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18

Après avoir enfilé leurs manteaux et écharpes, les deux amants sortirent. Main dans la main, yeux parfois dans les yeux, ils marchaient sans but. Simplement guidé par leurs pieds déjà engourdis par le froid. Seulement éclairés par les lampadaires de la ville, ils erraient dans la nuit. Les mains d'Adam tremblaient toujours, mais ses doigts entrelacés à ceux de Lila lui donnaient l'impression d'être invincible. Absolument rien ne pouvait lui arriver tant que sa main était dans la sienne.

Lila le tira doucement par la main, l'obligeant à avancer quand il se perdait dans ses pensées. Elle se mit à raconter. À raconter comment ce lampadaire au coin de la rue était le lieu de travail d'un milliard de lucioles et qu'elles avaient pris leur service aux alentours de dix-sept heures trente. Adam, comprenant la folle histoire que lui racontait son ange, tourna la tête en sa direction.

Lila lui sourit, contente d'avoir enfin captivé son attention. Elle pointa du doigt une poubelle qui avait dû trébucher, se retrouvant maintenant sur le sol. Adam comprit. Lila adorait faire ça, imaginer une vie à tout ce qu'elle voyait. Et Adam aimait l'écouter lui raconter ces vies-là. Certainement plus intéressantes que la sienne. C'était l'une des manières qu'elle avait trouvées pour l'apaiser quand ses pensées devenaient trop bruyantes, trop envahissantes. Si bruyantes que Lila elle-même les entendait.

Là, un peu plus loin dans la rue, le vieux couple qu'ils observaient, enlacé, ne pouvait cacher son bonheur d'être ensemble. Ils allaient renouveler leurs vœux l'année prochaine. À leur droite, deux poubelles s'embrassaient. Puis, Lila lui raconta l'histoire des trois pigeons qui picoraient un bout de baguette à leur gauche. Ils faisaient simplement un arrêt avant de reprendre la route en direction de leurs vacances annuelles.

Ils passèrent devant un groupe d'adolescents qui jouaient au foot. Lila se pencha vers Adam et lui chuchota.

— Retiens bien leurs visages.

— Pourquoi ? dit-il, confus.

— Dans une dizaine d'années, ils seront stars du football.

Lila se redressa, sourit. Adam sourit à son tour, puis jeta un dernier coup d'œil aux adolescents. Il pouvait déjà les imaginer représentant leur pays en championnat de la Coupe du monde. Il avait déjà hâte d'arriver à ces soirées où il verrait leur visage à la télé, courant derrière un ballon et les genoux recouverts d'herbe.

Adam adorait écouter Lila. S'il pouvait choisir un seul métier sans se soucier de l'argent, ce serait ça : spectateur à temps plein de Lila Martin. Écouter ses petites histoires jusqu'à la fin de sa vie était le souhait le plus cher d'Adam.

Lila était illustratrice dans une boîte qui venait d'ouvrir à Nice. Elle ne vivait que pour raconter des histoires en les dessinant. C'était sa passion. Lila rêvait secrètement de devenir autrice de livre pour enfant. Rêve qu'elle savait cependant irréalisable, elle avait déjà envoyé ses manuscrits à plusieurs maison d'éditions. Sans succès. Elle perdait espoir à chaque fois qu'elle recevait un mail refusant ses œuvres. Le seul qui encore fermement au talent de Lila, c'était Adam. Il avait toujours cru en elle, à ses mots. Il était d'ailleurs convaincu qu'elle n'était pas tombée sur la bonne maison d'Édition. Elle ne manquait pas de talent, elle n'avait pas trouvé la bonne maison.

Les deux croisèrent des couples de promeneurs le long du pont des Anges. Leur pont. Celui où Adam adorait se poser. Celui où ils se sont revus. Celui où tout a commencé. Lila lui racontait encore ses petites histoires tout en lui tenant la main. Il ferma les yeux, savourant chacun des mots de Lila. Il ne vivait que pour son imagination à elle. Je crois que c'est ça, le bonheur.

Il aida ensuite Lila à s'asseoir sur le pont, puis la rejoignit. Ils étaient face à face, se regardant comme au premier jour. Des souvenirs de la fête-pas-fête de Tao refirent surface. C'était leur premier souvenir. Certainement leur préféré. Celui auquel un sourire naissait à chaque fois qu'on l'évoquait. Celui qui leur mettait la larme à l'œil. Que c'était bon de se parler pour la première fois comme si on se connaissait déjà. Nostalgique, Adam évoqua à nouveau ce doux souvenir.

Ils parlèrent ainsi longtemps. Éclairés par les quelques lampadaires et le clair de lune. Là, ils parlaient de tout et de rien, parlaient à en épuiser les sujets. Ils parlaient jusqu'à ne plus rien pouvoir se dire. Puis, ils se regardaient à nouveau et repartaient de plus belle dans de nouvelles discussions. Malgré le froid, ils se sentaient bien. Ensemble. Ensemble et contre tout, contre tous.

Lila eut soudainement froid et Adam l'attira contre lui. Elle était posée là, tout près de lui. Adam en était sûr et certain, elle pouvait entendre son cœur battre si fort. De ses bras, Adam l'entourait, l'enveloppait. Il aurait voulu immortaliser ce moment. Lila, un peu comme si elle avait accès à ses pensées, sortit son téléphone. Ses mains gelées et tremblantes prirent une photo. Puis une autre. Et encore une. Ils s'improvisèrent une séance photo sur le pont. Leur pont. Il lui prit les mains et souffla dessus, tentant désespérément de la réchauffer. Les mains de Lila restaient froides. Mais ce n'était pas grave, tant qu'ils étaient ensemble, sourire aux lèvres, tout irait bien.

Ils regardaient les photos et le souvenir de leur premier rendez-vous refit surface. Trois ans auparavant, Lila Martin et Adam Rosier s'étaient retrouvés par hasard sur ce pont. Ils ne s'étaient pas donné rendez-vous, ils s'étaient croisés et avaient passé la soirée ensemble, cherchant chacun un peu de réconfort.

À l'époque, Adam travaillait dans un restaurant un peu miteux où son salaire était misérablement bas. Après avoir démissionné sur un coup de tête, Adam marcha un moment, cigarette à la main. Il se trouva vite sur le pont des anges où il reconnut une silhouette familière appuyée sur le muret. Il s'avança et trouva la très jolie Lila Martin. Son mascara avait coulé sur ses joues. Le jeune homme n'osait pas s'avancer, de peur de la brusquer. Elle leva cependant les yeux dans sa direction et, lorsqu'elle prit conscience de sa présence, s'essuya les joues. Ce geste eut l'effet inverse de ce qu'elle espérait puisqu'elle étala le maquillage sur son visage. Adam s'approcha et lui tendit un mouchoir.

— Merci..., murmura-t-elle en reniflant bruyamment.

— Pas de soucis...

— Tiens, prends ma gaufre, s'il te plait.

— Oui, répondit-il avant d'écraser sa cigarette sur le muret et de prendre sa gaufre.

Lila essaya d'essuyer ses joues du mieux qu'elle le pouvait, mais sentant qu'elle étalait de plus en plus son maquillage, elle se remit à pleurer.

— Attend.

Adam prit un autre mouchoir et entreprit de lui essuyer lui-même les joues. La jeune femme n'osait pas le regarder dans les yeux, trop gênée de l'image qu'elle donnait d'elle-même. Une fois son visage démaquillé, Lila ouvrit les yeux. Adam lui adressa un sourire franc avant de lui tendre la gaufre refroidie. Tandis que Lila s'appuya à nouveau sur le muret, lui s'assit dessus.

— Dure journée ? lui demanda-t-il.

Lila lui jeta un rapide coup d'œil et avant de fixer le sol devant elle.

— Je...J'ai... J'ai passé... On peut dire ça, oui. Très dure la journée...

— Tu veux en parler ?

Lila fronça les sourcils avant de mordre dans sa gaufre. Elle grimaça en sentant la fraicheur de la pâtisserie. « Bordel, elle est toute froide. », marmonna-t-elle en avalant.

— J'écris. Des nouvelles... Des bandes dessinées... Pour les enfants. Et... Et ça fait maintenant quelques mois que je les envoies dans des maisons d'Éditions. Mais... Je me fais recaler à chaque fois ! Je commence à croire que je n'ai pas le talent nécessaire.

— Mais tu...

— Pas de mais ! Ce n'est pas grave. J'accepte ! Je peux pas être douée dans tout non plus. Après c'est trop de pression, de toujours devoir réussir, tu vois. Tu vois ou pas ?

— Ou... oui ?

— Je ne me fais pas de soucis. J'arriverai à briller ailleurs !

— Alors pourquoi tu es ici ?

Lila fronça à nouveau les sourcils avant de dévisager Adam. Elle se posta devant lui et croisa les bras.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Pourquoi tu es ici, à pleurer sur un pont ? Si ce n'est pas grave.

Elle souffla, retourna à sa place. Du bout du pied, elle repoussa un petit caillou.

— J'en sais rien. Enfin... Si je sais. Je suis déçue. Un peu. Non, ça me fait vachement chier. Mais...Je... Je suppose que ça finira par passer. Et toi ?

— Moi ?

— Si ta seule occupation ce soir, c'est de parler à une fille qui pleure sur un pont, c'est que t'as pas grand-chose de passionnant à faire. Si ?

Adam ne répondit pas et se contenta de sourire. Il sortit le paquet de cigarette de son sac, en prit une et la cala entre ses lèvres. Il approcha lentement le briquet, puis s'arrêta brusquement et se tourna vers elle. Il s'excusa.

— Pourquoi tu t'excuses ?

— Je t'ai même pas demandé si ça te dérangeait. La cigarette, précisa-t-il.

— Un peu, mais t'en fais pas. Je ne vais pas t'engueuler !

Ce « un peu » fut beaucoup, Adam rangea la cigarette dans son paquet qu'il referma soigneusement avant de le glisser dans son sac. Puis, il commença à lui raconter comment il en était venu à démissionner. Il lui expliqua comment son patron le traitait, comment il l'exploitait sans lui donner grand-chose en retour. Profitant ainsi de sa première vraie expérience professionnelle dans un restaurant. Lila sortit un marqueur de son sac, prit la main d'Adam et y inscrivit un numéro de téléphone.

— C'est le numéro de mon père, il a un restaurant. Demain, à la première heure, tu l'appelles et tu dis que c'est moi qui t'envoie. Il cherche un nouveau chef. Tente ta chance, Etchebest !

— Merci. Beaucoup, parvient-il à murmurer. 

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