Encore un petit chapitre pour doucement avancer vers le soir de Noël :3

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Il avait toujours respecté les anciens qui, pour lui, étaient source de savoir. Quand on lui avait proposé de jouer dans cet établissement, il n'avait pas mis longtemps avant d'accepter avec ferveur. De plus, il n'allait pas être si mal payé, alors quelle aubaine !

Mais le voilà tout retourné par ce regard fou d'innocence, et remplit de tendresse pour sa mamie –sûrement. Il jouait inlassablement, tentant de ne pas trop regarder vers lui, ce serait bête de se faire attraper en flagrant délit. Oui, en flagrant délit, car il avait l'impression de souiller ce pauvre jeune homme par son regard. Non pas qu'il avait un regard pervers, ce n'était que de l'admiration en tout point, pourtant, cette pensée le rattrapait à chaque instant ; chaque instant durant lesquels il posait ses yeux sur lui.

Il ne savait pas son âge exact, mais il pouvait assurer qu'il était mineur. Lui, de son côté, approchait déjà la trentaine, frôlant les vingt-sept ans. Savoir que sa source d'inspiration était si jeune était pour lui perturbant.

Mais un visage pareil, ça ne s'oubliait pas. Ça s'oubliait encore moins lorsque les jours d'après on le recroisait dans ce même établissement et qu'il nous adressait une brève salutation. Cette timidité flagrante lui retournait le cerveau, les entrailles, mais surtout le cœur, qu'il sentait au bord de l'implosion.

Comment diable ce jeune homme faisait-il pour autant lui retourner la tête ? C'est la question qu'il se posait chaque soir, avant de dormir. Et à laquelle la réponse ne venait pas.

Il était troublé par ce visage si expressif et innocent mais aussi par le comportement de ce jeune homme. Il avait remarqué plusieurs tocs, se demandant d'où ils provenaient. Même si son cerveau réfléchissait à la question, celle-ci disparaissait en un éclair au moindre contact visuel qu'ils établissaient entre eux.

Il s'était assis à nouveau devant son bureau, avait allumé son ordinateur, et avait cliqué sur le dossier de son livre. Là, il n'avait plus commis un seul mouvement, rien, le silence faisait trembler les murs tant il était puissant.

Rien ne lui venait, à part la seule image de ce jeune homme. Rien d'autre. La frustration montait, mais ça ne changeait rien.

Au bout d'une heure, rien n'avait été tapé. Sauf la souris, ses doigts tapotant l'appareil nerveusement, à la recherche d'une quelconque idée. Les mots se bousculaient dans son esprit, et ce brouillard emplissait de plus en plus sa tête qui se trouva vite submergée.

Il avait refermé l'ordinateur, soupirant, défaitiste. Il pensait avoir trouvé une source d'inspiration, qui finalement n'en était pas une. Le voilà de retour au point de départ.