Chapitre 27 : C'est en forgeant que l'on devient forgeron
William se réveille tôt aujourd'hui. Il n'a pas entrainement maintenant mais pourtant quelque chose le pousse en dehors de son lit, et lui procure une sensation de bonheur.
Il s'habille et se faufile en dehors de sa chambre. Il fait à peine jour, mais il connait très le chemin pour se rendre à sa destination. Il parcourt les ruelles, comme s'il les connaissait depuis toujours, alors que ça fait seulement quelques jours qu'il est ici. Sa mémoire visuelle est très efficace et il trouve son chemin facilement.
Au bout de quelques minutes il arrive à destination et se pose derrière des tonneaux et observe. Il ne doit pas tarder se dit-il.
Le bâtiment d'en face est spécial, il y a une terrasse faite de pierre, et plusieurs objets nécessaires à la métallurgie.
La porte de la bâtisse s'ouvre et laisse apparaitre un elfe : Wylkar. Ces derniers jours c'est lui qui l'entraine aux arts du combat. Mais il est aussi un excellent forgeron. Les elfes n'ont pour la plupart pas de magie, à par certains très rares, mais ils ont des affinités avec les éléments leur permettant d'échanger avec les élémentaires primaires. Wylkar a une affinité avec le feu et il est insensible à la chaleur.
Il allume le foyer, et attend quelques instants que la température augmente jusqu'à atteindre un certain seuil qu'il détermine grâce à un thermomètre.
Il saisit une barre de métal qu'il plonge dans le feu et porte le métal jusqu'à ce que celui-ci devienne rouge. Il ajoute de temps en temps du charbon et actionne le soufflet pour garder la température constante.
William se lève un peu pour mieux voir les gestes du forgeron et en s'appuyant sur le tonneau il glisse sur la surface encore couverte trempée et fait tomber le tonneau.
- Et merde jure-t-il en marmonnant.
Les elfes ont une excellente audition et si Wylkar ne l'a pas repéré, c'est un coup de chance.
- Il y a quelqu'un ? demande le forgeron
William vient de se définir comme malchanceux à l'instant même où il entend l'elfe.
- William, arrête de te cacher et vient me rejoindre, propose-t-il.
Comment a-t-il su ? William sort de sa cachette et lui répond :
- Je vous jure, je ne voulais pas vous déranger, c'est juste que... essaye de s'excuser William.
- ... tu voulais voir comment je créais mes armes, comme chaque matin depuis que tu es ici, complète l'elfe avec un sourire.
- Euh...
- Allez viens. Je vais t'apprendre. Dépêche-toi sinon le métal sera trop chaud.
En même temps surpris et enjoué par la proposition William se précipite auprès de Wylkar.
- Tout d'abord prend des gants, tu n'es pas immunisé contre le chaud, lui indique-t-il en lui tendant une paire de gants en cuir épais.
William les enfile et lui dit :
- Merci en tout cas de...
- Silence et travaille, le coupe l'elfe. Prend la pince et retire la barre avant qu'elle ne fonde totalement.
L'apprenti exécute sans broncher. Wylkar peut-être très sympathique, mais sa patience est assez limitée.
- Tu vas la déposer sur l'enclume et taper sur le fer pour qu'il s'étende et adopte la forme d'une lame. Attention ne tape pas trop fort ni trop doucement, tu dois jauger ton geste pour avoir la lame la plus fine et résistante possible.
William saisit le marteau et frappe le fer en faisant bien attention à mesurer ses coups.
- Très bien, fait la même chose de l'autre côté jusqu'à ce qu'elle ait une longueur convenable
Le jeune garçon recommence le même geste pendant un bon petit moment, n'arrêtant pas de marteler la lame, et de la retourner.
- Prend cela et frotte le sur la lame lui dit Wylkar en lui tendant une corne.
William la prend et remarque une poudre situé à la base de la corne.
- C'est du carbone, cela permet de former un alliage sur la partie extérieur de la lame, appelé acier. Maintenant remet ta lame dans le charbon et ressort là. Puis saisit la poignée au-dessus de toi. Ça permet au soufflet de s'actionner.
William applique ces conseils à la lettre et commence à suer à cause de la température.
- Les vêtements te collent à ta peau, et tes gestes sont moins précis. Enlève ton haut et fait tremper un instant la lame.
Une cliente arrive et Wylkar va l'accueillir.
- Bonjour Wylkar, comment allez-vous ? Je viens chercher l'épée que mon père vous a commandée.
- Très bien, j'ai l'épée de votre père conformément à ses attentes, je l'ai fini hier très tard pour qu'elle soit prête aujourd'hui. Attendez quelques instants que j'aille la chercher.
L'elfe va dans l'arrière-boutique et ressort avec une magnifique épée. La lame est finement ciselée, et de belles gravures viennent l'orner. Le manche est noir et le pommeau est en or.
- Merci à vous, dit la jeune femme, en sortant de sa poche une bourse pleine.
- C'est moi qui vous remercie.
- Dîtes moi, je n'ai jamais vu ce jeune homme, vous avez recruté un apprenti ?
- Pas exactement, mais disons qu'il m'aide parfois, pourquoi ?
- Est-il marié ?
William qui de loin a entendu la question se retient de rire. Marié lui ? Il n'a que 17ans.
- Je ne pense pas mademoiselle mais pourquoi cette question ?
- Pourquoi cette question ? reprend-t-elle avec un air surpris. Vous êtes bien un hétéro vous.
Elle jette un coup d'œil au jeune homme qui l'attire, enfin jeter un coup d'œil est un euphémisme. Elle l'analyse de haut en bas, se délectant de chaque parcelle de son corps.
- Uhm Uhm, intervient Wylkar, il y a-t-il quelque chose d'autre que je puisse faire pour vous ?
Sortit de ses pensées pas très catholiques, la jeune femme lui répond :
- Mon père est riche, si ce jeune homme se marie avec moi il recevra une dot importante, je peux vous en assurez, explique-t-elle.
- William n'est pas à marié, et ne veux pas se marier mademoiselle, je vous prie de nous laisser travailler. Bonne journée, dit Wylkar en prenant sur lui.
- William, c'est un très joli prénom, il a tout pour lui ce garçon... Réfléchissez à ma proposition Wylkar, dit-elle en gratifiant William d'un clin d'œil.
Une fois enfin éloignée Wylkar revient vers William :
- Excuse-moi, j'ai eu une cliente légèrement persistante, les femmes je vous jure...
- Elle voulait me faire marier ? demande William
- Son père est un riche bourgeois, et elle se croit tout permis, elle a chaque soir un nouvel homme dans son lit. Elle espérait sûrement que tu te laisses embobiner par la dot pour finir sous ses draps.
- Merci de m'avoir sauvé, remercie William en rigolant.
Wylkar sourit et ajoute :
- Allez assez perdu de temps, rejoignons le camp d'entrainement... et renfile un haut, je ne tiens pas à ce que toutes les femmes de la ville te courent après.
- Et vous vous avez une femme ? demande William avec le manque le plus total de discrétion.
L'elfe marque une pause et répond enfin :
- Elle est morte.
La nouvelle jette un froid, et William se baffe mentalement.
- Je suis désolé...
Wylkar ignore William et pars vers un petite campement en périphérie de la ville. Le jeune garçon le suit sans dire un mot.
***
Dans la grotte, le chat se tient toujours devant le phénix qui ajoute :
- Et comment comptes-tu t'y prendre ? Je ne compte pas me jeter dans la gueule du loup en allant à Egtaros ! s'énerve-t-il
- J'ai un plan crois-moi.
- J'espère bien petit matou.
- Téléporte nous à Egtaros.
D'un geste de la main, Marine et le chat se font emporté par un tourbillon de flammes qui les envoie juste devant les portes de la prison.
Un garde les intercepte et demande à Marine d'un ton sec :
- Qui êtes-vous ? Pourquoi êtes-vous ici ?
Sans répondre Marine fait apparaître une boule de feu prête à l'envoyer sur les gardes.
- L'usage de la magie est formellement interdit ! s'énerve le garde.
- Laisse-moi faire
Vexé par le garde, l'hôte de Marine lance sa boule de feu... qui s'arrête en plein vol.
- Qu'est-ce que tu fais ?
Pour réponse le chat ouvre magiquement les portes de la prison et fait face à des dizaines de gardes : immobilisés.
- Nous avons un elfe à libérer.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro