Chapitre 49.
Harry,
Je sais qu'il souffre. Même s'il est silencieux, même s'il ne dit rien, même s'il essaye de ne rien montrer, je sais qu'il est dévasté. Il y a une semaine, nous fêtions notre mariage. Il y a quatre jours nous fêtions la naissance de notre fille et aujourd'hui, nous rendons un dernier hommage à Johannah. Je ne sais pas quand est-ce nous rentrerons à Los Angeles. Je ne sais pas quand est-ce que Grace pourra sortir de la maternité. Je ne sais pas jusqu'à quand Louis souhaite rester avec sa famille à Londres. Mon travail m'appelle, et je ne peux pas abandonner mes élèves en pleine année scolaire. Mon travail n'est pas ma priorité actuelle, non, mes priorités sont Louis, sa famille et Grace, mais je me pose quand même des questions sur le nombre de jours à rester ici. L'enterrement de Jay a lieu demain, et je sens que ça va encore être une épreuve douloureuse pour la famille Tomlinson.
- J'ai envie d'aller en boite...
Nous levons la tête vers Louis. Charlotte et Félicité se regardent, surprises par ce que vient de dire leur frère.
- Quoi ?
- J'ai envie d'aller en boîte et de boire encore et encore, dit Louis le regard vide.
- Louis, je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
- Et pourquoi pas ? Demande-t-il. J'aimerais juste... Penser à autre chose et oublier quelques instants.
- On ne peut pas oublier, et il y a d'autres moyens pour penser à autre chose que de boire, rétorque Phoebe.
- Vous êtes trop jeunes pour comprendre...
- Pour comprendre quoi ? Que notre mère est morte ? Que notre père va élever seul deux enfants en bas âge ? Que Doris et Ernest ne grandiront jamais avec leur mère ? Que Quinn vous a menti sur le sexe de Grace par peur que vous ne la reconnaissiez pas ? Que t'as été trop con pour rester fidèle à Harry toute ta vie ? Qu'une fois l'enterrement de maman passé, tu vas retourner dans ta petite vie de riche avec ta grande maison et ta grosse voiture ? Et tu vas faire quoi pour nous Louis ? Nous envoyer un message tout les deux mois et nous voir deux fois par an ? Alors oui, Phoebe et moi on a que 13 ans, mais on est pas débiles et on comprend beaucoup de choses.
Daisy se lève et part à l'étage. Phoebe se lève à son tour pour la rejoindre. Charlotte, Félicité et moi, nous regardons Louis, choqués par les propos de Daisy, surpris par certaines révélations. Je ne suis pas sûr de tout comprendre, surtout sur ce qu'elle a dit à propos de Quinn. C'est absurde, je ne sais pas d'où elle sort ça, mais Quinn ne nous aurait jamais fait ça.
- Louis ? Tu nous expliques ?
- Elle... Elle a raison... Pour tout...
- Quinn nous a menti sur le sexe de Grace ? Volontairement ? Demandé-je perdu.
- Elle savait que l'on voulait un garçon. Alors quand elle a appris que c'était une fille, elle a pensée que nous ne voudrions plus d'enfant...
Je passe une main dans mes cheveux en soupirant.
- Et tu le sais depuis quand, qu'elle nous a menti ?
- Depuis mercredi.
- Et m'en parler ne t'a pas traversé l'esprit ?
- Je ne voulais pas que ce mensonge ait un impact sur votre amitié.
- Je suis tout aussi concerné que toi. Je ne suis peut-être pas le père de Grace à 100%, mais j'avais le droit de savoir qu'elle nous avait menti.
- Arrête de dire des bêtises Harry, on a tout les deux décidé de ne pas faire de test paternité. Nous sommes tout les deux les pères de Grace.
Je croise mes bras contre mon torse et m'enfonce au fond du canapé. Charlotte conseille ensuite à Louis d'aller parler à Daisy. Il acquiesce et se lève pour aller voir sa sœur.
- Vous étiez au courant ?
- Non, Harry. On te le promet, je ne sais pas où Daisy a entendu ça.
- D'accord...
Je reste perplexe face à cette histoire. Je suis surpris et déçu de Quinn. Je pensais qu'elle pouvait tout me dire, mais je ne pensais pas qu'elle pouvait penser une telle chose de Louis et moi. Je ne pensais pas qu'elle douterait de nous comme ça. De penser que nous abandonnerions Grace si nous apprenions qu'elle n'était pas du sexe que nous espérions. Mais je suis très heureux d'avoir une fille, et nous aurons peut-être la chance d'avoir un garçon dans quelques années grâce au centre d'adoption.
Louis et moi arrivons à la maternité pour rendre visite à Grace. Nous marchons main dans la main dans les couloirs, un petit sourire en coin. C'est un peu une angoisse pour nous de laisser notre fille seule ici... Nous ne savons pas encore quand elle pourra sortir, et nous avons tous les deux hâtes de la ramener chez nous. Nous arrivons devant la chambre de Quinn, la porte est ouverte, le lit est vide et les draps sont posés sur le matelas. Nous nous lâchons la main précipitamment et nous entrons dans la chambre.
- Quinn ? Quinn !
Son sac comportant ses affaires n'est pas plus sur la chaise, la salle de bain est vide et aucune trace Grace. Mon cœur se met à battre à toute vitesse, non, elle n'a pas pu nous faire ça.
- Quinn, si c'est une blague, ce n'est pas drôle !
Louis sort de la chambre, complètement paniqué pour aller chercher des puéricultrices. Je m'assieds sur le lit en passant une main dans mes cheveux. Tout se bouscule dans ma tête, je ne sais plus quoi penser. Elle n'a pas pu partir avec Grace, l'équipe médicale savait que Quinn était la mère porteuse, pas sa mère. Louis revient avec deux infirmières.
- Où est-elle ?
- Elle a quitté la maternité ce matin. Mademoiselle Fabray à dit qu'elle souhaitait rentrer chez elle. Elle vit à Los Angeles, c'est ça ?
- Oui, elle vit à Los Angeles. Vous l'avez vu partir avec un bébé ?
- Non, votre fille est à la nurserie, déclare l'une des infirmières.
- Vous en êtes sûres ?
La deuxième infirmière appelle l'une de ses collègues travaillant à la nurserie.
- Est-ce qu'il y a un bébé du nom de Grace Tomlinson née le 6 Décembre à la nurserie ? D'accord, tu peux nous l'apporter s'il te plaît ? Merci.
Louis et moi soupirons de soulagement. Elle n'est pas partie avec notre fille. Louis entoure ma taille de son bras. Quelques minutes, plus tard, une puéricultrice arrive avec Grace. Je la prends dans mes bras et la regarde. C'est bien elle. C'est bien notre fille. Louis remercie les infirmières et la puéricultrice se tourne vers moi.
- J'aimerais que Grace sorte d'ici le plus vite possible.
- Oui... Moi aussi. J'ai eu la peur de ma vie.
Louis se penche vers moi pour embrasser ma tempe. Nous restons autant de temps que nous le pouvons avec Grace avant de rentrer à la maison. J'ai hâte de retourner à LA et de retrouver mon chez-moi, de retrouver ma vie et de profiter de ma fille...
~~~
Louis,
Mes jambes tremblent. Elles tremblent tellement que j'ai l'impression qu'elles ne vont pas tarder à lâcher, mais je dois rester debout, je dois rester fort pour mes sœurs. Je me tiens au pupitre et souffle doucement avant de déplier le papier sur lequel j'ai écrit mon dernier au revoir à ma mère. Je me racle la gorge et regarde le cercueil dans lequel ma mère repose désormais en paix.
- Maman, aucun mot ne sera assez fort pour te dire à quel point tu vas me manquer et à quel point je t'aime. Tu es la femme la plus forte et la plus courageuse que j'ai vue dans ma vie. Tu m'as élevé seule pendant cinq ans jusqu'à ce que tu trouves l'amour de ta vie, Daniel. Je ne t'avais jamais vu aussi heureuse que depuis que tu as fait sa rencontre. Tu as mis au monde sept merveilleux enfants et pour ça, il faut être très courageuse. Tu as toujours été là pour nous, même lorsque tu étais épuisée par la maladie, tu as toujours été à notre écoute et tu as toujours tout fait pour nous rendre heureux. Nous ne saurons jamais te remercier pour tout ce que tu as fait pour nous. Tu n'as pas à t'inquiéter pour nous maman, nous allons rester forts et soudés, et tu seras fière de tes enfants. Fait un bon voyage, nous t'aimons fort.
Je referme le bout de papier et descends de l'estrade. Je caresse doucement le cercueil et retourne m'asseoir à côté d'Harry qui caresse lentement ma cuisse en me chuchotant : "Je suis fier de toi mon ange." Je le remercie et embrasse sa joue. Je me tourne ensuite vers Lottie, j'entrelace ses doigts avec les miens et serre fort sa main. La cérémonie continue dans la souffrance et la tristesse... Je resterais avec mes sœurs autant de temps qu'il faut, quitte à ce que Harry rentre seul à Los Angeles avec Grace. Je veux être là pour elles, pour Doris et Ernest. Nous allons tous devoir avancer dans cette épreuve difficile et comme je l'ai dit à ma mère, nous devons rester soudés.
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