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Sérendipité

De retour à l'hôtel, chacune regagna sa chambre, l'une devant joindre la galerie pour régler quelques soucis au sujet de la prochaine exposition, l'autre devant rappeler ses parents. Camille retrouva un peu de calme et de solitude.

La solitude n'était pas quelque chose qui l'effrayait. Bien au contraire, elle qui aimait tant la présence des enfants et des autres en général, appréciait de se retrouver dans cette situation de temps en temps et de pouvoir se ressourcer.

Elle avait pu se sentir seule et isolée, plus jeune, lorsqu'elle avait débuté sa carrière d'enseignante loin de sa famille, ses amis et Nicolas. Cela avait été une véritable souffrance. Il lui avait fallu du temps pour renouer de nouvelles relations.

Mais, en cette fin d'après-midi, elle n'avait pas ce sentiment oppressant et déprimant. Seulement, elle se sentait impatiente, excitée et regardait l'heure trop fréquemment. Cela n'avançait pas ! 16h56... 16h59... 17h08 !!!! Elle tenta de lire un peu. Cependant, elle passa de livre en livre sans parvenir à se concentrer. De guerre lasse, elle se jeta sur son téléphone pour vérifier les messages, Twitter, Instagram, Weverse ! N'importe quoi qui lui donnerait une indication sur la fin de cette attente interminable.

« RIEN ! Absolument rien ! »

Elle se laissa tomber sur le lit tout frais comme une vieille pomme trop mûre se détachant de son arbre. C'était étrange ce sentiment de joie empreint de frustration...

Elle était dans son bain avec un Calvin and Hobbes pour tenter de faire filer le temps plus rapidement quand elle bloqua sur une page. Les cases lui parlaient. Mais pourquoi ?

Lorsqu'elle entendit enfin un vacarme de voix graves et de rires tonitruants provenant du couloir, elle sursauta et lâcha son livre qui prit l'eau. Recouverte de mousse, elle surgit de la baignoire, fit une glissade sur le tapis avant de se rattraper au lavabo. Elle eut tout juste le temps de s'envelopper dans le peignoir blanc ultra moelleux de l'hôtel avant que la porte de la chambre ne s'ouvre !

— Jagiya, c'est m...

Namjoon ne put terminer. Une météorite blanche toute mouillée lui sauta dans les bras. Du pied, il referma la porte et souleva cette petite tornade jusqu'à son visage pour tenter de l'embrasser.

— Tu m'as manqué ! Je suis contente ! Comment vas-tu ? Tu es fatigué ? Raconte-moi !

Elle enchaînait les questions en français.

— Shhhhh... doucement, rit-il avant de lui coller un baiser sur le nez. Tu ne me laisses pas répondre et je ne comprends pas tout ce que tu me dis ! Il va vraiment falloir que j'améliore mon français !

Elle se colla à lui, fourra son nez dans son cou comme à son habitude et le respira tant qu'elle put.

— Oui, je suis épuisé. Et je meurs de faim ! Et j'ai aussi pensé à toi toute la journée, finit-il par dire en la portant jusqu'au lit où il s'allongea près d'elle. Avec ses doigts, il peigna les boucles folles. Elle roula sur lui et ses mains coururent sur ce visage dont elle avait tant rêvé ces derniers jours. Et il portait ses lunettes ! Une belle monture métallique noire soulignait les traits de son visage alors que les verres un peu épais lui donnait un air fragile.

" Comment peut-il être aussi beau et mignon à la fois ?"

Elle le regardait avec adoration, sentait son cœur battre sous une de ses mains et buvait ses paroles. A son tour, elle raconta son voyage et sa journée avec les filles en évitant soigneusement de rentrer dans les détails d'une certaine conversation.

— Je suis content que vous vous entendiez bien. Ce n'était pas si évident. Vous êtes si différentes ! Vous ressortez ce soir ?

— Sortir ? Tu viens ? demanda Camille en jouant avec les cordons de son sweat à capuche gris.

— Oh non, je suis épuisé et je dois répondre à deux ou trois mails encore ! Je pense que je vais dîner ici. Mais tu devrais sortir avec les autres. Ils ont prévu d'aller au restaurant.

— Non ! Je veux rester avec toi.
Elle se redressa vivement en disant cela. Assise à cheval sur lui, elle prit un air décidé.

— Tu vas t'ennuyer...

Namjoon développait pour elle un sentiment qu'il ne connaissait pas encore. Rapidement, il s'était senti à l'aise avec elle, rapidement elle lui avait plu, et rapidement il était tombé amoureux... Mais là, il y avait ce petit quelque chose d'autre, tendre mais un peu déchirant qui ressemblait à la peur de la perdre.

Il craignait qu'elle ne s'ennuie vraiment. Mais la faire changer d'avis, c'était peine perdue. Elle avait déjà décidé. Il aurait pu lui dépeindre la soirée de ses rêves qu'elle n'aurait pas démordu. Il en fut secrètement content.

Il grimaça d'inconfort.

— Quelque chose me rentre dans les côtes !

Remuant pour se dégager, il fit rouler Camille à ses côtés et découvrit les livres délaissés. Certains écrits en français, d'autres en anglais...

  — Mais, Camille, tu lis vraiment tout ça ? Elle et lui, A People's History of the United States, Les Fleurs du mal, et... mais c'est quoi ? demanda-t-il en tenant du bout des doigts la bande dessinée détrempée.

Camille assise en tailleur sur le lit le regardait amusée... et un brin coupable aussi d'avoir envahi leur lit de la sorte. Il laissa tomber le pauvre comic sur le tapis de la chambre et attrapa la ceinture du peignoir.

— Viens ici, chipie !

Cette fois, Camille ne bougea pas. Elle voulait voir ce qu'il avait dans la tête. Elle voulait aussi faire durer le plaisir des retrouvailles. Peut-être aussi, c'était même certain, l'aguicher un peu. Comme elle l'avait bien raconté aux filles, Namjoon prenait de plus en plus souvent les initiatives et contrôlait maintenant, parfois, leurs jeux amoureux. Camille en raffolait ! Tout comme lui de la voir dominante. Il n'y avait pas de malaise entre eux ni d'incompréhension. Tout s'équilibrait naturellement.

Est-ce la longue attente qui poussa Camille à agir ainsi ? Après un long baiser passionné où il ne put s'empêcher de laisser ses mains se promener sous le peignoir, elle le repoussa malgré les frissons de délice qui parcourait déjà son ventre.

— Tu devais travailler encore un peu. lui souffla-t-elle des éclairs de malice plein les yeux. Je vais m'habiller.

Elle voulait qu'il la retienne. Il allait la retenir. C'était certain. Elle sauta du lit mais il la rattrapa.

— Où tu comptes filer comme ça ? gronda-t-il suavement en la plaquant sauvagement contre le mur le plus proche.

Sa bouche fondit sur son cou pour le couvrir de baisers et de petites morsures. Camille perdait délicieusement pied. Brutalement, passant ses mains derrière ses cuisses, il la souleva. Elle enroula alors ses jambes autour de ses hanches ne le quittant toujours pas du regard.

  — Tu comptes vraiment me regarder sans rien faire, Jagiya ?

Il murmurait d'une voix grave à son oreille, pressait son corps de muscles et de désirs tout contre elle. Son peignoir était à présent bien ouvert et ne cachait plus rien de ce corps qu'il désirait tant et qui lui avait manqué durant ces dernières semaines. Alors qu'il la fit sauter dans ses bras pour mieux se caler contre elle, elle laissa échapper un :

  — Jooniiie...

  — Haaa... te revoilà, enfin !

Camille resserra l'étreinte de ses bras autour du cou de celui qu'elle aimait tant. Et de manière totalement inattendue déposa un tendre baiser sur cette bouche qui l'attisait.

Namjoon allait s'étonner de ce geste bien timide lorsqu'on toqua un peu trop vigoureusement à la porte leur chambre. Il laissa glisser Camille entre son buste et le mur, les oreilles cramoisies et tirant sur son sweat pour essayer de masquer toute l'ardeur qui se trouvait dans son pantalon de jogging.
Camille renoua en catastrophe son peignoir et tenta de se recoiffer à l'aveugle sans quitter son mur. Personne ne la verrait depuis le seuil si elle ne bougeait pas.

— Rapmon Hyung, s'exclama la voix de Jungkook, venez dîner avec nous ! On s'apprête à partir.

Derrière lui, des voix excitées s'interpellaient et se pressaient de partir.

— Pas ce soir, j'ai des mails urgents.

— Et Mimi ? Elle vient ? dit Jimin tout joyeux au-dessus de l'épaule de celui qu'il appelait ces derniers jours son « GiantKookie ».

  — Elle est dans son bain, là... mentit Namjoon faussement embêté, puis se retournant et parlant fort comme si elle se trouvait réellement dans la salle de bain. Camille ? Les autres partent dîner. Tu veux les rejoindre ?

Elle sursauta.

  "Non, mais qu'est-ce qui lui prend ? Il veut me faire repérer ou quoi ?"

Alors se faufilant sans bruit dans la salle de bain, elle répondit sur le même ton :

  — Non. Pas ce soir !

  — Héééé ! Sympa ! On ne s'est pas vus depuis des plombes ! ronchonna Jimin.

  — Laisse tomber, Jimin-sshi ! Hyung a du travail et Camille est fatiguée... ajouta Jungkook en haussant les sourcils avec un air qui voulait dire  "Ouai, ouai... amusez-vous bien tous les deux !"

Quand Namjoon referma la porte, Camille était dans la salle de bain en train de se rhabiller. Il soupira de dépit.

  — J'ai faim ! s'exclama-t-elle pimpante. On commande ?

Le repas se passa joyeusement. Camille venait de découvrir que Monsieur n'aimait pas une quantité incroyable d'aliments et plus particulièrement le poisson et certains fruits de mer, en voulant lui faire goûter un de ses sushis. Elle commença alors à le passer à la question pour avoir une liste exhaustive de ses "J'aime pas". Elle apprit, par la même occasion, quel enfant un peu contrariant il avait pu être. Elle s'en attendrit. Ce fut une plongée amusante dans leurs enfances respectives et leurs souvenirs de repas de famille.

L'heure et la fatigue avançant, il dut se résoudre à se coller à la rédaction de ses mails. Camille, apaisée, était parvenue à se plonger dans un des livres qu'elle avait fourrés dans son sac de voyage.

Il se retourna pour l'observer. Allongée sur le lit, la tête entre les mains, la lumière douce de la lampe de chevet tombant sur son visage d'ange, elle lisait. Non, elle vivait son livre. Ses expressions évoluaient au fil de sa lecture. Elle laissait parfois échapper un soupir, des interjections ou des commentaires à voix haute. Dans son pyjama bien trop grand pour elle, elle balançait ses jambes en l'air ou se redressait brusquement pour s'asseoir quand l'intrigue devenait vraiment intense. Il aurait pu passer encore de longues minutes à la regarder ainsi. Elle s'en aperçut et leva de grands yeux plein de tendresse vers lui.

  — Qu'est-ce que tu lis ?

Elle se leva et le rejoignit à la table qui lui faisait à présent office de bureau. Elle s'assit à califourchon sur ses cuisses en lui faisant face.

  — Miniaturiste ! de Jessie Burton. C'est passionnant !

  — J'ai cru voir ! lui sourit-il, totalement sous le charme, en regardant la quatrième de couverture qui était, malheureusement pour lui, en français. Je dois terminer. Je n'en ai plus pour longtemps.

Mais plutôt que de rejoindre le lit, elle se serra plus encore à lui. Elle déposa le menton sur son épaule pour lire le livre qu'elle tenait derrière le dos du jeune homme. Alors, il déposa un doux baiser sur sa joue et trouva le courage de terminer la rédaction de ce courrier interminable bien que la position ne soit pas des plus confortables (mais probablement la plus tendre qu'il pouvait souhaiter à ce moment précis).

Les mails enfin partis, ils firent voler bouquin et souris. Un gai tohubohu envahit la chambre avant de lentement se transformer en un silence familier et rassurant. La nuit était à présent bien avancée et ils plongèrent enlacés dans un heureux sommeil.

*

Des éclats de voix se firent entendre dans la chambre contiguë. Camille se réveilla le cœur battant la chamade. Namjoon, près d'elle, se redressa sur un coude. Elle reconnut aisément la voix de Jungkook, puis plus difficilement Jimin. Derrière, plus basses, celles de Tae et Hobi. Elle interrogea du regard Namjoon. Il lui passa la main sur le visage.

   — On devrait faire comme si nous n'avions rien entendu, Jagiya. Je t'assure...

— Mais...

   — Jagiya, non, rendors-toi.

Elle entendit alors une voix comme étranglée par des sanglots.

  "C'est Jimin ! Qu'est-ce qui lui arrive ? Je ne peux pas faire semblant !"

Elle se leva, l'air déterminé. Namjoon ne parvint pas à la retenir. Il soupira. Il connaissait ce genre de situations. Parfois, lorsque la soirée avait été trop arrosée, ces quatre là ne géraient pas toujours leurs émotions. Le plus souvent, c'était Taehyung qui perdait son calme. Parfois Jimin ou Hobi. Mais beaucoup plus rarement Jungkook. Namjoon était inquiet mais savait qu'il ne servait à rien d'intervenir à chaud.

Ouvrant tout juste la porte, Camille entraperçut Taehyung filant sous son nez avant de s'engouffrer dans sa chambre. Il lui sembla qu'il pleurait. Elle n'avait pas fait un pas en dehors qu'elle entendit la querelle doubler d'intensité. Elle tira alors la porte derrière elle. Hobi sortit de chez Jungkook, abattu, les épaules rentrées, avec une mine à faire peur. Et apercevant la jeune femme, il lui dit calmement avant de regagner sa propre chambre :

   — Recouche-toi, Camille. On ne peut rien y faire, là...

Elle resta interdite un instant, au milieu du couloir. Elle hésitait. Elle savait qu'elle pouvait se fier à l'avis de Namjoon et Hobi. Mais, là, il s'agissait de Jimin. Elle avança, mal assurée vers sa porte, lorsqu'il surgit de la pièce comme un diable hors de sa boite. Il était méconnaissable. Le chagrin et la colère le défigurait. Il se laissa glisser le long du mur. Assis en crapaud, la tête entre les mains, il paraissait minuscule.

Elle réalisa soudain qu'il avait toujours était là pour elle, à l'écouter et la conseiller. Elle ne pouvait pas tourner les talons. Elle s'approcha et se mit à sa hauteur.

   — Mimi...

   — ...

Elle l'entoura alors de ses bras. Son corps était tendu, crispé jusqu'au plus petit muscle. Il se releva brutalement. Son regard sévère fit tressauter Camille. Ce n'est pas qu'elle eut peur. Non. Il ne l'avait jamais regardé comme ça. Non. C'est plutôt que cela lui fit mal.

   — Tu choisis mal ton moment. Laisse-moi !

Et comme elle ne bougeait pas, qu'elle n'avait même pas pu se redresser et qu'elle continuait à le regarder éperdue, il lui lança à mi-voix, très froidement :

   — Bon sang ! Dégage !

"Ne pleure pas, Camille ! Ne pleure pas ! Ce n'est pas après toi qu'il en a !"

Il l'attrapa alors par le poignet la forçant à le suivre dans sa propre chambre, alors que des bruits sourds résonnaient dans la chambre de Jungkook. Des objets qui volaient ? Des coups dans les murs ? Claquant la porte sur eux, il aboya presque :

— Tu veux quoi, au juste ? Tu ne vaux pas mieux que lui ? Un jour, tu es là, tu me fais presque croire que c'est pour toujours ! Et demain, tu seras où ? Tu vas m'abandonner, toi aussi ! C'est évident ! Et puis, là, tu vas te mettre à pleurer, pauvre petite chose qu'il faut rassurer !

— Arrête... explique-moi !

— T'expliquer quoi ? Hein ? Tu sais quoi ? Cette histoire de destin, de prédestination, c'est de la connerie ! Juste une vaste blague. Comme on fait son lit, on se couche ! Je me mets le doigt dans l'œil depuis combien de temps ? Cinq, six ans ? Plus ?

Il s'effondra. Toute la colère dégoulina de ses yeux dans un vaste torrent de larmes. Camille était tétanisée.

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