21
Le « Clémence » avait fermé ses portes deux jours auparavant. La nostalgie des lieux emmena Adam directement à la source. Il se sentait ridicule de chercher du réconfort sur son lieu de travail. Toute personne saine d'esprit serait restée chez elle pour profiter de la fermeture annuelle et se reposer. Mais Adam, non. Il se trouvait là, assis sur le seuil du restaurant, les mains dans les poches et les jambes tendues sur le trottoir. Il avait froid, mais ne pouvait se résoudre à rentrer chez lui au chaud. Il se sentait étrangement apaisé, devant cette devanture en bois aux rideaux blancs soigneusement fermés. Comme l'avait aimé Clémence. Il ressentait ce réconfort familier qu'il ne connaissait qu'en travaillant au « Clémence ».
Non, il ne pouvait se résoudre à rentrer chez lui, à passer un Nouvel An entre amis ou en famille, du moins avec ce qu'il en restait. À part ses grands-parents, à qui il parlait tous les jours, il n'avait reçu de nouvelles de personne. Le groupe « Famille Rosier » sur WhatsApp voyait ses premières toiles d'araignées se former au coin de l'écran. Il pourrait se lever et rejoindre Tao et Juliette en boîte, mais non. Il avait mieux à faire. Poussé par un besoin qu'il ne comprenait pas entièrement, il s'était rendu au «Clémence». Maintenant, il y était.
Il percevait des pas se rapprocher, de plus en plus bruyants, sans doute ceux d'un fêtard pressé de célébrer la nouvelle année. Il ne releva la tête que lorsqu'il entendit des clés tourner dans la serrure du restaurant. Guillaume, son patron, était là, emmitouflé jusqu'au cou pour affronter le froid glacial. Il lui adressa un bref regard, comme si la présence d'Adam ne le surprenait pas. Il donnait l'impression de s'attendre presque à le voir.
— Fiston, rassure-moi, tu sais que c'est fermé ? demanda-t-il après s'être raclé la gorge.
Adam hocha simplement la tête, trop gelé pour répondre. Il ouvrit la bouche pour respirer, et une bouffée de vapeur s'en échappa.
— Reste pas là, entre, fils.
Le jeune homme se leva et le suivit dans le restaurant. La surprise de voir Guillaume fut rapidement remplacée par une question. Que faisait-il là, lui aussi ? Adam referma la porte derrière lui et s'aventura dans la salle. Voir le restaurant vide lui faisait toujours un drôle d'effet, tant il était habituellement rempli de vie et d'éclats de rire chaleureux.
Guillaume retira son manteau et monta à l'étage, vers son bureau. Adam, lui, ne sachant où aller, resta près de l'entrée. Il regarda le comptoir où Guillaume accueillait habituellement les clients. Le patron descendit et disposa une pile de documents sur une des tables. Il s'installa et se mit à lire, annotant minutieusement les feuilles volantes.
— Viens t'asseoir, Adam. Tu veux manger quelque chose ?
— Non, merci.
— Bouge pas, je vais me faire un sandwich.
Alors qu'Adam s'assit, son patron se leva et se dirigea dans les cuisines. Il revint quelques minutes plus tard, portant une assiette bien remplie. Il la déposa à côté de ses feuilles. Il s'installa à nouveau et sourit à Adam qui se trouvait devant lui. Guillaume reprit son travail. Son cuisinier lui demanda ce qu'il faisait là un soir de 31 décembre. Guillaume avala son bout de sandwich et répondit.
— Les filles sont parties quelques jours à Londres, moi j'avais pas envie de bouger. Tu les connais, si elles ne font pas tous les marchés de Noël pendant leur séjour, elles ne sont pas contentes. Et moi, ça me gave de marcher autant. Il fait froid en plus... Alors, je fais ma paperasse. Ça m'avancera pour la réouverture.
Guillaume leva la tête et esquissa un sourit. Adam n'y arrivait pas. Les muscles de son visage semblaient bloqués. Il lui était difficile de sourire en retour. Il ne comprenait pas. Il en avait envie, pourtant. Pourquoi n'y arrivait-il pas ? Comment un acte aussi simple qu'un sourire pouvait être si difficile pour lui. Il avait l'impression que son visage était figé, qu'il avait oublié comment afficher cette expression si simple. Il déglutit, se rappelant la raison de sa présence ici.
— Comment va Lila ? demanda-t-il à voix basse.
Le quinquagénaire leva à nouveau les yeux de ses documents. Il mit le premier paquet de feuilles sur le côté et prit le deuxième. Il inspira bruyamment.
— C'est pour ça que t'es là ? Pour savoir comment va ma fille ? demanda-t-il, un sourcil arqué.
— J...
La culpabilité d'Adam le prit à nouveau par les tripes. Il se mit à jouer nerveusement avec l'élastique à son poignet. Il n'osait plus regarder Guillaume dans les yeux. Il n'avait pas seulement déçu un ami, il avait déçu un père. Il avait réussi à décevoir la seule figure paternelle qui lui restait.
Guillaume, lui, lui lançait de nombreux regards. Peut-être essayait-il de comprendre ce qui lui traversait l'esprit, ce qu'il ressentait. Sentant les nombreux coups d'œil sur lui, Adam releva la tête. Les deux hommes se regardèrent longtemps. Un fin sourire vint étirer les lèvres gercées de Guillaume. Face à ce sourire, les sourcils d'Adam se froncèrent.
— Tu... T'as pas l'air fâché. C'est normal ou je dois m'inquiéter ?
Guillaume rit franchement. Il rangea rapidement sa paperasse, certainement en mélangeant une tonne de papiers qui n'auraient pas dû l'être. Il monta dans son bureau et, quelques minutes plus tard, redescendit avec deux tasses fumantes dans les mains. Il les disposa sur la table et prit la sienne qu'il tint fermement dans ses mains. L'alliance de Guillaume trônait encore sur son annulaire. Le regard d'Adam s'arrêta sur le bijou, et il sentit son cœur se contracter douloureusement.
— Dis-moi, pourquoi est-ce que je serais fâché, fils ?
— Be... Ben. Je... J'ai fait du mal à Lila. Je sais pas. Il... Il y a mille et une raisons de... de m'en vouloir !
— Tu voudrais que je t'en veuille ?
Adam ne sut quoi répondre. Comment devait-il répondre à ça ? Est-ce qu'il la voulait vraiment ? La colère de Guillaume ? Non... bien sûr que non. Ou peut-être que si, au fond ? Il le voulait, certainement. Peut-être parce que c'était logique de lui en vouloir. Il avait fait du mal à Lila, sa fille, c'était tout à fait logique qu'on lui en veuille. Dans son esprit, les choses étaient simples : il avait mal agi, donc il méritait qu'on lui en veuille.
— Je vais répondre à ta place... Si tu me le permets, bien sûr.
Adam hocha simplement la tête. Guillaume se racla la gorge, s'étira, se lança.
— Je pense que tu voudrais que je t'en veuille puisque toi-même tu te sens coupable. Tu t'en veux tellement que tu t'es toi-même convaincu que la terre entière devrait avoir quelque chose contre toi. Mais c'est pas comme ça que la vie fonctionne.
Adam fixait Guillaume avec attention. Il ne voulait pas perdre une miette de ce que son beau-père – ou plutôt, ex-beau-père – lui disait. Guillaume porta sa tasse à ses lèvres et but quelques gorgées de café. Il posa la tasse en avalant le liquide.
— Je ne t'en veux pas d'avoir quitté ma fille. Enfin, en tant que son père, je t'en veux de l'avoir fait pleurer. Mais en tant qu'ami... La seule chose que je veux te dire c'est que tu as bien fait.
— Comment ça ?
Guillaume lui sourit.
— Parce que j'ai fait la même erreur que toi. Et je t'assure que cette séparation est nécessaire pour que tu ailles mieux. Et pour que ta relation aille mieux.
Voyant la confusion dans les yeux de son jeune protégé, Guillaume se racla la gorge avant de se mettre à tousser, de plus en plus fort. Le froid avait eu raison de lui, finalement. Adam partit lui chercher un verre d'eau que le quinquagénaire but d'une traite. « Merci, fils » murmura-t-il difficilement.
— Je t'en veux pas parce que ça fait partie de ton développement. Et Lila non plus, elle ne t'en veut pas. Pas trop. Elle comprend ton choix, elle espère même que ce choix te rendra enfin heureux, qu'il te convient.
— Pas d... Du... Tout... tout. Il ne me con... convient pas du tout. J'ai f... Fait de la merde, Guillau... aume.
Ses joues s'humidifièrent rapidement, il sentit qu'elles chauffaient aussi sous le poids de la honte. Il avait honte de pleurer devant Guillaume. Il s'excusa à demi-voix et balaya ses larmes d'une main. Guillaume sortit un paquet de mouchoirs de son manteau et le lui tendit. Guillaume ne revint pas s'asseoir tout de suite. Il monta d'abord à l'étage, dans son bureau, avant de redescendre avec une boîte dans les mains. Il la posa sur la table et Adam put lire l'inscription grossière au marqueur noir « GUILLAUME ». L'écriture de son patron le fit sourire doucement. Ses yeux descendirent et rencontrèrent une autre écriture, cette fois, plus délicate. « Clémence ». Il en perdit son sourire quand il réalisa. C'était la boîte à souvenirs de Guillaume et Clémence Martin.
Il ouvrit doucement la boîte, comme s'il avait peur que les charnières ne se brisent sous l'effet du temps. La boîte contenait des albums photos, des tickets de caisse, des places de cinéma, des échographies, une photo de la petite famille en vacances en Angleterre, les photos de classe de Lila et Daphné, les premières séances photo de Daphné, les dessins d'enfance de Lila... Et le bracelet de naissance d'Adam. Guillaume sourit davantage lorsqu'il vit la confusion déformer les traits d'Adam. Il lui tendit un album intitulé « Cédric Rosier ». Les larmes d'Adam coulèrent à flots lorsqu'il vit le prénom de son père. Il se frotta le visage avec force, comme si se montrer dans cet état était plus douloureux que la douleur en elle-même.
— Je vais te raconter l'histoire de ta naissance... C'était un des plus beaux jours de ma vie. Après mon mariage et la naissance des jumelles. J'ai fait la même connerie que toi, à peu près au même âge. Et j'ai quitté Clémence, ma Clém, pour les mêmes raisons que toi. Elle... Elle était la jolie fille, intelligente, bienveillante, la plus talentueuse... La femme que tout le monde voulait... Parce qu'elle était spéciale, ma Clém. Mais... Mais moi j'étais juste ce bon vieux Guillaume. J'étais pas très beau, un peu enveloppé, et mal dans ma peau. Mal dans ma tête aussi. Je me... Je me regardais dans le miroir et je ne comprenais pas comment une femme comme elle pouvait s'intéresser à un gars comme moi. Je n'avais rien pour moi ! Je cuisinais bien, à la limite. Mais j'ai jamais égalé le niveau de Clém.
Sentant les larmes monter, Guillaume fit une pause, but une autre gorgée de son verre d'eau.
— À l'époque, ton père était ami avec Clémence. C'est comme ça que je l'ai rencontrée, d'ailleurs. Cédric, c'était un peu comme notre Tao. Enfin, Cédric n'avait pas d'Armand, il avait Thelma. Quoique, pas encore à cette époque-là. C'est pour ça que j'étais persuadé que ton père craquait pour Clémence. Cédric était un bon gars, toujours bien sur lui : beau, intelligent, respectueux, galant, mince. Tout ce que je n'étais pas. J'ai poussé Clémence dans ses bras. À chaque fois qu'elle s'approchait de moi, je l'éloignais doucement. Elle m'en a voulu, je m'en suis terriblement voulu, aussi. Parfois, je me disais que, peut-être, j'étais le gars qu'il lui fallait, qu'on aurait pu être heureux elle et moi. Et puis, je me regardais dans le miroir et je me disais que j'avais raison de la pousser vers Cédric. J'étais convaincu qu'une femme comme Clémence méritait un homme comme Cédric.
Guillaume se frotta le visage. Le jeune cuisinier vit une larme couler sur la joue de son patron. Le père Martin était submergé par un tourbillon de souvenirs. Adam pensa que raviver autant de souvenirs devait sûrement le faire souffrir. Mais Guillaume esquissa un sourire à Adam, comme s'il était prêt à replonger dans son passé.
— Ton père et moi, on s'est perdu de vue. On avait chacun nos vies, on n'avait plus le temps pour notre amitié. Je venais d'ouvrir le restaurant. À cette période, il s'appelait encore « Chez Guillaume ». Cédric m'avait promis de venir à l'ouverture, c'était... Deux ans après ma rupture avec Clém, je crois... Attends, deux, trois, on va dire deux! Il... Cédric avait réservé pour sa fiancée et lui. Fiston, tu ne peux pas savoir à quel point j'ai été dévasté. J'avais espoir de retrouver ma Clémence et cet espoir s'était complètement éteint. Puis, quand ton père m'a présenté Thelma... J'ai été soulagé. Tu peux même pas t'imaginer à quel point. Ta mère était magnifique. Elle était radieuse ce soir-là. Et ton père... Il la regardait avec tellement d'amour dans les yeux. Je me souviens, ça m'avait ému de le voir aussi amoureux. Ça lui allait bien à ton père.
Guillaume fit une nouvelle pause, observant les effets de ses mots sur Adam. Lui, qui n'avait que les souvenirs des autres pour se souvenir de ses parents. Cédric et Thelma avaient perdu la vie dans un accident de voiture quinze ans plus tôt, laissant un fils de onze ans et une fille de huit ans derrière eux. Les souvenirs qu'il avait de ses parents s'effaçaient entièrement.
— Ce soir-là, j'ai repris contact avec ton père. On est devenu inséparable. Quelques mois après leur mariage, il m'a annoncé la grossesse de Thelma. Je n'avais jamais vu ton père aussi épanoui. Le jour de ta naissance, je n'étais pas le seul à rendre visite à tes parents. Clémence était là aussi, aussi belle que dans mon souvenir. J'avais l'impression d'être dans un rêve. Ton père s'est approché et m'a chuchoté « De rien ». J'ai de nouveau tenté ma chance avec Clémence. La suite, tu la connais bien : le restaurant, le mariage, les jumelles...
Guillaume s'arrêta, cette fois pour laisser ses larmes couler. Il se mit doucement à jouer avec son alliance, à la faire tourner, à passer son doigt sur les gravures. Presque trente ans qu'elle traînait sur son annulaire. Elle était comme une prolongation de lui. Seul détail de Clémence qu'il pourrait porter jusqu'à la fin avec lui. Adam tendit un mouchoir à Guillaume. Le quinquagénaire le saisit et essuya ses larmes. Il adorait s'infliger la douleur des souvenirs, se remémorer Clémence à l'infini. Il toussa plus violemment. Il pensa alors qu'il devrait appeler le médecin mardi.
— Ce que je veux te dire, c'est de ne pas regretter ton choix. Je sais que tu t'en veux, mais crois-moi, vos retrouvailles ne seront que plus belle. Plus de souffrances, plus de doutes. Clémence m'a compris, et Lila aussi te comprend. Et même si aujourd'hui, tu ne penses pas mériter l'amour de ma fille, sache que ce n'est pas grave. Elle sera là pour t'aimer plus tard. Tu... C'est fou. Quand je te vois, je vois Cédric. Un bon gars. Très têtu, mais un bon gars.
L'émotion étreignait à nouveau Adam. Il n'avait jamais pensé ressembler, de près ou de loin, à son père. À vrai dire, il avait toujours pensé que son père avait fini par l'adopter. Sur les photos de famille, il ne ressemblait pas à son père. Il était l'étranger qui portait son nom. Adam fronça les sourcils, jusqu'à en être certain : il aurait des rides avant trente ans. Il se rappela les mots d'André : « Tu es l'étranger qui porte son nom ». Guillaume tendit une photo à Adam. Il tourna la photo. Au dos, on pouvait lire : Cédric et Thelma, 1990, La Réunion. Il retourna la photo : ses parents, l'un contre l'autre. La tête de sa mère était posée sur l'épaule de son père. Les fines lunettes de son père étaient posées sur le bout de son nez et les cheveux afros de sa mère venaient caresser le visage pâle de son père. Ils étaient... radieux. Elle, dans sa robe à fleurs rouge. Lui, dans ses vêtements en lin beige. C'était douloureux de voir leur bonheur figé dans le temps, de savoir qu'il ne les verraient plus aussi heureux.
Guillaume posa la main sur celle d'Adam. Il se racla la gorge tandis que le jeune homme posait les yeux sur lui.
— Je... Je suis désolé de ne pas avoir été là quand tu as perdu tes parents. Je ne peux pas réparer mon passé ni effacer mes erreurs. Je ne peux pas non plus le remplacer, mais ce soir, j'ai envie d'être la présence paternelle dont tu as besoin. Seulement, si tu me le permets, je veux être là pour toi. Je veux apaiser tes peines, fils, et t'offrir ce que j'ai de mieux à donner. Te prouver que tu en vaux la peine. Tes parents seraient fiers de toi, peu importe ce que tu choisis, que ça soit ton restaurant ou autre chose. Tu mérites tout le bonheur du monde, et il serait grand temps que tu t'en rendes compte.
— Je... Je veux bien de cet... cette figure. Merci, Gui... Guillaume.
Ses larmes ne s'arrêtaient plus. Il avait vraiment besoin de cette figure paternelle. Et il savait qu'avec Guillaume, il était entre de bonnes mains.
— Ne me remercie pas, fiston. Je n'ai pas su être là quand tu en avais besoin... Je te demande pardon, dit-il enfin, en posant sa main sur l'épaule du jeune homme.
— Tu... Tu... T'as pas à t'excuser pour ça. Tu avais ta... ta vie en Angleterre. Tu pou... pouvais pas savoir qu'ils... qu'ils allaient mourir.
— Je sais fils, mais j'aurais au moins pu revenir pour garder un œil sur ta sœur et toi.
— S'il te plait Gui... Guillaume, on n'en pa... parle demain. Les souvenirs sont tro... trop dou... douloureux aujourd'hui.
Les deux hommes restèrent toute la nuit dans le restaurant à bavarder, à rattraper, peut-être, le temps perdu. Ils parlaient surtout de son père et sa mère. Pour se remémorer la douce Clémence, partie aussi. Pour se rappeler ces pertes qui détruisent et forgent. Pour parler de souvenirs et en créer de nouveaux. Pour perdre et reconquérir. Parce qu'une connerie reste une expérience, malgré la douleur et les larmes. Parce que ces conneries font grandir, font mûrir. Parce qu'on évolue. Parce qu'on s'envole, sans jamais trouver de place fixe dans le monde. Parce que c'est ça, la vie : partir, revenir, repartir et revenir plus fort. Ne jamais abandonner. Tomber une fois, mais toujours se relever.
Il devait être sept heures du matin lorsque Adam et Guillaume sortirent du «Clémence». Ils se saluèrent, s'éloignèrent. Guillaume rappela Adam et lui tendit un briquet. Le même briquet qu'Adam avait acheté dans une brocante, il y a quelques mois. Celui à l'effigie de... Johnny. Adam sourit.
— Tiens, tu allumeras le feu avec ça, dit Guillaume.
— Merci, mais je... j'ai arrêté de... de fumer.
— C'est bien ça, répondit Guillaume en remettant le briquet dans sa poche, il sourit à Adam, puis partit.
Les deux hommes avancèrent chacun de leur côté. Jusqu'à ce qu'Adam réalise. Nous sommes le premier janvier. Il appela Guillaume, une dernière fois. Celui-ci se tourna, faisant à nouveau face à son jeune protégé.
— Bo... Bonne année, Guillaume !
— Bonne année à toi aussi, fils.
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