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19

Il se faisait tard, très tard. Bien trop confortable dans ce paradis glacé, Lila et Adam ne voulaient pas rentrer. Pourquoi ce moment si magique devait-il prendre fin ? Un désir implicite flottait entre eux, celui de faire durer cet instant jusqu'à la fin des temps. Ils ne disaient rien, mais ressentaient la même chose. Cet instant était bien trop précieux pour être interrompu. Pourquoi vouloir arrêter et rentrer quand tout était beau à cet instant.

Adam sentit son téléphone vibrer plusieurs fois dans sa poche, brisant leur paradis. Il voulut ignorer son cellulaire, mais l'heure tardive de ces notifications l'alerta. Peut-être s'était-il passé quelque chose de grave. Il prit son téléphone d'une main, tandis que de l'autre, il caressait doucement le bras de Lila. Lorsque ses yeux se posèrent sur l'identité de son expéditeur, Adam se figea. Alors que tout était parfait, des messages de son oncle venaient effacer ce bonheur.

À contrecœur, Adam ouvrit les messages. Son cœur se serra en voyant plusieurs annonces de restaurants à vendre, des opportunités qu'il pourrait saisir. Il lut le message accompagnant ces annonces ; « Tu prendras enfin ton envol, grand poussin ». Adam s'énerva. Contre son oncle. Davantage contre lui-même qui accordait encore de l'importance aux paroles de son oncle.

Lila, grâce à son intuition sans faille, comprit aussitôt que quelque chose avait changé, que l'harmonie était rompue. Elle se tourna, et l'interrogea.

— C'est... une crise ?

À l'évocation du mot en « c », Adam sentit son cœur se contracter. Le sujet restait encore trop douloureux pour lui. Mais Lila voulait savoir, elle devait savoir. Comment parviendrait-elle à le sauver s'il ne disait rien ? La magie se termina brutalement. D'un coup, la magie du moment se dissipa, emportée d'un côté par les messages d'André et de l'autre, l'inquiétude grandissante de Lila.

— S'il te plaît, Adam, parle-moi.

Alors qu'il sentit l'agitation naissante de Lila, Adam eut la curieuse impression que cette soirée allait marquer un tournant dans leur histoire. Sorte de fissure très profonde dans leur vie. Comme s'il était sur un lac gelé qui menaçait de craquer sous son poids. Adam ne voulait pas qu'elle s'inquiète pour lui. Il n'y avait pas de raison de s'inquiéter, il irait bien. Un jour. Mais Lila ne le comprenait pas. Comment pouvait-il prétendre aller mieux s'il refusait l'aide extérieure ? Elle s'énervait. Et il s'énervait davantage. Le point commun entre les deux est qu'ils s'énervaient contre la même personne. Lui.

Lila Martin haussa la voix. À cet instant, Adam Rosier réalisa. Il réalisa une nouvelle fois combien il était abîmé, trop mal au point pour elle. Trop malheureux. Trop vicieux, peut-être ? Définitivement trop mauvais. Mais, surtout, pas assez bien. Ô combien il se détestait de penser ainsi. Lila était là, devant lui. Elle l'aimait de tout son être, de toute son âme. Pourquoi diable ressentait-il ce besoin d'être mal ? Parce que c'était ce qu'il méritait. Il méritait d'être mal. Aller bien, c'était trop bien pour lui. Et cette douleur, pourquoi était-elle si confortable pour qu'il ait un jour réellement l'envie de la délaisser ?

Lila s'approcha de lui, le sentant bouillonner à ses côtés. Elle voulut l'enlacer, lui apporter un peu de réconfort. Mais Adam recula. Je dois l'éloigner avant de lui faire du mal. Elle, elle ne le mérite pas. Il ne pouvait pas se permettre de l'emmener dans sa chute. Lila valait mieux que ça. Elle était beaucoup trop bien pour ça. Adam se dit qu'elle avait déjà essuyé trop de larmes. Elle était illustratrice, pas ramasseuse de larmes.

Il sentit pourtant qu'il commettait une grave erreur en la repoussant comme il le faisait là, sur le pont. Adam s'excusa. Alors qu'elle lui sourit, il entendit la voix. Elle est trop bien pour toi. Non pas toi, pas maintenant. Ne la laisse pas espérer qu'un jour, tu ailles mieux. Je ne la fais pas espérer, j'irais mieux. Je vais aller mieux. Pour elle. Pourtant, ce n'est pas ce qu'en dit ton comportement. Ton oncle a raison.

Il regarda Lila qui comprenait que quelque chose n'allait pas. Était-ce ça la crise ? Se déroulait-elle de cette façon ? Avec ses yeux bruns plongés dans le vide, lui, livide. Elle ne le savait pas, mais la voix prenait le contrôle. Elle le blessait, lui plantait un couteau dans l'estomac et le tournait comme une clé dans une serrure. Je t'en supplie, épargne Lila.

— On devrait rentrer, il se fait tard.

— D'accord, mais la discussion n'est pas terminée.

Il hocha la tête et l'aida à descendre du muret. Tu te dégonfles, Rosier ? Non. Laisse Lila en dehors de ça, ne lui fait pas de mal. Adam, tu lui en fait déjà. Était-ce vrai ? Lui en faisait-il vraiment ? Du mal. Un petit peu comme si un interrupteur venait d'être actionné dans sa tête, ses idées se clarifièrent. Ce qu'il s'apprêtait à dire lui broya le cœur.

— J... Tu...

— Je ? demanda-t-elle, un petit sourire aux lèvres.

— Tu crois pas que tu mérites mieux que moi ?

Il avait lâché ça comme une bombe. Le sourire de Lila s'évanouit, et ses sourcils se froncèrent instantanément. Il avait lâché ça comme ça, sans crier gare. Ces mots l'avaient frappée de plein fouet, comme une vérité qu'elle ne soupçonnait pas. Je vais regretter. Mais elle sera heureuse. Lila se figea, interdite. Elle le dévisagea de haut en bas, de bas en haut, pendant ce qui sembla être un très, très long moment. Elle tentait désespérément de comprendre. Le silence entre eux s'étira, devenant lourd et oppressant, presque infini.

— Comment ça ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.

— Tu mérites mieux qu'un homme... Qu'un homme qui n'est jamais bien, tu crois pas ?

— No...Non ? Tu me suffis amplement.

— Mais...

— Sérieusement, qu'est-ce que tu me fais là, Adam ?

— Rien de particulier... C'est juste...mon avis, reprit-il après une pause.

— Ben, ton avis est merdique.

Lila s'approcha doucement de lui, comme un chasseur qui s'avance lentement vers sa proie. Elle tenta de capter son regard, mais celui-ci la fuyait, l'évitait. Elle se racla la gorge, rompant à nouveau le silence qui pesait entre eux.

— Sérieux, explique-moi.

— Tu ne comprendrais pas, murmura-t-il, la voix rauque.

— Alors, explique-moi !

— Tu..., il ne parvint pas à terminer sa phrase.

Il leva les yeux vers elle, osant enfin croiser son regard. Des larmes brillaient au coin de ses yeux bleus. Il sentit ses propres yeux s'humidifier, sa gorge se nouer. Non, il ne pouvait pas pleurer. Pas maintenant.

— Tu es exceptionnelle Lila. Et... Et je me peux pas t'appeler à chaque fois que je vais mal. Je veux pas n'être que ça pour toi.

— Mais tu ne l'es pas ! Pas du tout. Si tu m'appelles, je viens. Et je sais qu'à ma place, tu ferais pareil, sans hésiter.

— J'ai pas envie que tu me sauves... Je ne veux pas que tu te perdes pour moi. Je me le pardonnerai jamais.

— Adam, je ne vais pas me perdre ! Je t'assure qu'on retrouvera toujours notre chemin, ensemble.

Elle essaya de lui prendre la main, sans surprise, Adam recula. Ce rejet la blessa, et elle sentit son cœur se serrer. Elle prit une profonde inspiration pour maîtriser l'émotion qui menaçait de déborder.

— Je ne peux pas te perdre comme je me perds. C'est dégueulasse. Tu mérites pas de souffrir, sa voix se brisa.

— Explique-moi, putain. Je te promets qu'on trouvera des solutions. Ensemble ! Je ne te laisserai pas tomber, je te le promets. Je ne t'abandonnerai pas.

— T'en donne toujours tellement... Je te renvoie même pas un quart de tout ce que tu fais pour moi.

— Et ce quart, c'est suffisant. Parce que c'est toi, et c'est tout ce que je veux. Je te le promets.

— Je veux juste te protéger.

— Me protéger ? Mais de quoi ? De toi ? C'est ridicule... Je te l'ai dit un milliard de fois, je ne te laisserai pas. Tu mérites autant que moi. Et ce n'est pas parce que tu traverses des moments difficiles que je vaux mieux que toi... Ça se passait si bien... Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?

Adam ne répondit pas. Il baissa la tête, fixant ses chaussures. Il ne sentait plus ses orteils depuis un moment déjà, le froid ayant anesthésié une partie de son corps. Il se mit à trembler de tout son être, ses poils se hérissèrent.

— C'est André ? C'est ça ? Adam, je t'en supplie, ne le laisse pas t'atteindre. Il n'a pas besoin que tu lui donnes autant de ton énergie.

— Ça fait des mois que j'y pense. Je...Je pourrais jamais te donner ce dont tu as besoin. Je t'assure qu'André n'a rien à voir là-dedans.

— Change de disque... Laisse-moi t'aider, Lila murmura, les joues ruisselants de perles salées.

— Je peux pas... Je tiens trop à toi pour t'infliger ça. Je t'aime, mon ange.

— Mais si tu m'aimes, tu ne me laisserais pas comme ça...

— C'est parce que je t'aime que je préfère qu'on arrête. Je te veux heureuse ma Lila.

— Je suis heureuse avec toi ! Pourquoi tu ne t'en rends pas compte ?

— Tu ne l'es pas entièrement. Même si c'est sans moi, je te veux entièrement heureuse, sa voix n'était plus qu'un simple chuchotement en cette nuit du 30 décembre 2023.

Lila resserra son écharpe autour de son cou. Un léger vent s'était levé, balayant ses cheveux bruns. Des mèches dissimulaient ses yeux qui coulaient, formant deux océans perdus sur un visage pâle.

— Peu importe ce que je te dirai, mon avis ne comptera pas ? Tu décides, dans ton coin, ce qui est bon pour moi ? C'est juste égoïste. Moi aussi, j'ai des sentiments !

Adam ne répondit pas.

— Très bien, si c'est comme ça que tu le prends, alors ouais. Ok. Si le grand Adam Rosier, expert en mal-être, l'a décidé. Restons-en là. Bonne continuation, Adam. J'espère sincèrement qu'un jour tu iras mieux. Tu mérites d'être heureux, même si c'est sans moi.

Lila reprit ses mots et, d'un geste brusque, s'avança pour lui claquer la bise. Puis, elle recula, le contemplant une dernière fois. Du bout de son index, elle essuya une larme qui dévalait sa joue. Lila Martin tourna les talons et partit, laissant Adam Rosier seul sur leur pont.

C'était officiel : il n'avait plus Lila. Mais elle serait heureuse, enfin heureuse. Même sans lui. Même sans moi. C'était la seule chose qu'il voulait. Adam resta un long moment assis sur un banc froid. Quand il ne sentit plus ses membres, engourdis par la fraicheur de la fin d'année, il se leva. Chacune de ses articulations le faisaient souffrir. Il repartit de son côté, seul. Sur le chemin, il revit les couples qu'ils avaient croisés plus tôt avec Lila. Chacun d'eux le regardait, sourire aux lèvres. S'ils savaient que c'est moi le connard dans l'histoire...

Comme il l'avait ressenti quelques heures auparavant, ce soir-là marqua un tournant décisif dans sa vie. Quelque chose avait pris fin, s'était brisé. Son cœur, peut-être ? Il réalisa alors qu'il était mort en même temps que sa relation. Il se l'était répété un milliard de fois jusque-là, jamais aussi fort que ce jour-là. Je suis mort ce soir.

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