Chapitre 24: J'connais un endroit plutôt cool.
«C'est d'accord.» lançais je.
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L'après-midi aurait bien pu se passer comme une après-midi de cours banale. Du genre à rester derrière un bureau, rêvasser, dormir les yeux ouverts ou encore, chose très rare, écouter le professeur et travailler.
Mais voila, je ne pouvais pas me comporter comme si rien ne c'était passé. Je ne pouvais pas ne plus penser à hier. Ne plus penser à ce baiser. Ne plus penser à lui, à Dylan. Tout comme je ne pouvais pas empêcher les frissons de parcourir mon corps rien qu'a l'image de lui qui s'imposait dans mon esprit tourmenté.
J'étais mal à l'idée de ne pas retourner au Silver House ce soir, et de planter Dylan alors qu'il m'avait clairement dit de venir. Mais je me sentais encore plus mal à l'idée d'y retourner. Ça me foutait une peur bleu, jamais je n'avais eu aussi peur de quelque chose. Je redoutais ce qu'il allait faire. Ce qu'il pouvait faire.
Donc oui, l'après-midi aurait très bien pu se dérouler comme une après-midi de cours banale. Mais ce ne fut pas le cas à cause de mon angoisse ainsi que de ma fatigue. Mais elle finissait par prendre fin, et l'heure de la fin de la journée sonna en un bruit strident.
Je sursautais en relevant mon regard vide vers le monde réel. Me voila malheureusement re connectée à celui-ci et je fouillais les environs à la recherche de Tim, qui devait se trouver quelque part par la...
«Hey.»
Je sursautais une nouvelle fois en me maudissant intérieurement de mes réactions beaucoup trop... Réactionnelles. Je me tournais en vitesse et je vis Tim posté juste derrière ma chaise de bureau, celle sur laquelle j'étais actuellement assise. Enfin avachie aurait été un terme plus approprié.
«Tu comptes rester ici, ou on sort...?» me lançait-il de nouveau avec un petit sourire moqueur en coin.
C'était après un rapide balayage du regard dans la salle de cours que je compris que la sonnerie avait déjà retentit depuis quelques temps. L'endroit était totalement vide, sans compter nous deux bien sur.
«Euh... Je te suis...» bafouillais je en ramassant maladroitement mes affaires.
Il me souriait en m'aidant vite fait à tout mettre dans mon sac, ce qui me mit le feu aux joues sans trop que je sache pourquoi. On sortait tout les deux et je le suivais à travers les couloirs du lycée jusqu'à la sortie. C'est quand on fut arrivé à l'extérieur que je m'autorisais à prendre la parole.
«On va ou?» demandais je en tournant mon regard vers lui.
Il planta ses iris bleues dans les miennes qui étaient contrairement aux siennes, plus foncées, d'un marron chocolat, avant de me répondre avec son éternel sourire sur les lèvres.
«J'connais un endroit plutôt cool, si tu veux prendre l'air.» me proposa t-il.
Oui. C'était exactement ce que j'avais besoin. Prendre l'air. J'avais besoin de m'évader, ne serait ce que quelques instants, de tout ça. Je n'arrivais plus à gérer mes sentiments tordus et ma vie normale en même temps. Tout ça prenait de plus en plus d'ampleur dans mon quotidien que ça devenait plus compliqué que prévu.
C'était si bizarre. Toutes ses dernières années passées à me demander quand j'aurais enfin le cran de faire le premier pas vers lui. À me demander quand est ce qu'il allait me montrer qu'il me remarquait, moi, au milieu de tout ses malades mentaux. Toutes ses années à espérer tout ce que j'avais à présent... Mais maintenant... Maintenant que j'avais tout ce que je voulais, j'avais peur.
Oui, peur bordel! N'était ce pas totalement stupide?! Jamais je n'avais eu peur de Dylan. Il m'obsédait, me fascinait. Je pouvais passer des heures à observer chacun de ses faits et gestes, et voila que maintenant que j'avais eu tout ce que je voulais de sa part, j'avais peur.
Vous devez certainement vous demander: Peur de quoi au juste? Et bien, tout simplement peur de ce qu'il pourrait bien faire. Je commençais à le connaitre, vous savez. Même si il était quelqu'un de totalement instable, du genre que personne ne peut et ne pourra jamais cerner, j'avais tout de même réussi à comprendre qu'il n'hésitait pas à faire des sales coups de psychopathe du jour au lendemain sans rien demander à personne.
Le plus inquiétant dans l'histoire, c'était qu'il pouvait faire du mal aux autres. A lui même. A moi. A tout le monde. Il s'en fichait pas mal. Car c'était et ça sera toujours un psychopathe. Un putain de psychopathe. Pourquoi fallait-il que ça tombe sur moi, hein? J'étais dans une merde pas croyable. Mais malheureusement, on ne choisit pas ses sentiments. L'amour ne se commande pas...
«Hm, oui. Bah, je te suis du coup.» lançais je à l'attention de Tim, en me rendant compte que ce dernier me scrutait intensément en l'attente de ma réponse que j'avais oublié de donner.
Pour toute réponse il me lança un de ses plus beaux sourire en me faisant un signe de tête, signe de le suivre. Ce que je fis dans le silence jusqu'à ce qu'il s'arrêta face à une moto. Attendez... Quoi? Une moto? Tim avait une moto?
Mes yeux devaient certainement être ronds comme des billes sous la charmante surprise qui s'offrait à moi, ce qui fit ricaner mon ami.
«Surprise?» me lança t-il en ouvrant le petit coffre arrière.
«Et pas qu'un peu..» répondis je en m'autorisant un sourire.
Il sortit deux casques avant de m'en tendre un. Je le pris avec une légère hésitation du au fait que je n'étais jamais montée sur une moto de ma vie, et je détaillais l'objet entre mes mains sous toutes ses coutures, les yeux plissés.
Quand je relevais le regard vers le beau blond qui était debout près de moi, je pus constater que ce dernier avait déjà enfilé son casque et s'apprêtait à grimper sur sa bécane. Aussitôt pensé, aussitôt fait. En moins de deux, il était dessus, et me questionnait maintenant du regard à travers sa visière.
J'haussais les sourcils en posant le casque sur ma tête avant de tirer timidement sur les bretelles dans le but d'enfoncer mon crâne à l'intérieur. Mes mouvements étaient maladroits, et Tim s'en rendit très vite compte. Il releva sa visière pour me montrer un joli sourire moqueur.
«Tu n'en as jamais mis?» me demanda t-il.
«Bien vu...» ricanais je.
Il se mit lui aussi à ricaner en agitant sa main de signe à ce que je m'approche.
«Viens par la.» me disait-il.
J'approchais donc de lui, et il attrapa les deux extrémités du casque avant d'appuyer fortement dessus, me faisant légèrement sursauter. Il attrapa les deux bretelles dans le but de les attacher en rajustant la chose à ma taille.
Ses doigts rentrèrent malencontreusement en contact avec ma joue. Sa peau avec la mienne. Des frissons me parcoururent à une vitesse folle. Ses doigts étaient froids, mais leur touché ne m'avait bizarrement pas était désagréable... Loin de la, je dirais même.
Je me sentis rougir à cause de ma propre réaction. Je fermais les yeux en inspirant discrètement un grand bol d'air frais. Quand je l'ai re ouvris, Tim me fixait avec le sourire. Je m'efforçais d'y répondre.
«Tu montes?» me lança t-il soudainement, en brisant le silence qui c'était installé entre nous.
«Je... Oui.» bafouillais je en m'approchant encore.
Me voila gênée. Je n'étais, comme je vous l'avais déjà dis, jamais montée sur une moto. Et je ne savais donc pas comment m'y prendre. Par ou je devais monter, d'ailleurs? Ou allais je bien pouvoir mettre mon pied...? Je pris ça à l'intuition et le posais sur le rebord avant de me hisser jusqu'au siège.
Maintenant, c'était mes mains le problème. A quoi allais je pouvoir m'accrocher?
«Ici. Accroche toi à moi.» me lança mon ami comme si il venait de lire dans mes pensées, tout en tapotant ses flancs, juste au dessus de ses hanches.
Heureusement qu'il était de dos, sinon il m'aurait certainement vu rougir comme une pauvre petite idiote. Idiote que j'étais surement... A en juger mes actes. Je rabaissais ma visière sur ma figure alors que Tim enfilait en vitesse une paire de gants noires, assez masculins et qui lui allait à ravir.
Et c'était avec hésitation que j'enroulais mes bras autour de sa taille pour pouvoir m'accrocher. Étrangement, je me sentais plutôt bien. Son contact ne m'étais pas vraiment familier, certes, mais il m'était agréable.
Il démarra. J'avais eu un peu peur au début, mais cette peur s'envola vite pour laisser place au à un grand sentiment de liberté. Oui, je me sentais libre comme l'air. Un sourire vint orner mon visage alors que le vent faisaient voler mes longs cheveux bruns qui sortaient du casque derrière moi, dans mon dos.
Je profitais de la vue, de l'horizon, sans savoir ou il m'emmenait. J'aimais faire de la moto, c'était une nouvelle chose que je pouvais noter dans les trucs que j'aimais faire! Je placerais ça juste en dessous de "embrasser Dylan".
Et voila comment mes pensées se retournèrent une énième fois vers Dylan... Et voila comment mon magnifique sentiment de liberté se transforma en culpabilité. J'étais dehors, sur une moto avec un garçon plus que craquant, totalement libre dans ce vaste monde alors que lui était enfermé.
C'était si injuste. La vie était si injuste... Mais je ne pouvais rien n'y faire... A mon plus grand malheur.
Quelques minutes de trajet plus tard, la moto stoppa. Tim descendit avant de m'aider à descendre à mon tour. Il m'aida aussi à retirer le casque présent sur ma tête. Je fouillais ensuite les environs du regard.
Le paysage qui s'offrait à moi était vraiment magnifique, à en couper le souffle. Rien à voir avec la ville, la pollution, les trottoirs bondés de monde et les routes embouteillées.
C'était de la verdure, tout simplement. Des montagnes. Des arbres. Des roches. Des collines. De l'air pur. Des milliers de couleurs peignaient les lieux, c'était tellement beau...
«Ça te plait?» me lança Tim en souriant.
«Oui...» disais je d'une petite voix, en un souffle.
«Viens, t'as pas encore tout vu.» me disait il.
Il me tendit soudainement sa main, son éternel petit sourire en coin toujours présents sur ses lèvres rosées. Je la fixais bêtement sans savoir quoi faire. Et c'est alors que je fis quelque chose que je ne pensais vraiment pas faire.
Je coupais toutes ses pensées, ses contradictions qui se posaient dans mon esprit, et je fis taire ma conscience pour glisser timidement ma main dans la sienne.
Il souriait de plus belle en me tirant vers le haut... Oui, vers le haut car on commençait à grimper sur une espèce de colline. J'essayais de me concentrer au maximum sur ma marche pour ne pas tomber et m'étaler au sol par mis les feuilles mortes, histoire de ne pas me taper la honte devant lui.
D'ailleurs heureusement qu'il tenait ma main, car grâce à cela, j'avais évité de nombreuses chutes avant d'arriver au sommet. Quand on y fut, la vue me coupa littéralement le souffle.
Waouh. D'ici, je voyais tout. Totalement tout. Une vue imprenable sur le monde. Une vue à en couper le souffle, c'était carrément le cas de le dire.
C'était avec la bouche légèrement entre ouverte par la surprise que je regardais cette magnifique vue qui s'offrait à mes yeux, sous le regard attentif de Tim, qui lui, me détaillait assez étrangement.
«Alors?»
«Tim c'est... C'est... Waouh c'est magnifique!» m'écriais je, en souriant d'un vrai et franc sourire.
Il se mit à rire d'un rire cristallin. Je reportais mon attention sur lui en souriant d'un sourire béat. C'était magnifique cette vue, franchement. Il était lui aussi tout aussi magnifique d'ailleurs... et il avait réussit... Il avait réussit à me faire lâcher prise. À me faire oublier quelques instants la situation dans laquelle je me trouvais... J'oubliais tout mes soucis, tout mes doutes, toutes mes angoisses qui me pourrissaient le moral.
Il avait réussit à me faire, même si ce n'avait été que quelques malheureuses secondes, oublier Dylan...
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Hey hey hey! Bon, déjà, ne me tuez pas...? Svp...? :') Oui, je sais, c'est horrible, c'est affreux! En plus il n'y a même pas Dylan... Mais bon, il sera bientôt la, et j'essaierai de ne pas vous décevoir... :') Bref sinon vos avis sur ce chapitre? Sur la tournure que prennent les choses? Comment imaginez vous la réaction de Dylan? J'veux tout savoir! La suite arrive bientôt! :)
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