Awake
Awake
P.O.V. of Hope
Les joues striées de larmes, je ne vis aucune émotion traverser le visage d'Harry. Peu importait combien je venais de me mettre à nue face à lui, rien n'enlèverai jamais la douleur que je lui avais causé. Ou alors étais-ce plus une question d'ego...? Peut-être n'était-il pas si sincère que ce que j'imaginais lorsqu'il m'avait dit que j'étais celle qu'il voulait et pas parce que je lui résistais. Alors que cette possibilité se frayait un chemin dans les limbes de mon esprit, je vis le regard trahis de Connor, qui avait cessé tout mouvement pour venir m'aider. Anéantie, je pleurais toutes les larmes que me le permettait mon corps. La douleur qui étreignit mon cœur était tellement écrasante que je sentis mes jambes me céder,ployant sous mon poids. Sans me préoccuper de l'état dans lequel serait mes genoux (surtout avec ma première chute de tout à l'heure), je ne tentai pas d'amortir la chute et je sanglotai toujours, des larmes aussi salées et fracassantes que l'eau des vagues les plus meurtrières. Au travers de mes larmes, qui rendaient ma vision trouble, je ne vis pas Louis arriver. J'entendis à peine ce que les garçons se disaient, ou plutôt, je l'entendais comme un bruit de fond, de telle façon que je n'étais pas sûre que ce soit la vérité.
- Putain de merde, c'est quoi ton fucking problème Styles?!
La voix de Louis tonna, elle me paraissait si furieuse mais elle avait aussi un je-ne-sais-quoi d'inquiétude. Mais j'ignorai pourquoi il semblait si inquiet, mais si furieux contre son meilleur ami et chef de gang. Un instant je pensais que c'était peut-être parce que Louis avait vu l'état dans lequel était Connor, mais je n'en étais pas sûre. En réalité, j'avais l'impression de flotter en dehors de mon corps, d'assister à la scène telle une lectrice d'un livre. Mais la douleur était si sourde, si puissante... Je ne pouvais pas être une simple spectatrice, pas si la peine me violentait à coup de couteau dans le cœur.
- Occupe-toi de lui. Soigne-le, tue-le, assomme-le, fais ce que tu veux mais emmène-le loin de moi. Et encore une putain de fois Tomlinson, mêle-toi de tes fucking affaires! Semblait susurrer Harry sur un ton trop mielleux pour être vrai.
Je ne savais que trop que derrière ce ton se cachait une véritable menace. Tapie dans le noir, mais prête. Tel un lion captif en cage, la part d'ombre qu'Harry tentait toujours de contrôler face à ses meilleurs amis, était toujours virulente. Elle semblait bondir dans tous les sens, tentant d'échapper à sa prison et elle se tenait prête: à la moindre occasion de sortir, elle sauterait en dehors de la cage, toutes griffes et crocs dehors. Et la première personne qui affronterait la colère de ce fauve aurait des millions de raisons de vouloir disparaître. C'est sûrement pour ça que Louis obtempéra. Il grommela, fusilla son ami du regard et jura avant de l'insulter de tous les noms. Si je n'avais pas semblé tant déconnectée de la réalité, j'aurai sûrement souris face à l'affection de Louis pour moi, puis éclaté de rire et enfin, je me serais inquiétée des possibles conséquences de ses mots sur Harry. Mais le sourire aurait vite reprit sa place, parce que Louis, après avoir aidé Connor - délicatement! - , s'est tourné vers Harry avant de partir, et lui a dis:
- Je te préviens que si Hope a la moindre égratignure, que ce soit physique ou morale... Si tu la fais encore souffrir, je te préviens que chef ou pas, meilleur ami ou pas, je te défoncerai ta sale gueule Harry. Elle ne mérite pas de souffrir à cause de tes putains de conneries, de ta fucking vie!
Réalité ou pas, les paroles de Louis m'émurent plus que jamais et mes larmes redoublèrent alors que je tentai un faible sourire. Mais je ressentis le besoin de lever la tête vers Harry pour voir son visage, voir si j'imaginais leur discussion. Mais à la crispation soudaine d'Harry, à la façon qu'il avait de fusiller du regard Louis et de violemment serrer les poings, je compris que je n'imaginais pas un traître mot de ce que se disaient Louis et Harry. Inquiète pour Louis, je lâchais davantage de larmes, me préparant déjà à intervenir quand Harry exploserait. Mais à mon plus grand étonnement, rien ne vient. Au contraire, la chose la plus étrange en ce monde se déroula devant mes yeux. Sans perdre de son impassibilité pour autant, Harry Styles sembla cesser de se raidir, il paraissait détendu alors qu'il prit la parole.
- Tu es là pour elle, tu es son protecteur, énonça-t-il sans aucun doute, comme s'il venait d'énoncer une vérité fondamentale.
M'apaisant légèrement face au ton calme d'Harry, mes sanglots se firent plus silencieux que jamais et ma douleur moins oppressante. Des larmes continuèrent toutefois de rouler le long de mes joues rouges quand Harry hocha la tête en direction de Louis, puis reposa ses yeux sur moi. Mon premier réflexe fut de me faire toute petite, ne voulant pas lui rappeler dans quel état j'étais parvenue à le mettre. Mais je ne pouvais décemment pas m'empêcher d'être inquiète et nerveuse, ce qu'Harry constata quand Louis referma la porte derrière lui et que le bruit me fit sursauter violemment. Mais alors que j'angoissais à l'idée de ce qui allait suivre, une toute autre chose se passa. Me laissant encore une fois en deux minutes, pantoise, choquée. J'en étais arrivée à un point où je me demandais si je n'étais pas en train de rêver. Peut-être avais-je perdu connaissance...?
Mais aussi surprenant que cela puisse l'être, il tomba. Son masque tomba alors qu'Harry s'agenouillait lentement face à moi sans jamais me lâcher du regard. Abasourdie, je vis les émotions refaire surface dans son regard et avec un inquiétant émerveillement, je vis se succéder le chagrin, le regret, la douleur, l'incompréhension, le soulagement puis enfin la tendresse sur son visage. Ce camaïeu d'émotion qui éclaira les traits d'Harry redoubla mon émotion. Plus que jamais, j'étais délicieusement perdue, émue mais peinée. Face à moi, en réponse à ma supplique, Harry Styles venait de se mettre à genoux, les yeux dans les miens, me montrant avec une certaine crainte, la seule personne que je souhaitais voir: le véritable Harry Styles. Et il était tout simplement magnifique, une oeuvre d'art à l'état brut. Aussi beau qu'une statue Grecque et tout aussi fort. Il avait l'air d'un ange déchu alors même qu'il y a encore quelques minutes, on lui aurait plutôt prêté l'attitude d'un démon. Mais là, il n'en était rien. Il était juste... lui-même. Et je n'avais aucun mot assez puissant pour rendre compte de la beauté de ce moment.
- Harry...tentai-je, mais ma gorge était trop nouée par l'émotion.
Il semblerait que ma voix fut pour lui une sorte de signal. Parce qu'alors que ma voix se brisait sur son prénom, il se pinça les lèvres puis je vis dans ses yeux qu'il avait pris une décision, avant même qu'il ne plonge vers moi. Avec une douce surprise, je sentis ses bras s'enrouler doucereusement autour de mes hanches, puis après qu'il fut sûr que je ne le repousserai pas, Harry s'agenouilla complètement au sol en m'attirant tendrement vers lui. De mon côté, je n'osais pas bouger alors que la main d'Harry se posa imperceptiblement contre mes cheveux, puis avec hésitation, il m'encouragea à nicher ma tête dans son cou. Oubliant tout, je fis sans hésitation ce qu'il me stimulait à faire. En quelques secondes, mes yeux se fermèrent alors que je lovai ma tête dans son cou, mes lèvres mouillées de larmes reposant contre sa gorge.
- Je suis tellement désolé, Hope. J'ai conscience du mal que je t'ai fais, que je continue de te faire mais je... putain, c'est tordu mais d'une certaine façon, c'était ma façon à moi de te montrer que..
Il s'arrêta subitement dans sa tirade, le souffle court alors qu'il semblait hésiter à poursuivre. Je pouvais presque entendre les rouages de son cerveau se mettre en route alors qu'il semblait tenter de mettre des mots sur ses sentiments, tout en combattant d'une certaine façon, la peur de se dévoiler. Mais j'en avais besoin, j'avais besoin d'entendre la suite, même si ça ne me satisferait peut-être pas, mais je voulais qu'il soit sincère. Comme jamais.
Qu'il reste le véritable Harry Styles, qu'il ne change pas. Pas alors que nous partagions un moment si magique.
- S'il te plaît Harry, le suppliai-je alors.
Il se raidit faiblement contre moi, puis sans retirer ses mains de ma taille, il s'écarta légèrement de moi. Paniquant sans aucune raison, je passai rapidement mes bras autour de son cou afin qu'il ne rompe pas le contact avec moi. Pas encore. J'avais encore besoin de sentir sa peau contre la mienne, même si c'était la dernière fois, même si nous décidions après que le mieux pour nous était de nous détester. Peu importe l'issue de cette situation, j'avais besoin de son contact. Plus que jamais. Et pour une fois, je n'avais pas honte, ou peur de le reconnaître.
- J'ai besoin de savoir ce que tu allais dire... Dis-le comme ça te vient à l'esprit... S'il te plaît..., murmurai-je contre son oreille.
Avec lenteur, Harry retira une de ses mains qui était enroulée autour de mes hanches et à la place, il prit doucement mon visage en coupe, me forçant momentanément à lâcher d'une main son cou, puis à plonger mon regard dans le sien. C'est alors que je vis l'émotion qui faisait briller ses yeux. Il était effrayé. Plus que moi je ne l'étais face à l'ampleur des sentiments que j'avais tant tenté d'ignorer. Jamais il n'avait eu aussi peur de sa vie. Je devais l'aider, en me dévoilant à mon tour.
- J'ai besoin de toi, Harry...bredouillai-je. Mais pour une fois, je ne rougissais pas, parce que c'était tellement primaire, tellement vrai. Il s'était lui-même tant dévoilé à moi que maintenant, je n'étais pas gênée d'enfin reconnaître la vérité : j'avais besoin de lui, j'avais toujours eu besoin de lui. Alors, quand je vis la surprise mais surtout une lueur inconnue, mais magnifique, dans son regard, je poursuivis.
- Même quand je n'en avais pas conscience... j'avais besoin de toi. Ça a commencé le jour où tu m'as sauvé des griffes de Carlos et depuis ça n'a pas cessé, pas à un seul moment. Face à Pete tu étais là pour me défendre, même malgré ta mauvaise humeur, tu m'as aidé à me relever, tu m'as emmené à l'infirmerie pour mon épaule. Mais c'est aussi lors de ma sortie en ville où j'ai trouvé Snow.. je suis tombée sur Carlos et retombée chez toi après et là encore tu étais là, à ta façon mais tu étais là. Je peux continuer Harry, j'avais aussi besoin de toi quand tes amis étaient contre moi, même quand tu me faisais vivre les pires choses au monde, j'avais besoin de toi. J'ai tellement d'exemple pour t'expliquer à quel point j'ai besoin de toi Harry. Quand tu es parti... c'est tellement idiot mais tu sais quoi? Je guettai tous les jours ton retour, je m'attendais à ce que tu arrives à n'importe quel moment et je le voulais. Je ne supportais plus de ne plus pouvoir te voir. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai compris que malgré tout ce que je pourrais dire, je serais toujours incapable de te détester. Après tout... on ne désire pas la présence et le contact d'une personne qu'on déteste... Or, c'est ce que je veux Harry. Et moi aussi j'ai peur. J'ai peur de ce que tu me fais ressentir quand tu me regardes, quand tu m'effleures de la main, quand tu me prends dans tes bras et quand tu m'embrasses. J'ai peur de ce que j'ai ressenti quand je t'ai vu embrasser cette fille, peur de cette souffrance quand je te vois souffrir le martyr, peur de finir par te perdre, en fait... j'ai peur de la peur en elle-même. Mais malgré cette peur... Putain Harry,... ça n'a jamais été qu'une simple attirance, ça a toujours été plus... Tu as toujours été...même quand j'aurai dû seulement te détester de tout mon être... ça a toujours été toi, Harry. Personne d'autre.
To be continued...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro