Surprise
Surprise
P.O.V. of Hope :
Toujours par terre, les yeux baissés vers le sol, j'observai avec stupéfaction mes affaires qui étaient toujours étalées sur le sol du couloir. Je fis mine de vouloir les rassembler, mais une douleur me vrilla soudainement l'épaule. Grimaçant, je fermai furtivement les yeux le temps que la douleur passe. Mais alors que mes yeux étaient toujours clos, j'entendis un reniflement méprisant qui me figea sur place. Je me rappelai soudainement où je me trouvais, dans quel cas de figure. Mon angoisse s'agrandit à mesure que je tentai de gérer ma peur. Ma tentative pour me calmer fut un échec cuisant, pour cause ma peur s'intensifia. Je tentai vaguement un exercice de respiration que m'avait appris à faire le psychiatre de l'hôpital pour lutter contre la panique, mais cela ne semblait pas fonctionner. Alors, je baissai les armes. Je me dis que peut-être la sourde angoisse qui enserrait mon coeur finirait par disparaitre si j'affrontais fièrement la situation. Ainsi, je relevais le regard vers mon interlocuteur. Mais évidemment, ma peur ne disparut pas. Parce qu'à l'instant où je croisais le regard gris argenté du jeune homme qui me faisait face, je souhaitais disparaitre. Complètement intimidée par l'attitude, et le regard de ce garçon, je me trouvais de nouveau au prise avec mes inquiétudes. Mais je devais reconnaître que le plus effrayant chez lui était son regard. En outre, il avait de longs cils qui avaient une certaine inclinaison qui rendait son regard plus mystérieux mais aussi, en quelque sorte plus mauvais. Sans compter le rictus sauvage qui barrait son visage tandis qu'il fit un nouveau pas dans ma direction. Je me raidis aussitôt, mes yeux cherchant frénétiquement une échappatoire. Mais ma peur accrût quand je ne vis rien d'autre qu'un barrage de curieux. Aussitôt, mon rythme cardiaque accéléra, alors même qu'une coulée de sueur froide se formait dans mon dos. J'avais la soudaine impression d'entendre battre mon coeur dans mon crâne, sans compter les nausées soudaines que je ressentais. Bêtement, je tentais à nouveau de me dire que cet homme ne pouvait pas être si mauvais, que je n'avais aucune raison d'avoir si peur. Pourtant...Je ne pouvais pas nier le fait que ce garçon me faisait étrangement peur. Il semblait avoir en lui quelque chose de... malsain. Je ne me l'expliquais pas, pourtant j'avais le sentiment accrue que cet homme n'avait aucun scrupules. Mais d'un autre côte, il paraissait ressembler à bon nombre de ces personnes qui se croient supérieurs à tout le monde... Parce qu'à cet instant même, j'avais l'impression d'être un insecte sous la chaussure de ce garçon, un insecte infâme qu'il lui fallait achever. Je n'aimais pas me sentir ainsi, je n'avais jamais aimé ça. A vrai dire, personne ne veut se sentir inférieur à quelqu'un. C'est pourquoi, j'avais toujours détesté cette catégorie de personne qui intimide ceux qu'ils pensent être les plus faibles, en veillant à bien leur faire comprendre qu'ils leurs étaient inférieurs. Mais cette antipathie pour ces gens étaient devenues maintenant beaucoup plus forte. Et ça, c'était depuis que j'avais vécu mon agression un peu plus de deux semaines auparavant. Cette histoire m'avait complètement brisé, ma vie avait pris un nouveau tournant, parsemé de douleur, de mauvaises séquelles et de malheur. Je n'étais plus la même que celle d'avant mon enlèvement. Et ça, ce n'était pas seulement à cause des nombreuses conséquences psychologiques de ces événements traumatisants. Et pourtant il y en avait des conséquences : j'avais un ESPT (état de stress post-traumatique), des frayeurs nocturnes plutôt violentes, des crises d'angoisses difficiles à gérer et tout ça c'était sans compter mon besoin presque pathologique de vouloir fuir les gens. Je ne me sentais pas capable de donner ma confiance facilement, j'avais besoin de temps. J'espérais vraiment être capable de guérir complètement un jour, mais est-ce réellement possible? Certes, pour mon ESPT le psychiatre de l'hôpital me faisait faire régulièrement des séances d'EMDR, ce qui en plus de mes calmants, agissait aussi petit à petit sur mes cauchemars et mes crises d'angoisse, mais on était loin d'un véritable résultat. Le chemin jusqu'à la guérison de ma psyché allait prendre énormément de temps et cela risquait d'être très douloureux. Ainsi, bien que j'ai fais quelques progrès sur certaines de mes peurs, actuellement, je fuyais encore les étrangers comme la peste, mais surtout les étrangers de la gente masculine...
Mais comme je l'avais souligné, j'avais tout de même fait quelques progrès. Certes, des progrès minimes en vu de tout ce que ces événements avaient cassé chez moi, mais un semblant de progrès quand même. En effet, en un peu plus de deux semaines, à force de rendez-vous à l'hôpital avec mon psychiatre, j'avais progressivement réussi à gérer certaines de mes peurs. C'est grâce à ces petits progrès qu'on m'avait permis de reprendre si vite les cours. Mon psychiatre m'avait affirmé qu'il me trouvait vraiment forte, qu'apparemment selon lui, peu de gens aurait réussi l'exploit de réaliser de "tels progrès, si rapidement". Mais il avait tord, je n'avais rien de cette personne qu'il décrivait. J'étais loin de me sentir forte, bien au contraire, je me sentais faible et anéantie. Alors, certes, j'avais appris à apprivoiser certaines de mes peurs afin de reprendre les cours. Effectivement, j'étais un peu moins sur le qui-vive avec les gens, j'étais aujourd'hui capable de tenir un semblant de discussion avec des personnes sans avoir l'air d'une folle qui surveillait frénétiquement les moindres faits et gestes de son interlocuteur ou des autres personnes présentent dans son environnement. Voilà ce qu'était mon progrès. Rien de bien grandiloquent. Ah oui, il y avait aussi le fait que je gérais un peu mieux les contacts. Enfin... du moins, certains contacts, avec certaines personnes en particulier. En outre, il me fallait par tous les moyens éviter que les autres ne me touchent. J'avais même encore certaines difficulté à ne pas faire de crises de paniques quand c'était mes parents qui me touchaient, alors des inconnus... Ainsi, j'évitais tout contact avec autrui, parce que j'étais incapable de prédire mes réactions.
- Tu ne serais pas Hope Ryder, la petite nouvelle?
Sa voix sembla claquer comme un fouet qui viendrait se répercuter sur les murs carrelés du lycée. Je déglutis et détournai le regard, incapable de soutenir le sien. Je tentais aussi discrètement de me reculer, tout en baissant le regard. Or, c'était sans compter sur ma blessure par balle à l'épaule qui me faisait encore souffrir. C'est pourquoi, je sentis à nouveau une douleur irradier de mon épaule vers mon carpe puis finir sa descente dans mes doigts. Je serrais les dents tandis que je venais poser ma main sur mon épaule, tentant vainement d'apaiser la douleur. Mais l'endroit où la balle était venue se loger, deux semaines plus tôt me brûlait bien trop pour que je puisse espérer dissiper ne serais-ce qu'un peu la douleur. Pour me donner raison, je tentai tout de même de bouger discrètement mon épaule pour évaluer les dégâts. Mais je sentis alors la douleur devenir de plus en plus cuisante ce qui fait que je ne fus pas le moins du monde étonnée de sentir un liquide chaud et visqueux commençait à se répandre à travers le pansement que j'avais sur ma blessure. Bien malgré moi, je déglutis, à la fois inquiète et frustrée que ma cicatrice se soit rouverte. Ça n'aurait pas dû arriver, pas alors que j'avais été recousue deux semaines auparavant. Pourtant c'était exactement ce qui était en train de se produire. Mais je préférais ne rien dire, ne pas montrer un quelconque signe de faiblesse. Il avait déjà ma peur, il n'avait pas besoin en plus de savoir que j'étais plus blessée que tout le monde ne l'imaginait. Personne n'avait besoin de savoir que cette écharpe qui soutenait mon bras cachait une blessure par balle et non pas une simple fracture. Non seulement, j'avais beaucoup trop peur qu'il se serve de ma douleur contre moi mais surtout, je ne voulais pas que quiconque me pose de question sur les origines de cette blessure. Parce que si les gens voyaient du sang, ils ne pourraient s'empêcher d'être curieux, et ainsi les gens se poseraient des questions...Ils me poseraient des questions. Mais je ne voulais pas parler de ce que j'avais vécu. J'avais pu éviter les journalistes et les médias, ce n'était pas maintenant pour me retrouver en plein cirque médiatique. Les seuls avec qui j'avais parlé (plus par obligation que par envie bien sûr..) de ce qu'il s'était passé appartenaient à la police ou au corps médical qui s'était occupé de moi. Même mes parents ne savaient pas tout, je ne supportais pas d'en parler déjà de base, mais d'en parler en plus avec eux... voir leurs douleurs, leur horreur... c'était beaucoup trop pour moi. Alors il n'était pas question en plus que des inconnus ne sachent la vérité sur cette fichue blessure et l'histoire qui se cachait derrière. A part peut être avec ce Harry, mais lui, c'est normal puisqu'il connait déjà en partie la vérité. Il ne me restait plus qu'à espérer qu'il garde ça pour lui. Mais je pressentais que ce serait le cas, il aurait trop à perdre si les gens savaient. En tout cas, c'est l'impression qu'il me donnait. Ou alors j'essayais juste de me rassurer...?
Soudain, je sortis de mes pensées quand je vis les boots de mon interlocuteur se rapprocher dans mon champs de vision, plus près de moi que jamais. Je frémis presque inconsciemment. Alors je me décidais enfin à répondre.
- S-si..., bégayais-je.
En réponse, ce dernier me servit un sourire macabre. Mon sang se glaça dans mes veines tandis que je vis dans son rictus et son regard une menace malveillante. Il émanait de lui quelque chose d'inquiétant, mais surtout une certaine folie brillait au fond de ses yeux. Puis quand il fit un nouveau pas vers moi, et que je lâchai un misérable couinement inquiet, cette malveillance se transforma en une forme de plaisir. C'est à ce moment que cela se produit.
Le souffle soudain court, je fus prise de terrible nausées alors même que j'entrevoyais de nouveau mon pire cauchemar. Tétanisée, je me sentie redevenir la pathétique jeune fille qui n'avait pas su échapper à un homme, cette même jeune fille qui avait rêvé mourir plus d'une fois en quinze jours. J'étais à nouveau une loque, sans vie, qui ne savait rien. Rien à part qu'elle souffrait, qu'elle avait peur. Je revis ce... ce monstre (parce que je refusais de lui donner une humanité!) âgé d'environ 20 ans, celui-là même qui m'avait enlevé, séquestré, torturé et violée. Je redevenais cette fille de 17 ans qu'il ne nourrissait pas (ou en tout cas je n'en avais pas le moindre souvenir), qu'il faisait boire seulement quand il y pensait, à savoir pas souvent. J'étais à nouveau cette misérable victime qui était incapable d'empêcher un homme de la prendre sans son consentement. Je redevenais le pantin de ce monstre. Je le voyais à nouveau, son regard. Un regard qui me hantait encore durant toutes mes nuits. Celui du désir, de la jouissance pure. Mais pas celle au sens où la plupart des individus normalement constitués l'entendent. Non, lui il tirait son plaisir de ma souffrance, de mes supplications, de mes larmes et de mon sang. Dans ma malchance j'avais eu la chance (ou pas d'ailleurs...) qu'il prenne davantage de plaisir en torturant qu'en n'ayant des rapports sexuels. Il s'était contenté de me violer deux fois; certes, deux fois de trop, mais le reste du temps, il prenait plus de plaisir à tester mes limites. A cette pensée, je sentis comme de la bile provenir du fond de ma gorge, et ce fut le signal qu'il fallait que je parvienne à me calmer. Mais alors, je sentis la panique enfler davantage en moi et venir étreindre comme jamais mes membres alors que la sueur perlait sur mon front, que ma vision devenait de plus en plus floue. Je vis cette dernière commençait à s'obscurcir de pis en pis et j'en oubliais complètement où j'étais et avec qui, pour me retrouver face à ce type dans cet endroit lugubre. L'ESPT se manifestait mais alors... l'illusion disparu.
A la place, la vérité me revint assez rapidement lorsque l'on me secoua vigoureusement par l'épaule et heureusement pour moi, ce n'était pas du côté de mon épaule blessée. En revanche, ce contact inconnu et violent me mit dans tous mes états. Ma première réaction d'autodéfense fut alors de m'éloigner rapidement de la poigne de ce dangereux inconnu, sourde à la douleur dans mon épaule. Ça n'était plus important, maintenant le plus important était pour moi de fuir ce contact, cet homme. Je levais alors à nouveau la tête vers le lycéen, en tentant de comprendre ce qu'il allait faire.
Il me souris alors méchamment, un rictus méprisant déformant ses traits. A cet instant, il n'avait plus rien du parfait stéréotype du lycéen. Il ressemblait plus à un criminel échappé d'un asile. Ou alors à un junkie qui aurait devant lui sa dose. Mais peu m'importait à quoi il ressemblait en réalité, parce que ce qui importait le plus, c'est qu'il me faisait peur. Et que la peur engendre la peur. Et que mon problème actuel était que je ne parvenais pas à gérer mes peurs. Et il le sentait. Cela lui conférait davantage de pouvoir qu'il n'en avait. Ce garçon se croyait tout permis et ne s'en cachait pas une seule seconde, il savait qu'il avait l'avantage sur moi.
- Génial, tu as peur de moi! Comme ça, ça va me faciliter la tâche...
Les propos qu'il tenait ne me rassurais guère. D'autant plus qu'il avait une attitude et une posture ouvertement intimidante. Il était confiant, sûr de lui et arrogant, et alors qu'il y a quelques mois j'aurai pensé que c'est ce qui le conduirait à sa perte, à cet instant je ne pu que penser au fait que je n'étais pas rassurée. Malgré ça, au delà de ma peur, j'accueillais un certain agacement en voyant se peindre un masque de mépris sur ses traits. Mais cet agacement fugace fut vite oublié au profit de mes angoisses quand je vis le plaisir sadique qu'il prenait à m'effrayer. Mais je restais en colère, pas réellement contre lui. En réalité, j'étais furieuse contre moi. Je n'aimais pas être devenue cette gamine qu'un rien effrayait. Je détestais ça, je me sentais faible, misérable et je me faisais horreur. Je n'avais rien d'une survivante, à l'hôpital ils me disaient tous que c'était ce que j'étais, pourtant là, tout de suite, je ne me sentais pas comme tel. A la vérité, je n'avais jamais eu l'impression d'être une survivante, mais le sentiment d'être un poids pour mes parents, mais aussi pour moi-même. Pourtant, je n'arrivais pas pour autant à m'empêcher d'être terrifiée par ce garçon. Je me détestais. Et je détestais aussi la curiosité morbide des gens.
En effet, je remarquai vaguement que l'attroupement avait triplé de volume, et je voyais encore d'autres adolescents se presser pour être au premier rang et assister à l'humiliation de la petite nouvelle que j'étais. Mon dégoût pour moi-même se dirigea momentanément vers eux en voyant qu'ils n'intervenaient pas, mais qu'en revanche, ils prenaient plaisir à filmer.
Mais où étaient donc les surveillants...?
- Je vais faire simple : arrête tout de suite ce petit jeu à savoir celui de te faire remarquer en faisant ta fayote devant les professeurs. Ça a peut-être pris avec l'équipe pédagogique, mais ça ne prend pas avec nous. Parce qu'ici, on se connaît tous depuis que nous sommes des gamins et je parle aux noms de tout le monde lorsque je dis que tu n'es pas la bienvenue parmi nous! Pourquoi voudrions nous d'une folle qui fait son intéressante en insistant pour s'assoir à côté de Styles et qui prétend après tout savoir sur tout? Tu as vu pour qui tu nous fais tous passer? Pour des imbéciles qui...
- Oh mais vous n'avez pas besoin d'elle pour ça, vous êtes déjà tous des imbéciles, dit calmement une voix ténor.
Je sentais toujours le sang s'écouler lentement de la blessure à mon épaule alors que je tournai la tête vers la gauche, côté duquel la foule s'écartait rapidement. Les lèvres pincées, j'observais presque avec fascination les regards des gens dans la foule, ils avaient tous l'air inquiets et apeurés. Sans même m'en rendre compte, la crise d'angoisse se retira tandis que bientôt je vis de magnifiques yeux émeraudes se poser sur moi. J'eus soudainement la bouche sèche, mais plus important encore, un sentiment de sécurité m'enveloppa. Moi-même surprise par ce soudain bien-être, je tentais de me remettre en tête qu'Harry m'avait traité comme une moins que rien, et qu'il n'avait l'air en rien de quelqu'un de confiance. Pourtant, il ne me terrorisait pas comme l'avait fait le gars avec le regard gris argenté. C'était... étrange. Mais je décidais de ne pas m'en préoccuper davantage et j'observai le regard d'Harry.
Encore une fois, avec lui, je ne fus pas certaine de ce que j'avais crus voir, mais il m'avait semblé discerner de la fureur dans son regard. Surprise, je me rendis compte qu'effectivement, il semblait vraiment en colère contre ce garçon. De toute évidence, Harry n'aimait pas ce garçon et encore moins la façon dont il se comportait. En revanche, j'ignorais si c'était par rapport au fait qu'il s'en prenait à moi, ou si c'était tout simplement parce qu'il essayait vainement de paraître aussi mauvais et intimidant que ne l'étaient Harry et ses amis. Personnellement je penchais plus pour la seconde option. Après tout, ce n'est pas parce qu'il m'avait sauvé que cela signifiait qu'il allait se soucier un tant soi peu de moi. Cette pensée se renforça quand je pensais au style d'homme qu'il paraissait être : le parfait stéréotype du bad boys, la méchanceté et la sauvagerie dans tous ses faits et gestes. Le danger lui collait à la peau. Et pourtant, encore une fois je n'étais pas aussi effrayée que j'aurai dû l'être. Idiote... pensais-je amèrement.
J'avais beau savoir au plus profond de moi que des deux, Harry était l'individu le plus dangereux, et que le manège d'humiliation de mon interlocuteur était du pipi de chat à côté de ce qu'Harry était capable de faire, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il avait davantage de bonté et d'humanité qu'on ne puisse l'imaginer.
- Oh... Ha-Harry... Salut mon pot...
- Ne t'avise même pas de m'appeler "mon pote" espèce d'enfoiré! dit calmement Harry ce qui contrastait étrangement avec son regard furieux.
Il avait ce même regard qu'il avait eu lorsqu'il avait posé les yeux sur mon agresseur deux semaines plus tôt. Je me souviens encore du regard qu'avait eu à son tour mon agresseur. Je le revoyais se dessiner devant mes yeux. Je revoyais son visage se métamorphiser alors qu'il avait alors été complètement terrorisé. Je l'avais vu se figer, j'avais vu l'horreur se peindre dans ses yeux. Et à nouveau, je vis la même expression de pure horreur dans le regard de mon intimideur. A la seule différence que lui eut une réaction plus parlante : je vis son visage devenir aussi pâle que le blanc des murs des couloirs, tandis que ses yeux s'écarquillés de peur. Pendant un instant, j'eus même l'impression de voir ses yeux briller, comme s'il retenait des larmes.
- D-déso-lé... se mit-il à bafouiller.
Je vis du coin de l'oeil d'autres garçons arriver derrière Harry. Parmis eux se trouvait l'ami d'Harry, Zayn il me semble. Mais en fait, à regarder de plus près, je compris bien vite qu'ils étaient tous amis mais surtout, ils avaient tous cette aura de danger autour d'eux, une aura qui semblait les envelopper comme une armure. Ils paraissaient être exactement le même genre d'homme qu'Harry, avec chacun leurs propres personnalités. Pourtant, certains d'entre eux paraissaient moins... intenses qu'Harry. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de penser que je n'avais pas totalement peur d'Harry, mais que je n'étais pas non plus totalement en sécurité avec lui (bien loin de là en fait). Mais malgré tout, je devais aussi penser qu'il m'avait sauvé puis aidé aujourd'hui, il ne pouvait donc pas être si mauvais que ça.
Tous les nouveaux arrivants - ils étaient quatre et je ne connaissais que Zayn - faisaient peur aux autres, pas seulement Harry constatais-je. En effet, je vis les personnes de l'attroupement s'écarter sur leur passage, suite à quoi je les vis petit à petit repartir plus loin, ne voulant visiblement pas être mêlé à des histoires qui touchent les cinq nouveaux arrivants.
- C'est bizarre, maintenant tu fais moins le malin Brit, s'exclama mielleusement ce que j'imaginais être un faux blond.
En fait, je devais bien avouer que si on leur enlevait leurs faciès si inquiétants à cause de la sauvagerie, de la férocité et de la méchanceté , on pouvait avoir la sensation de se trouver face à cinq jeunes hommes séduisant tout ce qu'il y a de plus normaux. Parce que séduisants ils l'étaient déjà tous, mais surtout Harry devais-je avouer. Certes ils avaient tous leurs propres styles que ce soit vestimentaires ou même du point de vue capillaire, mais ils avaient tous des points communs évidents. Comme le fait qu'ils aient tous des tatouages, tous la même attitude, la même bestialité et aussi la même arrogance caractéristique. La beauté aussi, mais ils avaient tous une beauté hors du commun, mais tous des beautés différentes. Ils étaient uniques et en même temps... ils étaient si similaires que c'en était perturbant. Certainement dû à leur froideur.
- Je su-suis vrai-vraiment dé-désolé... répétait ce "Brit''.
Les garçons lui servirent un dernier regard, si mauvais qu'il déguerpit alors, bientôt suivi par tout l'attroupement qui s'évanouit comme si il n'avait jamais existé. Ils avaient tous étaient très rapide à partir d'ailleurs. Il faut dire que les regards des garçons étaient assez inquiétants.... Bon, d'accord... très inquiétants!
Profitant du fait de ne plus être intimidé, je décidais de reprendre enfin contenance. Avec soulagement je constatais que la crise d'angoisse était de nouveau loin derrière moi et que les quelques tremblements que j'avais pu avoir avaient complètement cessé. Alors, je me mis de nouveau en mouvement et ,une main appuyant doucement sur ma blessure, je me relevais ou plutôt, je tentais. Mais la tâche était rendue plus ardue à cause de mon épaule qui me faisait toujours aussi mal, et que pour me relever j'avais justement besoin en parti de ce bras. Je lâchai discrètement un juron en fermant furtivement les yeux. Quand je les rouvris, je croisais les yeux émeraudes d'Harry qui avait tourné le regard vers moi, sûrement quand j'avais juré. A mon grand damn, il avait très vite compris que j'avais besoin d'aide, et sans que je ne le lui ai demandé, il s'abaissa, passa sa main sous mes aisselles et il me releva doucement, en veillant à ne pas toucher mon épaule. Puis il ramassa mes affaires qu'il remis rageusement dans mon sac avant de me le tendre négligemment. Timidement, j'avançai mon bras invalide et je le pris. Je retins une grimace en le faisant basculer sur mon autre épaule, en veillant à maintenir ma main valide sur ma blessure. Je tournai à nouveau le regard vers les amis du bouclé, ils semblaient un peu déstabilisés. ou pas après tout, je n'en savais rien. Ce que je savais en revanche, c'est que voir à quel point Harry avait semblé faire attention à tous ses mouvements tout en gardant un oeil sur mon épaule blessée m'avait réellement touchée. Je fis donc un petit sourire timide à Harry, qui lui, me répondit par un regard impassible. Je grimaçais à nouveau. Bon, j'aurais essayer de le dérider au moins...
- Merci, Harry, commençai-je tout bas pour qu'il soit le seul à entendre. Et je veux dire... pas seulement pour ça mais aus...
- C'est bon, c'est pas grand chose, me coupa-t-il brusquement alors qu'il me foudroyait du regard.
Je compris très vite le message, il ne fallait pas que je parle du fait qu'il m'avait déjà sauvé une fois. Je jetai un coup d'oeil discret à ses amis, me demandant un instant si c'était à eux qu'il souhaitait le cacher, ou juste parce qu'il avait peur que quelqu'un d'extérieur à sa bande ne l'entende et ne le répète. Mais peu importe, s'il ne voulait pas que ça se sache, soit. J'hochai doucement de la tête, lui montrant que je respectai sa décision bien que je ne la comprenne pas vraiment. Mais alors, j'haussai les épaules par pur réflexe alors que j'allai repartir en cours, mais en ayant momentanément fait abstraction de mon épaule blessée dont les fils s'étaient rouverts.
Et la douleur qui se rappela à moi me remis parfaitement en tête cet incident. Je fis - encore!- une grimace de douleur alors que, par réflexe, je fermais vivement les yeux pour tenter de repousser la douleur ou de l'oublier. J'avais toujours ma main posée au niveau de l'endroit où se trouvait mon bandage, et malgré mes yeux fermés et ma douleur, je sentis cinq pairs d'yeux posées sur moi. Quand j'ouvrais à nouveau les yeux, une demie-seconde plus tard, j'en eus confirmation.
- Ça va pas? S'enquit Harry d'une voix d'où perçait l'agacement.
- Si, si, mentis-je alors que j'enlevais ma main de mon épaule pour donner plus de crédibilité à mon mensonge.
Sauf que... Je n'aurais jamais du enlever ma main, parce que soudain je vis le regard furieux d'Harry s'arrêtait sur ma main. Il prit de courtes inspirations, détailla quelques secondes ma main, avant de regarder en direction de mon épaule. Je compris alors que quelque chose n'allait pas. Je n'eus pas le temps de regarder ma main pour comprendre ou de dire quoi que ce soit qu'Harry se retrouvait à quelques centimètres de moi, et qu'il bougeait brutalement ma veste en cuire m'arrachant une grimace au passage.
- Et tout ce sang qui a percé à travers ta chemise, ce n'est rien peut être?
To be continued...
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