Louis,

J'ai sincèrement envie de vomir. Je me dégoûte. Je me hais. Je ne sais pas comment je fais pour autant bien jouer la comédie et pour autant bien simuler alors que je n'ai jamais fait ça de ma vie. J'ai mal. Je ne ressens pas de plaisir, alors j'ai mal. Je ne sais pas depuis combien de temps ça dure, mais j'ai hâte que ça se termine. J'ai les yeux fermés, je n'ai même pas envie de le regarder, sinon je sens que je vais réellement vomir. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, mais je le regrette sincèrement, car cet acte ne fait qu'empirer la situation.
Mais la seule raison qui me fait jouir, c'est de penser à Harry.

Je pleure silencieusement, depuis dix minutes au moins. Je suis assis au bord du lit et je pleure. Je viens de dépasser les limites de l'adultère, et je sais qu'après ça, j'aurais tout perdu. Matt dort depuis une demi-heure, je crois. Il s'est endormi... Juste après être venu à son tour, et je me suis senti tellement... écœuré. Je suis tout de suite allé prendre une douche, seul et j'ai fermé la porte à clé. Je me suis détesté et insulté tellement de fois. Comment j'ai pu faire ça ? Comment j'ai pu franchir cette limite ? Comment nous en sommes arrivés là ? Nous étions en train de regarde un film, et... Tout a dérapé. Je ne veux pas rester ici... Je veux rentrer chez moi, je veux être dans les bras d'Harry. Je veux qu'il me serre fort contre lui, et je veux l'entendre me dire qu'il m'aime...

Je me lève et je m'habille. J'enfile mon jean et mon tee-shirt avant de sortir discrètement de la chambre de Matt. Je descends les escaliers. Je trouve un post-it et un stylo sur son buffet à l'entrée et lui laisse un mot « Je t'appelle demain. – Louis ». Je laisse le mot en évidence, et je sors de sa maison en fermant la porte à clé. Je monte rapidement dans ma voiture et rentre à l'appartement. Je regarde l'heure sur mon compteur, il est 23h39, et j'étais censé être à un match de foot chez des amis. Je ne supporte plus cette relation. Je ne veux plus mentir à Harry. Je dois éviter Matt et arrêter ce qu'il se passe entre nous, car je suis en train d'en souffrir, et ça me monte à la tête.

J'arrive en bas de l'immeuble. J'essuie mes larmes et descends de la voiture. Il est 23h55. J'ouvre la porte et je prends l'ascenseur. Je ne veux même pas me regarder dans le miroir en face de moi tellement j'ai honte. J'arrive à notre étage et ouvre la porte de l'appartement. Tout est dans le noir. J'allume la petite lampe sur la console, et Jazy arrive en courant vers moi. Je lui caresse la tête et enlève mes chaussures. Je referme la porte à clé derrière moi et monte à l'étage en faisant de la lumière avec la lampe torche de mon smartphone. J'ouvre doucement la porte de la chambre, Harry regarde la télé. Il lève la tête vers moi et souris.

- Coucou bébé, tu es déjà rentré ?
- Ouais je... J'avais envie de rentrer plus tôt.

J'éteins la lampe torche sur mon téléphone. Je le mets en mode avion pour ne recevoir aucuns messages ou appels de Matt. Je pose mon téléphone sur la commode. Je m'avance vers Harry et l'embrasse tendrement.

- Ça ne va pas ? Tu as les yeux rouges.
- Je crois que j'ai un rhume. Je n'arrête pas de me moucher.
- Oh mon chat... Vas prendre une douche bien chaude et viens te coucher.
- Okay, j'arrive.

Je souris en coin et vais dans la salle de bain. Je ferme la porte derrière moi et me déshabille. Je mets toutes mes affaires dans la panière à linge sale et prends une seconde douche. J'ai besoin de nettoyer toutes ces traces invisibles, l'impression de son toucher sur ma peau qui m'a dégoûté du début jusqu'à la fin. Et je ne peux m'empêcher de pleurer encore. Je regrette d'avoir commencé cette relation avec Matt. Je regrette d'être retourné chez lui pour l'embrasser, je regrette de lui avoir d'avoir sous-entendu que je l'aimais, alors que c'est faux. Je regrette d'avoir fait passer Harry pour mon colocataire auprès de Matt. J'ai honte... Tellement honte de moi... Bravo Louis, tu peux être fier de toi. Tu vas briser le cœur de l'amour de ta vie et d'un garçon à qui tu as menti pendant deux mois...

~~~

Harry,

Louis dort encore. C'est assez étonnant, d'habitude il est debout vers 10 heures, et il est actuellement midi. Ça ne me gêne pas. S'il est fatigué, il vaut mieux qu'il dorme. Lorsqu'il est sorti de la douche hier soir, il s'est allongé à mes côtés, et il s'est blotti contre moi en me serrant fort. Il avait l'air triste, mais quand je lui ai posé la question, il m'a simplement dit qu'il avait besoin d'un câlin. Alors c'est ce que j'ai fait. Je l'ai serré dans mes bras aussi fort que je le pouvais, puis nous nous sommes endormi l'un dans les bras de l'autre.

Je suis assis sur le canapé, je lis un magazine lorsque j'entends la porte de notre chambre s'ouvrir, et des pas descendre les escaliers. Louis arrive dans le salon et embrasse ma joue.

- Bien dormi chaton ?
- Hm... Si on veut... Et toi ?
- Plutôt bien. Assis-toi.

Louis s'assied à côté de moi. Je me tourne face à lui et lui face à moi. Je lui prends les deux mains.

- Qu'est-ce qu'il se passe mon Lou ? Je vois bien que tu as l'air triste depuis hier...
- Non, je t'assure que ça va... J'étais fatigué et j'avais besoin de tes bras.
- Tu es sûr ?
- À cent pourcents. Ne t'inquiète pas bébé.
- D'accord.

J'ouvre mes bras et Louis s'y installe confortablement. Notre couple va beaucoup mieux depuis que nous avons discuté l'autre jour à Londres. Lorsque j'ai pleuré, car j'avais l'impression que Louis m'abandonnait. Depuis, il est plus présent. Il prend soin de moi, et il me donne les petites intentions qu'il avait oublié quelques mois auparavant. Ça me fait beaucoup de bien de le retrouver.

- Tu veux faire quelque chose aujourd'hui ?
- Tu ne devais pas voir tes parents cet après-midi ?
- Si, tu veux venir avec moi ?
- Oui.
- D'accord mon cœur.

J'embrasse le front de Louis tout en continuant de le câliner. Après avoir déjeuner, nous allons nous préparer. Vers 15h30, nous allons chez mes parents.

Nous discutons avec mes parents de tout et de rien. De nos vacances à Londres, en passant par les quelques sorties que nous avons fait tous les deux en amoureux, puis de la rentrée à la fac qui approche petit à petit. La rentrée pour Louis, ainsi que la mienne auront lieu le lundi 16 septembre. Dans deux semaines. J'ai hâte de retourner étudier. La deuxième année sera encore plus intéressante que la première, et Louis, lui, commencera sa troisième année. Il va étudier la spécialité qu'il a choisie : le droit privé. Louis souhaite acquérir un bac +3 et fera par la suite un master en droit privé pour devenir avocat spécialisé dans le divorce.

- C'est super tout ça les garçons. Nous sommes contents pour vous.
- Hum... Excusez-moi, j'ai un appel à passer.
- Je t'en prie Louis, dit ma mère.

Louis sourit en coin et sort dans le jardin pour passer son coup de fil. Je le regarde, puis je regarde mes parents.

- Ça va mieux vous deux ? Me demande mon père.
- Beaucoup mieux ! Depuis la semaine à Londres, ça va mieux. Il passe un peu plus de temps avec moi.
- Ah, tant mieux mon ange. Je m'inquiète pour toi et pour votre couple.
- On était juste dans une mauvaise passe, mais c'est fini maintenant.

Mes parents acquiescent en souriant. Je suis vraiment soulagé que ça aille mieux entre nous. J'avais vraiment l'impression de perdre Louis.

~~~

Louis,

Il faut qu'il réponde. Je lui ai dis que je le rappelerai, et je le fais, mais pas pour ce qu'il espère.

- Hey...
- Salut, dit-il un peu froid.
- Ça va ?
- Si on veut...
- Je suis désolé d'être parti dans la nuit, je... J'avais besoin d'aller faire un tour, de prendre l'air.
- Pourquoi ? Tu n'as pas aimé ?

Je soupire et regarde autour de moi.

- Ce n'est pas ça, je n'étais juste pas à l'aise.
- Louis, qu'est-ce qui ne va pas en ce moment ? Tu refuses que l'on se voie, tu rejettes mes appels, et lorsque l'on couche ensemble, tu te barres dans la nuit comme un voleur.
- J'ai besoin de prendre du recul Matt. On a passé beaucoup de temps ensemble, mais maintenant j'ai besoin que l'on ralentisse.
- Ok. Comme tu veux. Salut.
- Matt...

Il a raccroché. Tant mieux. Je range mon téléphone et rentre à l'intérieur. Je m'assieds à côté d'Harry et pose ma main sur sa cuisse. Je vais mettre fin à cette relation au plus vite.