**Chapitre V : Le Secret des Guarjas**

Plusieurs heures après notre fuite éreintante, Fros et moi retrouvâmes refuge dans notre modeste repaire. Encore secoués par la violence des affrontements, nous nous préparions à envisager l’inévitable fuite. J’annonçai, d’une voix rauque, mon intention de m’exiler au Portugal pour disparaître des radars du Cercle Purificateur. 

« Je ne peux plus rester ici… » dis-je, le regard embué par la fatigue et l’angoisse. 

Mais c’est alors que Lueur, d’une présence inattendue, s’avança et interrompit mes desseins. D’une voix calme mais assurée, elle dévoila ce qui nous laissait sans voix : 

« Il est temps que vous connaissiez la vérité. Je ne suis pas ici par hasard. Opale et moi… nous ne sommes pas de simples fugitives. Je suis la reine des Guarjas. J’ai accédé au trône à un très jeune âge, à la suite de la mort prématurée de notre ancien roi. Et voici Opale, mon amie d’enfance et désormais ma garde du corps attitrée. Nous sommes venues en France pour régler des affaires classées, bien au-delà de ce que vous imaginez. »

Fros, incrédule, laissa échapper son éternel cri : 

— Mais quelle est donc cette juiverie ? 

Nous restâmes muets, les esprits en ébullition devant cette révélation qui bouleversait toutes nos certitudes. L’idée de fuir vers le Portugal semblait soudain dérisoire face à un secret aussi grand. 

Sur l’insistance de Lueur, nous entreprîmes un périple qui nous mena au cœur de la forêt amazonienne. Là, se dressait l’immense palais de marbre, connu sous le nom de Lueur IV. Devant nos yeux ébahis, la splendeur du lieu était irréelle : des cascades scintillantes se mêlaient à des sources d’eau pure, tandis que la végétation luxuriante enveloppait l’édifice d’un écrin de verdure. 

Alors que nous nous émerveillions devant ce décor féérique, une voix jeune et vibrante rompit le silence : 

« Ma reine, ma reine ! J’ai fait ce collier de fleurs ! » 

Une jeune Guarjas, le regard empli de dévotion, s’avança en brandissant une guirlande délicate. Lueur la prit dans ses bras, esquissant un sourire tendre de gratitude avant de la remettre au soin des serviteurs. 

Une fois dans la majestueuse salle du trône, l’atmosphère se fit lourde et solennelle. Lueur s’installa sur son trône de marbre, le regard perçant et la voix ferme : 

— Nous devons les arrêter. Je ne supporte pas qu’Opale soit blessée ainsi. 

Opale détourna le regard, la mine gênée trahissant son malaise, tandis que je ne pouvais m’empêcher de sourire discrètement devant cette scène royale. Fros, toujours prompt à réagir, restait silencieux, mais ses yeux exprimaient toute la tension du moment. 

Déterminés à mettre au jour la machination de l’organisation, nous replongeâmes dans nos recherches. C’est alors que nous découvrîmes l’existence d’un utilisateur de Wattpad surnommé « Nounours », victime lui aussi de menaces similaires à celles que Kyuzu avait subies. Alarmés, nous le contactâmes et fixâmes un point de rendez-vous dans un recoin isolé de Bonneval. 

Le soir venu, dans la pénombre d’un parc désert, nous exposâmes à Nounours, une jeune femme au regard vif mais empreint de terreur, tout ce que nous savions. Ses traits se figèrent sous le poids de nos révélations, et un frisson parcourut son échine. Convaincue de la véracité de nos dires, elle se jura de nous aider à déjouer les plans du Cercle Purificateur. 

Mais à l’instant même où l’espoir renaissait, un grondement sourd se fit entendre derrière nous. Nous nous retournâmes pour découvrir, au milieu de l’obscurité de Bonneval, nos ennemis dressés en une formation menaçante. Leurs silhouettes masquées se détachaient sous la pâle lumière des réverbères, et leurs regards injectés de froide détermination nous promettaient une confrontation inévitable. 

Mon cœur battait la chamade. Nous étions désormais acculés, entre la splendeur d’un secret ancestral et la brutalité d’un pouvoir implacable. Mais, ensemble, armés de nos idéaux et de la force des vérités révélées, nous allions faire face à l’ombre qui voulait étouffer nos voix… et à ceux qui avaient osé défier la reine des Guarjas.