« - Une équipe s'est associée au biologiste britannique Rory Wilson afin de lutter efficacement pour la défense de ces mammifères inoffensifs que sont les paresseux, menacé par l'activité humaine...»
Télécommande en main, j'éteins ma télévision, coupant ainsi le reportage sur les paresseux que je regardais pour tuer le temps. Dire que l'on nuit à plusieurs espèces animalières chaque jour avec de petites actions du quotidien, qui ne nous semblent pas si grave que ça. Je devrais peut être écrire un prochain article sur ce sujet. Je me lève de mon canapé gris et sors par mon balcon pour prendre l'air. Ce balcon donne vue à un jardin fleuris entouré d'autres bâtiments. Je remarque l'une de mes voisines qui étendait son linge sur le nouvel étendoir à linge qu'elle avait acheté hier. Je lui fit signe de la main, elle en fit de même pour me saluer. Aujourd'hui est pour moi un jour de repos, je ne travaille pas. Je regarde l'heure qu'il est grâce à la montre accrochée à mon poignet. Il est 10h. Plus que quelques heures avant l'arrivée de ma sœur et de sa fille. J'ai hâte de les revoir, ça doit faire deux mois que je n'ai plus revue la petite Rimy. Penchée vers l'avant et m'appuyant sur la balustrade en fer de mon balcon, je pensais à la réaction de Rimy quand elle verra son gâteau préféré que je lui est spécialement préparer pour l'occasion de son entrée en primaire.
Toutefois, je sentis une boule de poil se frotter contre mon pied nu et faire le tour de mon pied. Je baisse la tête pour constater que c'était Amari, mon petit siamois qui aime se faire remarquer. Cela fait déjà deux ans que ma grande-mère me l'avait offert. C'est un magnifique mâle avec une majestueuse robe colourpoint qui incite celui qui la regarde de toucher ses poils. Grande-mère m'avait racontée que les siamois étaient sacrés pour les rois du Siam (à Thaïlande) et qu'ils étaient réservés aux membres de la famille royale. Quand je pense que mon chat appartient à une race anciennement destinée aux rois, qu'il se promène chez moi et dort dans ma chambre, j'ai l'impression d'avoir hérité de la famille royale alors que ce n'est  absolument pas le cas. Une pauvre journaliste rédactrice âgée d'à peine 23 ans ne peux pas toucher au prestige auquel la famille royale avait droit !

Tirée de mon petit nuage de pensées par les miaulements suppliants de mon chat, je m'accroupis et le caresse en repassant son dos avec ma main d'un mouvement long. Je m'assois par terre et attend qu'Amari se mette sur mes genoux pour le caresser tout en le fixant du regard. Il avait l'air satisfait et heureux des petites papouilles que je lui offrait.
Une quinzaine de minutes sont passées et je n'ai toujours pas bougé de mon emplacement. Amari s'était endormi tandis que je respirais l'air qui m'entourait. L'air frais des montagnes est bien plus agréable à respirer n'empêche. Je regarde à nouveaux ma montre, il est 10h15, il est peut être temps de préparer l'appartement et de dresser la table. Je penserais aussi à préparer des feuilles et des crayons ainsi que quelques activités de collages pour Rimy. J'ai hâte de l'entendre lire son prénom sur le gâteau ! En une heure et dix minutes, tout était prêt pour accueillir les invités. Enfin tout sauf moi. Je ne me suis rendue compte de mon apparence que quand j'ai rencontré mon reflet dans le miroir de ma chambre : cheveux blond cendrés en batailles, yeux bleus gris cernés, pyjama beige rayé et pantoufles Totoro. Sans perdre une minute de plus, j'arrange mes cheveux et les coiffes en un chignon flou et bas, m'habille avec une longue robe fleurie à Demi-manches avec une ceinture et maquille légèrement mon visage pour faire disparaître les cernes sous mes yeux. Des boucles d'oreilles et des bracelets et me voilà prête pour accueillir ma sœur dignement. Entre-temps Amari se promenait dans le salon et fixait mon téléphone que j'avais laissé sur mon canapé comme une peluche oubliée dans un parc. Je reçois un message me disant qu'elles sont arrivées et qu'elles ne tarderons pas à entrer dans le bâtiment.