Harry,

Je le regarde observer le paysage par la fenêtre. Il n'a pas bougé de son fauteuil depuis une heure maintenant. Ce matin, il s'est levé, il est descendu dans le salon, il a tiré son fauteuil et il s'est assis devant la fenêtre du salon.

Il est resté très silencieux après le coup de fil de sa mère. Il est dévasté et c'est normal, je suis tout aussi triste. Johannah est une personne incroyable. Elle ne mérite pas de subir tout ça. Cette maladie. Elle est encore jeune et elle a encore beaucoup de choses à faire et à vivre dans sa vie. Elle doit s'occuper de ses enfants, Doris et Ernest viennent d'avoir deux ans. Ils ont besoin de leur maman. Et même si Louis vit loin de sa mère, elle est toute sa vie, et il a besoin de sa mère à ses côtés.

La vie est injuste. Elle permet des choses incroyables et des choses horribles. Elle nous inflige le bien et le mal.

Je m'approche doucement de Louis. Je pose une main sur son épaule, et embrasse tendrement sa tempe. Je pose une tasse de thé sur la table à côté de lui. Il soupire lentement et colle sa tête contre la mienne en mettant sa main sur la mienne. Louis va avoir besoin de mon soutien durant cette période difficile de sa vie, et je serais là. Louis a été là pour moi quand j'avais besoin de réconfort. Nous ne sommes pas encore mariés, mais nous devons déjà tenir les promesses que nous accepterons de tenir bientôt. Être là l'un pour l'autre, pour le meilleur et pour le pire. Dans les épreuves et dans la maladie. Alors je serais là pour Louis, même dans le pire.

- Tu ne veux pas aller prendre l'air ? Que l'on aille manger quelque chose en ville ?
- Non... Je vais aller travailler un peu.
- D'accord mon ange.
- Mais toi, tu peux sortir si tu veux. Je peux rester seul.
- Non, je ne vais pas te laisser seul.
- Ça va, Hazz, je peux rester seul. Je digère encore la nouvelle, mais ça va aller.
- D'accord. Je vais aller faire des courses, est-ce que tu as besoin de quelque chose ?
- Des feuilles blanches pour mon imprimante et des cartouches noires et de couleurs.
- Tu as les références ?
- Sur un post-it jaune dans le tiroir droit de mon bureau.
- Okay.

J'embrasse Louis sur la joue et monte à l'étage pour aller me changer et prendre la référence pour les encres de son imprimante. Je quitte mon jogging et mon tee-shirt, je prends une douche rapide et m'habille avec un slim noir, un tee-shirt blanc et une chemisette blanche avec des motifs bleus. Je coiffe mes cheveux en arrière, je me mets un peu de parfum, toujours le même depuis que je connais Louis: Bleu de Chanel. Je sors de la chambre et prends mes bijoux sur la commode. Mon alliance, ma montre, mes colliers et mon portefeuille que je glisse dans la poche arrière de mon jean. Je sors de la chambre et je me dirige vers le bureau de Louis. Je passe derrière son bureau et ouvre le tiroir qu'il m'a indiqué. Je prends le post-it, ferme le tiroir. Mon regard se dirige vers une pile de dossiers. J'incline légèrement la tête sur la droite et lis une feuille.

- Demande de divorce par consentement mutuel. Refus de dossier par maître L. Tomlinson.

Tiens. Louis a refusé un dossier. Je croyais qu'en ce moment c'était plutôt calme au cabinet depuis qu'il travaillait à la maison. Je hausse les épaules et redescends pour aller dans le hall. J'enfile ma paire de bottines Chelsea et prends mes lunettes de soleil au côté excentrique que j'aime beaucoup. Je retourne dans le salon.

- J'y vais Lou.
- D'accord, à tout à l'heure chaton.

J'embrasse tendrement Louis et pars faire les courses en prenant soin de ne pas oublier la liste.

Je rentre des courses pile pour midi. Je prends les deux sacs de courses et entre dans la maison tant bien que mal. Je ferme la porte avec mon pied et me dirige directement vers la cuisine. Je pose les sacs sur l'îlot.

- Lou ! Je suis rentré !
- J'arrive !

J'entends Louis descendre rapidement les escaliers et me rejoindre dans la cuisine. Il est douché, habillé, rasé et parfumé, je suis assez étonné.

- Tu es bien apprêté pour quelqu'un qui ne compte pas sortir, dis-je en souriant.
- Nous allons sortir cette après-midi.
- Ah bon ? Où ?
- Liam et Léonie nous invitent à choisir les centres de table dans la boutique d'une amie de Léonie. Elle m'a dit que son amie était prête à faire un geste pour que ça nous coûte moins cher.
- Oh ! C'est vraiment gentil de sa part.
- N'est-ce pas ? Étant donné que nous avions déjà des idées, ce sera une occasion pour voir ce que ça donne.

J'acquiesce en souriant. Louis m'aide à ranger les courses et me remercie pour ce que j'ai acheté pour lui. Il va ensuite mettre la table, pendant que je prépare le repas.

- J'ai vu sur ton bureau que tu avais refusé un dossier, je croyais que tu n'étais pas trop chargé en ce moment ?
- Oh... Hum... Je préfère ne pas me charger trop vite de travail. Je sors d'une vague de dossier, et je veux finir ceux dont je m'occupe en ce moment avant d'en prendre de nouveaux.
- D'accord.

Louis revient à la cuisine et s'assied sur l'îlot. Il me regarde cuisiner.

- Pendant que je faisais les courses, ma mère m'a appelé pour me demander si on voulait dîner avec eux ce soir.
- Non !

Je me tourne vers Louis en haussant les sourcils. Je ne m'attendais pas à une telle objection. Il rougit légèrement.

- Non ?
- Je veux dire... J'aimerais que l'on soit tranquille ce soir. Que l'on ne soit que tout les deux.
- Oh d'accord. Si tu veux.
- Le week-end prochain peut-être, ou un autre jour.

Je ris doucement. Je ne comprends pas pourquoi Louis est aussi approximatif pour planifier un dîner, mais je le trouve mignon quand il est indécis. Je secoue la tête négativement et lui dis que le repas est prêt. Nous nous installons tous les deux à table. J'essaye délicatement de lui parler de la situation de sa mère. Savoir ce que disent les médecins, ce qu'elle souhaite faire dans son combat contre cette maladie. Comment les sœurs de Louis ont pris la nouvelle. Mal, je le sais, mais savoir comment elles vont et si elles savent que si elles veulent parler à quelqu'un, Louis et moi sommes là pour les écouter. Je change de sujet quand je vois Louis ne plus lever les yeux pour me parler et quand j'entends sa voix dérailler. Je prends sa main et la caresse avec mon pouce.

- Je suis là, Lou... Ça va, on va changer de sujet si tu veux.

Il acquiesce en soufflant doucement. Nous changeons de sujet pour parler de cette après-midi. J'espère que Louis va tenir bon.

~~~

Louis,

Il est tellement beau... Cet homme est magnifique et il s'agit de mon fiancé. Je le regarde sous tous les angles et appuie toutes les trois secondes sur le bouton pour capturer chaque instant.

- Combien de photos vas-tu prendre ?
- Je pourrais en prendre toute ma vie, ta beauté ne changera jamais. Je te trouverais encore plus beau chaque jour.
- Lou...
- C'est moi.
- Moi, je ne me trouve pas spécialement beau...

Je me redresse et regarde Harry. Je pose mes mains sur son torse et le pousse pour qu'il soit allongé sur le lit. Je m'assieds sur son bassin et soupire.

- Tais-toi.

Il rit doucement et me regarde tendrement.

- Tu es le plus bel homme que je n'ai jamais vu. Quand je t'ai rencontré, je te trouvais mignon et beau. Et tu as grandi, tu es devenu un homme. Aujourd'hui je te trouve juste... Magnifique et tellement parfait esthétiquement parlant. Regarde-moi cette mâchoire carrée, ce nez droit, ses lèvres pulpeuses, ses yeux vert émeraude... Tu es tout simplement parfait. Tu aurais dû être mannequin.

Harry sourit toujours, il caresse mes cuisses.

- Merci, c'est... Très gentil.
- C'est surtout sincère. J'ai envie de te manger.
- Hmm... On va éviter. On a quand même un mariage à préparer.
- C'est vrai, et un bébé à mettre en route.
- Aussi.

Je penche pour embrasse Harry amoureusement. Je vais faire ma vie avec lui, profiter de lui à chaque instant, l'aimer et le chérir. Fonder une famille avec lui. Voyager partout dans le monde. Parce que la vie est trop courte et ça, je l'ai bien réalisé lorsque ma mère m'a annoncé qu'elle était de nouveau malade.