All monsters are human.
All monsters are human.
P.O.V. of Hope
Je traînai lourdement les pieds, puis la tête baissée, je donnai un coup énergique dans un caillou avec agacement. Je n'étais décidément pas motivée à l'idée de me retrouver à nouveau dans cette maison de malheur. Seulement, je n'avais pas le choix si je voulais à la fois assurer pour le lycée mais aussi relever un certain défi. En fait, la chose qui me gâchait réellement mon plaisir, c'était que j'allais sûrement tomber sur un certain bouclé que je ne voulais pas revoir. Sinon, enlevons ce petit détail, je n'avais qu'une hâte et c'était de rejoindre Louis afin de - enfin! - commencer notre projet de philosophie et ainsi lui prouver que la haine pouvait vite se transformer en autre chose. J'y croyais, surtout après ce que j'avais pu entrevoir de lui un court instant, mais pourtant bien réel.
Un petit sourire se dessina sur mes lèvres roses en repensant au regard du mécheux lorsque ses yeux s'étaient posés sur la photographie de lui avec une belle brune dans ses bras. J'étais prête à parier qu'il s'agissait de sa petite amie. Il ne l'avait pas regardé comme un garçon regardait sa petite sœur, mais comme un jeune homme regarde la femme qui lui fait découvrir l'amour.
Alors que je me faisais cette réflexion, j'arrivai au portail de la maison d'Harry. Je serrais les dents en repensant à mon dernier passage en ces lieux, il y a un peu moins de dix jours. Ce jour-là, en plus d'avoir pris la résolution de sortir définitivement Harry Styles de ma vie, les Australiens en avaient décidé de même pour moi. Il est vrai que j'étais furieuse contre eux, que je leur en voulais énormément et qu'il m'aurait sûrement fallu du temps pour revenir vers eux... pourtant, jamais je n'aurais imaginé qu'ils aient pu me faire ça. Finalement, je n'avais été qu'un pion. J'en étais même venu à me demander si il ne s'agissait pas d'une idée d'Harry. Sincèrement, ça ne me surprendrait pas du tout. C'était étrange à dire, mais d'une certaine façon, ça me rassurerait. Je veux dire, Harry est une personne tordue et manipulatrice, donc je ne suis pas surprise, en revanche, Luke autant que les autres Australiens ne m'avaient jamais paru être comme Styles.
Je soupirai légèrement, consciente que je n'aurais sûrement jamais la réponse à cette question, puis, prenant mon courage à deux mains, je déposai mes doigts sur la sonnette. J'exerçai une petite pression sur cette dernière, puis j'attendis en resserrant les bretelles de mon sac à dos. Au même moment, le portail coulissa sur ses rails et je me faufilais à l'intérieur de la propriété d'une allure alerte vers la porte. Pour me trouver face à Zayn.
Hésitante, je lui fis timidement un sourire en coin tandis qu'il m'observait d'un œil froid. Puis, comme si jusqu'ici il ne m'avait pas reconnu, il cligna des yeux et me souris sincèrement, dévoilant deux rangées de dents blanches.
- Salut, Hope. J'ignorai que tu devais passer, tu souhaites voir Harry? S'enquit-il, les sourcils froncés.
Je retins prestement un rire en constatant que le Pakistanais lui-même trouvait cette idée absurde. Il posait la question par sécurité, mais lui autant que moi savions très bien qu'il n'en était rien, et qu'il n'en serait jamais rien d'ailleurs.
- Non, pas du tout! En fait, je dois commencer avec Louis notre sujet de philosophie. Il m'a dit que je pouvais passer cette après-midi, ajoutai-je en jouant nerveusement avec une mèche de cheveux.
Les yeux bruns de Zayn se firent rieurs quand il remarqua mon angoisse. Malicieusement, il croisa les bras sur son buste et avec un regard sournois, il fit mine de m'examiner sous toutes les coutures. Je fronçais les sourcils, ouvris puis refermais la bouche en tentant vainement de dire quelque chose.
- Tu es si nerveuse à l'idée d'être ici! C'est vraiment amusant, s'exclama-t'il dans un éclat de rire.
Pas encore totalement sûre qu'il soit parfaitement sincère avec moi, je ne rétorquais rien. Au lieu de ça, je roulais discrètement des yeux, en l'observant d'un œil, impatiente qu'il se calme et me dise où je pourrais trouver Louis. Finalement, c'est au bout de quelques secondes qu'il se calma. Après quoi, il me désigna du menton la porte ouverte. Je le remerciai presque silencieusement tout en entrant au bord de la pièce d'entrée. J'étais dos à lui, quand il ferma la porte et me fit sursauter: aussitôt sur mes gardes, je me retournais promptement vers lui avec méfiance.
A nouveau, il éclata de rire.
Je soupirai, pas du tout amusée, et serrant les dents j'attendis - encore une fois - que ce dernier daigne se calmer. Malheureusement, cela ne se passa pas comme la première fois. Il ne parvenait pas à calmer son rire, et j'en étais furieuse. D'accord, j'avais eu peur, mais mince! j'étais dans la maison d'un des gars que je détestais le plus au monde en plus d'être un des plus violents que je connaisse, et il y a à peine quelque semaines, j'avais été agressée et retenue captive pendant deux semaines. Bon, il est vrai que Zayn l'ignore, et je ne comptais pas le lui dire, mais tout de même, il pouvait essayer de comprendre. Cependant, je ne pouvais pas non plus oublier que malgré sa bonne humeur, Zayn Malik était ami avec Harry Styles, donc il était manipulateur et violent. J'étais assez intelligente pour me méfier de ce dernier. Même de Louis malgré mon impatience d'apprendre à le connaître.
Zayn se tordait toujours de rire lorsque Liam arriva. Il m'adressa un regard austère, puis leva les yeux au ciel en voyant Zayn. Il ignora ce dernier, puis son regard revint vers moi.
- Tu cherches Louis?
J'acquiesçai d'un mouvement sec de la tête, en le laissant rien paraître de ce que je ressentais mais aussi de ce que je pensais de lui. Parce que sincèrement, je n'avais aucun compliment à lui dire. En Liam je revoyais la copie conforme de Harry à quelques exceptions prés. Bien sûr, il n'était pas aussi cruel que le bouclé, mais il n'en avait pas l'air très loin.
- OK, soupira-t'il, suis-moi.
Je ne répondis pas, je le suivis juste après avoir salué discrètement Zayn d'un coup de la main. Je n'étais pas sûre qu'il m'ait vu, toujours pris par son hilarité. Néanmoins, cette fois, j'eu l'esquisse d'un sourire qui prit place sur mes lèvres alors que je suivais Liam à l'étage.
Quelques instants plus tard, le ténébreux s'arrêta devant une porte qu'il me désigna du regard avant de partir sans un mot.
- Sympathique, murmurai-je cyniquement pour moi-même.
J'allai m'apprêter à toquer à la porte de la pièce que je devinais être la chambre de Louis, lorsque la voix de ce dernier s'éleva de derrière la porte. Surprise, je voulu lui laisser un peu d'intimité en m'écartant un peu de la porte, lorsque accidentellement, j'entendis ses paroles. Elles m'interpellèrent, et bien que je culpabilisais à l'idée d'écouter aux portes, je le fis quand même.
- Il n'en est pas question! Je te l'ai dis et redis des millions de fois, Dani! Cela n'est pas négociable, tu ne viens pas, un point c'est tout! Merde, t'es vraiment têtue! S'écriait-il.
Etant donné qu'aucune réponse ne parvint à mon oreille, j'en déduisis qu'il était au téléphone avec quelqu'un. Collant un peu plus mon oreille contre la surface plane de la porte, j'attendis attentivement les prochaines réponses de Louis. Je savais que c'était mal, une violation de son intimité, mais c'était une façon comme une autre de me permettre d'apprendre à le connaître. J'avais tellement de chose à lui prouver à lui autant qu'à moi, que je prenais ce projet très au sérieux. Quitte à dépasser certaines limites. Après tout, lui ne semblait jamais se gêner pour être odieux, alors pourquoi n'en ferais-je pas autant exceptionnellement?
- Mais putain de merde, bien sûr que je le sais! Je le sais, bon sang! Tu n'as pas besoin de me le rappeler, je sais très bien que ça fait près de deux fucking semaines qu'on est séparés, mais encore une fois, c'est pour ton bien, merde!
Je me mordis l'intérieure de la joue, comprenant qu'il parlait à quelqu'un qui comptait énormément pour lui, et si je ne me trompais pas, il devait s'agir de la belle brune de sa photo. Il ne fallait pas être Einstein pour comprendre que sa violence verbale résultait de son inquiétude pour son interlocutrice. Il voulait rester maître de lui-même, mais sa peur à l'idée qu'il arrive quelque chose à cette personne le poussait à être virulent dans ses paroles.
- Je sais... excuse-moi.. Mais tu sais, avec tout ce qu'il se passe en ce moment ce n'est pas le moment pour que tu reviennes... Je veux dire, avec l'enlèvement d'Emma, l'état dans lequel elle est revenue...Je ne suis pas prêt à prendre le risque qu'il t'arrive la même chose. Parce que... merde, je me fous de savoir si ça fait de moi un faible, mais je t'aime Danielle! Tu es ma fucking faiblesse et je sais que rien que pour ton bien, je devrais me résoudre à te demander de faire ta vie avec quelqu'un d'autre, ailleurs... Mais je ne peux vraiment pas m'y résoudre, tu es trop importante pour moi. Tu me redonnes goût à la vie depuis tellement longtemps, tu me rends vraiment heureux et je ne veux pas perdre cet amour qu'il y a entre nous. Alors même si je ne supporte pas d'être loin de toi, bébé, s'il te plaît, ne reviens pas tout de suite, res...
- Ce n'est pas le comportement type d'une gentille fille, d'écouter aux portes.
Je sursautai violemment et ma tête vint cogner contre la porte. Je massais distraitement cette dernière à l'endroit où cela avait tapé alors que je relevais vivement le regard vers celui que je redoutais de croiser. Il avait les bras croisés fermement sur son buste et me regardait de haut avec un regard méprisant. Pourtant, bien contre moi, malgré ma haine pour lui, pour son comportement de monstre insensible, je continuai à le trouver diablement séduisant, sexy. J'avais tellement envie de me défouler sur lui pour tout ce qu'il me faisait vivre depuis que je le connaissais, mais aussi pour me fasciner à ce point. Mais ça, il n'était pas question que je le reconnaisse. Néanmoins, d'un autre côté, je souhaitais juste creuser, découvrir si, comme Louis, il était finalement un humain avec un cœur. Bien enfoui, mais peut-être existait-il toujours.
- Qui a dis que j'écoutais aux portes? Arguai-je inutilement.
Effectivement, quand je le vis rouler les yeux en me regardant avec dérision, j'eu confirmation que c'était complètement inutile. Harry n'avait jamais été bête. Malgré toutes les choses péjoratives que je pouvais dire sur lui, l'idiotie n'en faisait pas partie. Enfin, je parle de l'idiotie au niveau intellectuel. Parce que sinon, l'autre, il la possédait bel et bien.
- Tu me prends vraiment pour un con? Tu vas me dire que t'écoutais juste le cœur de la porte pour savoir si elle était en bonne santé peut-être?
Une envie irrésistible de lui répondre que oui, me prit, mais je me retins, ne souhaitant pas vraiment m'aventurer sur ce terrain avec lui. Il haussa un sourcil en attendant de toute évidence une réponse. Je soutins son regard fièrement, avant de reprendre la parole d'une voix assurée:
- Non. Je m'assurais que tout allait bien pour Louis. Je l'ai entendu élever la voix, et je me demandais si je pouvais rentrer et voir si tout allait bien, sauf que j'ai cru comprendre qu'il était occupé, alors j'allais justement m'éloigner au moment où tu es arrivé, mentis-je avec brio.
Un sourire ironique se peignit sur ses lèvres, qui éclaira ses traits. J'en restais bouche bée, avant de me reprendre un quart de seconde plus tard. Il ne sembla pas avoir remarqué mon écart de conduite, à mon plus grand bonheur. En revanche, il fit quelques pas vers moi. Aussitôt, je me reculai vers le mur, ne souhaitant pas être proche de lui. Mais encore une fois, il s'empressa de faire le double de mes pas et de me rejoindre. Très rapidement, je me retrouvais acculée contre le mur, les bras d'Harry appuyés sur le mur et encadrant mon visage. Son visage, lui, ne cessait de se rapprocher du mien.
- Et où allais-tu aller..? Susurra-t-il à mon oreille, tout en descendant son visage dans mon cou en y frottant sensuellement son nez.
J'haletai légèrement avant de fermer rapidement les yeux et tenter de reprendre le contrôle de moi-même et ne pas laisser mon attirance malsaine pour lui me guider. Puis je rouvris les yeux et le repoussais faiblement, puis plongeant mon regard dans le siens, je lui dis:
- Loin de toi, en tout cas.
Un sourire carnassier se dessina sur ses merveilleuses lèvres. Puis il les descendit à nouveau dans mon cou, et juste avant d'aspirer la peau fragile où se trouvait les vestiges de son suçon, il me dit:
- Mauvaise réponse, bébé..
To be continued...
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