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En cuisine

Assise sur le tapis de sa chambre, au milieu d'un véritable capharnaüm de livres et de feuilles volantes, Camille fulminait. Il n'était que dix heures et dire qu'elle était déjà de mauvaise humeur était légèrement en dessous de la réalité. Seul le petit Eun-ji se faisant les dents sur une cuillère en bois, bien sage tout près d'elle, parvenait à lui tirer des sourires sincères. Elle gratouillait frénétiquement le derrière des oreilles si doux de Chingu qui dormait paisiblement la tête posée sur la cuisse droite de Camille.

— Chingu ! Tu baves ! Mon jean est trempé !
  Mais elle ne le fit pas partir pour autant. Elle avait donc près d'elle deux usines à bave et une montagne de papiers dont elle ne savait plus que faire.

"Bon ! Camille, on se calme ! Une chose après l'autre :

1. Tu t'es cassé le nez sur sa porte en revenant de chez Jimin mais rien ne te dit que c'est parce qu'il ne voulait pas t'ouvrir. On est mercredi et tu n'as plus de nouvelles. T'es en train de te faire larguer ma grande ! -> On respire, un grand coup, on lui laisse lui un SMS gentil mais pas trop.

2. On vient de t'apprendre que, finalement, tu n'auras pas de Grande section mais des CM2 ! -> Tu n'es pas la première et il te reste un mois pour tout préparer !

3. Tu te retrouves avec des bouquins inutiles et invendables. Qui va vouloir d'un "La motricité au cycle 2" et "Langage et maths en musique" écrits en français ?  -> Tu stockes et tu verras plus tard !

4. Tu ne trouves pas d'appartement. Tu as l'impression de tourner dingue à sillonner cette mégalopole de long en large en vain. -> Accepte la proposition des Paek. Tu te sens bien ici et tu as finalement autant besoin d'eux qu'eux de toi.

5. Jimin t'invite à une soirée sans te dire de quel type de soirée il s'agit ! Est-ce que tu peux te pointer en tenue ordinaire ? Ou est-ce qu'il faut sortir le grand jeu ? Et il ne répond pas à tes SMS et tes appels. -> Il ne paie rien pour attendre ! On saura bien trouver un moyen pour le faire tourner bourrique.

6. Dambi va revenir de son cours de danse et réclamer à cuisiner. C'est devenu un rituel. Qu'est-ce qu'il m'a pris la première fois ? -> Tu fais un truc simple. Réfléchis... tomates, aubergines, courgettes, mozzarella... BINGO... on va faire un tian !"

  Camille se laissa tomber en arrière, les bras en croix, en poussant un énorme soupir. Chingu sursauta avant de reposer nonchalamment sa tête sur son spot bien humide de bave. Eun-ji lâcha son ustensile de cuisine, et le petit menton tout plein de salive, interrogea :

— Mimi ?
Oui, mon bonhomme. Mimi est fatiguée...

Camille, se redressant comme un beau diable sortant de sa boîte, empoigna son téléphone comme Perceval dégainant son épée. Sa mère - qui aimait beaucoup les adages et les dictons, nous l'avons dit - lui répétait à l'envi qu'il fallait "battre le fer tant qu'il était chaud". Cela lui était resté. On ne pouvait pas dire que la jeune femme connaissait la procrastination !

Mais elle pensait. Elle pensait beaucoup. Elle pensait trop ! Et son pouce resté en l'air tandis que ses pensées s'entrechoquaient comme des particules dans l'accélérateur du CERN !

  Elle se décida enfin :

"Miss You ? Putain Camille !!! Mais on avait dit gentil mais pas trop ! Je m'énerve des fois !"

  C'est à ce moment exact que Dambi rentra seule. Halmeoni l'avait déposée avant de se rendre à un rendez-vous. La jeune fille passa la tête par la porte de la chambre et dit :

Eonni ? C'est quoi ce bazar ? Toi qui me fais tout le temps ranger !

  Camille sauta sur ses pieds ce qui arracha un grognement de mécontentement à l'énorme chien.

— Oui, oui, je sais ! Je rangerai plus tard ! On cuisine ? Le plat d'aujourd'hui nécessite une bonne heure et demi de cuisson !
— Yeah !!! se réjouit la petite.
Allons nous laver les mains ! essaya de dire avec entrain la nounou débordée par elle-même.

  Elle prit alors Eun-ji dans ses bras et ils se dirigèrent tous vers la cuisine en une jolie queue leu leu fermée par Chingu.

  Ils venaient de terminer de laver les légumes lorsque la porte sonna. C'était très inhabituel ; il n'y avait pas de visiteurs en journée chez les Paek et personne n'avait rien commandé. Camille interrogea du regard Dambi qui haussa les épaules en lâchant un gros "Pffff" qui signifiait pour elle "Je n'en sais fichtrement rien !" La jeune femme alla donc ouvrir sans avoir la moindre idée de qui se tenait anxieux derrière la porte.

  Il était là ! En chemisette blanche et pantalon de costume. Les cheveux blonds à présent. Et ils se regardaient, encore et encore... On aurait dit une de ces scènes de série où tout se déroule au ralenti. Sauf que là, l'héroïne avait un bébé plein de mucus sur une hanche, un magnifique cercle de bave sur une cuisse, et un air totalement perdu !

— OPPA !!! hurla la petite Dambi. Entre ! Viens cuisiner avec nous ! C'est trop drôle !
Surpris, Namjoon se vit répondre :
Haaa... oui, pourquoi pas...
— Super ! Super ! Super ! scandait la Minipouss en trottinant vers la cuisine. Je te prépare un couteau ! C'est vraiment toi le plus gentil ! Tu ne le dis pas à Jimin, hein ?
— Un couteau ? sembla-t-il paniquer.
C'est plus facile qu'avec une cuillère pour couper les légumes ! lui répondit avec un sourire Camille en refermant la porte.
— Je venais te parler... dit-il tout bas.
Et tout aussi bas, elle lui répondit :
— Je pense que tu mesures mal la situation. Tu déboules un mercredi chez une gamine folle de toi ! Tu n'échapperas pas à la séance de cuisine !

Dans sa chaise haute, Eun-ji avait repris le mâchouillage intensif de cuillère en bois. Juste à côté de lui, Namjoon ressemblait à un éléphant dans un magasin de porcelaine. On sentait bien qu'il avait peur de mal faire. Il était, aux yeux de Camille, ce qu'il y avait de plus attendrissant. Dambi lui expliquait avec des airs de professeur comment bien tenir son couteau pour ne pas se faire mal. Elle lui montrait avec une infinie patience tous les bons gestes. Camille avait fait du bon travail ! Cette dernière, les mains dans la mozzarella toute fraîche, ne s'était pas aperçue qu'elle fixait le petit grain de beauté sous la lèvre du gentil géant, toute perdue dans ses pensées.

— Et maintenant, Eonni ? demanda Dambi, l'air amusé.

"Elle est vraiment trop futée, cette gamine !"

— Maintenant, on dispose les rondelles de légumes et de fromage dans le plat en les alternant. Ensuite, tu verseras un filet d'huile d'olive avant qu'on y parsème les herbes de Provence. Camille répondit toute gênée d'être prise en flagrant délit d'admiration.
— Tu resteras manger avec nous, oppa ?

  Le gentil piège était refermé. Mais personne ne souhaitait en sortir. Alors que Camille enfournait le plat et que Dambi fut envoyée dans sa chambre pour y mettre un peu d'ordre avant le repas ( ce qui était un comble selon Dambi vu l'état de la chambre de sa nounou ! ), il lui expliqua qu'il était désolé de ne pas avoir répondu et de ne pas avoir ouvert dimanche soir. Qu'il avait eu deux jours infernaux au travail. Qu'il n'avait eu aucune minute de pause...

  Elle eut alors un sentiment fulgurant très étrange. Et comme d'habitude, cela se vit sur son visage ! Dans cette cuisine, entre ses deux enfants, elle avait eu l'impression d'avoir fait un bond dans le temps, et que ces enfants... ces enfants... étaient les leurs !

"Hep !!! hep hep hep ! Mollo jeune fille ! Remets les pieds sur terre !"

  Mais Camille n'entendait plus sa petite voix intérieure. Alors qu'elle servait un verre de Dom Pérignon, elle leva ses yeux pour les planter dans ceux interrogateurs de Namjoon et avoua malgré elle :

— Je crois que je t'aime !

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