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❈ Chapitre 1

Il y a du monde dans les rues cette nuit. Tout le monde se rejoint sur la plage, chez des amis, sur le balcon ou bien dans des terrasses, en ce jour spécial. Minho marche dans les rues bondées de la ville, seul, se dirigeant vers un arrêt de bus. Ses jambes sont toutes engourdies et une oppression familière lui fait mal au cœur, il ne peut pas se rendre au lieu où il veut aller à pied dans cet état. Il s'assoit sur le banc de l'arrêt, attendant n'importe quel bus qui pourrait l'emmener vers la plage. Il ne va pas passer cette nuit en compagnie de ses proches comme le font presque tout le monde, il ne la passera plus jamais en compagnie de quelqu'un. C'est ce qu'il s'est promis depuis un incident qui l'a marqué à tout jamais. Parfois un événement nous affecte profondément alors on se jure de faire en sorte que cela ne se reproduise pas, c'est le cas pour ce jeune homme à l'air mélancolique sur ce visage semblable à celui d'une poupée.

Plus les minutes de cette affreuse nuit passent, plus il sent son coeur s'oppresser. Il observe les gens marcher dans les rues, se dirigeant tous dans la même direction, ayant tous le même but cette nuit. Il voit passer, sur la route, des amoureux sur une moto — ou du moins, il imagine qu'il s'agit de deux personnes qui s'aiment. Un sentiment de nostalgie et de regret prend place en lui. Des flashs lui viennent en tête, son cœur s'accélère. Ce souvenir est comme un parasite qui encombre son cerveau, impossible de s'en débarrasser. Il est collé à sa peau telle une sangsue voulant le vider de son sang, jusqu'à la dernière goutte. Si un jour il meurt, ce sera à cause de ce souvenir infernal, il en est persuadé, il y pense constamment.

Aucun bus n'est passé depuis sa contemplation des rues pleines et de ses remémorations, il commence à s'étonner, si ça continue il va être en retard pour de bon. Quelqu'un passe devant lui en moto, roulant doucement, puis fait marche arrière comme pour lui refaire face. Minho fronce des sourcils, ne sachant pas de qui il s'agit et pourquoi il vient de s'arrêter devant lui. Le motard enlève son casque, révélant une chevelure noire et désordonnée. A présent il peut apercevoir son visage, malgré la faible luminosité des lampadaires, et il est soulagé de voir que ce n'est pas un vieil inconnu qui aurait pu lui demander d'éventuelles choses douteuses. C'est un jeune homme qu'il connait, pas énormément non plus, mais ils sont dans la même faculté et partagent des connaissances en commun.

— Bah alors, Lee Minho, qu'est-ce que tu fous à cette heure-ci sous un abribus ? lui demande-t-il en prononçant bien chaque syllabe de son nom comme pour se moquer. Tu vas pas vers la plage comme tout le monde ? C'est le meilleur endroit si tu veux avoir une bonne vue.

— J'ai du mal à marcher à cause de ma chute d'hier... alors j'attends le bus pour m'y rendre, rien de plus évident, Bahng Christopher Chan, il a prononcé son nom exactement comme son camarade l'a fait.

Il faut dire que si ce dernier l'a appelé comme ça c'est parce que Minho l'appelle la majeure partie du temps par son nom entier et le prononce toujours de la manière dont il lui a répondu, certainement pour mettre une certaine distance entre eux deux. Minho peut parfois être froid avec les gens, surtout avec ses camarades, et encore plus lorsqu'il les croise hors de leur établissement. Il n'a jamais vraiment été à l'aise avec les gens, c'est pourquoi on a souvent tendance à l'éviter. Mais il y a quelques exceptions qui persistent à l'approcher malgré tout, dont ce Bahng Christopher Chan que tout le monde à part Minho appelle simplement Chan.

Ce dernier sait d'ailleurs de quelle chute il parle. Minho s'est blessé il y a quelques jours en jouant au basketball dans un parc avec lui et ses camarades. Il a beau ne pas vraiment aimer les gens, parfois il essaye de s'intégrer parmi eux. Cette fois, c'est Chan qui lui avait proposé, voire même supplié, de les rejoindre dans le parc du square, et il avait accepté sans trop réfléchir. D'ailleurs Chan avait bien ris lors de sa chute, l'action avait été drôle pour lui mais apparemment Minho ne s'était pas raté. Peut-être qu'il lui en veux un peu tout compte fait, on ne sait jamais vraiment ce qu'il pense.

— Il n'y pas de bus cette nuit, Chan laisse un léger rire lui échapper. Il rit souvent pour pas grand-chose, tu veux que j'te dépose ?

Minho plisse des yeux, il voit bien que Chan se moque de lui en silence. Il doit le prendre pour un paumé à attendre un bus dans le vide.

— Non merci, répond-il d'une voix monocorde, je...

Il n'a pas besoin de se justifier pour que son camarade comprenne immédiatement la raison pour laquelle il ne veut pas venir avec lui. Suite à cela, son air moqueur disparaît et un air désolé prend place sur son visage habituellement souriant. Minho n'aime pas vraiment voir ce regard rempli de pitié rivé sur lui.

— Je roulerai doucement, et j'ai pas bu une goutte d'alcool, tu peux m'faire confiance, lui assure-t-il avec sincérité.

Minho sait qu'il dit la vérité, qu'il peut lui faire confiance, mais il ne veut pas, il en est incapable.

— C'est gentil, Christopher, mais je vais y aller à pied finalement.

Ledit Christopher laisse échapper un soupir, baissant son regard vers le sol.

— T'es vraiment le seul à pas m'appeler Chan. A la limite tu peux dire Chris, ça fait moins rabat-joie.

Il n'apprécie pas le fait que Minho l'appelle ainsi, il croirait entendre son propre père. Et ça lui fait penser qu'il ne l'apprécie pas, ou qu'il ne le voit même pas comme un camarade mais qu'un vulgaire inconnu. On peut trouver ça absurde, mais Chan c'est ce garçon qui veut sympathiser avec tout le monde et qui peut se vexer si ce n'est pas réciproque, il a l'impression de ne pas être à la hauteur, même malgré le nombre incalculable de personnes qui le connaît et l'apprécie.

— Enfin, comme tu voudras, je ne vais pas te forcer, ajoute-t-il pour revenir au sujet principal, remettant son casque. Mais tu risques d'être en retard pour le feu d'artifice, ce serait vraiment dommage. Il essaye tout de même de le convaincre, le regardant dans les yeux en haussant les sourcils comme pour le persuader qu'il devrait vivement l'écouter.

Le moteur démarre, il est près à partir. Minho se relève et commence à marcher en direction de la plage. On voit bien qu'il est blessé, ses pas sont lents et ses jambes semblent aussi fragiles que la porcelaine. Le motard avance à son rythme, le regardant marcher douloureusement. Il n'est pas parti directement, au cas où son camarade change d'avis, et il a bien fait car la douleur ne fait que s'aggraver. Minho a perdu l'équilibre et a failli s'écrouler par terre, mais Chan lui a tendu sa main pour qu'il s'appuie. Alors il éteint le moteur, descend de sa moto et ouvre le coffre pour en sortir un casque, puis le donne à Minho. Ce dernier le garde un moment dans les mains en l'observant, réfléchissant profondément. Ses souvenirs se sont immiscés dans ses pensées, il les a comparés avec le choix qu'il devait faire. Doit-il vraiment monter sur cette fichue moto avec un camarade qu'il ne connaît qu'à peine ? Il se pose beaucoup de questions pour peu, sans arrêt. Chan finit par lui prendre doucement des mains et le lui enfiler car ils allaient certainement y passer la nuit s'il laissait Minho le faire par lui-même. Il lui tapote la tête puis remonte sur sa moto. Minho s'installe derrière lui, en des mouvements tout de même hésitants, les pensées toujours désordonnées et incertaines, puis le moteur démarre de nouveau.

— Accroche-toi, conseille le conducteur en lui offrant un sourire rassurant, voyant qu'il n'est pas trop confiant.

Minho entoure sa taille de ses bras peu sûrs, et les voilà partis en direction de la plage sous le ciel obscure.

Ça fait bien longtemps qu'il n'est pas monté sur une moto, sur un deux roues tout simplement d'ailleurs, ça lui fait bizarre, c'est presque même étrange. Il se demande si la sensation que Chan ressent en sentant ses bras autour de lui est la même que la sienne dans son souvenir d'il y a maintenant deux ans. Cette nuit où sa vie est partie en lambeau, où son cœur s'est subitement brisé, où sa conscience s'est soudainement mise à culpabiliser pour l'éternité. Mais ce n'est certainement pas le cas, ils sont bien différents et ne partagent pas ce qu'il partageait avec la personne de ses souvenirs. Que croit-il ? C'est insensé comme questionnement, il a l'esprit tout chamboulé à cause de cette nuit trop significative pour lui.

Inconsciemment, il resserre plus fortement ses bras autour de Chan en repensant à tout ça, comme pour le rassurer ou le protéger alors que ce souvenir ne le quittera jamais, et il le sait bien. Chan, à son tour, resserre la poignée du véhicule en sentant les bras de Minho plus appuyés contre lui. Il peut facilement deviner à quoi pense son passager à ce moment-là, il se sent presque coupable de l'avoir persuadé de l'emmener. Mais en même temps, il se sent rassuré qu'il soit avec lui, qu'il ne soit pas seul. Qui sait quel drame aurait pu se produire, peut-être que cette fois il l'aurait vraiment fait, cette chose à laquelle il a failli sombrer il y n'a pas si longtemps de ça.

Le temps avance rapidement, plus que les autres nuits de l'année. Chan a accéléré sans vraiment s'en rendre compte, Minho a le regard rivé sur la route, tout crispé. En quelques mètres, ils se retrouvent à côté de la plage, juste devant le muret en pierre qui sépare le sable de la route.

Chan arrête le moteur et enlève son casque en descendant de la moto. Il tend sa main à Minho pour l'aider à descendre du véhicule. Celui-ci hésite un instant et la lui tend en retour, ils saisissent alors chacun la main de l'autre et il descend de la moto. Un très gros bruit se fait entendre venant du ciel, ça commence. Ils retirent immédiatement leurs mains l'une de l'autre et s'assoient sur le muret, leurs casques toujours dans les mains.

Les lumières colorées illuminent leurs pupilles foncées, le bruit assourdissant résonne dans leurs cœurs. Minho déteste ce bruit plus que tout, cette lumière dans le ciel lui est trop familière, il a l'impression de la voir sans cesse, d'avoir ces éclatements incessants constamment dans la tête. Il observe autour de lui, tout le monde a l'air si fasciné par le spectacle qui se présente dans les airs, comme s'ils n'avaient jamais vu ça de leur vie. Lui il connaît ça par cœur, il n'a pas besoin de regarder le ciel pour l'observer. Et puis comparé à ces gens, il ne trouve pas ça si beau, c'est même difficile à regarder, parce que dans ses souvenirs il n'y a pas que ces couleurs vives dans le ciel et ces bruits désagréables, il y a des choses bouleversantes et impossibles à accepter, des choses qui l'ont marqué pour toujours et qu'il regrette encore à présent. Quelle idée d'être venu ici, à quoi s'attendait-il après tout ?

Chan laisse un long soupire sortir d'entre ses lèvres, comme s'il était rassuré de quelque chose. Lui, il ne fait pas vraiment attention au bruit, il aime voir le paysage de la mer sombre au-dessus duquel luisent ces couleurs dans le ciel qu'on ne voit que rarement dans l'année.

— Je suis content que tu sois là avec moi ce soir, lance-t-il à voix basse, ne quittant pas le feu d'artifice des yeux.

Malgré ses pensées hasardeuses et le bruit des éclats de lumière, Minho a entendu ce qu'il a dit et a tourné son visage en sa direction, l'air étonné.

— Pourquoi ça ? Que je sois là ou pas ça te change pas grand-chose...

Chan ne le regarde toujours pas, il a l'air captivé par ce qu'il voit. Alors en attendant qu'il réponde, Minho l'observe. Ses yeux sont décorés de petites étincelles, les couleurs éclairent son visage, il est encore plus rayonnant que d'habitude. Minho aimerait être comme lui, aussi radieux. Chan, on a envie de l'approcher car il dégage une aura solaire, il est sympathique et ça se voit directement sur ses traits. Lui, il a un visage neutre, repoussant, qui ne nous donne pas vraiment envie de le croiser.

— J'aurais pas supporté que tu te retrouves seul.

Minho sait bien pourquoi Chan lui dit ça. Il y a quelques mois il a tenté de se donner la mort, quelques jours suite au fameux drame auquel il ne cesse de penser. Chan a enfin décidé de le regarder dans les yeux, pour voir sa réaction, mais Minho a redirigé son regard vers le ciel en même temps. Au lieu de le quitter des yeux pour faire de même, Chan s'est mis à observer le feu d'artifice à travers ses pupilles. Il trouve ça encore plus joli, ça fait briller ses yeux mélancoliques.

— Ça va...je recommencerai pas de toute façon.

Il le quitte des yeux, ne voulant pas le mettre mal à l'aise.

— Oui, parce que Seungmin est toujours derrière ton dos, là t'es seul, et on est pas n'importe quel jour, alors qui sait.

Minho a l'impression que Chan a pitié de lui, que la seule chose à laquelle il pense quand il le voit c'est ça.

— De toute façon t'as pas à t'en préoccuper, c'est mon problème, ça ne regarde que moi.

— Ça, c'est mal me connaître.

C'est vrai, Chan a tendance à foutre son nez dans tout ce qui ne le regarde pas. Il veut sympathiser avec tout le monde, puis les aider et les comprendre peu importe les causes et conséquences, il s'efforce sans arrêt à être le plus serviable possible pour tout et n'importe quoi.

— Faut dire qu'on se connait pas vraiment.

— Pas encore.

— Si tu le dis...

Minho trouve Chan très sympathique, il est l'un des seuls à avoir essayé de discuter avec lui, mais ça n'empêche qu'ils sont très différents et qu'il trouve Chan très étrange. Il ne comprend pas vraiment pourquoi, justement. Pourquoi veut-il tant traîner avec lui ? Il n'a rien de spécial, et Chan a déjà de nombreux amis beaucoup plus intéressants.

— J'aimerais te faire oublier tout ça.

La voix de Chan se fond dans les bruits qu'il y a autour d'eux, comme s'il parlait plus dans sa tête qu'a Minho qui ne l'entend qu'à peine.

— Oh, Seungmin le fait déjà pas mal, essaye de le rassurer ce dernier.

— Tu pourras pas compter sur lui éternellement. Faut que vous alliez de l'avant tous les deux, et j'ai moyennement l'impression que c'est le cas, surtout pour toi.

— Je sais bien...mais avec lui suffit que je fasse une remarque sur ce sujet pour que tout parte en vrille.

— Vraiment ? Je pensais pas.

Un léger silence s'installe entre les deux jeunes hommes ; enfin, silence est un bien grand mot, le bruit du feu artifice n'a toujours pas cessé, il a d'ailleurs empiré. C'est certainement déjà le bouquet final. Le ciel est illuminé de mille et une étincelles de couleurs, ça s'élève de plus en plus haut et prend de plus en plus d'ampleur. Un peu comme les souvenirs de Minho qui lui reviennent comme des flash, et malgré ça il trouve le spectacle presque beau.

— Qu'est-ce que vous vous apportez mutuellement pour vous faire oublier ?

Il déglutit. S'il y a bien une question qu'il veut éviter c'est celle-ci.

— On peut se concentrer sur le feu d'artifice ?

Trop tard. C'est terminé. Il ne reste que quelques éclats dans le ciel rempli de fumée. La foule autour d'eux s'agite, les cris, les sifflements, les applaudissements, les vœux et les « bonne année ! » résonnent dans toute la ville comme un cri sortant d'un cauchemar. C'est une atmosphère plus qu'oppressante pour Minho, c'est exactement comme l'année dernière, sauf qu'il n'a pas le même décor, qu'il est assis juste en face de la plage avec Chan, et non au bord des larmes au-dessus d'une silhouette presque éteinte, sur le goudron sale et humide. Il aperçoit un couple se prendre dans les bras en souriant et s'embrasser doucement. Ses larmes sont sur le point d'exploser, il se lève brusquement. Chan qui était tout souriant en raison du spectacle relève la tête en sa direction, une expression confuse sur le visage.

— J'peux pas rester ici...

Il a cru apercevoir la dernière étincelle s'échapper du ciel et tomber de la joue de Minho.

***


Bonne année !! 

On est déjà en 2024, j'arrive pas à le croire.

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