2.
Louis Tomlinson.
Cela fait maintenant une heure que nous sommes coincé dans cet ascenseur et le temps devient long. Le bouclé s'est endormi il y a une demi heure assit en position fœtal en face de moi. Cela fait également une demi heure que je l'observe sans pouvoir lâcher du regard ses lèvres entrouvertes. Il m'énerve. Il est tellement insolant. Il se fiche de tout. Il vit sa vie comme il l'entend. C'est tellement facile de faire ça. Rien à perde, rien à regretter. Tout ce qu'il veut s'est passer noël avec sa famille. Alors que je me perdais dans mes pensées, je vis Harry commencé à trembler légèrement. Il faut avouer que la température est de plus en plus basse dans le petit espace confiné. Le peu de lumière qui nous éclaire me permet de voir qu'il tremble encore un peu plus. Je retira doucement ma veste avant de m'approcher calmement de lui. Je déposa cette dernière sur ses épaules avant de me rasseoir en face de lui contre la paroi. Il ouvrit doucement les yeux avant de me fixer. Il passa ses bras dans ma veste avant de la serrer autour de son petit corps frêle. Il me fixa à nouveau dans les yeux avec la bouche entrouverte mais aucun son n'en sortit. Ma veste lui est trop grande mais elle a l'air de lui tenir un peu plus chaud qu'avant. Je me retrouve en tee-shirt mais je n'ai pas froid, pour le moment je trouve cela supportable encore. Au bout de cinq minute je bifurqua mon regard vers mes mains qui faisait tourner mon téléphone dans tout les sens. Le silence est assez pesant.
"As-tu peur d'être seul ?"
Je fus surpris d'entendre sa voix, elle m'avait un peu manqué depuis le moment qu'il dort. Je releva mon regard au sien et fixa à nouveau ses -magnifiques- yeux vert.
"Non."
"Moi oui."
Je ne répondis pas continuant de fixer Harry.
"J'ai la constante peur d'être abandonné par mon entourage. J'ai peur de ne pas trouver quelqu'un pour faire telle ou telle chose avec moi. J'ai peur de devoir tellement parler seul que je pourrais en mourir. J'ai peur de la solitude en elle même."
"J'aime la solitude."
Le silence reprit place dans l'habitacle. Mon expression reste neutre tandis que je vois un petit sourire sur ses lèvres.
"Tu as quel âge ?"
"25 ans."
"Wow... Je te pensais pas si vieux."
"Tu as 20 ans. Tu n'es plus si jeune non plus."
"Plus que toi en tout cas."
Son petit sourire se transforma en grand sourire. Alors que j'allais répliquer quelque chose, mon téléphone se mit à sonner dans mes mains. Je regarda l'écran pour voir afficher "Père" sur un fond vert. Je fixa mon écran jusqu'à que l'écran se verrouille et m'annonce un appel manqué.
"Tu ne répond pas ?"
"Non."
"Ce n'est pas en empêchant les gens de t'approcher que tu va pouvoir mieux vivre."
"Je fais ce que je veux."
"Ne te fais pas passer pour un bad boy. Tu es juste frustré qu'un gars plus jeune que toi te dise exactement ce qu'il en est."
"Arrête de te la jouer psychologue. J'en ai déjà bien assez entendu venant de ma mère."
"Ta mère est psychologue ?"
"Ouai."
"Ça doit être sympa les conversations."
Je releva mon regard au sien et vis sur ses lèvres un sourire moqueur.
"Ça fait longtemps qu'on a plus de vrais conversations."
"Comment ça ?"
"Je t'ai déjà dit que tu parlais trop ?"
Il soupira avant de laisser un nouveau frisson lui faire vibrer le corps. Ses mains resserrèrent ma veste encore plus autour de lui. Ses yeux dérivèrent sur les portes de l'ascenseur et il fixa d'un air absent le métal qui nous retient prisonnier dans ce petit habitacle. Plus je l'observe, plus mes yeux s'habitue à son image. Plus je l'entend parler, plus je m'habitue à sa voix. Ses mains tremblent et se genoux s'entrechoquent légèrement l'un contre l'autre.
"Tu- Tu as si froid que ça ?"
Il tourna son visage vers moi et ses yeux rentrèrent en contact avec les miens.
"Oui. Et j'ai peur."
Son regard avait quelque chose de différent, le garçon qui avait l'air si sûr de lui devenait de plus en plus vulnérable. Je le fixa un long moment. Dans ses gestes et ses paroles on pouvait voir son côté encore enfantin ressortir, ça le rendait incroyablement craquant. Ses yeux observaient chaque recoin de l'ascenseur comme cherchant une issue autant pour quitter l'ascenseur que pour laisser de côté ses peurs. Il dériva son regard une nouvelle fois au mien qui le fixait déjà. Je vois dans le vert de ses iris un genre d'appel à l'aide alors malgré moi, malgré mon amour de la solitude, je soupira et baissa mon regard à mes mains.
"Quand j'avais quatorze ans, ma famille et moi on avait passé le repas de noël chez ma grand mère. Il y avait tout ma famille, mon père, ma mère, mes deux sœurs, ma grand mère, mon grand père, mes tantes, mes cousins et cousines, et d'autre encore."
Je releva mon regard vers le bouclé et remarqua qu'il me fixait en m'encourageant à continuer mon histoire alors je fixa à nouveau mes mains avant de reprendre mon récit.
"On avait mangé un excellent repas et l'ambiance était tellement posé. Je me souviens que vers 20h, ma cousine et moi on s'est retrouvé sous un brin de guis, alors naturellement elle m'a déposé un baiser sur les lèvres. C'était mon premier baiser avec une fille. J'étais tout rouge et toute la soirée on m'a charrié sur ça. C'était le plus beau Noël de toute ma vie."
"Qu'est ce qui c'est passé après ?"
Je releva subitement mon regard au sien surpris de l'entendre vouloir la suite.
"L'année qui a suivit, ma grand mère est morte. Ma tante et mon père se sont embrouillé pour une histoire d'héritage et ne ce parle plus, ils essayent même de faire couler chacun l'entreprise de l'autre. Ma cousine qui m'a embrassé est à présent en thérapie contre l'addiction à la drogue."
Puis sans m'y attendre, j'entendis un rire atteindre mes tympans. Je leva la tête et croisa les yeux pétillants de Harry.
"Cela est tellement dramatique mais tu le racontes avec une telle aisance que ça rend la chose comique."
Il arrêta de rire avant de me fixer sérieusement.
"Et toi ?"
"Quoi moi ?"
"Il s'est passé quoi pour toi après ?"
"Je suis devenu gay."
Harry souris pleinement suite à mes mots.
"Ta cousine était si horrible à embrasser que ça ?"
"Non... mais je préfère le baiser que m'a donné Pablo l'année suivante."
"Pablo ?"
"Le premier garçon que j'ai embrassé. Entre toi et moi il embrassait super bien malgré qu'il était plus petit que moi, je préfère les gars plus grand que moi."
"Et après ?"
"Eh bien pas grand chose. J'ai grandis dans une famille qui ne pensait plus qu'à l'argent, je suis devenue PDG d'une entreprise sans vraiment en avoir l'envie au départ puis je me retrouver coincé dans un ascenseur le 24 décembre mais j'en ai presque rien à faire parce que personne ne m'attend chez moi."
Je garda toujours mon regard impassible lié à son regard intense.
"Tu parais tellement dramatique."
Un petit silence prit place entre nous jusqu'à qu'Harry se redresse pour avoir le dos bien droit.
"Aimes tu la musique ?"
"Cela dépend de qui elle est."
Le bouclé sortit une paire d'écouteur de la poche avant de son jeans -ne me demandez pas comment il a put les faire rentrer alors que son skinny est vraiment serré contre sa peau- puis la brancha à son téléphone. Il rampa jusqu'à ma gauche avant de glisser un écouteur dans ses oreilles et de me tendre l'autre. Je le mis dans mes oreilles tout en le regardant faire défiler les musiques de son répertoires. Nos épaules étaient collés l'une à l'autre et nos jambes se touchaient de temps à autre. Un son se diffusa enfin dans mon oreille et le bouclé verrouilla son téléphone. Je le vis poser sa tête contre la parois et fermer les yeux. Je reconnus vite la mélodie de Take Me To Church. J'étais vraiment proche d'Harry, à peine tournais je la tête que mes yeux se retrouvaient collés à son visage. Heureusement que ses yeux sont fermés, je peux ainsi le regarder sans gêne. J'analyse chacune des parties de son visage, de sa mâchoire à ses yeux, en passant par ses lèvres et même son cou qui est en exposition face à mes lèvres. J'ai comme l'impression de voir son souffle s'échapper de ses lèvres tellement il a l'air plus calme qu'avant. Je baissa mon regard à ses mains qui était sur ses cuisses et vit ses doigts tapoter contre son jeans le rythme de la musique. Je remonta mon regard de nouveau à son visage et fut surpris lorsque je croisa le vert de ses yeux. Je sentais cette fois ci vraiment son souffle sur ma joue.
Laissez moi vos avis! Voilà! Bon début de vacance! :)
-Lau' xx
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