C'est long, un an.

Dans cinq jours, ça va faire un an.

Après ça, promis, je ne vous embête plus. C'est le dernier. La dernière salle du musée, la dernière exposition. Je voulais juste une conclusion.

J'ai tout relu, avant d'écrire. Ça m'a fait sourire.

Je n'ai pas finit ma chasse aux étoiles. En fait, je crois que je viens juste de la commencer. Peut-être qu'avant je ne n'essayais d'attraper que leurs reflets dans les flaques d'eau.

Je suis toujours aussi obsédée par l'idée de voler, de m'envoler, juste une âme libérée des nerfs qui retiennent chairs et os. Et Homère n'arrange rien.

ψυχὴ δ' ἠΰτ' ὄνειρος ἀποπταμένη πεπότηται

Un jour, je prendrais mon envol, je rejoindrais les étoiles. J'en capturerais une et je la transformerais en méduse. Et les méduses, en plus d'envahir les mers, envahiront les cieux. Elles ne mourront jamais. Elles sont comme ça, les méduses. Elles ne meurent pas.

Moi, si. Un jour. Au milieu des méduses. Je serais le seul être mortel au milieu de toutes ces immortelles. Et je serais momifiée dans leurs tentacules violettes.

Mais j'ai compris, maintenant, alors que j'écris cette dernière exposition en rose, que je devrais attendre encore un peu avant de m'envoler, de m'en aller, de devenir une étoiles parmi les méduses.

Alors pour l'instant, je me contenterais de chasser Cassiopée toutes les nuits, en rêvant du moment où je pourrais l'enlacer, elle et toutes les autres.

Je vous demande donc de bien vouloir prendre ma main pour la dernière fois et je vous mène à la sortie en volant.

Faites de beaux rêves.