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CHAPITRE 13 : SE METTRE A TABLE

Une semaine plus tard.

Simon revenait du sport, une forme olympique caractérisait les tueurs les plus prestigieux. En plus d'une plastique avantageuse très demandée, cela lui garantissait une grande panoplie de cascade et santé physique solide pour exercer proprement son travail.

Il ouvrit le frigo, prit une bouteille d'eau ionisée et l'avala presque d'une traite.

On toqua à la porte.

« Merde » se dit-il, il n'avait toujours pas prévenu le gardien quant à ses visites. Il consulta le judas et vit Daria qui se tenait devant sa porte.

Voyant qu'il l'observait, elle le salua avec un signe de paix et un clin d'œil.

Il ouvrit la porte :

- Qu'est-ce que tu veux.

- Je suis allée à la boulangerie, vu que tu aimes ça.

- Tu ne lâches donc jamais... ?

- Jamais, dit-elle en s'invitant chez lui avec légèreté.

Il se frotta le visage jusqu'au sommet du crâne.

- Je ne te tuerai pas et je n'ai aucun contact à te donner,

- Ok c'est noté,

Elle déballa les viennoiseries et sortit deux assiettes du placard, elle était comme chez elle après juste une nuit.

- Tu es vraiment venue pour les croissants ?

- Des croghnuts.

- De quoi ?

- Pas des croissants, des croghnuts, un mélange de croissants et de pâte à beignets.

- Ça a l'air light, ironisa-t-il.

- Ça ne va pas te tuer.

Elle plaça les assiettes, posa un croghnut sur chaque et croqua dans le sien à pleine dent.

- Tu peux me dire pourquoi tu ne « veux » pas me tuer ?

- Je ne peux pas, rappela-t-il en s'asseyant à son tour,

- Mais si j'avais l'argent, tu le ferais ?

Il la regarda. Elle avait un petit air suffisant. Avait-elle trouvé l'argent en si peu de temps ?

- Non plus, il ne faut pas de lien relationnel entre le tueur et son client,

- Pourquoi ?

- L'affect.

- Ah mais c'est juste ça, tu ne veux pas me tuer parce que tu m'aimes bien ?

- Tu m'apportes des croissants, ironisa-t-il.

Elle rit doucement.

- Est-ce qu'il t'arrive souvent en tant que tueur de « refuser des clients » ?

- Oui, plein. Il y a tellement de gens bizarres, tu n'as pas idée.

- Aussi bizarre que moi ?

- Pire.

- Ah, quand même.

Elle perdit son sourire alors qu'elle regardait la viennoiserie entre ses doigts.

- Et dire que bientôt je ne pourrais plus faire ça, dit-elle en croquant un large bout de viennoiserie et en l'arrachant de ses dents, le mâchant et l'avalant avec saveur,

- Tu ne devrais pas,

- Quoi ?

- Mourir,

- Qui es-tu pour dire ça, « Dieu » ?

Il la dévisagea.

- Oh non, ne me dit pas que tu es prêtre !

Il rit à son tour.

- J'ai été à ta place.

- Alors là, impossible.

- Figé dans un lit, pendant douze ans, dit-il.

Elle se figea.

- Quoi, toi ?

- Hé oui.

- Il t'est arrivé quoi ?

- On m'a tiré dessus.

- Tu plaisantes ?

- Non, j'étais gosse. Un taré est entré dans mon école avec l'idée d'en finir. Il a tiré sur ma classe en visant le plafond, mais ma classe avait une mezzanine et j'y étais.

- Attends... c'était quand ça ?

- Il y a vingt ans.

- Richard Lenoir ?

- Hé ouais, dit le tueur avec un sourire,

Simon avait vite constaté que l'on ne se rappelait que du tueur de l'école primaire Richard Lenoir, jamais du petit Samuel, décédé ce jour-là.

- Je ne savais pas qu'il y avait eu des blessés,

- Un seul blessé, juste moi, Samuel est mort, mais moi j'ai survécu, avec une balle dans la moelle épinière.

Il toucha mécaniquement ses cervicales. Daria était choquée et très mal à l'aise.

- Et après ? demanda-t-elle.

- Douze ans dans le coma à Saint-Antoine, à vivre tout, l'ennui, le temps, j'entendais tout, je vivais tout, mon cerveau et mes tympans fonctionnaient, mes yeux demeuraient clos car mon système nerveux était sectionné, je ne pouvais ni bouger, ni m'exprimer, je respirais via une machine, alors j'ai grandi là, à attendre,

- Attendre la mort ?

- J'avais huit ans, donc pas vraiment. Il y avait tellement de gens qui m'attendaient, qui prenaient soin de moi, moi les yeux clos, on me les ouvrait parfois mais je ne pouvais pas les bouger, je pleurais de joie de voir le monde, le personnel soignant prenait ces larmes pour de la sécheresse, on me versait du sérum physiologique et on me refermait les paupières au bout de quelques secondes, ah si seulement j'avais eu les yeux ouverts et la télé...

Daria écouta Simon se livrer sans filtre, les confessions d'un petit garçon et de son ennui mortel.

- Certaines infirmières me mettaient la radio, c'était cool. Mais douze ans, c'est très long, surtout quand tout le monde t'attend, te parle, t'appelle, et que toi tu ne peux pas répondre.

- J'imagine ce que ça doit être, dit-elle avec sincérité, c'était ce qui l'attendait.

- Mais heureusement pour moi, je ne suis pas mort, on a testé beaucoup de traitement sur moi pour réparer ma moelle épinière et l'un d'eux a fonctionné, douze ans à tester des choses, si la mort avait existé, je serais surement mort de quelque chose, mais plus maintenant, j'ai attendu et on m'a réveillé, j'ai perdu tellement de temps, toute mon enfance, à mon réveil, j'ai tout raconté et j'ai décidé trois choses,

- Lesquelles ?

- Un : faire un immense câlin à mes parents, deux : vivre le plus possible et plus intensément pour rattraper ce temps perdu,

Elle sourit, c'était compréhensible.

- Trois : tuer uniquement ceux qui veulent mourir, le métier de tueur était apparu pendant mon hospitalisation, je l'ai appris par la radio. Dès cet instant, je me suis imaginé tueur, dans mes pensées, je ne me tuais jamais moi-même, je ne tuais que les autres, je me suis alors promis de devenir tueur professionnel à mon réveil, pour ne jamais infliger ce temps passé à attendre la mort aux gens, ni que le drame de Lenoir n'arrive encore,

Il termina son croghnut en quelques bouchées et reprit :

- Franchement, attendre la mort c'est chiant, mais uniquement si on n'a personne à ses côtés. Dès qu'ils ont vu que mon cerveau fonctionnait les soignants et ma famille se sont mis à m'occuper, à essayer de me faire tuer le temps, j'ai eu des livres audios par centaines, de la musique, des contes et même des cours à écouter,

- Des cours ? Horrible, commenta Daria avec ironie.

Il sourit, son humour décalé le faisait rire.

- Alors dès qu'on t'attend, qu'on prend soin de toi franchement, ça ne vaut pas le coup de mourir, s'il y a une chance, une infime chance de sortir de cet état, alors il faut s'y accrocher, l'espoir est possible, s'il n'y a aucun espoir ou personne sur qui compter, alors autant en rester là,

- Alors tu peux...

- Laisse-moi finir, trancha-t-il.

- Tu ne veux pas mourir, tu penses que tu dois mourir, ce sont deux choses différentes,

- Vas-y développe,

- Si tu n'étais pas malade, tu voudrais vivre.

- Oui,

- Alors vis avec ta maladie !

- Mais elle va forcément prendre le dessus à un moment et je ne sais pas quand !

- Vis quand même d'ici là, si ça se trouve tu as le temps.

- Je ne prendrai pas le risque de vivre en me disant que je vais peut-être me retrouver enfermée dans mon corps à souffrir.

- Vis quand même, si et seulement si tu es gravement atteinte et en souffrance, alors une solution pourra être trouvée,

- Tu me tueras ? Dit-elle avec espoir.

- « Une solution pourra être trouvée... » Souligna-t-il avec sincérité.

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