« What I am to you? »
Il était 10h.
Il était là, à la porte, se frottant mécaniquement le bras gauche de sa main droite.
"Tu es là maintenant, sonne ! De quoi as-tu peur ? Jimin a raison. Elle te plaît ! Tu es bien avec elle... deux heures avec elle et tu as déjà besoin de la revoir ! Arrête de penser !!! Sonne !"
La porte s'ouvrit sur le sapsal retenu tant bien que mal par Camille. Il était affublé d'une couette sur le sommet de la tête.
Qu'est-ce qui le fit sourire ? Cet adorable chien coiffé de manière ridicule tentant de lui sauter dans les bras ? Ou, elle, rayonnante, le saluant d'un "Bonjour" en français d'une petite voix douce ?
Elle le suivait jusqu'à l'ascenseur quand elle s'arrêta brusquement en disant :
— Mon parapluie ! J'ai oublié mon parapluie !
— Ce n'est pas nécessaire, avait-il dit un pointant son index vers le plafond.
Elle le regarda sans comprendre.
— Je veux te montrer quelque chose chez moi.
— Oh ! Vraiment ?
Camille se sentait vraiment stupide de rougir si facilement et de ne rien trouver à dire de plus que ce "Oh". Mais lui, la trouva tout simplement charmante.
Il serait difficile de décrire le mélange d'étonnement et d'admiration qui envahit Camille en entrant dans l'appartement du jeune homme. Tout y était clair et ordonné. Mais aussi très chaleureux ! Peut-être que l'omniprésence du bois, des teintes claires et chaudes, et des livres la rassurait. Malgré l'immensité du lieu, elle s'y sentait presqu'à l'aise.
Le jeune homme la fit entrer assez timidement. Un peu gêné. "J'espère qu'elle ne va pas croire que je me vante et que j'étale mon argent..."
— C'est très beau, chez toi ! souffla Camille avec un grand sourire. Qu'est-ce que tu voulais me montrer ?
— Je, et bien... avant, je voulais te demander quelque chose.
— Oui ?
— Hier, tu as à peine fait allusion à mon travail ? Est-ce que ça pose un problème ? Cela ne te met pas mal à l'aise ?
Il ne trouvait pas ses mots. Une fois sortis, cela ne ressemblait en rien à ce qu'il voulait savoir.
Embarrassée, Camille décida de dire les choses simplement. Elle avait tout de même peur de faire une gaffe. Mais elle s'était promis de ne plus couper les cheveux en quatre et de vivre sa vie plus simplement.
— Honnêtement, je n'ai pas fait le lien tout de suite. J'y ai pensé... mais j'ai eu la confirmation plus tard, en rentrant. C'est assez impressionnant quand on réalise face à qui on se trouve ! Pourtant, hier après-midi, j'ai vite oublié que je promenais avec RM, the RM. Si la serveuse ne t'avait pas regardé avec insistance, je crois que j'aurais pu tout à fait l'oublier. En revanche...
Le coeur de Namjoon manqua un battement ! Il espérait qu'elle soit cette personne qui ne verrait que ce "lui" se plaisant dans une vie paisible loin de tout écran. Quelqu'un qui l'apprécierait sans les paillettes et le masque de l'homme parfait ! Tant d'espoirs sur une inconnue ! Comme ça, si rapidement !
— En revanche ?
— Pas de moquerie ! Promis ?
— Hummm, opina-t-il.
— Non, promets-moi !
Incroyable ! Comment faisait-elle cela ? Il était pendu à ses lèvres...
— Promis ! dit-il avec des yeux rieurs.
— Je me demande pourquoi. Pourquoi moi ? Pourquoi m'avoir invitée ?
« Et mince ! J'en ai encore trop dit ! Je veux me cacher !!!! »
Namjoon réfléchit vite. Lui dire que Jimin l'avait défié de le faire serait assurément blessant. Et ce n'était qu'une partie de la réalité... Lui dire qu'il se sentait seul, déprimé, piégé dans sa vie « de rêve » la ferait peut-être fuir... alors quoi ?
« Allez, gars, dis-lui ce qui t'a lancé. DIS-LUI TRIPLE ANDOUILLE ! Regarde ses yeux ! Tu ne veux pas encore les revoir et se poser sur toi demain, et après-demain, et encore le jour suivant ? »
— Je t'ai trouvée jolie et drôle à la fois... j'ai eu envie de te connaître. avoua-t-il en se frottant la nuque de gêne.
Voilà ! Finalement, est-ce que ça pouvait être plus embarrassant que ça ? Camille sentit le rouge lui monter aux joues à vitesse grand V.
Un silence allait s'installer. Ce serait encore plus gênant. Alors, elle prit son courage à deux mains. Elle allait dire un truc stupide ! C'était certain ! Elle n'arrivait plus à réfléchir ! Et ce grand gaillard tout penaud, il lui plaisait ! Elle fondrait bien dans ses bras ! "CAMILLE ! NON ! NE DIS RIEN !!!"
— Oh ! C'est gentil ! C'est mignon.
"ET MERDE ! Elle avait parlé !"
Définitivement, cette fille c'était quelque chose. Il ne la laisserait pas filer ! Il voulait la connaître ! Il la serrerait bien dans ses bras !
Un rayon de soleil lui fit se souvenir de pourquoi ils étaient là.
— Il faut que je te montre ! Vite ! C'est le bon moment. Suis-moi !
Il la mena dans une pièce qui devait servir de salon de lecture au vu de l'étagère ployant sous les énormes livres d'art et le petit canapé gris. Devant une grand baie vitrée, était pendu au plafond un immense collier de vingt perles translucides blanches et mauves. Chaque perle étant plus grosse que le poing fermé de la jeune femme.
Et c'était le moment parfait !
La lumière du jour pointait droit sur ces cristaux rappelant à Camille les petites perles avec lesquelles elle jouait enfant. Les rayons tamisés par cet objet extraordinaire produisaient des reflets dansants sur les murs beiges, les rideaux gris et le visage absorbé de Camille.
Et sur son cou... Sur son cou qu'il ne parvenait plus à quitter des yeux, une petite mèche rebelle s'était échappée de l'élastique nouant la chevelure un peu folle de la jeune fille et le rendait jaloux ! Il résistait à l'envie de tendre son doigt, de repousser cette boucle, de se promener sur cette peau blanche qui paraissait terriblement douce !
— C'est une oeuvre d'Othon...
— Chut ! laissa échapper Camille sans en avoir vraiment conscience, son index droit sur sa bouche et sa main gauche se posant sur celle de son hôte.
Comment expliquer à quel point ce petit mot en français et ces deux petits gestes le bouleversèrent ! Il voulait vérifier ! Et il avait eu sa réponse et bien plus encore !
Il était de ces hommes qui pensent qu'une œuvre ne se suffit pas en elle-même. Le cadre, le moment, la lumière, l'état d'esprit de la personne participaient à part entière. Il croyait aussi que l'Art était un révélateur de la personnalité et de la sensibilité, non pas seulement de l'artiste mais également du spectateur.
Après leur conversation à bâtons rompus la veille, il n'avait pas pu rester sur la remarque un brin acide et moqueuse de la jeune femme. Et ce qu'il constatait à l'instant était inespéré !
Et cette main sur la sienne avait produit une telle décharge de surprise et de bien-être ! Il envia immédiatement l'index qu'elle avait posé sur ses lèvres roses. Alors sans réfléchir, il glissa son bras autour de sa taille et l'attira à lui. Sans qu'elle n'eut le temps ni la force de le repousser il déposa ses lèvres sur les siennes.
« Bien, je me sens bien ! »
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