Mais tout ce que je voulais, c'était que Dylan ne m'approche sous aucun prétexte. J'avais bien trop peur... Peur de lui, de ce qu'il pouvait faire, de se qu'il comptait faire, mais surtout...

Peur de l'aimer à nouveau.

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Dylan était ici. C'était la seule chose, la seule phrase qui tournait en boucle dans ma tête à cet instant. Dylan était présent dans mon appartement. Dans mon putain d'appartement, alors qu'il était censé être enfermé dans le Silver House, à des kilomètres d'ici.

Comment m'avait-il trouvé? De quel manière s'était-il échappé? Comment avait-il réussi à venir jusqu'ici? Et d'ailleurs, pourquoi? Pourquoi était-il revenu vers moi? Moi, la pauvre et stupide fille qui avait eu le malheur de tomber amoureuse de lui... Celle qu'il avait tenté d'éliminer par la suite. Pourquoi être revenu?

Toutes ses questions devraient normalement être entrain de se poser et de se bousculer dans ma tête, tourmentant mon esprit torturé par tout ça.

Mais non. Ce n'était pas le cas. Dylan était ici et c'était tout ce qui importait. Rien d'autre ne comptait à cet instant.

Après avoir refermé de façon assez violente la porte de ma chambre dans laquelle je venais de m'enfermer, ce qui avait d'ailleurs eu le don de me faire sursauter fortement, le silence vint s'installer dans la pièce. Un lourd et pesant silence qui laissa la place à d'abondantes larmes qui arrivèrent pour mouiller mes joues et dévaster mon visage.

Pourquoi pleurais-je? Je n'étais pas sur de ma réponse face à cette question. Car comme à son habitude, mon cerveau n'arrivait plus à fonctionner correctement en présence de Dylan O'Brien. Voir à ne plus fonctionner du tout.

Bientôt, des pas se firent entendre dans le couloir. Les siens. C'était à ce moment que je me rendis compte que je n'étais pas réellement "enfermée" dans ma chambre. Je n'avais pas de clé, il pouvait entrer. Et j'étais prise au piège avec un psychopathe qui voulait soit disant s'expliquer avec moi après avoir tenté de me tuer.

Un psychopathe dont j'étais amoureuse. Je l'étais peut être toujours au fond de moi? Peut-être restait-il encore un peu d'amour caché derrière toute cette peur? Je n'en savais rien, et une chose était sure: je n'avais aucune foutue envie de le savoir.

L'angoisse commença à emplir mon être quand la respiration saccadée de Dylan se fit entendre, se mélangeant avec la mienne. Je me tournai en vitesse vers la porte de ma chambre qui était fermée. Pas à clé, mais fermée quand même.

Il était juste derrière. Une simple planche de bois nous séparait. Et j'étais apeurée, puis en plus de ça en pleurs.

Oui, j'étais actuellement complètement en pleurs. Les larmes coulaient abondamment sur mes joues rougies. Mon visage était surement déformé par les affreuses grimaces que je faisais inconsciemment. Grimaces causées par la souffrance intérieure que je ressentais. Pouvait-on qualifier cela comme un chagrin d'amour? Ou alors une peur sans borne? Une dépression nerveuse? Peut importait au fond.

«Zoé...» la voix de Dylan se faisait entendre.

Il venait de prononcer mon prénom d'un air désolé. L'intonation se soufflait plus comme une plainte, dans un soupir. Je croisai mes bras sur ma poitrine en essayant de calmer les incessants et violents tremblements qui secouaient mon corps.

Mon regard était fixé sur la porte. Jusqu'au moment la poignet se mit à s'abaisser lentement. Dylan s'apprêtait à l'ouvrir pour entrer. Il allait entrer. Il voulait entrer. Mais pas moi. Je ne voulais pas sentir son corps, son âme, son être tout entier près du mien. Je ne m'en sentais pas capable. Je ne voulais pas non plus sentir son regard sur moi. Je ne voulais pas le revoir, de mes propres yeux. Je ne voulais pas m'avouer que c'était réel.

Mais ça l'était.

Tout ça, toute cette déstabilisation que pouvait causer Dylan chez l'adolescente que j'étais, ne me plaisait plus. Avant, peut être que j'appréciais cela. Mais plus maintenant. C'était trop... Trop à encaisser. Trop dur. Trop irréel.

«Non!» criais je soudainement, me choquant moi-même.

«Non! N'entre pas...» continuais je, alors que les mots s'échappaient de ma bouche sans que je puisse y réfléchir correctement.

Je l'entendis soupirer bruyamment alors que je sanglotais, seule dans ma chambre, lui, juste derrière la porte de celle-ci. Il lâcha la poignet, et la seconde d'après, je l'entendis se laisser glisser contre la porte.

«Il faut qu'on parle.» me disait-il d'une voix rauque.

Malgré le fait que je ne pouvais pas le voir, je l'imaginais très facilement, avachie contre ma porte, dans le sombre couloir de mon petit appartement bas de gamme, le regard dans le vide, et l'air neutre présent comme à son habitude sur son visage.

Mes jambes tremblaient comme tout le reste de mon corps, mais je m'efforçais de rester debout, à quelques mètres de la planche de bois qui nous séparait.

«Pourquoi?» lâchais je, entre deux sanglots.

Ma respiration était toujours aussi saccadée. Mais quoi de plus habitude en présence de Dylan?

«Par rapport à l'année dern-...» commençait-il à expliquer.

Mais je lui coupais la parole avant qu'il puisse en dire plus, car je savais que ce n'était pas la réponse à la véritable question que je venais de poser.

«Non...Pourquoi es-tu la?» crachai je, alors que je contractais ma mâchoire à l'extrême pour essayer de stopper les tremblements qui me valaient de bruyants et gênants claquements de dents.

Un silence s'installa entre nous durant plusieurs longues secondes qui me parurent interminables. J'aurais cependant aimé qu'elles le soient, car je n'étais pas vraiment sur de vouloir entendre sa réponse.

Pendant ce temps, je bataillais avec moi-même pour stopper mes pleurs et sanglots. Pour faire cesser les tremblements de mon corps. Pour sécher mes larmes. Et surtout pour contenir toute cette peur provoquée par l'interné échappé.

«Pour toi...» chuchota t-il.

Ses mots m'étaient à peine audibles, car sa voix se faisait petite et faible et son souffle court. Mais ça ne changeait en rien au fait que ces derniers me firent frissonner.

«Pour toi... Je te l'avais promis. Je t'avais promis que je reviendrais...»

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