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Chapitre 5

Résumés des chapitres précédents :

Pour les fêtes de fin d'année Jérôme est rentré en France dans sa famille. Jay et les employés du ranch restent entre eux. Les ouvriers sont contents car Jérôme a prévu une série de gros travaux dont la rénovation de leurs bungalows. Des invités-surprises débarquent au ranch, le père et le frère de Jay. Ce sont des hommes violents qui sortent de prison et Jay redoute les ennuis.

Personnages principaux :

Jérôme Dambreville, écrivain de 28 ans, historien. Il écrit sous des romances boys love sous le pseudo Ange Charmeville.

Jay Harper un des fils de l'ancien propriétaire du ranch, contremaitre du ranch il a 25 ans

Personnages secondaires :

Amelia Harper, sœur de Jay elle a quitté la maison.

Steven Harper, frère de Jay en prison

Jason Harper, ancien propriétaire qui a fait faillite il est en prison, père de Jay

Les trois employés du ranch : Roderic, Pablo et Dowan son vrai nom Dowanhowee un Sioux

Les Villageois : Larry Mortimer Directeur du magasin, Shérif Jack Monroe,

***

Jérôme

Mes parents n'ont pas compris mon délire américain et voulaient que je m'installe à Bordeaux, près de chez eux. Je les aime bien, mais ça n'aurait pas été possible !

Pour l'instant, je ne regrette pas ma décision et j'ai l'impression de faire une retraite dédiée à l'écriture, tout en m'amusant à faire des projets pour le ranch.

Jay m'a conduit à l'aéroport, en me félicitant à contrecœur pour le site web. Il s'inquiète de mes lubies comme il les appelle de refaire les bungalows des invités et il a refusé toutes les améliorations dans le sien. Il est têtu comme une mule.

Le pire c'est qu'il n'a pas tout vu ! À New-York j'ai rencontré plusieurs sociétés formidables, tous débarquent au printemps pour les travaux.

Je n'ose imaginer sa tête.

Je viens de raccrocher d'avec lui en me maudissant de craquer pour lui. Je l'ai déjà vécu dans le passé et il n'y a rien de pire pour un gay que de tomber amoureux d'un hétéro. Peut-être que j'ai fait exprès de me choisir un amour impossible, afin de rester fidèle à Henri ?

Il faudrait que je trouve quelqu'un, pour oublier Jay et tourner la page Henri, pour l'instant j'en suis incapable.

Le jour de noël, le repas de famille avec mes parents et des cousins est insupportable. Ils aimaient beaucoup Henri, ils en gardent l'image d'un homme charmant, plein d'esprits et ne peuvent s'empêcher de vanter ses mérites. Je n'ai jamais eu le courage de les détromper, de leur avouer que les choses n'étaient pas si roses qu'elles en avaient l'air.

J'ai passé quelques jours de vacances chez eux, à me reposer et à profiter de l'océan. Mon livre sur Charles 9 est terminé et à ma grande fierté, il a été remarqué par la Société des historiens.

Je ne compte rien entamer de nouveau pour l'instant. Pour le plaisir, j'ai commencé un nouveau roman coquin. Par contre, j'ai juste eu un coup de chaud quand ma mère a failli me surprendre, en venant venir lire par-dessus mon épaule, ne me laissant que le temps de fermer mon PC.

─ Sur quelle période historique sera ton prochain ouvrage ? Je reconnais bien là mon fils qui aime garder ses recherches secrètes.

Ma mère ricane et n'a rien vu.

Après un blanc monumental, j'ai bredouillé la seule idée qui m'est venue en tête.

─ Ce sera un peu différent, sur le mystère des templiers.

Henri était contre et j'y avais vaguement songé.

─ J'ai hâte de le lire.

Flute il va me falloir l'écrire maintenant.

Nous avons fêté la nouvelle année en petit comité et il me faut rester encore une semaine en France.

Je me suis installé dans l'appartement du Marais, tout me rappelle Henri et c'est encore douloureux. Il faudrait que je vide les lieux, que je me décide à tout transformer, sans avoir le courage.

J'ai profité de cette période pour rencontrer mon éditeur, Historica. Ils m'ont organisé une séance de dédicace à la Sorbonne. J'ai été surpris du monde que j'ai rencontré, j'ai eu mal au poignet à force de signer et de gribouiller des textes.

Les responsables du magazine, dans lequel Henri travaillait, veulent profiter de leur gala de fin d'année pour rendre hommage au grand critique. Ils me remettront un trophée à titre posthume, je n'ai pas pu refuser. Une petite voix dans ma tête à conscience qu'il n'est pas sûr qu'Henri aurait apprécié.

Mes parents m'ont rejoint et le jour de la cérémonie est arrivé, ils ont bien fait les choses, en privatisant le roof top de l'immeuble du journal, juste en face de la tour Eiffel. L'endroit est superbe et domine Paris.

L'endroit est luxueux, la nourriture et les boissons sophistiquée. Les hommes sont en smoking et les femmes en robes longues. C'est l'occasion pour elle de sortir leurs luxueux bijoux. Ma mère s'ébahit de se trouver ici et n'arrête pas de caresser le collier de saphir que je lui ai offert, se réjouissant de pouvoir le porter.

Je retrouve des anciennes connaissances, perdues de vue depuis deux années : Ses collègues, son monde, mais aussi ses cousins et ses amis proches. Je les appréciais moyennement.

Nous n'avons pas les mêmes idées, ni le même humour et ils m'ont toujours fait sentir qu'il me tolérait à cause d'Henri.

Il avait ce que j'appelais une garde rapprochée : deux amis proches Simon et Tomas et deux cousins. Des intellectuels durs du même acabit que lui, des actionnaires avec qui il partageait tout et avec qui il a monté de nombreuses affaires. Ils se sentaient faire partie de l'élite. Ils avaient leur vision du monde, qui n'était pas la mienne.

Le quintet des snobs, c'était le surnom que je leur avais donné.

Simon et Tomas viennent parler avec moi à tour de rôle, puis ses cousins viennent me saluer. Aaron est avocat et Jonathan chirurgien et ils sont aussi des actionnaires de ses boites.

Toute la famille d'Henri était odieusement fortunée, ils ont placé la plupart de ses actifs en dehors de la France, principalement aux Bahamas, où vivait sa grand-mère, une princesse Russe fortunée.

Je laisse Aaron géré la fortune d'Henri, comme il le faisait avant. Je n'ai pas à m'inquiéter qu'il me dépouille, il est plus riche que moi.

Les discours se succèdent en l'honneur de mon mari. Dans le grand salon sous les lustres scintillants, différents stands de nourritures permettent de se restaurer et un orchestre joue plus loin. La terrasse donne sur tout Paris et ses lumières dans la nuit.

Les murs sont décorés de photo de lui, quand il a assisté à la remise des césars en costume sombre, à un bal costumé à venise, le jour de notre mariage nous sommes dans les bras l'un de l'autre.

Il est toujours souriant, superbe.

Je lève mon verre en son honneur, regrettant qu'il n'ait pas su trouver le bonheur.

Il m'en a fait voir aussi, des milliers de reproches qui ont étouffé mon amour.

Quand les pompiers ont emmené le corps et que j'ai commencé à réaliser ce qu'il se passait, j'ai su qu'il m'a fallu prévenir Aaron. Soudain, une frousse panique m'a envahi, et si on m'accusait ? J'en ai fait des cauchemars et je n'ai rien pu avaler pendant trois jours, tellement j'avais peur d'être accusé par ces amis.

Ils avaient reçu chacun un courrier d'Henri, par un système de communications d'actionnaires, leur expliquant son geste et leur demandant de me protéger.

Je leur en veux aussi, car ils ne m'ont jamais laisser lire ces lettres.

Les hommages se poursuivent avec une vidéo d'Henri ou il récite un poème. Puis je suis appelé sur scène pour recevoir son prix, un hommage à tous ses mérites.

Le directeur du journal a évoqué ses talents d'écrivain et son esprit critique si acéré en me remettant une sculpture de cristal blanc qui évoque une buche.

Je jurerais l'entendre soupirer d'exaspération et prétendre que c'est moche.

En remerciement, je me lance dans un bref discours hypocrite. À chaque mot que je prononce, il me semble l'entendre rouspéter que c'est nul. Je termine étrangement ému mon laïus, en agitant le trophée.

─ Je compte le déposer près des affaires préférées du grand homme.

Je descends de la scène en voyant flou, rêvant de me retrouver dans ce ranch qui m'a apporté la paix. Il va falloir que je réfléchisse pour l'appartement du Marais, il me semble qu'il n'est qu'à Henri et que ce n'est pas moi, je devrais le vendre. Pour l'instant au moins, je pourrais y déposer le prix.

Le patron du journal m'a pris sous son aile et me présente à diverses célébrités venues pour l'hommage, des confrères étrangers, des mannequins, des acteurs. La soirée s'écoule agréablement, un orchestre doué joue de la musique classique. Je me suis forcé à parler à Simon et Tomas encore. Les quatre hommes regrettent leur ami et mentor. Je ne peux rien pour eux !

Un homme en costume sombre, sculptural au crâne rasé, fend la foule sous les regards appréciateurs. C'est vrai que les pectoraux se devinent sous le costume, mais j'ai tellement mieux au ranch. Curieusement, son air décidé ne m'inspire pas confiance.

─ Vous êtes Jérôme Dambreville ? Je connaissais votre mari.

Je hoche la tête, pouvant difficilement nier, il y a un énorme portrait de Henri et moi, rigolant et heureux, avec une légende donnant la date de notre mariage. La photo est d'ailleurs réussie, il était adorable à ce moment-là.

─ Et vous êtes ? je tente pour faire un semblant de conversation.

─ René Millerman, le photographe.

Il m'a répondu comme si son nom était connu, alors que pour moi, inconnu au bataillon. Je fais mine de m'extasier.

─ J'étais proche de votre mari, je l'adorais.

Je n'aime pas son ton, son insinuation. Il me dérange ce type et le trophée que j'ai toujours en main pèse lourd à la longue. Je cherche à fuir mes yeux balaient la salle.

─ Henri était génial, si drôle, si fort, si pervers, continue le photographe qui ne veut pas me lâcher.

─ Excusez-moi on m'appelle et je vais déposer son prix sur la table.

Qu'est ce qu'il racontait ce type ? Il m'énerve et je pose la buche de cristal sur une table avant de prendre une coupe d'un plateau que fait circuler un serveur.

─ Je le répète, nous étions proche et il était merveilleux.

J'étais en train de boire et j'ai failli m'étrangler avec le champagne.

─ Il était merveilleux, j'approuve, agacé.

─ Je vous dois la vérité. Henri comptait vous quitter pour s'installer avec moi. Mes avocats vont vous contacter, je voulais vous en parler de vive voix avant, c'est fait.

Sans répondre à ce fou, je m'éloigne, les jambes tremblantes. En posant la coupe sur la table, je la fais tomber par terre.

─ Nous allions vivre ensemble, insiste le gars qui m'a suivi.

─ Tout se passe bien mon chéri ? demande ma mère qui m'attrape par le coude, me sauvant de ce cauchemar.

─ Partons maman, vite !

Le directeur essaye de m'intercepter à nouveau, je réussi à tenir la conversation sans rien entendre. Il doit me prendre pour un fou, mais là je n'en peux plus.

Mes parents m'ont suivi alors que nous nous éclipsons, ils n'ont pas compris et je leur avoue difficilement, ce qui me fait si mal.

─ Un homme, un photographe, ...à la soirée, ...il prétend que Henri allait me quitter pour lui.

Deux jours plus tard, je ne suis pas encore remis de cette découverte : Henri me trompait.

Alors là, celle-là, je ne l'avais pas vu venir.

La nouvelle me laisse anéanti, c'est comme si on m'annonçait à nouveau son décès. Il refusait toujours de faire l'amour alors j'avais imaginé qu'il était abstinent, comme moi. Je réalise que je me suis encore comporté comme un crétin naïf, moi j'avais renoncé et lui continuait de s'envoyer en l'air avec des inconnus.

Nous nous aimions pourtant, nous avons connu un vrai mariage d'amour, puis l'amour s'est envolé devant ses récriminations perpétuelles. Je lui avais parlé de divorcer, plusieurs fois, il avait toujours refusé.

Par dépit j'ai décidé de me débarrasser de toutes ses affaires dans l'appartement. J'ai réussi à faire repartir mes parents à Bordeaux. Ils sont inquiets et j'ai eu du mal à les convaincre de rentrer chez eux. La seule chose dont j'ai besoin, c'est qu'ils oublient cette histoire et me laissent un peu d'air. J'aurais tellement voulu les préserver de ce déballage.

Je m'apprêtais à repartir aux états unis quand j'ai reçu un courrier recommandé d'un avocat. Je relis incrédule les lignes, l'amant d'Henri m'attaque devant une cour de justice des Bahamas pour tous les fonds d'Henri.

René Millerman conteste la succession et réclame l'héritage de son amant. Selon lui, les deux hommes allaient s'installer ensemble et il respecte ainsi la volonté du défunt.

J'ai bêtement très peur, de ne pas pouvoir garder ma fortune, ce qui implique aussi que je perdrais le ranch et la panique m'assaille.

Je regarde l'appartement perdu, j'ai déjà l'impression d'avoir tout perdu. Je ne sais même plus si j'ai le droit d'être là et il n'y a qu'une seule personne qui peut m'aider, son cousin.

Aaron a un caractère autre atroce qu'Henri, ils se disputaient violement tous les deux, dans des joutes verbales apocalyptiques, avant de se réconcilier toujours.

Dès que j'ai précisé que je suis de sa famille, son assistante autoritaire prévient qu'elle va se renseigner. Je n'attends pas longtemps avant d'entendre sa voix.

─ Salut Jérôme, tu es parti précipitamment à la soirée, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

─ Je ... Un homme est venu me voir pour me dire qu'il était l'amant d'Henri.

─ Je suis en clientèle, si tu veux on peut se voir pour diner ce soir ?

─ Je vais avoir besoin d'aide, d'un avocat.

─ Qu'est-ce que tu racontes ? Tu sais bien que je suis ton avocat !

Je regarde la lettre qui tremble dans ma main.

─ Son amant René Millerman conteste l'héritage. J'ai reçu une convocation d'une cour de justice des Bahamas.

─ On se voit ce soir, amène ce courrier, on va s'en occuper. Je dirais que cela devait arriver tôt ou tard.

Je raccroche, un peu rassuré, cela a l'air mauvais quand même.

Le soir, je me rends au restaurant qu'a réservé Aaron. Un étoilé.

Tous les amis d'Henri sont là, le gang au complet.

Je regarde Aaron agacé et il m'invite à m'assoir apaisant.

─ Nous sommes tous au courant et on est là pour t'aider, commence Tomas.

Lui, plus que les autres, j'ai eu du mal. Il est gay aussi, et j'ai redouté qu'il me vole mon époux. Henri m'a rassuré que c'était fait et fini depuis longtemps. Je n'ai jamais été complétement serein. Je ne sais pas si c'est mon séjour aux Etats-Unis, le temps qui est passé. Ils m'impressionnent moins. Je les regarde à tour de rôle avant de me décider à leur montrer le courrier que j'ai reçu.

Ils l'étudient à tour de rôle.

─ Je vais me saisir du dossier et engager un détective privé. Rentre chez toi et je m'occupe de tout. Henri était fortuné et malheureusement ses revenus attirent les crabes.

─ Mais s'il avait un amant ? Peut-être que sa demande...

─ On va être clair Jérôme, intervient Simon. Si ton mari avait voulu te dépouiller, il l'aurait fait sans une hésitation. Il t'aimait vraiment et a toujours voulu te protéger. C'est d'ailleurs ce qu'il nous a demandé à titre posthume.

Ils ne m'ont pas laissé lire les lettres. Je lui en veux de me rappeler ce moment si triste et leur complicité même dans la mort.

Comme je n'ai pas pu les lire, du coup j'imagine le pire, je me suis longtemps demandé ce qu'il leur a écrit. Je réalise que depuis que je suis arrivé dans le ranch Harper j'avais complétement oublié les lettres et le drame.

─ Simon a raison, Henri n'aurait pas fait de quartiers. Nous savons tous autour de cette table qu'il faisait toujours ce qu'il voulait. Il avait décidé de te laisser sa fortune et nous allons y veiller.

Je suis surpris de les trouver presque sympas.

─ Merci, je murmure, maigrement soulagé.

Je suis resté à Paris quelques jours de plus, il a fallu signer des papiers, le temps qu'Aaron se saisisse du dossier. Il a choisi un confrère au Bahamas pour l'assister et surveiller le dossier, il a engagé des détectives et il ne reste plus qu'à attendre.

Les jours passent, je devais être rentrer depuis une semaine et j'ai eu un message lapidaire de Jay s'étonnant de ma défection. Il est furieux de la livraison qui est arrivé au ranch et me demande si j'ai perdu la tête. Il m'a fait des photos des cheveux miniatures, des poneys, des ânes, des biches et toutes sortes de variétés de poules. Pour un puriste comme lui, cela doit être une véritable hérésie.

Il voulait du bétail, il l'a eu, pas tout à fait ce qu'il avait imaginé, mais de quoi donner une belle réputation au ranch.

Je te fais confiance occupe-toi bien d'eux.

Promis patron. Les entrepreneurs sont arrivés dans le ranch pour les réparations des bungalows

Un doute m'assaille, est ce que je peux dépenser comme je veux ? J'y pense tout à coup.

J'allais appeler Aaron pour lui poser la question, je n'en ai pas eu besoin car il m'a convoqué en urgence. Je n'aime pas ça !

Son cabinet d'avocat est luxueux, la moquette épaisse, les meubles élégants et il a d'autres bureaux à Londres. Les affaires marchent pour lui, alors qu'en théorie il n'a même pas besoin de travailler. Son assistante m'apporte un plateau avec des boissons et je me précipite sur une bouteille d'eau.

─ Tu as du nouveau ?

─ Mon détective a carburé et il a des informations intéressantes. Je voulais des preuves et je les ai ! Avant de commencer, je voulais te rappeler que malgré ce que je vais te dire, Henri t'aimait à sa façon, mal, mais il t'aimait.

Je lui fais signe de continuer en pressant la bouteille dans ma main.

Mon détective a reconstitué leurs rencontres, cela n'a été que quelques fois et surtout, il était loin d'être son seul amant. Henri avait de nombreuses conquêtes.

─ QUOI ! Je hurle de surprise et de douleur.

Comment j'ai pu être aussi con et ne pas le voir !

Je me remémore tous ses voyages aux US ou aux Bahamas pour affaire, toutes ses croisières pour écrire où je ne devais pas venir, car je le gênerais. Je mérite tellement le nom d'idiot, dont je sais qu'ils m'ont affublé, c'en est risible.

Découvrir, qu'il me trompait était douloureux, mais là, c'est un nouveau coup de poignard.

─ Parfois les époux font de choses étranges. Que veux-tu, il te connaissait par cœur. Les autres avaient l'attrait de la nouveauté, tente d'expliquer Aaron.

Lui est célibataire, il est mal placé pour parler.

Des larmes ont perlé à mes yeux, que j'essuie rapidement.

─ Depuis que je le sais, je n'arrive plus à écrire ! je geins.

Mon estime de moi est partie au caniveau, mon avenir s'est bouché d'un coup et je me sens sali, et surtout complétement stupide.

─ Jérôme, je regrette, mais s'il a eu de nombreux amants, cela prouve surtout qu'il ne s'est attaché à aucun d'entre eux. Ils étaient des amusements, des distractions et c'est ce qui compte dans notre affaire. C'est toi qu'il aimait, et je vais te donner une preuve.

Déshydraté, je bois à la bouteille, repoussant le verre qu'il me propose.

J'ai les yeux brouillés et je mets un moment à comprendre le papier qu'il me tend.

Il s'agit de la lettre, que je reconnais enfin. Celle que lui et ses amis ont reçus de la part d'Henri à titre posthume.

Aaron vieux frère,

Quand tu recevras cette lettre je me serais fait la belle !

Je n'en pouvais plus de ce monde qui me rend fou, mon cerveau explose et je ne sais plus comment le nourrir.

Il me demande de tester d'autres endroits, d'aller voir le néant et je crois qu'il est temps pour moi. Je pars comme le cygne en pleine grâce, histoire de demeurer beau à jamais.

Jérôme va souffrir et c'est la seule chose qui m'ennuie, je m'en veux de le laisser.

Tu sais que je l'aime plus que tout, protège le et tout l'héritage est pour lui, veilles-y !

Que te dire : cela a toujours été lui ! Il m'a fasciné, ce petit père simple. Il vit dans un monde que je ne peux atteindre, je l'ai presque gouté avec lui.

Au final, j'en ai la certitude, ce bonheur simple n'est pas pour moi, il ne peut pas me convenir.

Donc en résumé vieux frère, tchao, à bientôt là-haut.

Veille sur mon époux.

Je reconnais bien là le style d'Henri, ses gouts d'absolu, d'éternel, jamais satisfait.

Je suis soulagé d'être aimé et surpris car il ne m'a pas critiqué comme je l'avais craint.

Il se trompe, je ne suis pas destiné au bonheur simple : c'est le bonheur tout simplement, un concept qu'en tant que bel abruti snob, il n'a jamais su voir.

─ Merci. De m'avoir fait lire sa lettre.

J'agite le document.

─ Il t'aimait vraiment. Il voulait que tu sois heureux. Alors le fait qu'Henri ait eu de nombreux amants ne signifie qu'une chose : il n'était attaché à aucun ! Connaissant mon cousin, il l'a sans doute fait exprès. Si ça peut te consoler, je le soupçonne d'avoir dû se forcer des fois à aller avec ces gars.

─ Quel idiot ! je marmonne et cette fois je pense à lui. Trop d'esprit tue l'esprit, irait bien aussi.

─ En tout cas, c'est tout bénéfice pour nos affaires. Il n'y aura pas de preuves de leur vie commune et je vais faire défiler ses amants au tribunal.

─ Ce ne sera pas une preuve de plus qu'il ne m'aimait pas ?

─ Ce sera une preuve qu'il t'aimait mal et qu'il ne savait pas se stabiliser, mais il a laissé de nombreux écrits pour te protéger. Tu n'as pas envie de faire autre chose pour te changer les idées ? Pendant que je m'occupe du merdier qu'a foutu Henri ?

─ Je me demandais si je peux dépenser normalement, si jamais on perd le procès ?

─ Nous ne le perdrons pas, alors dépense comme tu veux.

Il ne faut pas me le dire deux fois.

─ J'ai demandé un gros paquet de dommages intérêts pour demande abusive. Je vais dissuader ses autres coups d'un soir de t'embêter en faisant un exemple.

─ Je ne méritais pas son héritage s'il ne m'aimait pas !

Aaron me fait les gros yeux sans répondre et je n'insiste pas.

***

J'ai débarqué au ranch avec un Jay maussade, il est furieux de tous les animaux étranges qui sont arrivés. Les bébés demandent beaucoup de soin et le rende fou.

Les constructeurs pour les bungalows sont déjà là et bosse d'arrachepied. Ils travaillent sur un bungalow, puis l'autre et les jacuzzis des maisons d'ouvriers sont arrivés. J'ai du monde qui bossent au ranch. Nous venons de recevoir la structure de ma pièce maitresse : la serre.

─ C'est quoi ces trucs ? s'étrangle Jay.

─ Ce sera une grande serre, elle sera en acier et verre, une méga structure, qui va donner un cachet fou au lieu, une copie d'un palais parisien.

Tout ce bazar est bienvenu pour me distraire, j'ai le moral au trente-sixième dessous et comme je n'arrive plus à écrire, je passe mes journées à peaufiner mon projet. Chaque fois que j'ai une nouvelle idée, je l'ajoute sur le site internet.

Ce ne sera pas une, mais deux piscines, une extérieure et une couverte pour l'hiver. Jay a failli tomber à la renverse, quand je le lui ai dit.

Le temps est redevenu agréable fin janvier, avec des températures au-dessus de zéro. La neige est partout quand même et Pablo m'a prévenu, les blizzards ne sont pas terminés. J'ai décidé de choisir un cheval pour moi. Ça n'a pas été sans mal : le premier cheval que j'ai choisi, un brun appartenait déjà à quelqu'un, un blanc était pris aussi. Jay est agaçant comme un pou.

─ Choisi toi-même celui que je peux prendre, ai-je cédé.

Il m'a trouvé une belle bête, un alezan doux comme un agneau qui s'appelle Piers.

─ Jay, j'ai eu une réservation pour la grande maison pour la Saint Valentin en février. Des clients qui veulent faire de la moto et de la pêche.

─ Tu vas les accepter ?

─ J'ai déjà acheté les motos et tout le matériel sera arrivé. J'hésite encore, je leur ai dit que nous sommes en travaux et pas prêt, mais ils sont drôlement insistants.

Il hoche la tête resigné.

C'est toi le patron.

Deux journées sont passés, ça tape de partout. L'endroit n'a rien de calme, mais c'est pour la bonne cause. Finalement, mon blocage d'écriture est une bonne chose, car je n'aurais pas pu écrire avec tout ce bruit.

J'ai reçu un appel d'Aaron qui m'annonce que le jugement sur l'héritage d'Henri est prévu début juin. J'ai besoin de prendre l'air, alors j'ai décidé de monter Piers.

Jay doit avoir un radar pour me surveiller, car dès que j'arrive dans l'écurie pour voir mon cheval et prendre une selle, il débarque aussitôt.

─ Qu'est ce qu'il se passe ? Pourquoi tu as pris une selle ?

Il est accompagné d'un gars balourd que je ne connais pas. Il fait signe à l'inconnu d'y aller.

─ Qui est-ce ?

─ Personne, il ne va pas rester longtemps. Je peux t'aider ?

─ Non, tu ne peux pas, enfin si, je vais tenter de monter Piers pour aller me balader. Aide-moi !

─ Attends je sors Anaconda.

Il va chercher le cheval brun que j'avais choisi en premier et une deuxième selle.

─ Je suis toujours gentil.

Nous avons fait une courte balade, chevaucher se révèle vite inconfortable pour moi, qui ne suis pas habitué. De retour aux écuries, après avoir pensé nos cheveux, il m'a emmené inspecter tous mes nouveaux animaux. Les mini chevaux, les poneys font les fous. Ils jouent à donner des coups de têtes dans Pablo et Dowan qui s'occupent d'eux.

Ils ont construit un poulailler dans une des écuries pour tous les oiseaux originaux que j'ai trouvé. Une volière ne va pas tarder à arriver.

─ Mais qu'est ce qu'il t'a pris d'acheter tous ces animaux ridicules ?

─ Ils vont faire la renommée du ranch et nous serons célèbre.

Il allait protester quand nous avons entendu du bruit dehors, un car scolaire jaune. Lui retire son chapeau pour se gratter la tête.

Un homme descend, intimidé.

─ Il parait que vous avez des animaux étranges, je suis Monsieur Jennings, l'instituteur de l'école et voici Sara et Jessica des mère de famille accompagnatrices. Les enfants voulaient les voir ?

─ Mais bien sur, venez les voir, je m'exclame agréablement surpris.

Je me retiens de tirer la langue à mon contremaitre ce qui ne ferait pas du tout mur et raisonnable.

J'emmène toute la smala admirer les chevaux, les ânes et les poneys.

Les mini animaux ont un succès fou auprès des enfants.

Je me retiens de lui dire qui c'est le patron. Il a dû deviner ce que je pensais, car il éclate de rire en secouant la tête.

Il est mon bonheur simple qui m'aide à oublier mes tracas.

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