Take ya higher
Si l'on pouvait entendre les coeurs se briser, celui de Namjoon aurait fait le vacarme déchirant de tout un service à thé en porcelaine s'écrasant au sol. Il trouva tout de même la force de demander pourquoi.
— Tu n'hésites même pas. Pourquoi ?
— Ce n'est pas un peu précipité ?
— Jagiya, non. Tu déménages presque toutes les nuits. Tu commences à laisser tes affaires...
— Je ne peux pas. Je me suis engagée auprès des Paek.
— Ils vivent un étage juste en-dessous. Tu y es en moins d'une minute.
— Mais si ça me plaît de vivre avec toi ?
— Quel serait le problème ?
— Que ce bonheur me soit retiré trop rapidement ou que j'en veuille plus...
— Jagiya, nous recommençons sans cesse la même conversation. Pourquoi s'empêcher de vivre en prévision de quelque chose qui n'est pas arrivé et n'arrivera peut-être pas ?
— Et tes parents ?
— Je crois que mes parents ont bien compris que tout ceci n'était plus vraiment sous leur contrôle... Écoute, ma douce, je ne veux pas te forcer ni te presser. Mais, s'il te plaît, si tu le veux autant que moi, viens ! Promis ?
— Promis, dit-elle en se blottissant tout contre lui.
On cogna à la porte de leur chambre. C'était eux. M. et Mme Kim arrivaient comme prévu, pile à l'heure.
Camille et Namjoon échangèrent un baiser rapide mais tendre avant que ce dernier ne parte à contre-coeur. Ce n'est pas qu'il n'appréciait pas ses parents. Bien au contraire ! Même si, ces derniers mois, avaient été très difficiles à vivre à cause des rendez-vous arrangés et de la dépression dont Namjoon sortait tout juste, il avait eu, jusqu'à l'an dernier, une relation de qualité avec sa mère et estimait beaucoup son père. Finalement, cette journée serait peut-être l'occasion de mettre les choses au clair tout autant que de renouer les liens.
Dans le couloir, il tomba nez à nez avec Jimin tout droit tombé du lit. Le voir debout, avant midi, un jour de congé, tenait du miracle voire de l'absurde. Il salua poliment M. et Mme Kim mais retint son ami.
— Dis, quelles roses aiment Camille ?
— Elle n'aime pas les roses. Si, les blanches, à la rigueur. Pourquoi ?
— Alors, qu'est-ce qu'elle aime ?
Les parents de Namjoon le pressaient du regard. Alors, il répondit tout en les rejoignant :
— Les pivoines! Mais les claires !
*
Yoongi fulminait. Non seulement, trois jeunes femmes avaient envahi sa chambre bruyamment, mais, de plus, n'en avaient rien à cirer de sa demande de le laisser profiter de sa femme quelques heures en tête à tête !
Il assistait donc, l'air peu amène, aux retrouvailles. Les effusions lui arrachaient des soupirs, les nouvelles et potins, des moues à faire pleurer de rire, les confidences et détails intimes, de désespérés « Hé ! Je suis toujours là ! ».
C'en fut trop lorsque Stella dégaina les photos du bébé. Il sauta de sa chaise pour arracher le téléphone des mains de ses tortionnaires :
— C'est MON petit gars !
Camille avait attrapé SA guitare et gratouillait Stranger things. Ça y était ! Il avait envie de mordre ! Alors quand quelqu'un toqua à la porte, il était tout proche de l'implosion.
— Jiminaaaa ! Tu es mon sauveur ! Embarque ces furies avec toi !
Avant même que Yoongi n'ait dit un mot, Camille avait comme reconnu la présence de Jimin. Son souffle peut-être, ou son parfum. Elle ressemblait à un petit chat aux aguets. Et lorsqu'elle entendit son prénom, un large sourire fendit son visage.
« Il est sorti de sa chambre ! »
— Elle a un détecteur à Jiminie ! s'esclaffait Seun-hi. Elle n'est pas croyable !
— Camille est là ?
— Ça fait plaisir, dirent en chœur Ha-neul et Stella pour le taquiner un peu.
Il se fondit en excuses alors que Camille tentait de se frayer un passage entre Yoongi et l'entrebâillement de la porte.
— C'est quoi l'idée, au juste ? L'empêcher de rentrer ou me retenir ? s'amusa Camille.
— Mimi, tu peux venir une minute ?
— Moins une ! Tu la gardes ! Tu ne veux pas les autres avec ? râla affectueusement Yoongi.
Jimin lui sourit et tourna les talons en embarquant Camille sous son bras. Il la fit entrer dans sa chambre et se dirigea tout droit vers la petite table devant la fenêtre. Camille n'eut pas le temps de comprendre ce qui s'y trouvait qu'il lui tendait déjà un énorme bouquet de pivoines blanches et rose pâle qui exhalaient un parfum délicat.
— Pour toi, Kiyomi.
— Oh ! Merci. C'est en quel honneur ? demanda Camille le nez déjà dans le bouquet.
— Pour hier soir, et tout le reste...
— Tu dis n'importe quoi ! C'est normal. Mais merci !!! Je les adore ! Comment as-tu fait en plein mois de novembre pour dénicher des pivoines ?
— C'est mon secret ! lui dit-il en lui faisant un clin d'œil masquant mal son émotion. Merci aussi pour les mochis.
Camille poussa un cri qui le fit sursauter. Elle posa son bouquet sur le lit tout proche et lui sauta au cou.
— Tu veux dire que tu les as goûtés ? Tu y es allé ? Vous vous êtes parlés ?
— Shhhhshhh... pas si vite. Calme toi. Non, je ne les ai pas mangés. Non, je n'y suis pas allé.
Camille se rembrunit à ses mots.
— T'es vraiment trop fier !
— Il est venu. Peu après ton départ. Je dormais déjà... il m'a réveillé en me disant : « Il paraît qu'il y a des mochis pour moi aussi ici ! ». Tu sais, j'ai mis du temps à comprendre. Je l'ai ensuite regardé engloutir les pauvres sucreries en deux temps trois mouvements. Je n'avais pas vraiment envie de l'aider. Oui, je sais... je suis têtu, moi aussi. Alors, je l'ai laissé galérer un petit moment. Mais, ensuite, on a parlé, un peu.
— Un peu ?
— Toute la nuit...
— Toute la nuit ?
— Tu vas vraiment répéter tout ce que je dis ?
— Réconciliés ?
— Je ne crois pas. Je ne sais pas... on doit être sur cette voie là... à moins que ce ne soit les premiers pas vers une rupture respectueuse...
Camille plaqua sa main sur la bouche de son ami. Elle lui intima l'ordre d'arrêter. JK, la tête de pioche par excellence, n'aurait pas fait tout ça pour ça !
— Tout va s'arranger. Les pièces du puzzle prendront leur place avec le temps.
*
Les deux jours qui suivirent passèrent à une vitesse délirante. Tout aussi délirante que la liesse que déclenchait le groupe à chacune de leurs apparitions.
Camille parvint presqu'à entrer dans les bonnes grâces du manager. Presque.
Le dernier soir, après le concert, alors que Jungkook et Yoongi faisaient un Vlive, tous s'étaient regroupés dans la chambre de Hobi. Dire que c'était du délire était assez loin de la réalité. Ces sages jeunes gens avaient commencé par déboucher quelques bouteilles avant que des joints ne se mettent à circuler. Jin avait renoncé à faire les gros yeux à tout ce petit monde qui ne l'écoutait pas, pour s'amuser et s'oublier un peu lui aussi.
Jimin fut le premier à décoller, rapidement suivi de Seun-hi et Camille. Namjoon, affalé sur le canapé, riait bêtement et envoyait des baisers à la volée à qui voulait bien les recevoir. Il aimait la terre entière, ce soir ! Hobi dansait debout sur une chaise photographié par un Taehyung en plein délire. Il était le prochain Cartier-Bresson ! Ha-neul parlait seule, et la discussion était très animée. Jimin commençait à se déshabiller en dansant lorsqu'un manager hirsute uniquement vêtu de son bas de pyjama fit irruption !
— Combien de fois je vais devoir vous rappeler les règles ?
— REGLE N.4 ! avait beuglé Camille debout sur le canapé dans les bras de Seun-hi. Et elle pointa le torse nu de l'homme furieux. PUDEUR !
Toute la pièce partit en fou rire. Le manager repartit comme il était venu et la soirée se termina en laissant d'impérissables souvenirs qui ne reviendraient peut-être pas tout de suite.
*
— Hello Mister, please to meet you. fit Camille en grimpant dans le jet alors que Namjoon lui désignait son siège avec galanterie.
— I wanna hold you, I wanna kiss you. lui répondit-il comprenant l'allusion.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro