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53 - Tour de force

- Cicine ?

Benoît venait de bondir de sa chaise, comme si le métal était devenu brûlant. Je me rendis compte que mes propres jambes, sous la surprise, m'avaient poussé à me lever. Bianca et Yukie, figées, posèrent des yeux en soucoupes sur la brune.

Capucine ne bougea pas. Son expression neutre ne la lâchait plus. Accoudée à la table, elle présidait en face d'un Hologramme étrangement dépourvu de sourire. Les yeux de la jeune fille se perdirent en direction des fenêtres, où le soleil encore matinal se réverbérait.
Je ne pus réprimer un rictus nerveux. Capucine n'était pas du genre à se sacrifier pour autrui. Elle foutait toujours ses sentiments de côté lors des procès ; son vote contre Atlan l'avait confirmé. Pourtant, à cet instant précis, elle semblait totalement déconnectée des tensions et accusations qui fusaient avant qu'elle ne prenne la parole. En une seule phrase, elle avait jeté un grand silence sur l'assemblée. A quoi tu joues, bordel ? Comment pouvait-elle garder son calme dans de telles circonstances ? Et d'abord, est-ce qu'elle disait ne serait-ce que la vérité ? Mon esprit, confus, peinait à faire la mise au point sur l'affaire. Je ne pouvais détacher mes yeux de la brune, et son calme morbide.


Et puis, sans prévenir, Capucine reposa son attention sur nous. Elle arborait un sourire las, en parfaite harmonie avec ses cernes et son apparence négligée.

- Vous avez bien entendu. J'ai tué Caleb.

- Pourquoi ?

La voix de Yukie ressemblait à un murmure. Elle toisait la présumée coupable, les poings serrés et les yeux larmoyants. Une expression révulsée habillait son visage. Je ne me souvins pas l'avoir déjà vue éprouver autant de haine envers quelqu'un. Enfin, mis à part moi. La brune leva les yeux vers son interlocutrice, et haussa les épaules, presque avec arrogance.

- Chaque chose en son temps, répondit-elle d'un ton neutre.

Elle paraissait détendue, mais sa respiration saccadée hurlait le contraire. Capucine connaissait les conséquences de ses actes. Au-delà de ses motivations encore floues, je ne parvenais pas à comprendre pourquoi la brune s'était dénoncée. Les accusations hasardeuses et le manque de preuves l'avantageaient. Si elle l'avait vraiment tué, elle aurait pu s'en sortir. A présent, sa vie ne tenait plus qu'à nos votes. Benoît semblait déterminé à ne pas condamner le coupable, mais les votes de Bianca, Yukie et moi-même la condamneraient ; chacun prononcé pour des raisons différentes. Bianca voulait vivre. Plus que tout. Faire partie des derniers survivants devait la conforter dans son désir légitime de ne pas mourir. Yukie criait à l'injustice. Sa seule motivation ne la concernait même pas directement. Le meurtrier de son Caleb méritait la mort, voilà ce qui la maintenait debout.


Quant à moi... je constatais un peu plus chaque seconde que ma propre existence me concernait peu. J'avais passé les derniers jours à me nourrir d'une haine croissante. Envers Atlan, envers Hologramme, envers moi-même. J'avais sans doute le motif le plus égoïste pour voter contre l'assassin. Je voulais battre Hologramme, qu'importait si ça me coûtait la vie. Je ne pouvais pas me résoudre à mourir ici, sans avoir tué de mes propres mains la personne qui contrôlait le maître du jeu. Mon meurtre, c'était celui-là. Si j'avais déjà été tenté de tuer l'autre sociopathe avant qu'il ne le fasse lui-même, je ne serais jamais vraiment passé à l'acte.


Capucine se racla la gorge. Ses mains frémissaient et son teint blafard reflétait ses inquiétudes. Pourtant, sa voix sonna comme à son habitude. Neutre bien qu'impérative.

- Asseyez-vous. Je vous dois des explications.

Tout le monde prit place sans un mot. Même dans une situation pareille, la brune conservait son leadership naturel. Je ne pus m'empêcher de jeter un œil en direction d'Hologramme. Figé, les orbites presque écarquillées, il fixait la meurtrière. Un léger sourire tendit mes lèvres. Bouffe ça, ordure. On dirait que les choses ne se passent pas comme tu l'avais prévu.

- Tu... tu l'as vraiment tué ? murmura Benoît. J'arrive pas à y croire...

La concernée lui répondit d'un simple mouvement de tête.

- Je suis pas convaincue, siffla Bianca, néanmoins hésitante. Si ça se trouve, tu mens pour...

- Franchement, quel intérêt aurais-je à mentir ? la coupa Capucine.

La blonde ouvrit la bouche pour protester, mais la referma derechef. Elle haussa les épaules et baissa la tête, vaincue. Le silence persista quelques secondes avant que Bianca ne se remette à taper ses ongles contre la table. Plus qu'un réflexe, c'était sa manière de combler l'absence de sons. C'est donc sous les claquements répétitifs que je pris la parole pour la première fois depuis la dénonciation du coupable.


- Alors c'est toi, hein ? (j'eus un rire nerveux) De ta part, j'aurais imaginé un meurtre plus élaboré... mais j'imagine que la simplicité, c'est bien aussi, hein ?

Les mots s'alignaient, plus robotiques que je ne l'aurais souhaité. Mes phrases sonnaient faux, et pour cause. Mon cerveau tournait à plein régime à mesure que je m'exprimais.
La brune leva les yeux au ciel en étouffant un soupir.

- Epargne-nous ton discours, Jack. Ça rendra mes derniers instants moins pénibles.

J'aurais juré avoir vu un léger rictus se dessiner sur son visage. Cette attitude ne lui ressemblait pas. Normalement, Capucine se contentait de m'ignorer.

- J'imagine que vous attendez des explications... Non ? (devant notre silence, elle partit d'un rire las) Ne tirez pas ces têtes, je vous en prie. (elle soupira) Hier soir, j'ai délibérément retiré la chaise qui bloquait la porte de sa chambre. Lorsqu'il est sorti, je l'attendais dans le jardin. Ah, Caleb semblait tellement affecté par la perte d'Atlan qu'il ne m'a même pas remarquée. La suite, vous pouvez facilement l'imaginer. Honnêtement, je ne pensais pas faire mouche en lançant le couteau. (un nouveau rire l'obligea à marquer une pause) Sur le coup, je me suis maudite. Mettre du poison dans sa bouffe aurait été plus efficace, mais cet abruti était capable de se laisser mourir de faim de désespoir. J'ai attendu quelques secondes pour m'assurer qu'il n'allait pas me sauter dessus avec mon propre couteau, mais non, il était bien mort. Et voilà où nous en sommes maintenant...


Je tentai de parler, mais mes cordes vocales refusaient de fonctionner. C'était surréaliste. Capucine se confessait devant nous sans trembler, alors qu'elle aurait pu s'en sortir. Je ne comprenais rien à ses intentions. La brune avait toujours cherché à démasquer les coupables ; elle était le leader qui devait stopper la tuerie. Du moins, essayer. Alors pourquoi ? Sa voix paraissait sincère. Son regard froid ne trompait pas. Elle l'avait tué. Je ne sais pas comment, mais j'en étais persuadé désormais. Caleb était mort des mains de Capucine. 

Hologramme assistait à la scène sans un mot. Le tas de pixels faisait pâle figure en face de la meurtrière. J'attendis qu'il me remarque avant de lui lancer l'un de mes meilleurs rictus sardonique. Quelques gouttes de sueur glissaient le long de mon dos et mon cœur tapait comme un fou, mais le simple fait de voir le maître du jeu si confus me rassérénait.


- On en revient à la même question, Cicine : pourquoi ?

Ma voix paraissait bien faible face à l'immensité du silence qui envahissait la salle. J'avais posé la question que tout le monde se posait. Celle dont la réponse était plus floue que jamais. Les motivations qui avaient poussé la brune à tuer Caleb de sang froid. Même si Capucine avait eu l'intelligence de ne laisser aucun indice sur la scène de crime, la réalisation du meurtre était brouillonne, exécutée à la va-vite. Commettre un meurtre aussi rapidement après le dernier procès... Je ne pouvais pas me résoudre à la mettre dans la case des tarés, avec Atlan et Emiliana. La façon dont elle s'était confessée ne ressemblait à aucun de ses prédécesseurs. Elle manigance un truc, j'en suis sûr. Elle ne peut pas juste avouer son crime par remords. Pas Capucine. Elle haussa les épaules avec un rictus moqueur. Un frisson de rage me secoua. Normalement, c'est pas à elle de se foutre de nous. A quoi elle joue, merde ?

- Je ne peux pas répondre à cette question maintenant.

- Pardon ?

J'avais haussé le ton sans même m'en rendre compte. La manière dont elle m'avait répondu, comme s'il s'agissait d'une évidence... Yukie se crispa. Elle n'osait pas surenchérir, mais je la sentais bouillir. Une haine justifiée, face à une Capucine toujours aussi neutre malgré sa pâleur. Le couperet des votes n'allait pas tarder à tomber. Et pour quelqu'un qui vivait ses derniers instants, je trouvais la brune bien sereine.


- Comment t'espère avoir l'air crédible en nous cachant les infos ? cracha Bianca en abattant ses paumes sur la table.

La blonde, passé le choc, retrouvait sa grande gueule habituelle. Capucine toisa sa rivale quelques secondes, d'abord en silence, puis fut saisie d'un rire. Sa nervosité montait en flèche. Elle tentait de masquer les tremblements qui secouaient ses mains, en vain. La brune redressa la tête, les yeux brillants et la bouche crispée.

- C'est simple. J'ai confessé mon crime. Caleb est mort de mes propres mains. Comme je l'ai déjà dit, protéger quelqu'un me serait inutile. Hologramme, tu peux débuter les v...

- J'arrive pas à comprendre, là, la coupai-je. Tu avoue l'avoir tué alors que tu aurais pu t'en sortir indemne, tu refuse de nous révéler tes motivations, et puis, merde, pourquoi t'es aussi calme ?

- Je crains que sans preuves supplémentaires, vous soyez obligés de me faire confiance, répondit la brune en souriant.

- Te faire confiance ? T-tu es une meurtrière ! Comment on est censés te c-croire ? couina Yukie.

Capucine se tourna vers moi. Son regard déterminé me glaça. Elle n'avait pas le profil d'un suicidaire comme Benoît. Sa décision était forcément le fruit d'une longue réflexion. Je ne pouvais pas gober que la brune allait crever par remords. Sa vie ne m'importait pas beaucoup. Elle voulait mourir, soit. Ce qui me travaillait, c'était le fait qu'elle puisse emporter dans sa tombe des secrets qui pouvaient nous être utiles.

- Jack. Lors du dernier procès, je t'ai fait confiance, non ? Si je ne t'avais pas écouté, on ne serait plus de ce monde. Aujourd'hui, je te demande la même chose. Ecoute-moi, et tu sortiras de cette salle en vie.

- C'est différent, dis-je. Je me défendais, la dernière fois. Là, tu te condamne, et t'es trop calme pour quelqu'un qui va bientôt crever.

Elle rit comme si je venais de faire la meilleure blague du siècle. Bianca me jeta un regard rond. Yukie blêmit.

- Peut-être que t'as raison. Que je suis trop calme. J'imagine qu'on a tous des réactions différentes face à la mort. Je me suis tellement préparée à ce moment... Maintenant qu'il est l'heure de vous quitter, j'en deviendrais presque nostalgique.

Son comportement placide me faisait stresser. Et si nous faisions fausse route ? Capucine avait les moyens de bluffer, mais dans quel but ? Son expression impénétrable ne laissait rien passer qui aurait pu m'indiquer qu'elle avait un plan, une raison valable d'agir de la sorte. Ça me rendait dingue. Réfléchis, Jack. T'as forcément loupé quelque chose. Je me sentais impuissant. Capucine contrôlait le débat. Notre survie dépendait uniquement de nos votes. En d'autres termes, si la brune ne mentait pas, nous étions sauvés. Mais son refus de nous expliquer ses motivations compliquait les choses. Un seul faux pas et tout le monde passait à la trappe.


- Passons au vote.

La voix d'Hologramme me fit sursauter. Elle sonnait bien plus robotique que d'habitude. Le maître du jeu ressemblait à ce qu'il était vraiment : un hologramme. Il redressa sa carcasse pixellisée avec une grâce machinale. Je ne savais pas à quoi pensait Capucine, mais ça avait le mérite de dérouter Hologramme. Cette vision me conforta dans ma décision : mon vote irait pour la brune. Malgré le manque de preuves, j'allais lui faire confiance. J'étais persuadé qu'elle avait un plan pour s'en sortir, et puis, de toute manière, je m'étais promis de condamner le coupable.

- Attendez !

Benoît, blême, la respiration sifflante, semblait s'être réveillé d'une longue hibernation. Qui sait s'il avait vraiment écouté nos discussions jusque là. Le mot « vote » le terrifiait ; il savait que nous nous apprêtions à condamner Capucine.

- S'il vous plaît, vous allez pas... non, vous pouvez pas...

- Ecoute, ça me fait pas rigoler d'avoir à faire ça, mais si je veux vivre, je dois voter contre l'assassin, fit Bianca.

Le métis déglutit et se tourna vers l'asiatique. Plus il réalisait, plus il se décomposait.

- Yukie ? Tu... tu as bien refusé de voter pour Atlan, la dernière fois, alors...

- Ma décision est prise, souffla la concernée. Je voterais contre la personne qui a tué Caleb, peu importe de qui il s'agit.

Yukie fixait le sol, les poings serrés. Elle crispa sa mâchoire pour ne pas pleurer. Elle aurait sans doute voté sans remords si le coupable était un dangereux psychopathe... ou juste moi. Au fond, quelle différence ? J'esquissais un sourire las. Les procès devenaient toujours plus pénibles. La fatigue m'écrasait, et comme si ça ne suffisait pas, une habituelle douleur lancinante me parcourut le visage.


Lorsque Benoît en vint à me supplier, je vis bien sur son visage qu'il ne le faisait pas de gaité de cœur. Il ne parvenait toujours pas à me regarder dans les yeux ; sans doute que mes traits difformes lui rappelaient trop son geste. Les larmes creusaient deux sillons luisants sur son teint mat. Il se résolut, au prix d'un immense effort, à soutenir mon regard. Il me faisait pitié. Son meilleur ami venait de crever, tué des mains de sa Cicine. Benoît ouvrit la bouche pour parler, mais un sanglot mit un terme à sa tentative de formuler une phrase. Il me fixait, et chialait sans même tenter de le cacher.

Bientôt, ses respirations lourdes entrecoupées de reniflements résonnèrent dans la salle de conférence. Personne n'osait intervenir. Nous savions déjà comment le procès allait se terminer. Même Benoît le savait. Le métis pouvait chialer autant qu'il voulait, ça ne changerait pas nos votes. Il ne pouvait s'en prendre qu'à Capucine ; elle avait tué Caleb, après tout. Je serrai les poings.

Ça ne servait à rien d'espérer que nos amis survivent. A ce stade, chacun vivait pour soi. Mais voir le basketteur dans cet état m'affectait plus que je ne l'aurais voulu. Si ça avait été Charlie à la place de Capucine... Je pris une grande inspiration. C'est pas le moment, rien ne ramènera Charlie et tu le sais.


Hologramme commença à énumérer le nom de chacun, même les morts, comme il le faisait d'habitude. Sa voix chantante qu'il aimait employer pour se foutre de notre peine avait laissé place à un ton métallique. Les secondes qui s'écoulaient après chaque prénom semblaient durer des heures. A l'énonciation de « Benoît », une seule main se leva ; la sienne. Le métis ne pouvait pas condamner la brune. Les larmes dévalaient ses joues et se poitrine se soulevait au rythme de ses sanglots. Il savait que personne ne le suivrait. Il était seul. Seul contre tous. Capucine le fixait avec un sourire las, mais il ne parvenait pas à soutenir son regard.

Je me rendis compte de mes yeux humides. Les voir dans cette situation ne me rappelait que trop bien le procès de Charlie. Je ne pensais rien avoir en commun avec Benoît, pourtant, à cet instant, je pouvais m'imaginer à sa place. Devoir endurer la perte de la personne la plus chère à nos yeux. Savoir pertinemment qu'il s'agit d'un assassin, mais être tiraillé par l'affection que l'on porte à ladite personne. Le plus insupportable restait l'exécution. La voix de Charlie hurlant à la mort sous la torture me hantait encore. Je plongeai la main dans ma poche et serrai Charlotte ; au moins, elle était toujours là.

Comme je m'y attendais, Bianca et Yukie m'accompagnèrent, et votèrent contre Capucine. La brune leva elle-même la main aussitôt qu'Hologramme eut prononcé son prénom. Quatre voies, contre une pour Benoît. La sentence était tombée.


Capucine se leva. Tous les regards convergèrent dans sa direction. Elle tremblait pour de bon, incapable de cacher son stress plus longtemps. Son espérance de vie s'élevait à quelques minutes, selon sa résistance à la torture. Hologramme ne réagissait toujours pas au verdict et demeurait en un tas de pixels bleus, à sa place. Ses orbites se perdirent dans le vide ; au moins, il me fixe plus.

Avant que je ne puisse réagir, la brune avait foncé dans ma direction. Elle savait que ses instants étaient comptés. Je la sentis saisir ma main et y glisser un morceau de papier plié. Capucine se pencha vers mon oreille et chuchota :

- J'ai trouvé ça dans la chambre de Kitty. J'espère que ça répondra à tes questions.

Je crispai mes doigts sur la feuille tandis que, déjà, Capucine se dirigeait vers le métis.

- Ben, entama-t-elle d'une voix vacillante, je sais que c'est difficile à entendre, mais j'ai tué Caleb en connaissance de cause. (elle ne lui laissa pas le temps de répondre, et enchaîna directement) C'est lui que je voulais tuer, et je savais quelles seraient les conséquences de mon geste. (elle eut un rire las) De toute manière, je comptais me dénoncer dès le début, si vous ne trouviez pas vous-mêmes.

- Je... je peux mourir à ta place ! Hologramme ? Pas question que je te laisse crever ici ! hurla Benoît.

- Ne dis pas de conneries, répondit la brune. On ne va pas changer les règles du jeu.

- Capucine... articula le basketteur.

- Tu sais, Ben, je ne suis pas faite pour ce genre de discours, mais... (elle marqua une pause, essuyant rapidement ses yeux d'un revers de manche) Mais même si je ne t'ai jamais aimé comme toi tu m'as aimée, les moments que j'ai passé avec toi... ils n'étaient pas si mal, abruti.

La brune ouvrit ses bras, mais le dernier pas qui la séparait du métis l'entraîna dans le vide. Et elle chuta, sous les yeux horrifiés de ce dernier. En une seconde, elle avait disparu.


Après le hurlement de Benoît, tout alla très vite. Le cri du basketteur me fit l'effet d'une gifle, me ramenant d'un seul coup à la réalité. Mon estomac se tordit. J'avais un mauvais pressentiment. Capucine apparut sur le grand écran. Ma respiration refusait de se calmer. Je serrai d'une main le morceau de papier et de l'autre, Charlotte, comme si ma vie dépendait de ces deux objets.

Silence. La brune se releva, tête baissée. Nous réalisâmes en même temps qu'elle la nature de son exécution. Dans la salle où elle se trouvait désormais, deux parois hérissées de lames se rapprochaient lentement. Cette seule vision suffisait presque à me rendre claustrophobe. A mes côtés, j'entendis les respirations de Bianca. Contrairement à Yukie qui avait plaqué ses mains sur ses yeux, et Benoît dont le regard demeurait perdu dans le vide, la blonde fixait l'écran. Vu la vitesse à laquelle avançaient les murs, la brune aurait largement le temps de souffrir.


Et puis Capucine redressa la tête. Le temps sembla s'arrêter une seconde. Elle souriait. Pas un de ces sourires de bienfaiteurs comme celui qu'avait Thomas lors de son exécution. Non, un sourire arrogant. Ses yeux sombres étincelèrent. Son rire moqueur se répercuta dans la salle et pénétra nos carcasses. Capucine tremblait franchement. Des gouttes de sueurs perlaient sur son front. Pourtant, elle continuait à sourire. Elle allait mourir, mais son visage était celui d'une victorieuse. Les parois se rapprochaient de plus en plus mais son sourire ne diminuait pas. Un coup d'œil à ma gauche et je constatai qu'Hologramme avait disparu. Qu'est ce que...

- Que le spectacle commence, dit-elle simplement.

Sur ces mots, Capucine défit son chignon d'une main. Sans quitter son expression arrogante. Sa longue chevelure retomba dans son dos. Ma respiration se coupa. Je compris immédiatement. Capucine articula « sortez ». Elle tenait un petit objet rectangulaire, jusque là caché dans son chignon.

Un détonateur.

- Courez ! m'entendis-je hurler.


[Reste : 5]

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