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20

De toutes les épreuves qu'il avait endurées dans sa misérable vie, vivre sans Lila fut la pire. Adam avait passé la nuit à regarder de vieilles photos d'eux, à les contempler, à les mémoriser. Ces photos, il ne les vivrait plus. Il avait l'impression d'avoir fait une énorme connerie. C'est le cas. Stop, tu as bien fait. Il restait cependant soulagé d'avoir pu épargner sa copine. Ton ex. Malédiction pour lui, bénédiction pour elle. Quelques larmes avaient coulé le long de ses joues lorsqu'il revit leurs premières photos ensemble. J'ai été con sur ce coup-là. C'était un peu comme s'il n'avait pas réfléchi. Ou, peut-être, qu'il avait trop réfléchi. Passant par un nombre incalculable de mauvaises interprétations, il s'était emmêlé les pinceaux. Et le cœur.

Il continuait à regarder ces souvenirs, sans pleurer, cette fois. Il n'avait plus de larmes en stock. Sécheresse dans le conduit lacrymal. Il avait épuisé sa réserve de larmes. Mais la douleur était toujours là, logée au fond de sa poitrine et qui continuait de lui nouer la gorge. Une vive douleur lui tordit le cœur, lui broya la cage thoracique. D'un coup. Tel un poignard lui venant droit au cœur et tournant comme une danseuse étoile sur une plaie encore fraîche. Il saignait d'un liquide transparent que seuls les grands blessés pouvaient apercevoir. Ce sans-là, bien caché, mais trop visible pour les grands brûlés de la vie.

Il se sentait ridicule d'avoir mal. Adam n'était pas celui qui venait de se faire quitter. Il devrait être bien, soulagé à l'idée de l'avoir épargnée. Mais, non. Il avait été si convaincu du bonheur qu'elle pourrait ressentir une fois loin de lui qu'il n'avait pas pensé au malheur que cela lui infligerait. Il se mit à penser qu'il aurait dû la garder près de lui. Si proche de lui qu'il aurait fini par lui transmettre son mal. Elle aurait fini dans le même état que lui, sûrement à regretter d'être restée. Mais elle serait là, près de lui. Bras dessus, bras dessous. Elle serait restée à lui, lui serait heureux. Je suis un putain d'égoïste. Oui.

Adam se leva péniblement de son lit. La literie semblait tachée de son sang invisible. Il laissa sa douleur dans les draps et, tel un zombie, sortit de sa chambre. Il se promenait sans but dans son appartement, un trou béant dans la poitrine et laissant à chacun de ses pas une trace de sa douleur. C'était le petit Poucet du malheur. Il se dirigea vers sa fenêtre, prit son nouveau paquet de cigarettes, en sortit une, la posa entre ses lèvres... Non. Il la remit à l'intérieur. En refermant le contenu, Adam se surprit à fixer l'emballage. Il prit conscience du célèbre « fumer, tue ». Il réalisa qu'il n'avait pas envie de fumer. Qu'il n'en avait plus envie du tout. Plus du tout, du tout. Il retourna à l'intérieur et se dirigea presque en courant dans la cuisine où il jeta son paquet dans la poubelle. Je ne veux plus combattre le mal par le mal.

Comme s'il venait de s'injecter une grande dose d'adrénaline, Adam se mit à ranger son appartement de fond en comble. Dans sa chambre, il fit le tri de ses vêtements. Dans son bureau, il jeta les papiers inutiles et organisa soigneusement sa paperasse. Les quelques Bics qui ne fonctionnaient plus ? Poubelle. Sa literie tachée de tristesse, dans la machine à laver. Il ouvrit ses fenêtres, laissant entrer un nouvel air frais. De retour dans son salon, il tria sa bibliothèque. Les quelques livres qu'il n'avait jamais lus, il les mit de côté. Le lendemain, il les déposerait dans une boîte à livres. Il fit la poussière sur chacun de ses meubles, ouvrit ses fenêtres dans le salon, dans sa cuisine. Il tria les assiettes et les tasses ébréchées. Il lava sa cuisine, organisa ses placards, jeta les produits périmés. Il aspira et lava le sol. Il finit par fermer toutes les fenêtres et à remettre des draps sur son lit. Lorsqu'il s'assit enfin sur son canapé brun, il se sentit mieux. Un tout petit peu mieux. Pas plus que ça. Il se sentait toujours minable d'avoir fait souffrir Lila, de l'avoir fait pleurer, d'avoir joué avec ses sentiments, d'avoir explosé son cœur, d'avoir fait de la corde à sauter avec ses veines, de l'avoir construite pour ensuite la détruire, d'avoir grandi avec elle, mais de ne pas vieillir avec.

Adam se leva. Sur son frigo, une liste de chose à faire était encore accrochée. Il la relut, se remémorant toutes les tâches qu'il avait accomplies, avant de l'écrasa dans sa main. Pour une fois dans sa vie, il se sentit fier d'avoir accompli toutes les choses inscrite sur une liste. Pour une fois, il eut vraiment le sentiment de se rendre fier. Mais tu as quitté Lila. Elle était toujours là, cette voix incessante qui ne pouvait s'empêcher de lui rappeler ses fautes. Il regrettait à nouveau de l'avoir laissée derrière lui. Comment avait-il pu ? Comment avait-il osé la laisser ? Elle, qui l'aimait pour ce qu'il était, malgré ses blessures et ses failles. Il attrapa son téléphone et composa le numéro de Lila, mais n'eut pas le temps de l'appeler. Son interphone résonna soudainement. Une joie l'envahit. Elle était là, c'était Lila. Il courut presque pour décrocher à sa bien-aimée.

— Lila, je suis...

— Tu as trente secondes pour m'ouvrir la porte ou je la défonce, tu règleras ça tout seul avec ton proprio.

Avec effroi, Adam réalisa que, derrière cette voix robotisée, se cachait Tao. Comment Tao avait-il appris cette histoire ? La réponse ne tarda pas à lui venir : Lila. Il ne fallut qu'un vingtaine de secondes pour que Tao n'atteigne l'appartement d'Adam. La porte vibra sous ses coups. Adam souffla un bon coup. Il n'avait pas peur de Tao, non, mais en cet instant précis, il craignait pour sa vie. Tao était très protecteur avec Lila, et Adam le savait. Il comprenait son agressivité. Adam ouvrit la porte. Contrairement à ce qu'il renvoyait habituellement, Tao semblait imposant. Ses cheveux noirs de jais, qui lui donnait habituellement un air avenant, accentuaient maintenant la dureté de ses traits. Son visage paraissait fermé, et ses sourcils formaient une ligne droite au-dessus de ses yeux. Adam comprit immédiatement : ce n'était pas une visite de courtoisie. Tao entra dans l'appartement, sans un mot. Adam referma la porte, il sentit une boule se former dans sa gorge. La présente de Tao le rendait nerveux.

— Tu...commença Adam.

— En tant que meilleur ami, je suis là pour t'épauler et tu le sais. Je sais que... Que même si tu es la cause de votre rupture, je sais...Enfin j'imagine que tu dois être mal. Je serai toujours là pour toi, tu le sais ?

— Oui.

— Bien. Mais en tant que meilleur ami de Lila, je n'ai qu'une envie et c'est de te défoncer. Tu le sais aussi ?

— Oui. Je le sais. Et j'approuve totalement.

Les multiples répétitions du verbe savoir aurait pu, dans une autre contexte, faire rire Adam. C'était la marque de fabrique de Tao, les répétitions. Il ne pouvait pas s'en empêcher. À chaque fois qu'il ouvrait la bouche, il faisait une fixette sur un mot en particulier et le répétait à toutes les sauces. Là, Adam ne pouvait pas en rire. Il n'y arrivait pas, de toute façon. Il l'invita à s'asseoir et lui servit un café bien chaud.

— Tu es celui qui est triste, je suis celui censé t'offrir une boisson chaude.

— Ça sera pour la prochaine fois, Sheldon Cooper.

Tao rit franchement. Il ajouta un sucre dans son café et tourna la boisson avec sa cuillère. Il ne savait plus quoi dire. Comment devait-il réagir ? Il n'en avait aucune idée. Une sale impression l'envahit : celle d'être l'enfant coincé entre ses deux parents divorcés. Tao sourit à cette pensée. Il était le plus vieux des trois, mais avait l'impression d'être l'enfant de la situation. Adam partit dans la cuisine et revint avec un plateau de biscuit. Il était autant un mangeur compulsif qu'un cuisinier compulsif. Il pâtissait sa tristesse. Cette fois, il avait tellement pâtissé qu'il pouvait aisément recouvrir toute sa table basse de biscuit et petits gâteaux en tout genre. Les sourcils épais de Tao se froncèrent à nouveau.

— Donc, quand tu te fourres pas, tu fourres les autres ?

— Va te faire voir.

Tao sourit et prit un biscuit qu'il finit rapidement. Adam vint s'asseoir face à Tao, sur le sol. Les deux hommes échangèrent de nombreux regards. Sans prononcer une phrase, un mot, une syllabe, un son, rien que des regards. Entre eux, un coup d'œil suffisait généralement pour comprendre toute une histoire. Là, était la raison de leur amitié. Ils se comprenaient l'un l'autre sans aucun effort. L'un était le pilier de l'autre. Une sorte d'âmes-sœurs amicaux. Ils étaient le frère qu'ils n'avaient jamais eu.

Adam prit un biscuit, un cookie aux noix et aux pépites de chocolat, mordit dedans. Il prit une profonde inspiration avant de tout expliquer. Son point de vue sur la situation, les raisons pour lesquelles il avait fait ce terrible choix, ses sentiments... Il ne laissa aucun détail en retrait. Pas de détail laissé de côté, pas de demi-vérité. Il savait que Tao n'était pas celui qui lui jetterait la pierre. Il l'écouterait sans ciller.

— J'ai plusieurs choses à dire.

— Je t'écoute mon chou.

— Premièrement, tu aurais pu me passer tes clopes. Tu connais le prix ? Je ne te jugerai pas si tu récupères les cigarettes et que tu me les donnes. Ça restera entre nous.

Adam se leva, sourire aux lèvres et les récupéra. Il les tendit à Tao qui les essuya d'un coup de sopalin. Adam s'assit à nouveau.

— Deuxièmement. Tu es sacrément con, ma parole. Ton plus gros défaut est que tu laisses toujours cette saloperie d'André te dicter ta vie. Tu vas le laisser choisir ta tombe aussi ? Sérieusement, tu es intelligent en plus. C'est vraiment pas compliqué. Je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire. Mais il faut que tu. Te. Réveilles ! Tu as 26 ans, putain. S'agirait de grandir.

Tao reprit un biscuit. Mordit à pleines dents dedans. Lâcha un « putain, que c'est bon ». Adam ouvrit la bouche pour répondre, mais Tao leva un index, lui coupant immédiatement la parole.

— Troisièmement. Tu es con, ce n'est pas nouveau.

— T'es vraiment un bon pote, toi.

— Mais, c'était encore PLUS con de quitter Lila. Sérieux, cette femme est une perle. Je te jure, si j'avais pas été orienté Lady gaga, je me serais fait une joie de la rendre heureuse. Sac à merde... T'as intérêt à te rattraper.

— Mais je suis censé faire...

— Dernière chose. Il n'est pas trop tard, tu peux toujours me donner la recette de ces biscuits.

Adam se mit à rire. Il se leva et revint rapidement avec une feuille et un Bic. Il écrivit les ingrédients et les étapes à suivre.

— Je sais pas si c'est rattrapable. Tu veux juste la recette de ceux-ci ?

— Tu as bien merdé, mais je suis sûre que tu peux arranger les choses. Et les cookies aussi.

Il relut la feuille, vérifia que toutes les informations y étaient indiquées clairement et lui tendit le papier. Le doute qui l'assaillit ne put faire surface, une personne, sûrement un bison, martela sa porte.

— Putain, t'as ramené ma sœur.

Tao ne lui répondit pas, mais sourit. « Entre », cria Adam. Juliette entra. Ses locks étaient attachés en un chignon sur sa tête et une des bretelles de sa salopette valsait d'un bout à l'autre.

— Tao m'a tout raconté, tu as merdé, mon grand !

Elle vint s'asseoir à côté de Tao et lança un regard réprobateur sur son frère. Tao se pencha à ses côtés et lui murmura quelque chose à l'oreille. Adam n'arrivait pas à entendre ce qui se disait. Quand Juliette baissa la tête vers les biscuits disposés sur la table basse et il comprit. Ils parlaient de biscuits. Juliette en prit un et le mangea.

— T'as sacrément... merdé...

— Mange et puis tu me parles.

Les parents de Tao avaient toujours habité à côté du père de Lila. La veille, elle était rentrée chez son père. Elle s'était posée là, sur le seuil de sa porte, n'osant rentrer dans sa maison d'enfance. Elle pleurait, et le froid de ce mois de décembre gelait ses larmes sur son doux visage. Tao revenait de sa soirée avec Armand, son copain. Il trouva Lila assise et, sans poser de question, la prit dans ses bras. Il s'assit à ses côtés sur la marche devant la porte de ses parents et prit le bout de gaufre que Lila lui tendait. Elle l'avait achetée sur le chemin du retour, souvenir amer de celle qu'elle avait achetée juste avant de rejoindre Adam il y a trois ans. Lila raconta à Tao comment Adam l'avait quittée. « Comme une malpropre ». Elle l'avait envoyé balader, mais la douleur était là, bien ancrée dans sa poitrine. Tao lui prit la main, en embrassa son dos et lui promit de régler son compte à Adam. Avant de se coucher, Tao appelait Juliette pour lui proposer son « plan d'attaque ».

Juliette observait son frère, cherchant à décrypter ses émotions, à analyser son comportement, à comprendre précisément ce qu'il ressentait. Elle ne comprenait pas pourquoi son frère se sentait obligé de s'infliger une telle douleur, surtout pour quelqu'un qui ne voulait pas le comprendre.

— C'est en rapport avec ce que tu m'as raconté hier ?

Adam sentit des larmes se former au coin de ses yeux. La honte et la culpabilité l'étouffaient, chaque seconde une plus grande suffocation. Lorsqu'une larme roula lentement sur sa joue, Adam comprit avec horreur qu'André avait encore gagné. Encore une fois où il lui avait gâché la vie. Il lui avait retourné la tête, planté le doute là où il ne devrait pas y en avoir, semant des regrets là où il y avait une vie qu'il aurait dû chérir. Tout ça, pour quoi ?

— C'était un trop-plein... J'ai pas su gérer, sa voix craqua. Il essuya une autre larme qui coulait sur sa peau.

— J...J'ai reçu un message d'André. Il m'avait envoyé des annonces de restaurant. Et...Je sais pas ce qui m'a pris. Je...J'ai pas réfléchi... Sur le coup, la quitter... C'est ce qui me paraissait être la meilleure chose à faire.

Tao se leva, et tandis qu'il se dirigeait vers la cuisine, Juliette s'installa sans un mot à sa place. Le grondement de la machine à café brisa le silence lourd des pensées d'Adam. Ses pensées se figèrent, suspendues dans l'air, quand Tao revint avec une tasse de café fumant dans les mains.

— De la part de Cooper, dit-il en posant la tasse devant Adam, un sourire en coin.

— Merci, Cooper, répondit Adam, un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

Tao tapota la tête d'Adam d'un air presque paternel avant de s'asseoir à côté de Juliette.

— T'as pris ma place, lui dit Juliette.

— Parce que tu as pris ma place, répondit Tao, faussement sérieux.

Adam but une gorgée de café. La scène qui se déroulait sous ses yeux semblait irréelle. Il avait cette sensation d'assister à un rêve qui n'avait aucun sens. Il était étranger à la situation. Un petit peu comme si la scène devant lui provenait d'une autre dimension à laquelle il n'avait pas d'accès. Tao tendit un biscuit à Juliette, et elle lui demanda la recette. Ça n'avait aucune sens.

— Putain, j'ai l'impression d'être défoncé là.

— Tu as commencé à te droguer, Adam ? l'interrogea Tao tandis que Juliette porta la main à sa bouche.

— Hein ? Mais non. Ça n'a juste pas de sens ce que vous faites.

— On voit pas de quoi tu parles...Murmura Juliette. Tao acquiesça d'un hochement de tête.

Tao exposa enfin son plan pour l'« opération récupérer Lila ». Il allait aider ses meilleurs amis à se rabibocher, il n'y avait aucun doute là-dessus. Il réussirait. En écoutant les plans farfelus de Tao, Juliette remballa ses conseils et donna les siens. Adam faisait mine d'écouter les deux avis qui s'offraient à lui. Il n'allait en écouter aucun. Mais voir l'enthousiasme que ce plan suscitait chez son ami et sa sœur le firent sourire, rire. Il ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait autant ri. Il lui arrivait alors de surenchérir et de donner des idées encore plus loufoques. Voyant l'excitation de Tao, il ne pouvait s'empêcher de pousser la blague à l'extrême. Tao ne semblait pas s'en apercevoir, ce qui rendait la scène encore plus ridicule.

L'idée de retrouver Lila lui avait déjà chatouillé l'esprit à plusieurs reprises. Il en rêvait, mais après ce qu'il lui avait fait, pouvait-il vraiment espérer en rêver encore? Il avait transformé ses rêves en cauchemars, par un manque de confiance en lui. Qu'est-ce que je suis con. Il s'était jeté dans la gueule du loup (André) et n'arrivait pas à sortir de son piège ( la douleur (ou ma connerie)). Peut-être que sa sœur avait raison, Adam devait consulter. 

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