Chapitre 47.
Harry,
Les rayons du soleil passent à travers les volets, j'ouvre doucement les yeux et mon regard tombe directement sur Louis. Il dort paisiblement, et ça me fait du bien de le voir en paix. Ça fait quatre jours qu'il est dans l'angoisse et l'agressivité par rapport à la santé de sa mère. Jay est en face terminale de son cancer, il n'y a plus rien à faire pour combattre ou ralentir la maladie, et Louis est dévasté. Depuis le soir du mariage, elle est dans une chambre à l'hôpital, Mark reste avec elle H24, et il nous informe régulièrement de la situation. Je me sens triste moi aussi, j'apprécie énormément Jay. C'est une femme douce, gentille, aimante et tellement forte. Elle accepte les gens comme ils sont, elle ne critique pas, elle est très ouverte d'esprit.
Louis, Quinn et moi sommes restés à Londres pour nous occuper des filles et Ernest pendant que Mark reste avec Jay à l'hôpital. Nous nous occupons de tout. Des courses, du ménage, des repas, du coucher des enfants. Nous essayons un maximum de ne pas montrer notre inquiétude à Doris et Ernest ainsi qu'à Phoebe et Daisy, même si elles sont plus en âge de comprendre la situation, Louis veut les préserver un maximum.
J'entends Doris et Ernest parler dans leur chambre. Je me lève pour laisser Louis dormir et me dirige vers la chambre des jumeaux.
- Harry ! S'exclame Doris.
- Coucou les petits monstres ! Vous avez bien dormi ?
- Oui !
Je les sors un par un de leurs lits et vérifie leurs couches. Elles sont sèches, ils n'ont pas fait de la nuit et je suis très fier d'eux, ils sont très propres pour leur âge. Ils n'ont que deux ans et ils agissent comme des enfants de trois ou quatre ans. Je crois que cela est dû au fait qu'ils soient nés prématurés. Leur cerveau et leur évolution se sont développés plus rapidement. Je prends Doris et Ernest dans mes bras avant de descendre les escaliers et d'aller dans la cuisine pour préparer le petit-déjeuner. Je sors quatre bols, deux tasses et deux biberons, le lait, les céréales, la brioche, le Nutella, les jus de fruits. Une habitude depuis quatre jours. Je prépare d'abord les biberons, car les jumeaux commencent à s'impatienter. Je m'agite dans tous les sens pour essayer de tout préparer en même temps, mais c'est difficile.
- Besoin d'aide Hazz ?
- S'il te plaît Lottie...
Elle sourit en coin et s'occupe de biberons pendant que je fais griller de la brioche et chauffer de l'eau dans la bouilloire.
- Bien dormi ? Me demande-t-elle.
- Plutôt, et toi ?
- J'ai rêvé de maman...
Je regarde Charlotte en me pinçant les lèvres.
- Tu... Tu veux en parler ? Dis-je hésitant.
- J'ai rêvé qu'elle était guérie, qu'elle rentrait à la maison et que tout redevenait comme avant.
- Je sais que la situation n'est pas facile, qu'elle est douloureuse, pesante et angoissante, mais je vous trouve tous très forts et courageux. Votre maman peut être fière de vous cinq.
- Et encore ce n'est pas le plus dur... Le pire et le plus douloureux reste à venir...
- Charlotte je...
- J'ai l'âge de comprendre Harry, tu sais ? elle dit doucement, je sais que maman va mourir, je sais qu'il n'y a plus aucun espoir pour qu'elle guérisse...
J'acquiesce avant de baisser la tête.
- Merci d'être resté avec nous Harry. Ta présence et celle de Quinn nous fait beaucoup de bien. Ça nous change les idées.
- C'est tout à fait normal Lottie. Je suis resté pour vous apporter du soutien, autant à vous qu'à Louis.
Elle se racle la gorge avant de donner les biberons aux jumeaux et de s'asseoir pour prendre son petit déjeuné, Fizzy et les jumelles ne tardent pas non plus à descendre pour petit-déjeuner, suivies de près par Quinn.
- Louis dort toujours, les filles ?
- Oui, comme un bébé.
- D'accord. Je pense que je vais aller le réveiller.
Je pose ma tasse de thé désormais vide et monte à l'étage pour aller réveiller Louis. Je me dirige vers la chambre, et lorsque j'ouvre la porte, il est en position semi-allongée avec son téléphone entre les mains.
- Coucou toi.
Louis lève la tête et me sourit en coin.
- Hey.
Je m'approche du lit et m'assieds à côté de lui. Je pose ma tête contre son épaule et lui dis que tout le monde est en bas en train de prendre le petit déjeuné.
- Je n'ai pas faim.
- Ça fait quatre jours que tu ne manges rien Louis. Quand était le dernier vrai repas que tu as pris ?
- C'était au mariage.
- Tu ne peux pas rester comme ça Lou. Il faut que tu te nourrisses. Tu n'es déjà pas très gros, alors si tu maigris encore... Je vais te gaver avec un tuyau comme les oies pour Noël.
Il rit doucement et embrasse ma tempe avant de me dire que je ne dois pas m'inquiéter pour lui.
- Je ne dois pas m'inquiéter pour mon mari ? Pourquoi je me suis marié si ce n'est pas pour m'inquiéter pour la personne que j'aime.
- Je vais bien chéri.
- Je ne vais pas te forcer à faire quoi que ce soit, mais pour toi et ta santé Louis, force-toi.
- Je vais faire un effort...
- Merci.
Je tourne la tête vers la table de nuit et regarde la photo posée sur celle-ci. C'est un assemblage de photos de Louis avec Doris et Ernest, une autre de Phoebe et Daisy, une de Charlotte et une autre de Félicité. Je pense à eux sept. J'essaye d'imaginer leur peine face à cette situation. Ils sont vraiment courageux, mais ils n'ont pas tellement le choix... Charlotte a raison, le plus difficile est à venir...
Je tiens la main de Quinn en lui disant de respirer calmement en inspirant par le nez et en soufflant par la bouche. La poche des eaux s'est rompue ce matin et depuis, elle a des contractions de plus en plus rapprochées. Elle est complètement paniquée, car il est encore tôt pour que le bébé naisse. L'accouchement était prévu dans un peu plus d'un mois, mais on dirait que notre fils en a décidé autrement.
- Où est Louis... ? Demande Quinn entre deux respirations.
- Il est en chemin. Il ne devrait plus tarder. Lottie ? Tu peux essayer de rappeler ton frère s'il te plaît ?
- D'accord.
Charlotte sort de la chambre pour essayer de rappeler Louis qui était parti faire des courses. Félicité sort de la salle de bains et dépose un gant humide sur le front de Quinn. Je ne sais pas quoi faire pour l'aider à part essayer de la rassurer, je me sens inutile. Elle se tord une nouvelle fois lorsqu'elle sent une nouvelle contraction arriver. Je vois une petite larme s'échapper de son oeil et rouler le long de sa joue.
- Je veux qu'il sorte... Ça fait trop mal... Supplie-t-elle.
- Bientôt ma belle... Bientôt... Dis-je avant d'embrasser le dos de sa main.
La porte de la chambre s'ouvre, c'est Louis, enfin. Il s'empresse de venir au chevet de Quinn et de caresser sa joue.
- Je vais t'emmener à la maternité. Tu te sens capable de te lever ?
- Je ne sais pas...
Nous aidons tous les deux Quinn à se redresser lentement. Elle s'assied au bord du lit en se tenant le ventre et se lève. Elle ferme doucement les yeux et mord sa lèvre inférieure. Nous la tenons du mieux que nous pouvons et nous essayons d'avancer lentement au rythme de Quinn.
- Je ne peux pas... J'ai trop mal...
Louis me regarde par-dessus l'épaule de Quinn. En un seul petit coup d'œil, je comprends ce qu'il veut me dire. J'acquiesce et nous portons Quinn en « chaise ». Charlotte nous guide jusqu'à la voiture. Nous installons notre amie à l'arrière, et je m'assieds à côté d'elle. Louis monte au volant et regarde sa sœur par la fenêtre.
- Tu te sens capable de conduire la voiture de maman ?
- Oui, je crois.
- D'accord. Emmène les jumeaux voir maman. J'ai prévenu Mark, il vous attend devant l'hôpital.
- Okay, tu me donneras des nouvelles ?
- Promis.
Louis ferme la fenêtre et démarre, direction la maternité. Tout se précipite en ce moment, on ne sait plus trop où en donner de la tête, nous devons tous gérer notre stress pour se soutenir les uns et les autres et c'est ce qui fait de nous une famille soudée.
Nous sommes à la maternité, plus précisément en salle de travail. Quinn est allongée sur la table d'auscultation. La sage-femme est en train de lui expliquer comment va se dérouler l'accouchement et ce qu'elle doit faire pour faire sortir le bébé de façon efficace et le plus rapidement possible pour ne plus à avoir à souffrir. Louis me tient la main et la caresse avec son pouce. Nous ne savons pas trop quoi dire ou faire, mais nous sommes là pour Quinn, pour l'encourager et la soutenir. Un homme sage-femme entre dans la salle de travail et nous regarde avec Louis.
- Je suis désolé, messieurs, mais une seule personne ne peut accompagner la maman. Qui est le père ?
- Hum... Eh bien, nous sommes tous les deux les futurs papas. Nous accompagnons cette magnifique jeune femme qui est notre mère porteuse.
- Merci Louis... Dit Quinn en soufflant doucement.
Louis lui sourit, et caresse son épaule. L'homme sage-femme acquiesce et dit :
- Oh très bien, c'est un cas à part. Vous pouvez rester tous les deux.
- Merci.
Toute l'équipe médicale se met en place, et le travail commence. Nous nous plaçons chacun à côté de Quinn. Nous lui prenons chacun une main et nous l'encourageons lorsqu'elle se met à pousser. Le temps s'est accéléré d'un coup. Nous étions dans notre bulle, jusqu'à ce que nous entendions des pleurs. Des petits pleurs. J'ai l'impression d'avoir baissé la tête quelques secondes et lorsque je l'ai relevée, j'ai vu la sage-femme tenir notre bébé dans ses bras. Mon cœur s'est mis à battre à toute allure, je ne réalisais pas que ça y est... Nous sommes Papas.
- Félicitations, c'est une magnifique petite fille.
Ça a été une incompréhension totale.
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