Harry,

Déprimant. Est le seul mot qui désigne parfaitement le temps actuel. Un ciel tellement sombre que l'on pourrait croire qu'il fait nuit, alors qu'il est 15 heures de l'après-midi. Du vent à ne pratiquement pas pouvoir tenir debout et de la pluie qui va arroser les jardins pour les trois prochains mois, je pense. Nous avons eu un été très chaud, mais je ne pensais pas que l'arrivée de l'automne allait être aussi violente. Perdre plus de 15 degrés en quelques semaines, il faut vraiment s'accrocher pour ne pas tomber malade et c'est ce que je crains le plus. Mes cordes vocales sont très fragiles, et je suis sujet à toutes les maladies qui causent des dégâts sur la gorge comme les pharyngites, les toux, les rhumes a en avoir des extinctions de voix, les laryngites enfin tout ça quoi... L'automne et l'hiver sont les pires ennemis.

- Bébé, tu n'oublieras pas ton nouveau trousseau de clé sur la console.
- Ah oui, c'est vrai. J'y penserais, merci chéri.

Louis embrasse ma tempe avant de partir au travail. Je prends le temps de finir mon café avant de partir bosser à mon tour. Il faudra que je pense à enclencher l'alarme anti-vol, car oui, nous avons été cambriolés ce week-end pendant un après-midi où nous étions en centre-ville... Un vrai cauchemar, ils ont volé nos deux tablettes tactiles, des bijoux, quelques vêtements de marques, des décorations valant un certain prix... Ils ont cassé aussi beaucoup de choses et déplacé certains meubles. Par chance, nos avions emmenés, nos ordinateurs portables et nos téléphones. On ne se sentait plus en sécurité et nous avions du mal à dormir sur nos deux oreilles la nuit. Alors nous avons changé les portes, posé des alarmes et des détecteurs dans tous les coins de portes et fenêtres. Nous avons une porte qui ne peut pas s'ouvrir de l'extérieur, seulement avec une clé, elle se ferme automatiquement.
J'étais soulagé de voir qu'ils n'avaient pas touché à tout ce qui concerne le mariage les plans de table, les factures, les photos, les costumes, etc... Ils n'ont pas non plus mis la main sur nos économies, cachées dans un petit coffre fort dans le bureau de Louis.

Je bois la dernière gorgée de café, je me lève pour poser ma tasse dans l'évier et enfile mon manteau avant de partir pour le travail. Je monte rapidement dans la voiture pour éviter de prendre une douche et roule en direction de l'école. Cette deuxième année en tant que professeur se passe plutôt bien, j'utilise toujours cette méthode de parler de mon passé pour réconforter les élèves si comme moi à leur âge, ils détestent leur handicap.

J'arrive à l'école et passe dans la salle des professeurs pour déposer mes affaires.

- Harry ?
- Oui ?
- La réunion parents-professeurs sera vendredi.
- Vendredi de cette semaine ? Je demande surpris.
- Oui de cette semaine.
- Mais je... Je dois assister à la deuxième échographie du bébé.
- Je me doute que ça tombe mal, mais il faudra choisir entre le privé et le professionnel.

Je soupire et prends ma sacoche avant de me rendre en cours. Pourquoi je sens que cette semaine, ce ne sera pas ma semaine... ?

J'arrive dans la classe et ferme la porte derrière moi. Je demande à mes élèves de s'asseoir et le cours commence.

J'essaye d'appeler Louis depuis 20 minutes. Je suis devant la porte de la maison, sous la pluie et le vent parce que j'ai oublié mon trousseau sur la commode ce matin, quel idiot je suis... Je n'ai aucun autre moyen d'entrer à l'intérieur et si je force la poignée, je vais déclencher l'alarme anti-vol. Je regarde mon téléphone pour essayer d'appeler Louis de nouveau et mon téléphone s'éteint.

- Non ! Non non non ! Téléphone de merde !

Je donne un coup-de-poing dans la porte et décide de remonter dans ma voiture. J'allume le chauffage pour me réchauffer. Je suis complètement trempé et gelé. Je ne sais pas à quelle heure Louis termine sa journée, mais j'espère que ce ne sera pas trop tard. Il est 17 h 32 d'après le compteur de ma voiture. J'en suis sûr maintenant, c'est une semaine de merde.

~~~

Louis,

Je pose délicatement le gant sur le front d'Harry qui s'est endormi. Je caresse doucement sa joue et m'assieds à côté de lui. À être resté vingt minutes sous la pluie hier soir, il a finit par tomber malade et je suis resté à la maison pour m'occuper de lui. Dans la nuit, il a eu une poussée de fièvre, il grelottait et il se sentait mal. Je lui ai donné des médicaments, et ce matin, j'ai appelé le médecin. Il ne lui en a pas fallut beaucoup pour qu'il attrape une laryngite et un rhume. Ce n'est pas la première fois qu'Harry attrape cette saloperie, généralement, il en a pour trois semaines, ce qui est assez long, douloureux et fatiguant. Mais je vais bien m'occuper de lui, et je vais veiller à ce qu'il se repose un maximum.

On sonne à la porte. Je me lève et sors doucement de la chambre en tirant légèrement la porte. Je descends rapidement les escaliers et me dirige vers l'entrée. C'est Anne et Robin.

- Bonjour Louis.
- Bonjour ?

Je fais la bise à mes beaux-patents et les laissent entrer. Je suis surpris de leur visite, ça fait un moment qu'on ne les avait pas vu. Je ferme la porte derrière eux.

- Harry n'est pas là ? Demande Robin.
- Si, il est dans la chambre, il se repose.
- Qu'est-ce qu'il a ? Il est malade ?
- Oui, il a attrapé une laryngite en restant coincé dehors alors qu'il pleuvait. Il a oublié ses clés avant de partir au travail.
- Oh, mon petit trésor, dit Anne inquiète.

Je souris en coin et les regarde en croisant mes bras contre mon torse.

- Que nous vaut cette visite ?
- Nous n'avons pas vu Harry depuis le jour où nous lui avons annoncé notre divorce, et nous ne voulons pas rester dans ce terme avec notre fils.
- Surtout à un mois de notre mariage ? Je demande avec certitude.

Anne soupire et acquiesce.

- Surtout à un mois de votre mariage.
- C'est bien que vous soyez revenus, Harry était vraiment mal par rapport à cette histoire, même s'il ne le montrait pas, ça le rendait triste.
- Pourquoi n'est-il pas venu nous voir ?

J'arque un sourcil en regardant Anne.

- Ce n'était pas à Harry de revenir vers vous, Anne. Pas après la façon dont vous lui avez parlé.
- Je sais, dit-elle tristement, je regrette beaucoup. Le seul message que j'ai reçu de sa part, c'était pour nous annoncer que vous alliez être papas. Je vous félicite.
- Merci beaucoup, la grossesse de Quinn se passe très bien.
- Vous connaissez le sexe du bébé ?
- Non pas encore, mais vendredi, nous le saurons.

Robin acquiesce en souriant. Quelque chose m'échappe, pourquoi Anne et Robin viennent-ils ensemble alors qu'ils... Vont se séparer dans quelques semaines ?

- Et le divorce ? Comment ça se passe ?
- Hum... Eh bien...

Anne esquisse un petit sourire et Robin la regarde. J'ai compris.

- Vraiment ? Vous avez arrêté la procédure ?
- Oui Louis.

Je souris de toutes mes dents, j'aurais envie de sauter de joie, mais ce serait vraiment bizarre, alors je vais prendre mes beaux-parents dans mes bras, et je les remercie.

- Merci beaucoup, merci pour Gemma et merci pour Harry. Vous avez fait un très bon choix.

Ils rient doucement et me serrent dans leurs bras. Harry sera fou de joie et tellement soulagé d'apprendre cette merveilleuse nouvelle !
Alors peut-être que les cauchemars peuvent se transformer en rêve ?