Hurt
Hurt
P.O.V. of Hope:
- Monte dans ma salle de bain, c'est la première porte à droite en arrivant en haut, tu peux vraiment pas la louper, expliquai-je séchement à Harry.
Je le vis me fusiller du regard, alors qu'il se contenait visiblement pour ne pas me sauter dessus et me faire regretter mon ton. Pourtant, j'étais trop furieuse moi aussi, pour me rendre compte de l'état instable dans lequel il se trouvait actuellement. Même la vue de ses blessures ne parvenait pas à faire baisser ma fureur. Peut-être parce que je ne cessais de le voir me regarder froidement? Ou alors tout simplement parce que je me souvenais de lui, me demandant de le soigner chez moi, alors que la veille il avait failli me tuer?
Oui, c'était sûrement ça aussi. Bon, je ne pouvais pas non plus nier le fait que j'étais effrayée aux souvenirs, encore vivaces, des mains d'Harry autour de mon cou, mais malgré ça, j'étais plus en colère qu'apeurée. J'en venais à me demander si ça ne frustrait pas Harry. Après tout, c'était lui qui aimait que les gens qui l'entourent aient peur de lui, non? Alors, en tête la possibilité qu'Harry soit agacé par le fait que je ne semblais pas avoir peur de lui, je gardais ouvertement cette attitude. Parce qu'il semblait clairement énervé. Dès qu'il me regardait, la colère faisait luire son regard. J'en étais à la fois satisfaite, mais aussi et surtout, horrifiée. Je ne voulais pas le pousser trop à bout. La douleur au niveau de ma gorge était toujours là, vestige de la folie meurtrière qui habitait l'homme en face de moi.
Je tressaillis imperceptiblement lorsqu'il se tangua vers moi et, à son sourire suffisant, je compris qu'il l'avait vu. Il savait donc à présent, que derrière cette façade, j'étais toujours aussi apeurée qu'hier en étant près de lui. La différence entre cette nuit et aujourd'hui, était le fait que ma peur n'était plus aussi démesurée.
Quand Harry s'avança davantage vers moi, je fis un bond en arrière et lui désignais d'une main tremblante l'étage. Il esquissa un lent sourire, séducteur et mauvais, alors qu'il grimpait quatre à quatre les escaliers. J'attendis de le voir tourner en direction de la salle de bain pour pouvoir souffler. Je me tournais progressivement vers le miroir de l'entrée et j'écarquillai les yeux en voyant mon reflet.
Mon teint, qui à l'accoutumée, n'était pas blafard, l'était soudainement devenu. J'avais le visage complètement cireux, livide. Mes lèvres tremblotaient légèrement, et pour faire cesser ces mouvements, je me mis à mordiller violemment ma lèvre inférieure. Mais comme si je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir des tremblements, mes mains prirent le relais alors qu'elles se mirent à osciller sans que je puisse arrêter ces réactions physiques.
C'est seulement à ce moment-là que je pris conscience que j'étais seule chez moi avec Harry Styles, l'un des mecs les plus dangereux que je connaisse mais surtout le seul qui avait tenté de me tuer alors que je pensais pouvoir lui faire un minimum confiance. Là, ma peur prit des mesures disproportionnées.
Je faisais les cent pas dans l'entrée de chez moi, ne cessant de m'assurer qu'Harry n'arrivait pas ou encore moins mes parents. Je réfléchissais à ce que je pouvais faire ou dire pour réussir à convaincre Harry de sortir de chez moi, sans trop le mettre en colère. Je pensais tellement de chose que je ne remarquai pas tout de suite les pas qui se rapprochaient de moi. Je m'en rendis compte, seulement quand je me cognais contre un torse nu virulent.
Aussitôt, j'adaptais un masque, réussissant finalement à cesser de trembler de peur mais... quand je levais le regard vers Harry - ou plutôt, vers son torse - je me figeai pour une toute autre raison que la peur. J'étais soudainement ahurie - mais oh, agréablement - par la perfection des biceps parfaitement dessinés d'Harry, mais aussi pantelante devant l'encre qui prenait une grande partie de son buste. Il avait le torse d'un Dieu Grecque. Et pourtant, il avait quelques bleus, sûrement récoltés tout à l'heure au cimetière. Mais il restait tout simplement merveilleusement bien bâtit. J'en avais presque la bouche sèche, alors que je suivais du regard les dessins et les contours de ses muscles autant que ses abdominaux.
- Arrête.
Je relevai vivement la tête, après avoir entendu la froide injonction que venait de formuler Harry à mon égard. Quand je croisais son regard, je fus surprise - presque choquée - de voir ses yeux obscurcis, alors qu'il semblait furieux. D'habitude, il m'aurait sortit une de ces réparties clichées comme "T'aime ce que tu vois hein?" accompagnée d'un petit sourire narquois en coin, mais là, on était à des kilomètres de ce que j'avais pu imaginer. Il était juste, tout simplement furieux, que je sois béate d'émerveillement devant son corps. (Et là il y a que le haut...) Je ne comprenais vraiment plus rien. Déjà avant, je suivais pas, et bah là c'était fini, j'étais complètement paumée!
- Désolée..., finis-je par dire platement'. Puis, soupirant après lui avoir dignement tourné le dos, je lui fis signe de me suivre alors que je montais lestement, me dirigeant à pas lourds vers ma salle de bain.
Alors que j'avançai, je sentais le regard brûlant du jeune homme derrière moi, j'entendais ses pas alors qu'il me talonnait et au fond de moi, j'avais toujours cette peur omniprésente d'être près de lui. Et ça, depuis cette nuit. Enfin, non, elle s'était plutôt accrue cette nuit. Parce que si j'étais tout à fait sincère avec moi, il fallait que je concède que j'avais toujours plus ou moins eu peur avec lui depuis notre première rencontre à aujourd'hui.
- Assieds-toi sur le bords de la baignoire, lui enjoignis-je.
Il ne se fit - étonnamment - pas prier, et s'assit sans un mot, le regard toujours noire mais moins qu'avant, tandis que de mon côté, je m'affairais à chercher désinfectant, coton et crème ainsi que de la bande. Peut-être même des compresses de gaz..?! Je finis par prendre plusieurs choses, dont certaines qui n'allaient sûrement pas me servir. Quand je me tournai de nouveau vers Harry, j'eue un sursaut en voyant son poings violemment serré, la mâchoire contractée et les yeux furibonds.
Merde, il était toujours en colère pour tout à l'heure? Mais il avait qu'à laisser son T-Shirt! Puis pourquoi il avait l'air d'être de plus en plus énervé d'ailleurs? Je soupirais en secouant la tête de gauche à droite en me rapprochant de lui. Quand il m'entendit expirer bruyamment, il haussa un sourcil à mon égard, mais je ne lui donnais aucune explication. Sans étonnement, je le vis se crisper davantage, serrant toujours plus à la fois mâchoire et poings.
- Si tu veux que je puisse m'occuper de ton visage, ce serait bien que tu arrêtes de contracter ta mâchoire de cette façon. En plus, ça va faire empirer la douleur et peut-être même aggraver tes blessures. Alors, reste tranquille Harry.
Il ne dit toujours rien, mais quand il desserra sa mâchoire et ses poings alors qu'il se détendait, je su sans l'ombre d'un doute qu'il avait écouté et imprégné mes paroles. Je lui fis un sourire pincée avant de me concentrer sur mon "travail". Je commençai par mettre une poche de glace sur son nez avec délicatesse. Il tressaillit très faiblement et je m'excusais dans un murmure. Pour toute réponse, il haussa les épaules. Je fis de même négligemment avant de nettoyer son nez et d'y mettre un bout de coton hydrophile afin de pouvoir calmer pleinement l'hémorragie en plus de la glace.
- Je ne suis pas infirmière ou quoique ce soit mais... je peux te dire qu'il est pas cassé, c'est déjà ça.
- Je sais, grommela-t-il à ma plus grande stupéfaction. Je ne m'attendais pas à ce qu'il ne reprenne la parole, je m'étais fais à l'idée qu'il ne souhaitait pas discuter mais apparemment, il était de nouveau enclin à répondre par autre chose que par des gestuelles.
J'haussai un sourcil, en l'interrogeant du regard, en oubliant quasiment la peur qu'il créait en moi. Il ne leva pas tout de suite le regard vers moi, mais quand il le fit et qu'il vit l'interrogation dans mes prunelles, il soupira légèrement. Je ne savais pas si c'était d'agacement ou juste de résignation. En tout cas, il prit soudainement la parole d'une voix rocailleuse et basse:
- C'est pas la première fois que je me prends des coups dans le nez. Ou même que l'un de mes amis s'en prend un. Je sais reconnaître un nez cassé. Je sais même recoudre quelqu'un quand il est nécessaire de le faire, comme ça, ça évite de devoir nous rendre à l'hôpital. Ce qui par la même occasion, nous évite des questions qui nous poseraient à coups sûres des emmerdes. Puis disons qu'on est pas des chochotes, railla-t-il
Je levai les yeux aux ciels et me retins de le fusiller du regard en comprenant que la fin de sa phrase était une pique dont j'étais la seule visée. Ou alors il y avait aussi Carlos qui l'était? Je l'ignorais et je n'allais sûrement pas lui poser la question. De toute façon, je me fiche pas mal de ce qu'il peut penser de moi. Je veux juste qu'après cet épisode il me laisse tranquille, qu'il me laisse vivre ma vie comme je l'entends.
- Pourquoi est-ce-que ça ne m'étonne même pas? Chantonnais-je avec sarcasme.
Il ignora mon commentaire et je vis que le calme reprenait peu à peu place dans ses pupilles vertes émeraudes. Rassurée, je me promis de tout faire pour ne pas de nouveau l'énerver, ne voulant pas de nouveau connaître une de ces colères comme celle d'hier. Dans ces moments-là, je me posais la question de savoir si il n'était pas borderline. Et bipolaire en même temps je devais dire.
Pendant que mes pensées dérivaient sur un terrain dangereux et cynique, Harry semblait avoir trouvé un endroit bien précis où poser son regard. Rouge comme jamais, de colère et d'embarras, j'allais lui dire méchamment de cesser tout de suite de regarder - de fixer - mes seins, quand je me rendis compte que son regard était un peu plus haut. Quand je compris qu'il fixait en réalité mon cou, je me raidis.
Si Harry s'en rendit compte, il ne fit aucun commentaires et ne laissa rien paraître de ce qu'il pensait. Au lieu de ça, alors que je continuais de le soigner, passant de la crème sur les bleus présents sur son visage puis sur son torse, lui posa soudainement sa main sur mon cou. Horriffiée et appeurée, je fis un violent bon en arrière, et tremblante, je lui fis comprendre de ne surtout pas s'approcher.
Il eut l'air blessé, mais le camoufla si rapidement que je crus avoir rêver. Je déglutis en restant éloignée de lui alors que de son côté, il détournait le regard et le posait sur les murs de ma salle de bain. J'en profitai alors pour reprendre une bouffée d'air en fermant les yeux. Puis je comptais silencieusement jusque dix avant d'ouvrir de nouveau les yeux, puis je repris les ustensiles de premier secours et me tournais vers le jeune homme dans ma salle de bain.
Mais quand je croisais son regard, j'eu un sombre pressentiment. Il s'avérait être directement plongé dans le mien, mais surtout, son regard était froid et déterminé. Je savais que les mots qui allaient suivre me feraient du mal, qu'ils allaient me retourner en me bouleversant énormément. Pourtant, je n'aurais jamais pû imaginer à quel point c'était pire que ce que je n'avais imaginé. En une seule question, il rouvrit les vannes d'une douleur vieille de cinq ans.
- A qui appartenait la tombe sur laquelle tu te recueillais?
To be continued...
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