuse et je continuais à marcher, en me demandant tout le long du trajet pourquoi j'étais aussi idiote.
-Quelques Heures Plus Tard.-
Tim m'avait raccompagné chez moi. Le silence avait régnait entre nous, pas un seul putain de mot échangé. J'étais descendu de sa moto en lui tendant maladroitement son casque, et je n'avais même pas eu le temps de le remercier qu'il avait démarré en un gros bruit de moteur, laissant derrière lui un épais nuage de fumée grise et une pauvre fille honteuse.
J'étais alors rentrée chez moi, ne voyant que cela à faire. Car il était hors de question que j'aille au Silver House voir Dylan. Non pas que l'hésitation à ce sujet ne s'était pas posé dans mon esprit, ça, vous devez certainement vous en douter, mais j'en avais tout de même conclu intérieurement qu'il était hors de question que je risque quelque chose en y allant. Je ne voulais pas le voir se tailler les bras une nouvelle fois, ou n'importe quoi d'autre de ce genre.
Alors je m'étais contentée d'aller me laver et manger tel un zombie, avant d'aller me coucher. J'étais d'ailleurs actuellement dans mon lit, entrain de chercher le sommeil, comme souvent depuis ses derniers temps... Et j'avais réussi à le trouver après de longues minutes, voir de longues heures à fixer le vide, plongée dans l'obscurité de ma chambre.
-Le Lendemain.-
Autant vous dire tout de suite que le réveil avait été très dur pour moi, surtout quand tous les souvenirs de la veille étaient remontés en flèche dans mon cerveau.
Malgré la fatigue et l'angoisse oppressante que je ressentais dans ma poitrine, je pris mon petit déjeuner en vitesse avant de me préparer pour filer en cours. Tim m'avait clairement snobé aujourd'hui. Je m'étais alors pitoyablement rabattue sur mes anciennes amies auxquelles je ne portais plus aucun intérêt. Elles me parlaient mais j'étais distraite. Elles discutaient mais je n'écoutais pas. Elles travaillaient mais je ne m'en sentais pas capable.
J'attendais l'heure de fin sans trop d'envie, ne sachant pas quoi faire de ma fin de journée. Et quand elle sonna enfin, et que tout les élèves se précipitèrent vers la sortie, que cette question se posa enfin véritablement dans mon esprit, et elle avait eu d'ailleurs l'effet d'une grosse gifle sur moi, ce qui avait eu pour mérite de me réveiller de l'espèce d'état second dans lequel j'étais plongée depuis le début de la journée.
Je me levais et sortis à mon tour de cette chose que l'on appelle lycée, qui ressemblait quand même plus à une prison, mais surement moins que le Silver House, pour me diriger jusqu'a mon arrêt de bus habituel, tout en me demandant toujours ce que j'allais bien pouvoir faire.
J'aurais très bien pu continuer à jouer la gamine capricieuse et peureuse que j'étais, et rentrer chez moi en boudant pour pleurer avec un pot de pâte à tartiner à la main, enfermée dans ma chambre, sous la couette. Je m'y voyais déjà tellement ça aurait été réaliste, comme situation.
Mais voila, la raison (si je pouvais appeler ça comme ça) avait reprit le dessus, à mon plus grand regret. Je ne pouvais pas le fuir éternellement. Je ne pouvais pas fuir la vérité encore et encore. Et plus j'attendais, plus ça aurait été difficile, et plus les risques de colère de Dylan étaient grands.
Il fallait donc que je retourne directement au Silver House, aujourd'hui même. Je ne pouvais plus attendre. C'était stupide, même si j'avais la vague impression que, quoi que je fasse, cela me paraissait et me paraitra toujours aussi stupide.
Je m'engouffrais donc dans le bus quand ce dernier arriva. Les minutes me paraissaient bien longues, car je redoutais le moment ou j'allais être confrontée à Dylan.
Jusqu'au moment ou l'auto s'arrêta face au bâtiment que dirigeait ma maternelle. Je sortis de ce dernier avec la boule au ventre. J'entrais à l'intérieur alors que les bouffés de chaleur m'envahissaient et qu'un immense stress prenait contrôle de mon corps et de mon esprit. Mes mains étaient moites. Je tremblais légèrement, et ma tête tournait un peu.
J'arrivais à la grande salle en peu de temps et je me mis donc à fouiller les lieux du regard, détaillant tout ce que je voyais. Il y avait quelques infirmiers qui surveillaient les malades tout en donnant leur cachets habituels à chacun.
Je continuais de fouiller des yeux la pièce à la recherche de ce que je cherchais réellement. Jusqu'au moment ou mon regard se posa sur lui. Le sien était meurtrier et il était malheureusement rivé sur moi.
Il se leva d'un bon en passant derrière quelques patients, et il se mit à manipuler discrètement quelques médicaments sur la table ou les pilules de toutes les couleurs étaient disposées. Je fronçais les sourcils. Mais que faisait-il bon sang? Personne ne le voyait, à part moi bien sur, qui était bien trop obsédée par lui pour louper le moindre de ses faits et gestes.
Quand l'infirmier distribua ses médicaments au pauvre patient qui les avalait sans se douter de rien, ce dernier s'étouffa fortement. Son visage venait de virer au rouge, et il s'étala au sol, alors que son corps était secoué par de violents spams.
J'haussais les sourcils en reculant d'un pas sous la surprise. Tous les infirmiers se précipitèrent sur lui. L'attention était donc totalement portée sur ce patient. Dylan en profita donc pour s'éclipser discrètement en passant devant moi.
Son regard sombre c'était plongé dans le mien, sa main avait frôlé la mienne et les frissons m'avaient envahie. Je clignais des yeux tel une attardée avant de réaliser qu'il venait de s'engouffrer dans un couloir.
Il fallait que je le suive... Enfin je crois. Il fallait que... Je n'en savais rien à vrai dire.
Tout ce que je savais, c'était que quelque chose en moi me poussait à aller vers lui.
Conclusion, il fallait donc que je le suive.
Et c'était bien ce que je comptais faire, à mes risques et périls.
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Hey! Vos avis sur ce chapitre? La suite arrive bientôt! Et merci pour les plus de 31K de vues! :)
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