Marine et William apparurent dans une forêt et firent face à deux autres adolescents.

- Moi c'est Coraline, se présente une jolie brune, et lui c'est Mordred, ajoute-t-elle en montrant le jeune brun aux yeux bleus. Nous avons des pouvoirs comme vous, et nous allons partir dans peu de temps.

- Merci, c'est gentil, moi c'est Marine et le mec en slip Pikachu c'est William.

- Joli slip, commente Coraline, avec un sourire en coin.

Soudain la robe que porte Marine commence à disparaître aussi :

- Je crois que c'est mon tour, remarque Marine.

Coraline lui temps une robe blanche avec quelques broderies rouges :

- Tiens, j'espère que ça t'ira, va te changer derrière les arbres lui indique-t-elle.

Marine s'y rend laissant nos trois adolescent ensemble.

- Et moi je pue ? lance-t-il

- Tu n'es pas bien comme ça ? Moi je trouve que ça te va à merveille.

William gratifie Coraline d'un regard noir.

- Bon d'accord... soupire-t-elle.

Elle fait alors apparaître un haut en coton bleu, une veste en cuir marron et un pantalon de la même matière mais noir.

William enfile les affaires et remarque :

- C'est à un bal costumé que nous allons ?

- Non nous allons sur une terre appelée Zeilor.

Marine revient et demande alors :

- Nous attendons quelqu'un d'autre ?

- Nous attendons Ramaës, Jenifaël et cette saloperie de chat pour enfin partir.

- Merci du compliment, fait part une voix dans la tête de tous les enfants.

- Mais de rien, c'est un plaisir, souligne Coraline avec un ton plus que sarcastique.

Un éclat de lumière envahi l'espace et un tourbillon de flammes fait son apparition.

Laissant Ramaës et Jenifaël venir à eux :

- Êtes-vous prêt les enfants ? demande Jenifaël

- A-t-on vraiment le choix ? fait remarquer Mordred.

Dans le ton de sa voix on perçoit  beaucoup de tristesse, c'est pour cela qu'il n'avait pas dit un mot depuis que Marine et William étaient arrivé. Il trouvait cela injuste que l'on arrache de sa famille, tout ça dans le but d'accomplir une quelconque prophétie.

- On a toujours le choix Mordred. Nous pouvons te retirer tes souvenirs, et faire en sorte que tu retournes dans ta vie d'avant, mais si telle est ta décision, il faut nous le dire maintenant parce qu'ensuite il sera trop tard.

- Je n'ai jamais demandé tout cela, toute cette histoire, je n'ai jamais demandé de ma faire manipuler le cerveau, ni devoir faire mes adieux à ma famille à mes treize ans.

- Le départ est dur, nous te comprenons Mordred mais saches que quelque chose de plus grand, plus extraordinaire que nous ce que tu as imaginé t'attend, ajoute la déesse.

- Vous ne pouvez pas comprendre ! crie Mordred en courant à travers la forêt.

Le reste du groupe se regarde, et Marine prit la parole :

- J'y vais.

Elle suit donc Mordred, qui s'est enfoncé dans la forêt. Elle le voit un peu plus loin. Mordred est en train de pleurer sur un tronc d'arbre abattu. Elle s'arrête à quelques mètres et demande l'approbation à Mordred pour se joindre à lui. Ce dernier accepte d'un hochement de la tête et Marine s'installe à côté de Mordred.

- J'avais tout pour réussir moi aussi, commence Marine.

Mordred détourne le regard et demande :

- Comment ça ?

- J'avais tout pour avoir une belle vie, mes parents avaient de l'argent, j'étais populaire, j'avais de bon résultats, après le lycée je voulais continuer en psychologie. J'aurais eu une belle carrière, je me serais mariée et j'aurais fondé une belle famille. Mes enfants auraient eu des enfants à leur tour, puis je serais devenu grand-mère, et puis je serais morte dans un lit d'hôpital probablement d'un cancer vers mes soixante-dix ans. Et toi ?

Mordred regarde Marine, et touché par cette gentillesse il répond :

- Mon rêve aurait été d'être le plus grand physicien de tous les temps, j'aurais été le premier à découvrir la théorie du tout et j'aurais reçu le prix Nobel de physique. J'aurais été heureux.

- Et maintenant ?

- Tout cela est gâché par une bande de dieux manipulateurs pour sauver une planète inconnue.

- Je ne pense pas que « gâcher » soit le terme exact, disons que je pense que c'est une autre vie qui nous attend, mais c'est comme une renaissance.

- Je ne veux pas de renaissance, je veux une vie normale !

- Ecoutes... dit-elle d'un ton très doux et apaisant, la vie est comme un livre, elle est pleine de rebondissements, de péripéties, et surtout pleines de leçons. Mais on ne peut jamais connaitre la fin sans lire le livre dès le début. Tu ne vois que ce que cela te retire maintenant, mais tu ne vois pas ce que cela t'apportera après. Tu vivras des choses que personne d'autre auparavant n'aura vécu. Pour ma part c'est la même chose. J'aurais pu vivre une vie banale, mais c'est comme ça je suis moi aussi embarquée dans cette histoire. Nous n'en connaissons pas la fin, nous ne savons pas quelles choses cela va nous apporter, nous ne savons rien et c'est en cela que la vie est magnifique. Je suis certaine que cela va nous apporter plus que ce que nous croyons. Crois en la vie Mordred, crois en ce qu'elle peut t'apporter, et tu verras tu seras plus heureux.

- Ce n'est pas ça le bonheur pour moi...

- C'est ce que tu penses, le bonheur n'est pas une fin en soit, c'est un état d'être. On ne peut pas acheter ni obtenir le bonheur comme une paire de chaussure, croit moi c'est une fille qui en a toute une collection et qui vient de la léguer à un double qui te le dit. Le bonheur c'est de savoir profiter des choses que nous offre la vie. Cette aventure est une chance unique que peu de personne ont, saisit la.

- Même si ça signifie devoir abandonner tout ce que l'on a ?

- Oui, car nous obtiendront bien plus que tout ce que l'on aurait pu rêver d'avoir.

- D'accord, alors j'accepte, je viens avec vous, mais à une seule condition.

- Laquelle ?

- Je veux t'avoir pour grande sœur.

Marine sourit à pleine dents :

- Je suis une grande sœur insupportable, crois-moi.

- Je suis un petit frère chiant, on est quitte ?

Les deux adolescents rigolent ensemble.

Il tombe du ciel de légers flocons. Mais ce n'était pas de la neige, mais de la lumière.

Mordred a conscience que c'est lui qui provoque cela, il tend les mains et attire toute les éclats de lumière vers lui. Une fois concentrés dans sa main il forme une jolie rose avec et la teinte d'un rouge éclatant.

- C'est pour toi, lui tend Mordred, merci.

- C'est gentil, je vais la garder précieusement.

- Comment ?

- Comme cela :

Soudain dans un tourbillon de flamme, elle fait apparaître son livre. Elle fait léviter la fleur et la dépose sur la couverture qui se voit incrustée d'une magnifique rose dans un crépitement enflammé.

- Nous pouvons y aller ? Lui demande-t-elle en se levant et lui tendant la main.

Mordred acquiesce et rejoint les autres. Les dieux avaient déjà formé un portail quand Jenifaël annonce :

- Alors Mordred ? Quel est ton choix ?

- Je viens, répond-t-il d'un air décidé.

- Bienvenue alors, dans ton nouveau chez toi, bienvenue à Zeilor, dit-elle en l'invitant à entrer dans le portail.

Mordred, fait un pas en direction du portail magique et regarde Marine, cette dernière lui sourit et il se sent confiant. Après tout pourquoi pas se dit-il avant de franchir le portail.

***

Les enfants ont  franchi le portail et il ne reste plus que les dieux et le chat.

- Notre mission est primordiale, nous devons les accompagner, les aider dans leur quête. Ce ne sera pas facile pour eux, ni pour nous, mais notre succès est primordial si nous voulons en finir avec Anthel.

- Pourquoi vous faire détester par les enfants ? Quel est le sens de tout ça ?demande Ramaës

- Je sais des choses qu'ils ignorent, et les préparer à ce qu'il les attend est de mon devoir, leur colère envers moi est un élément nécessaire. Et je suis prêt à la subir s'ils accomplissent leur destin.

- Quel destin ?

- Celui de tuer Anthel.

Le chat traverse alors le portail, suivit des deux dieux étonnés de la nouvelle, se posant tout deux la même question:
Comment voulait-il tuer... un dieu ?