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Chapitre Cinq

Cléo joue avec une mèche de mes cheveux en me contemplant longuement. Je n'avais pas prévu de quitter la maison et passer la nuit avec elle, mais j'ai passé une mauvaise journée. J'ai passé une bonne partie de l'après-midi à travailler sur ma présentation dans la bibliothèque. Je croyais avoir le calme nécessaire pour peaufiner les détails, mais grand-mère n'a pas pu s'empêcher de me donner son avis. Elle n'est pas d'accord avec mes propos et souhaite que je change certaines de mes parties. Nous nous sommes disputées et je me suis enfermée dans ma chambre.

Je n'ai pas ouvert la porte de ma chambre à qui que ce soit. Il est préférable que je reste seule lorsque je suis en colère parce que je risque de dire des mots que je ne pense pas. J'ai attendu que tout le monde soit endormi pour me faufiler hors de ma chambre et rejoindre Cléo. J'aime le fait que notre relation soit un secret, cela me donne une bonne excuse pour sortir et mettre mes problèmes familiaux entre parenthèses.

A mon grand soulagement, j'ai trouvé la grande demeure silencieuse et sans la moindre personne aux alentours. Le calme est tout ce dont j'avais besoin ainsi que la compagnie de la jolie blonde. Je remonte la couverture couvrant mon corps nu en soupirant. Je serais bientôt contrainte de rentrer à la maison avant qu'on ne remarque mon absence. Cléo remarque mon trouble, elle passe une main délicate sur mon visage.

― Tu ne peux vraiment pas envoyer balader cet aspect de ta vie ?

― Malheureusement non je ne peux pas.

― Tu ne veux pas ou tu ne peux pas ?

Cette remarque me déstabilise, mais je ne laisse rien paraître en prenant un ton détaché.

― Peu importe, il n'est pas seulement question de moi dans cette histoire. Je ne devrais pas m'attarder davantage, les domestiques sont les premiers à se lever et je ne veux pas que quelqu'un remarque mon absence.

― Aurais-je un jour le droit à une véritable nuit ?

Je me redresse pour enfiler mes vêtements en veillant à ne pas croiser le regard de Cléo. Nous n'avons pas une relation amoureuse, c'est juste passionnel et rien de sérieux ne peut se passer entre nous. J'enfile ma petite culotte ainsi que mon soutien-gorge en sentant le regard brûlant de la blonde dans mon dos.

― Parfois, je me demande ce qui se passe dans ta tête.

Elle dépose un baiser sur mon épaule dénudé, un geste qui pourrait facilement me faire craquer. Cléo connaît mes faiblesses et elle est suffisamment fourbe pour les utiliser contre moi. Je sais qu'elle souhaite une relation plus sérieuse, mais ce n'est pas envisageable. Je ne suis pas libre de mes propres choix.

— Il faut que j'y aille avant qu'un membre de ma famille remarque mon absence. Essaie de ne pas trop te faire remarquer.

— Impossible, mes soirées sont les plus réussies.

Quelques minutes suffisent à ce que je sois de nouveau présentable. J'enfile ma cape en prenant soin de relever ma capuche. Les domestiques de cette propriété n'ont pas besoin de savoir que Azaléa Eastwood passe quelques nuits en compagnie de la maîtresse de maison. Mon amante ne se donne pas la peine de me raccompagner et je ne peux lui en vouloir. Elle mérite mieux que ces quelques heures.

***

Je m'immobilise devant ma maison, un goût de bile dans la bouche. La chose la plus difficile dans ces escapades interdites est le retour au monde réel. Tout le monde est persuadé que ma vie est un conte de fées car nous vivons dans une certaine richesse et popularité, mais toutes les contraintes sont trop énormes pour fermer les yeux.

Je reste quelques minutes à contempler ce qui m'attends. Une vie confortable dans une belle maison à fonder une famille. J'ai entendu ce discours toute ma vie et pourtant cette idée continue de me rendre malade.

— Besoin d'une balade nocturne ?

Je sursaute lorsque j'entends la voix de mon frère. Alaric est adossé contre le mur, un verre à la main. Il semblerait que je ne sois pas la seule à avoir eu besoin de m'échapper.

— Je ne te poserai aucune question, sois sans crainte.

— Ça tombe bien, je ne comptais pas t'en parler.

J'aime mon frère de tout mon coeur, mais mes rencontres avec Cléo ne regardent que moi. Il se contente de hocher la tête en m'observant.

— Nous sommes plutôt doués pour jouer la comédie, n'est-ce pas ? Prétendre que tout va bien alors qu'au fond on rêve de liberté.

— Tu devrais ralentir l'alcool, ça te fait dire n'importe quoi.

Il rit.

— Ce que je veux dire c'est que nous ne sommes pas totalement nous-mêmes surtout ces derniers temps. Les Anciens attendent que nous atteignons tous notre majorité pour sélectionner le représentant et chaque mouvement est épié.

— Je suis d'accord.

— J'ai beaucoup réfléchi ces dernières semaines. J'adore vivre avec notre famille, mais j'éprouve une sensation d'enfermement que je ne supporte plus. J'ai envoyé un dossier d'inscription pour entrer dans une école.

J'écarquille les yeux sous l'effet de la surprise.

— Tu vas partir ?

— Au fond de moi, je sais que je ne serais pas le représentant. Je n'ai pas les épaules suffisamment fortes pour supporter un tel poids alors c'est la raison pour laquelle je veux décider de mon propre avenir seul.

Il avale une gorgée de sa boisson visiblement alcoolisée. Je n'avais jamais vu mon frère dans un tel état auparavant. S'est-il passé quelque chose ? Je serre les lèvres pour garder toutes mes questions au fond de moi. Alaric n'a pas besoin d'une sœur trop curieuse.

— Tu vas me manquer.

— Toi aussi, mais je rentrerai régulièrement. Il n'est pas trop tard non plus pour que tu prennes ton propre chemin.

Je hausse les épaules.

— Je veux devenir représentante et changer les choses. Ces anciennes règles doivent être bannies et je compte bien m'appliquer pour parvenir à rendre tout le monde heureux.

— Y compris toi-même ?

— Absolument.

Nous restons encore quelques minutes dans le jardin avant de prendre la direction de la porte d'entrée. Alaric ne marche plus très froid, mais je m'abstiens de tout commentaire. Je retire mes chaussures afin de monter les escaliers le plus discrètement possible.

Je passe la porte de ma chambre avec un soulagement puis pousse un petit cri en voyant la femme au cou tordu. Elle est immobile devant moi, les cheveux recouvrant une partie de son visage défiguré par les vestiges du temps. J'ai bien essayé de trouver son identité ou lui faire cracher le morceau, mais elle n'évoque jamais sa propre existence.

— Tu n'es pas suffisamment prudente, Azaléa.

Je retire ma cape puis l'accroche dans mon armoire. Elle se contente de me suivre en guettant chacun de mes gestes.

— Vous n'avez pas une autre personne à aller voir ? J'ai entendu dire que les enfants adoraient communiquer avec les morts.

— Il faut que tu ouvres les yeux, Azaléa.

Elle disparaît emportant avec elle une odeur de terre et de putréfaction. Je reste immobile au milieu de ma chambre pendant de longues secondes. Même les fantômes viennent me donner des conseils maintenant ! Je ne suis pas idiote, je sais très bien que toutes mes sorties secrètes ne seront plus possibles lorsque je deviendrai représentante. Ma vie n'est pas encore scellée alors je souhaite passer un moment libre et sans restriction.

J'enfile mon pyjama puis me glisse sous la couverture. La femme au cou tordu me demande d'être prudente, mais ne le suis-je pas déjà ? Le visage de Cléo flotte dans mon esprit tandis que je sombre doucement dans l'obscurité pour quelques heures de sommeil.

21.04.2024

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