Sweet boy
Treize nuits. Presque deux semaines.
Les barrières volaient en éclat. Namjoon était pour elle un printemps lumineux et chantant après un hiver brumeux et froid.
Tout paraissait simple en sa présence.
C'était magique de voir comme ces deux grands maladroits respiraient l'harmonie l'un près de l'autre.
Rien n'est parfait, n'est-ce pas ? Il faudrait des nuances, un point noir, pour croire que tout cela est vrai. Alors, les voilà ! Camille ne se les cachait pas, pas plus que lui.
Depuis ce samedi où ils avaient implicitement décidé de jeter aux orties leur retenue, pas une seule fois, ils n'avaient parlé de la nature de leur relation. Aucun mot n'était posé dessus. Amants ? Petits amis ? "Friends with benefits"? Pour le moment, Camille fuyait cette conversation. Elle croyait en la puissance vertigineuse des mots. Ils l'effrayaient parfois. Tout ce qu'elle voulait était de se laisser porter par le moment présent.
Par ailleurs, ceci n'était pas le plus petit "mais", Camille était là pour un temps déterminé. Une fin déjà imposée, non choisie se profilait à l'horizon. Une relation en CDD... Cette sensation de petites aiguilles plantées dans la gorge, elle la connaissait bien. Chaque fois qu'elle pensait à lui et à plus tard, ce sentiment angoissant revenait.
En revanche, le travail de Namjoon ne semblait pas être un problème. Camille avait du mal à faire le lien entre RM et l'homme qui la choyait. Ils sortaient peu. Elle n'avait pas encore vraiment eu à se confronter aux regards que les autres portaient sur lui. Parfois, l'idol surgissait face à elle sans prévenir. Un jour, il était revenu avec une splendide chevelure bleu électrique. Camille l'avait d'abord observé stupéfaite avant d'éclater de rire. Il en avait été momentanément vexé avant de se bidonner avec elle. Camille admettait aussi être un brin jalouse de ses mains qui le coiffait et l'habillait, de ses yeux qui le convoitaient, de ce temps consacré aux fans... "La jalousie, c'est mal !" se sermonnait Camille. Mais lui adorait voir cette pointe de jalousie chez elle. Si elle n'évoquait jamais ses sentiments, au moins, elle montrait qu'elle tenait à lui d'une certaine manière. Et il le lui disait :
— Alors, comme ça, tu tiens à moi, jagiya ? On me coiffe et m'habille. Mais ce que j'aime, c'est être décoiffé et déshabillé par toi !
Gênée, Camille arrêtait net la conversation en fourrant son nez dans le cou du jeune homme. Elle le respirait et reprenait le cours tranquille de ses émotions.
— Tu te shootes encore à mon parfum ? plaisantait-il alors.
— Non ! niait-elle, le nez toujours enfoui au creux de ce cou si doux. Tu n'en portes pas... A ton odeur ! J'aime ton odeur !
— Mon odeur ? Et, c'est quoi mon odeur ?
— Ça sent le calme, ça sent comme... comme...
— Comme ?
— Comme si j'étais à la maison.
Alors passant la main derrière sa tête, il lui caressait gentiment les cheveux et le temps semblait comme suspendu.
Alors, voilà, oui, dans leur ciel bleu, il y avait des nuages encore un peu lointains. Toutefois, pour le moment, ils protégeaient ces moments d'insouciance et de légèreté.
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