Chapitre 50.
Ellipse d'un an...
Louis,
Nous sommes le vendredi 1er décembre. Harry et moi fêtons notre première année en tant qu'époux. Nous avons passé une année 2017 avec des hauts et des bas, mais nous sommes restés un couple et une famille soudée.
Durant les trois premiers mois qui ont suivit le décès de ma mère, je suis resté à Londres avec mes sœurs. J'ai laissé Harry repartir seul à Los Angeles, car Grace avait encore besoin de soins médicaux. Elle était encore trop fragile pour voyager en avion. Cette séparation de trois mois avec Harry n'a pas toujours été facile. Il me manquait énormément, et je ressentais souvent le besoin de l'avoir à mes côtés pour m'aider à ne pas flancher. Il a été aussi très difficile pour lui de ne pas voir Grace grandir pendant treize semaines. Lorsque nous sommes tous les deux rentrés à la maison, Grace avait beaucoup changée, et c'était encore plus impressionnant pour Harry de la voir en vrai plutôt qu'en photo ou vidéo. Mais nous avons bien rattrapé ce temps perdu tous les trois. Aujourd'hui, Grace est un bébé très éveillé et très en avance pour son âge. C'est souvent le cas pour les bébés nés prématurément, même si ce n'est que d'un mois. Elle est très souriante et ne pleure pratiquement jamais. Elle ressemble énormément à Quinn et à moi. Une petite tête blonde avec des yeux bleus. En parlant de Quinn, nous sommes toujours en contact avec elle, même si nous la voyons beaucoup moins depuis que je suis revenu à Los Angeles avec Grace. Elle ne se considère pas comme la mère de Grace, et je pense qui si elle a voulu prendre ses distances avec nous, c'était pour éviter de trop s'attacher à Grace.
Harry et moi avons récemment appris une bonne nouvelle. En 2018, nous allons pouvoir adopter un petit garçon au centre d'adoption de Los Angeles, comme il était prévu l'année dernière. Sa naissance est prévue pour avril 2018, mais la directrice du centre nous a dit que les parents avaient deux mois pour se rétracter après la naissance du bébé. Nous espérons de tout cœur que les parents ne reviendront pas sur leur décision. Nous souhaitons plus que tout avoir un deuxième enfant, et ce serait une grande joie d'avoir un petit garçon.
Je suis dans la cuisine, je prépare le petit-déjeuner de mon mari et celui de ma fille. J'essaye de préparer un plateau royal pour Harry, afin de bien commencer cette journée pour fêter de nos uns an de mariage. Je termine de tout bien présenter sur le plateau, lorsque Harry arrive dans la cuisine avec Grace dans ses bras.
- Hmm ça sent bon ! s'exclame Harry.
Je souris et m'assieds sur un tabouret. Harry m'embrasse tendrement avant de me donner Grace, puis il tourne la tête vers le plateau.
- Oh Lou...
- Joyeux un an Hazz.
Il me remercie et m'embrasse de nouveau.
- Tu as eu le temps de préparer tout ça pendant que je préparais Grace ?
- À vrai dire, je me suis levé plus tôt que toi pour préparer la pâte à pancakes. Je suis ensuite retourné à l'étage pour te réveiller en douceur. Nous nous sommes préparés en même temps, et quand tu es partis t'occuper de Grace, oui, j'ai eu le temps de préparer tout ça.
- Ça a l'air délicieux, merci beaucoup.
Harry s'assied et commence à manger. Il me fait goûter quelques morceaux de pancake avec de la confiture de cerises, pendant que je donne le biberon à ma petite princesse.
- Tu as beaucoup de travail aujourd'hui ? Me demande Harry.
- Assez, mais tu sais très bien que je vais me débrouiller pour finir plus tôt.
- D'accord, parce qu'il se peut que ce soir, Grace aille chez son parrain Niall, et que nous, nous allions au Bleu Hills.
- Tu as réussis à avoir une table ? Quand j'ai appelé, ils ont dit qu'ils étaient complets.
- Je savais que l'on allait avoir la même idée, alors quand je les ai appelé, je leur ai demandé de te dire qu'ils étaient complets si tu venais à appeler.
- Petit malin.
Harry rit doucement et termine de prendre son petit-déjeuner. Il débarrasse sa tasse, puis il va mettre ses chaussures. Lorsque Grace a terminé son biberon, je m'occupe de lui mettre son blouson et ses chaussures pour qu'Harry puisse l'emmener chez la nourrice.
- Tu vas passer une bonne journée chez Tâta nounou, mon cœur ? Cette fois, tu vas faire une longue sieste ? Un long dodo, et ce soir, tonton Niall viendra te chercher pour passer la soirée avec lui.
Grace gazouille en souriant. Je lui embrasse ses petites joues rondes. Je ne comprends pas comment j'ai pu refuser le fait d'être père quelques années auparavant. C'est tellement incroyable de s'occuper d'un petit être, de lui apprendre à grandir et de toujours veiller à son bien-être. Pendant les premiers mois, je me levais trois fois toutes les nuits pour voir si elle respirait toujours, si elle n'avait pas trop chaud ou trop froid. Je suis devenu un vrai Papa poule et avec Harry, c'est pire. Nous faisons une bonne paire tout les deux.
- Baba !
- C'est moi mon trésor ! Ouuuh attaque de bisous !!
Je lui dépose une multitude de bisous sur le visage, Grace rit en gigotant dans tout les sens, puis je la soulève pour la prendre dans mes bras. Harry nous regarde en souriant.
- Les deux amours de ma vie.
Je m'approche d'Harry pour l'embrasser amoureusement avant de lui donner Grace et de les laisser partir chez la nourrice, et Harry au travail. Moi, je vais passer ma journée entre dossiers et rendez-vous... J'ai déjà hâte de passer cette soirée avec Harry au Blue Hills.
~~~
Harry,
J'arrive avec Grace chez sa nourrice. Louis et moi avons eu beaucoup de mal à trouver une personne qui nous correspondait pour garder Grace pendant ses deux premières années. Puis, nous avons trouvé une charmante jeune fille qui s'occupe de trois bébés à différents moments de la semaine, dont Grace le lundi, le mardi et le vendredi. Elle est adorable avec Grace et nous lui avons donné toute notre confiance. Nous lui avons demandé de ne pas nous dire si Grace faisait ses premiers pas ou ses premiers mots pour que nous gardions la surprise au moment venu, et que nous gardions ce privilège en famille. Notre fille sait pour le moment tenir debout et tente de marcher, Louis et moi l'entraînons beaucoup à se tenir debout et de commencer à faire quelques pas. Elle progresse petit à petit, et c'est déjà bien pour un bébé qui va fêter ses uns an dans cinq jours. Niveau mot, Grace sait dire "Mam mam" lorsqu'elle a faim et "Baba" pour Papa.
La nourrice ouvre la porte avec un grand sourire. Je lui serre ma main, elle caresse la joue de Grace avant de me laisser entrer. Je pose Grace au sol, debout et lui enlève son manteau.
- Elle n'a pas beaucoup dormi cette nuit. Louis est venu la mettre dans notre lit vers minuit et elle s'est endormie à une heure. Je l'ai ramenée dans sa chambre vers 1 h 30. J'ai dû la réveiller plus tôt, car j'ai une sortie scolaire ce matin, alors le réveil était un peu dur.
- Je vois. J'espère qu'elle fera une longue sieste alors.
- C'est ce que j'espère aussi. Heu ce soir, c'est son parrain qui vient la chercher. Louis et moi fêtons nos uns an de mariage.
- Oh, d'accord, je ne savais pas que vous étiez mariés.
Je reprends Grace dans mes bras et regarde la nourrice. Elle appelle Louis, monsieur Tomlinson et elle m'appelle Monsieur Tomlinson, c'est bien que nous sommes mariés.
- Eh bien si, étant donné que nous portons le même nom de famille.
- Je n'y avais pas pensé.
D'accord. Je passe outre cette remarque et embrasse le front de Grace.
- Je peux vous poser une question monsieur Tomlinson ?
- Bien-sûr.
- Est-ce que vous... Étiez une femme avant ?
- Pardon ? Je demande surpris.
- Excusez-moi c'est peut-être un sujet délicat, je comprendrais que vous ne souhaitez pas en parler.
- Je ne sais pas comment je dois prendre cette remarque, Laure. J'ai toujours été un homme, depuis ma naissance, mais je pourrais savoir ce qui vous fait penser ça ?
- Je suis vraiment désolée, c'était déplacé. C'est juste que... Vous avez des manières assez efféminées, et j'ai déjà remarqué que vous portiez du vernis sur certains de nos doigts ou parfois une couleur discrète sur tout vos ongles et parfois vos lèvres sont... Plus foncées ou plus claires que votre couleur naturelle.
Je me racle la gorge et tente tant bien que mal de cacher mes ongles. C'est vrai, il m'arrive parfois de me mettre du vernis discret lorsque je vais au collège ou une couleur un peu plus foncée lorsque je ne travaille pas. Et je choisis des baumes à lèvres hydratants parfois colorés, mais je ne pensais pas que l'on me ferait la remarque un jour...
- L'excentricité a toujours été un prolongement de moi. De ma personnalité, autant que les motifs des vêtements que je porte parfois. Il m'arrive de mettre de temps en temps du vernis et des baumes à lèvres hydratants, mais je n'ai jamais été une femme ou un transsexuel. Je respecte beaucoup ces personnes, mais je ne fais pas partie de leur communauté. Et pour les manières, il se peut que j'en aie, je suis gay au cas où vous ne l'auriez pas remarqué. Ça peut paraître cliché de dire que les homosexuels ont des manières, nous n'en avons pas tous, mais moi, j'en ai. Maintenant excusez-moi, mais mes élèves m'attendent.
Je dis au revoir à Grace et dépose son sac d'affaires sur la table baisse. La nourrice me regarde d'un air gêné et désolé. Je lui souhaite une bonne journée et rejoins ma voiture. Une fois au volant, je repense à ce que vient de me dire Laure et à ce que je viens de répondre. Je ne remettrais jamais en question la personne que je suis et surtout pas pour plaire aux autres. Je suis qui je suis, un point c'est tout.
Je profite d'une heure de pause entre deux cours pour faire les courses. La sortie scolaire de ce matin s'est très bien passée et les élèves étaient ravis de visiter le musée de Madame Tussaud, et moi aussi. Je crois que je ne l'avais jamais visité auparavant. C'est amusant de voir les copies conformes de personnalités connues dans le monde entier et qui pour certains ont marqué notre pays. Je pense qu'à l'avenir, j'essayerais d'organiser plus de sorties avec mes élèves dans des musées. Je me promène donc dans les rayons avec mon cadi, je suis la liste pour prendre tout ce dont nous avons besoin. Je discute en même temps avec Louis par message pendant qu'il est en rendez-vous. Deux de ses clients sont en train de disputer depuis une dizaine de minutes, et Louis n'arrive pas à placer un mot, alors il me parle pour se plaindre. Je souris, amusé, c'est souvent que Louis n'arrive pas à conclure un divorce à l'amiable, il dit que c'est toujours plus compliqué, et qu'il doit passer par plusieurs procédures pour trouver un accord.
- Benjamin ?
Il tourne sa tête vers moi et me sourit. Nous nous faisons la bise, je ne l'avais pas vu depuis notre mariage. Il avait accompagné Matt, et j'avais trouvé ça gentil de sa part de venir à notre mariage, alors qu'il nous connaissait à peine.
- Comment vas-tu ? Demandé-je.
- Bien, et toi ?
- Très bien merci.
- Ça fait un moment que l'on ne s'est pas vu.
- Depuis le mariage, donc un an aujourd'hui, dis-je en souriant.
- Oh, c'est vrai ! Ça fait un an aujourd'hui que vous êtes mariés ! Que le temps passe vite !
- Oui, à une vitesse folle. Comment va Matt ?
Benjamin se tend un peu et se racle la gorge. Il baisse légèrement la tête avant de me regarder.
- Nous nous sommes séparés deux mois après votre mariage.
- Vraiment ? Je suis désolé pour vous, ça avait l'air de bien fonctionner entre vous. Que s'est-il passé ?
- Ouais... Ça allait bien... Heum, je ne préfère pas t'en parler Harry. Je ne voudrais pas créer d'histoire.
- Pourquoi créer des histoires ?
- Je ne savais pas pour lui et Louis.
- Oh, c'est de l'histoire ancienne, c'était il y a quatre ans.
- Oui, mais le jour de votre mariage... Je... Non rien.
Je perds totalement mon sourire, je sens mon cœur s'accélérer d'un coup. Dès que j'ai entendu cette dernière phrase.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé le jour du mariage ? Ben ?
- Le jour de votre mariage, Matthew avait bu. Je n'avais pas compris pourquoi il était parti en pleurant. Quand je l'ai retrouvé, il était avec Louis.
- Non... Non, ne me dis pas que...
- Que... ? Il semble réfléchir. Oh ! Non-non ! Il ne s'est rien passé ! Matt a supplié Louis de ne pas se marier avec toi, car il a dit qu'il l'aimait. Matt est revenu sur leur relation, mais Louis a été clair sur ce qu'il avait pensé de leur relation, et il a dit qu'il t'aimait très fort.
Je soupire de soulagement en fermant les yeux. J'ai cru que j'allais faire un malaise.
- J'ai tout entendu, mais j'attendais que Matt m'en parle. Qu'il me dise ce qu'il ressentait pour Louis, mais il ne l'a jamais fait, jusqu'à ce que je lui en parle, qu'il pète un câble et que tout parte à volo...
- Je vois, je suis sincèrement désolé, Ben. Je ne pensais pas qu'à ce moment-là, Matt ressentait encore des choses pour Louis au point de vouloir empêcher notre mariage.
- Ne t'en fais pas pour moi Harry, j'ai refait ma vie.
- Oh, tant mieux. Je suis content pour toi alors.
Il me sourit, puis il me dit qu'il doit y aller, et moi aussi. Je dois finir mes courses, les déposer à la maison et retourner en cours. Nous nous disons au revoir, puis je termine de faire mes petites emplettes.
Louis a réussi à ne pas sortir trop tard du travail. Il est rentré à la maison vers 20 h 30 et nous sommes partis pour le Blue Hills vers 21 heures, le temps qu'il se change. Nous sommes devenus des habitués de ce restaurant, et nous avons notre table habituelle, celle près de la fenêtre donnant vue sur la ville. Tout se passe bien, nous passons un très bon moment en parlant de tout et de rien, un verre de vin à la main et un délicieux repas devant nous. Nous refaisons le monde, nous remontons le temps, nous parlons de nos débuts. Notre relation de 2009 à aujourd'hui. Nous remarquons à quel point nous avons évolué, à quel point nous avons changé, grandi, mûri. Nous retraçons notre parcours de couple.
- Je me souviendrais toujours de la tête que tu as fais quand je me suis assis à côté de toi, le jour où je suis arrivé au lycée, dit Louis en riant.
- J'étais totalement paniqué. Je savais que tu allais vouloir me parler pour faire ma connaissance, mais tu allais me prendre pour un fou si je te parlais avec les mains.
- Et pourtant tu l'as fait, et heureusement que Niall était là.
- Oui, il m'a sauvé la vie. J'étais encore plus mal à l'aise.
Nous nous resservons un verre de vin... Et le temps passe encore...
- Tu as été un vrai connard, dis-je en le regardant en coin.
- Je sais, et je m'en voulais tellement. Je n'ai pas su rester fidèle à moi-même, mais heureusement qu'Emeline a arrangé les choses un minimum en te disant qu'Eleanor et moi, c'était vraiment du vent... Putain quand j'y repense, c'était con... Sortir avec une fille pour cacher son homosexualité.
- Ça existe encore Lou. Tu l'as fait pour te protéger du regard des autres et par peur de ce que pouvait dire ta famille.
- Je sais, tu m'as beaucoup aidé dans cette période.
- Je suis resté fidèle à moi-même, rié-je.
Louis pouffe en secouant la tête négativement, puis il sourit en coin. Nous continuons de profiter de ce moment à deux... Notre baiser qui a officialisé notre relation le soir d'Halloween, le jour où mes parents m'avaient emmené dans un hôpital à Liverpool pour que je puisse parler grâce à une machine, et que j'ai pu dire pour la première fois, de vive voix "Je t'aime" à Louis. Nous repensons à notre première fois, nos disputes, la fois où nous avons failli nous séparer, mon hémorragie suite à ma mononucléose... Louis a toujours été là pour moi lorsque j'étais muet et presque sourd. Il a essayé de toujours être là depuis que je suis en capacité de parler. Malgré les coups durs, nos moments de difficultés, notre couple est toujours rester soudé, l'histoire de Louis avec Matt, le cancer de Johannah, nos refus d'adoption, le décès de Johannah et d'autres problèmes que nous avons rencontrés, nous sommes restés ensemble pour le meilleur comme pour le pire.
Aujourd'hui, nous menons une vie de famille avec ses joies et ses difficultés, mais nous sommes heureux tous les trois, et nous le serons encore pour de nombreuses années en accueillant notre petit garçon.
Fin.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro