Clark ne savait plus quoi faire, elle tournait en rond dans cette forêt mais elle se sentait plus seule que jamais. Est-ce que les autres vont bien ?
En fait ce n'était pas sa principale préoccupation. Son plus grand tracas et sa plus grande peine étaient Julien. Il était un dommage collatéral d'une guerre qu'elle avait créé et qu'elle n'avait pas su maîtriser. Il ne devait pas mourir, il n'avait pas le droit. À cette pensée elle se mit à pleurer et comme hier elle eu envie d'hurler, de frapper et de jeter. Elle se sentait tellement incomprise. Son malheur était trop grand, elle ne savait plus comment l'arrêter. Alors pour la deuxième fois, elle repensa à une solution qui pourrait enfin la faire sortir de ce cauchemar. Elle répétait les gestes dans sa tête. Se placer en dessous d'un gros arbre. Le faire tomber. Rejoindre Julien.
Elle en mourait d'envie, elle voulait le faire, cependant quelque chose l'en empêchait. Depuis la mort de Lucia elle se sentait de plus en plus faible, elle n'arrivait pas à soulever ni faire tomber quoi que ce soit. C'était au dessus de ces capacités. Pourtant elle voulait mourir, comme Julien, de la même façon. Pour lui rendre un hommage à sa façon. Mais d'autre pensées se combinaient. Elle ne voulait pas que Julien soit Mort en vain. Elle devrait vivre pour lui, pour son sacrifice. Mais elle avait bien peur que vivre soit aussi un sacrifice.

***

Laure avait fait le tour des bocaux pour voir ce qui pouvait être comestible, une seule boîte lui parut mangeable. Elle ne serait pas dire ce que c'est exactement mais elle avait très faim et c'était la seule solution. Pendant ce temps là Martel avait commencé à ouvrir les malles. Il y avait un tas de paperasse. Il cherchait surtout des éléments qui pourrait leur révéler l'identité de celui qui habite ici. Est-il prit au piège ? Mais dans ce cas là il n'aurait pas tout ce papier ! C'est pour ça que Martel continue de chercher, il a l'espoir de trouver enfin quelque chose, une sortie. Celle que cette personne emprunterait pour entrer et sortir.
Peut-être trouverait-il des informations sur la forêt ?
En tout cas, il essayait de toujours rester concentrer, il guettait le moindre bruit indiquant quelqu'un qui monte à l'échelle.
Laure venait de trouver un bocal. Ils s'asseyaient sur les lits de camps puis elle l'ouvrit. Ça paraissait dégoûtant. Mais ce n'était pas le moment de jouer au difficile. Alors ils se regardèrent dans les yeux puis commencèrent un décompte :

- 3, 2, 1...

Et ils enfournèrent cette nourriture visqueuse. Le goût était âcre et semblait dater d'un autre siècle. Mais tout les deux se forcèrent à tout avaler.

- C'est horrible, dit-il.

- C'est encore pire que ça !

Aussitôt Martel en reprit un et Laure aussi, ils avaient vraiment trop faim. Leur grimace traduisait leur écœurement.
Ensuite, ils se remirent tout les deux à fouiller dans les malles. Les documents étaient dur à comprendre, l'encre avait séché et formait de petit pâtés.

- Regarde, ont dirait une carte ! intervint Martel.

Elle s'approcha.

- Oui, tu as raison, peut-être une carte de la forêt ! s'exclama-t-elle.

- Allez, on a tout ce qu'il faut, il faut partir maintenant ! On reviendra plus tard.

Ils descendirent rapidement en emportant la carte, puis ils se mirent à courir dans la forêt comme s'ils la connaissaient par cœur.

Et si ça devenait leur maison ?